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EAN : 9782203255845
272 pages
Casterman (31/05/2023)
3.56/5   49 notes
Résumé :
Dix ans après la parution du très remarqué album Sainte famille, Xavier Mussat publie la chronique intime d’un amour destructeur. L’autobiographie en bande dessinée à son plus haut niveau.

Au tournant du millénaire. Il est animateur pour le dessin animé Kirikou et la sorcière. Au sein d’un groupe d’amis, il recherche une alternative au contexte morose de ces années 90. Elle débarque à Angoulême, en quête d’un destin artistique. Ils se rencontrent, ell... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (15) Voir plus Ajouter une critique
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Depuis quelques années l'air du temps est-il à l'autobiographie dans la BD?
Car après ma lecture du génial "L'Ascension du Haut-Mal" de David B., j'ai lu celle de Xavier Mussat intitulée "Carnation".
Dès le premier regard la couverture m'a attiré; ce corps dépecé délicatement par deux mains m'intriguait. Qu'allais-je découvrir?
Le récit intime publié en 2014 dévoile les conquêtes féminines de l'auteur durant les années 1990 à Angoulême.
Mussat se penche plus précisément sur une relation toxique qui a failli le détruire.
Sa rencontre avec Sylvia se transforme en conflits incessants.
Cette jeune fille porte en elle de la colère et son côté rebelle paralyse sa vie. Ruptures anciennes non guéries, refus de la hiérarchie et de la consolation, divorce des parents, Sylvia se complait dans ses souffrances. Son caractère indépendant détruit peu à peu le dessinateur qui projette de faire cette autobiographie. Mais le couple s'enlise dans des dialogues d'incompréhension et la dérive sociale est en chemin.
Dans un noir et blanc tragique Mussat avoue que cette autobiographie est mêlée de fiction. Et j'en suis soulagée car ce portrait sans nuances d'une femme entière si destructrice et sans concession m'a mis mal à l'aise.
Tout comme David B. l'auteur s'est inspiré de l'art visuel et littéraire pour enrichir son album: parfois j'ai reconnu les artistes comme Tati ou Kristof.
Le constat de cette autopsie du pire m'a laissé un goût amer du récit. Mais j'apprécie l'imagination de Mussat pour mettre en lumière les ressentis et les situations de cette période si douloureuse de sa vie.

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Xavier Mussat débarque à Angoulême en 1989 pour suivre une formation en Arts Pla. Une fois le diplôme en poche, n'ayant nulle part où aller réellement, il décide de s'y installer. Après avoir participé à un collectif BD en 1994, il décroche un poste dans une société qui fait de l'animation ; il aura notamment l'opportunité d'intervenir sur la réalisation de Kirikou et la sorcière. Au bout de deux ans, sur un coup de tête, il démissionne afin de pouvoir se consacrer entièrement à la réalisation d'une bande dessinée autobiographique (Sainte famille, paru en 2002 chez Ego comme X) ; l'événement déclencheur de ce premier album fut la reprise de contact avec son père.

C'est dans ce contexte artistique et personnel qu'il fait la rencontre de Sylvia. Cette jeune femme paumée s'incruste dans son cercle d'amis. Attiré par cette dernière, il va progressivement s'éloigner de toutes ses connaissances et se consacrer presque entièrement à elle. Une étrange relation platonique s'installe entre eux. L'ambiguïté de la jeune femme orchestre leurs rencontres. Quant à Xavier, il s'est mis en tête de l'aider à se sortir de cette période de doutes (personnels, professionnels…) et met inconsciemment ses projets artistiques en latence. Au fil des mois, leur couple se structure maladroitement sur des bases bancales.

L'album s'ouvre en 2006, au moment où l'auteur quitte Angoulême pour aller s'installer à Paris. Il est enfin parvenu à prendre la résolution de tourner définitivement la page de cette relation pourtant terminée depuis plusieurs années. Entre temps, il a terminé son ouvrage autobiographique (Saint famille) mais n'a pas de perspectives professionnelles concrètes.

Carnation est le récit d'une relation destructive et ravageuse. Ce témoignage est un exutoire. L'auteur a trouvé-là le moyen de panser les dernières cicatrices infligées par cette liaison et réalise un dernier inventaire des moments marquants de ce couple éphémère.

-

La part de symbolique est omniprésente dans la narration. Eprouvé par cette relation affective, Xavier Mussat reprend le fil de son étrange couple sans chercher à l'embellir, sans l'enlaidir d'amertume… il me semble qu'il est parvenu à le faire avec suffisamment de recul. Son incompréhension reste inchangée.

