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Jean-François Poirier (Traducteur)Frédéric H. Fajardie (Préfacier, etc.)
EAN : 9782913372214
123 pages
La Fabrique éditions (04/10/2002)
3.25/5   4 notes
Résumé :
Comment le roman noir français actuel poursuit les traces des combats perdus et des occasions révolutionnaires manquées du XXe siècle, les rapports de cette quête avec la démarche de l'école de Francfort, tel est le propos de cet essai original.

La démonstration s'appuie sur les livres des auteurs de polars les plus célèbres - Jean-François Vilar, Didier Daeninckx, Frédéric H Fajardie, Thierry Jonquet, Jean-Claude Izzo... - mais aussi sur les ouvrages... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Camarades libraires de France et de polars (j'ai trouvé ça tout seul c'est rigolo nan ?) ! Si vous n'avez pas encore lu ce petit essai, voilà bien une chose à faire maintenant que tous les torches culs ont pondu les listes des prix et que vous pouvez faire un break et lire enfin des choses qui vous font envie !

(krrkrrkrr)

Bon d'accord faut que ton boulot te passionne et que t'aies en plus un intérêt particulier pour le polar.

Longtemps considéré comme de la subculture, ce genre a su gagner ses lettres de noblesses en France et on apprend un peu comment dans cet ouvrage.

Partant du postulat que sans Histoire pas d'polar, deux historiens (logique minou, logique !) se sont penchés sur la question du polar en France. On y explique que les auteurs des romans noirs ou policiers vont souvent puiser dans les grands évènements historiques tels que la Seconde Guerre Mondiale, La Guerre d'Espagne, Mai 68, La Guerre d'Algérie ou encore les années Mitterrand et dressent ainsi un portrait d'une France qui pourrit complètement.

C'est ainsi que Manchette, Pouy, Izzo, Leroy, Daenincx ou encore Jonquet se sont placés comme observateurs, comme témoins frustrés de révolutions manquées et de combats perdus. Les « méchants » de leurs intrigues sont souvent d'anciens criminels de guerre nazis, de tortionnaires, de militants d'extrême droite. Ces auteurs sont d'accord sur un point : la société est une machine à créer des bourreaux, des victimes, des martyrs, au détriment du prolétariat et au profit des têtes pensantes. Un peu d'justice sociale nom d'un cul, ça fait du bien de temps en temps, c'est pas vrai ?

Bon oké, mise à part la furieuse envie de boulotter tout ce qui peut se faire en polars français de la 2e moitié du XXe siècle (j'ai qu'une vie nom d'un petit sourcil qui ondule !), de pouvoir comparer avec des auteurs d'autres pays, eux aussi considérés comme critiques et très importants d'un point de vue historique et sociologique (Robin Cook, James Ellroy, Ross MacDonald,..).

D'ACCORD, BIEN SÛR, je peux comprendre qu'on voit pas trop l'intérêt de se pencher sur cet essai.

Moi je l'ai vu et c'est cool. Je sais que y'en a ici qui sont férus d'Histoire et PARCE QUE les essais historiques sont aussi souvent construits COMME des intrigues (hinhin je t'ai eu chaton), alors franchement faites vous plaisir, nan ? t'aimes pas ça te faire plaisir toi ? Ça regorge de très bonnes références. Et moi qui penche plutôt pour le bon roman noir à l'américaine, pour une fois je serai pas contre me becter un petit Simenon ou découvrir la série du Poulpe que j'ai pas encore lue (oui je sais, ça va j'ai pas ton âge encore tu m'esscuze ?).

À la r'voyure, c'était chouette.
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Dans la foulée du livre de Caroline Granier, j'ai un peu fouillé dans ma bibliothèque pour lire un nouvel essai sur ce genre et je suis tombé sur le livre d'Elfriede Müller et d'Alexander Ruoff, édité à la fabrique en 2002 et intitulé « le polar français, crime et histoire » (avec une très belle préface de Fajardie au passage). Certes ce livre date un peu, mais la mise en perspective entre histoire, crimes et polar est vraiment intéressante et cela quelque soit l'évènement mis en exergue (mai 68, la guerre d'Algérie, les années Mitterand). C'est un court essai qui se lit bien malgré quelques références en dehors du monde du polar pas toujours évidentes. Les deux auteurs s'appuient sur des auteurs et autrices de romans noirs pour étayer leur propos (Daeninckx, Fajardie, Amila, Izzo, Tabachnik, Manotti…). Ce livre m'a un peu fait penser à une histoire populaire (du XXe siècle) confrontée aux romans noirs et au traitement de cette histoire dans ces romans noirs. le polar s'approprie une certaine histoire en donnant des représentations possibles à travers le regard des personnages. Il permet aussi de mettre la focale sur des zones d'ombre de l'histoire (que l'on ne retrouve pas dans les manuels scolaires par exemple) comme dans le livre de Daeninckx, « Meurtres pour mémoire ». Un roman noir qui traite du massacre du 17 octobre 1961 à Paris.

D'un côté le polar est pessimiste et n'espère plus grand-chose voire plus rien dans son dénouement, mais de l'autre il jette « une lumière sur les catastrophes qui ont fait périr l'espoir ». Les personnages mêmes bousillés par la vie, essayent encore de mettre en lumière ces fragments de l'histoire que personne ne veut déterrer, que personne ne veut voir, trop encombrants en somme.

Le livre fait réfléchir sur la portée que peut avoir ce genre à travers la société, même si cette portée est toute relative. Finalement à la fin d'un polar, même si le personnage principal répond au problème initial ou résout une enquête, le problème plus global demeure, car il est d'ordre sociétal (ça dépasse le personnage et ça donne aussi ce ton si pessimiste au roman noir).
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Dans sa préface à Brouillard d'automne, de Frédéric H. Fajardie, roman à notre avis paradigmatique des années Mitterrand, Jean-Paul Kaufmann conjecture: "Vichy, l'Occupation, la Résistance : il est le premier à avoir aperçu la nature de ce passé "qui ne passe pas". Pour savoir comment nous avons basculé de Giscard à Mitterrand, il suffit de lire Fajardie. Tout y est: l'effondrement des valeurs, le désenchantement, la perte de l'honneur, la trahison des élites. Toutes les sécurités ont sauté. Face à cette marée nihiliste, l'homme fajardien est seul, assez hardi pour tout entreprendre et assez désespéré pour mater ce monde hostile."
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En 1934, au premier congrès des écrivains socialistes, Maxime Gorki désignait le roman policier comme l'ennemi du réalisme socialiste: "Le roman policier est encore le repas mental favori des repus d'Europe. Cette littérature, qui a pénétré les rangs des travailleurs affamés, est l'une des raisons pour lesquelles leur conscience de classe se développe à un rythme aussi lent (...). Dépeignant comme elle le fait la faible valeur que la bourgeoisie accorde aux vies des classes laborieuses, cette littérature contribue à répandre l'assassinat et d'autres crimes..."
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Selon Jean-François Vilar les origines du polar remontent au temps de la révolution française. Les "romans terrifiants", comme on les appelait à l'origine, étaient en effet des histoires ahurissantes qui se déroulaient dans des châteaux disparus. Puis, au cours des années 30, le genre se renouvela en France, tandis que parallèlement émergeait aux Etats-Unis le hardboiled, après les désillusions de la Première Guerre mondiale. Le véritable coup d'envoi fut donné avec le lancement de la célèbre Série noire.
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Et pourquoi un tel titre ? En raison de ce qui m’apparaît comme une évidence : quelle que soit la noirceur des romans de mes confrères à travers la littérature mondiale – qu’on songe par exemple au talentueux David Goodis – ce qui est frappant, chez nombre d’auteurs, c’est que même du fin fond du désespoir les personnages luttent encore. Pour leur dignité. Ou leur honneur. La justice. La liberté. Le progrès. La dénonciation du mal. Bref, toutes ces choses qu’un système qui avance masqué cherche chaque jour à vous disputer et pour lesquelles, chaque jour, il faut se battre. Jusqu’à l’extinction des forces. Jusqu’à la mort, qui est la fin de toutes choses… encore qu’elle puisse être exemplaire en sa forme, ce qui constitue l’ultime et sans doute la plus belle des contre-attaques.

(« Le polar français, crime et histoire, ed. La fabrique » Préface de Frédéric H. Fajardie)
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« Moins noir que la mort »
À l’instant d’attaquer cette tâche difficile (une préface !), autant avouer la recherche du clin d’œil au Plus fort que la mort du cher Guy de Maupassant qu’il ne me semble pas abusif de classer (et Zola, donc !) parmi les auteurs de littérature noire, étant entendu que certaines atmosphères, situations et études de milieux dédaignés des « belles plumes » (on a les panaches qu’on mérite) participent à l’appartenance au genre.
(« Le polar français, crime et histoire, ed. La fabrique » Préface de Frédéric H. Fajardie)
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