Ce récit autobiographique se focalise sur le lien autodestructeur qui s'est tissé progressivement. Egoïste et profiteuse, son ex-compagne suscite un mélange d'attraction-répulsion avec lequel on doit composer pendant la lecture. Je ne suis pas parvenue à ressentir une quelconque forme d'empathie pour elle ; agacée par son ambiguïté et son inconsistance, j'ai eu du mal à tenir compte de sa souffrance psychique. Elle cherche ses limites et ne parvient pas à faire croire à sa pusillanimité. Elle mène une quête d'identité qui semble vaine. Pour autant, elle m'a fascinée. Impossible d'anticiper ses actions, ses réactions, elle dit tout et son contraire. On essaye de la cerner. L'auteur a eu le même mouvement à son égard, il s'aide de nombreuses suggestions verbales et graphiques pour rendre compte de cela. Les non-dits permanents laissent le lecteur face à ses propres interprétations et conclusions. Il se heurte à un échec et les quelques 240 pages de l'album qui ne nous suffiront pas pour la comprendre. Ce qui donne du corps et délimite un peu cette femme, c'est finalement l'apparence que l'auteur lui donne. Fine et féline, aussi mystérieuse que belle, on la sent dangereuse et dans une incapacité totale d'identifier ses propres désirs…

Les métaphores visuelles de l'album sont atypiques et singulières. Dès la première page, le lecteur est témoin d'un échange entre le narrateur et un vautour. Je m'attendais donc logiquement à ce que le rapace soit un personnage récurrent dans le récit mais il n'en est rien… pas de façon directe du moins. Cependant, le côté morbide est omniprésent dans le récit.

La veine graphique n'est pas sans me rappeler des auteurs comme Charles Burns ; peut-être cette comparaison hâtive tient-elle au fait que l'on est face à un emploi permanent de la métaphore (essentiellement visuelle). le ton est donné dès la première de couverture où l'auteur dissèque symboliquement cette femme pour tenter de la comprendre. Comment est-elle faite ? de quoi est-elle faite ? Comme lui, on aimerait pouvoir faire de cette femme une souris de laboratoire, vérifier que tout est à sa place, chercher ce qui dysfonctionne… On essaye, comme lui, de trouver la cause de ce déraillement psychique afin de rationaliser les choses et contenir sa propre incompréhension. Cette femme est le genre d'individus qui force à se remettre en cause. Les propos de Xavier Mussat ne répondent à rien et laissent les questions intactes, vierges de toute explication. En fin de compte, pourquoi a-t-il mis autant de temps à accepter l'échec de cette relation ? D'ailleurs, la démarche de l'auteur est-elle réellement d'observer les faits pour tenter de se les approprier enfin ? Et pourquoi n'y a-t-il aucune pudeur dans la manière de rendre compte de ses sentiments ?
Lien : http://chezmo.wordpress.com/..
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Dessinateur formé à Angoulême, Xavier Mussat a choisi de rester sur place à la fin de ses études. En 1998, le studio dans lequel il travaille s'attaque à la réalisation du dessin animé « Kirikou et la sorcière » de Michel Ocelot. Une fois ce travail titanesque terminé, les productions suivantes, formatées pour la télévision, lui paraissent bien fades. Décidé à se lancer dans la BD, il abandonne son job et se retrouve du jour au lendemain à dépendre des ASSEDIC. C'est à cette époque que débarque dans sa vie Sylvia, jeune femme instable, fragile et un peu sauvage. le début d'une relation tumultueuse dont il ne sortira pas indemne…

Xavier Mussat ne nous épargne rien dans cet album introspectif, disséquant la moindre parcelle de ses moments passés avec Sylvia, de leur rencontre à la rupture, du désir au rejet, de la tendresse à l'indifférence. Comment Sylvia l'a isolé de ses amis, comment elle l'a dévoré peu à peu, comment il n'a pu faire face à son instabilité chronique. Leur histoire est un grand huit permanent dont la toxicité sonne comme une évidence mais avec laquelle ils finissent par s'accommoder. « On ne s'enferme pas dans une relation secouée de tant de dissemblances sans que quelque chose ne finisse par changer. Au début on cherche les similitudes et on s'indigne des désaccords, on essaie de tordre la matière. Et puis, ne parvenant ni à extraire ni à modifier ce corps étranger, on intègre les paradoxes. On apprend à aimer et on se surprend à vouloir que cet amour devienne véritable. »

Deux cent quarante pages d'une mise à nue complète pour une histoire d'amour tellement tumultueuse qu'elle ne pouvait qu'être émouvante. Oui mais voila, je n'ai pas été touché une seconde par ce récit beaucoup trop intime pour moi. Sans doute parce que je déteste avoir l'impression de jouer les voyeurs. L'ensemble est aussi bien trop bavard. Joliment écrit mais avec des tonnes de récitatifs au verbiage très, très plombant.

Visuellement, par contre, c'est impressionnant. Je trouve la prise de risque formidable et je dois bien reconnaître que les nombreuses allégories présentes quasiment à chaque page sont aussi variées qu'originales.

Un exercice purificateur, une catharsis sans doute nécessaire, mais cette séance de psychanalyse géante m'a laissé de marbre. Rien à faire, je suis allergique à l'autofiction, même en BD !


Lien : http://litterature-a-blog.bl..
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En librairie depuis le 28 mai, "Carnation" est le second album autobiographique - après "Sainte Famille" - de l'illustrateur et scénariste français Xavier Mussat.

1993. Xavier termine ses études artistiques à Angoulême et trouve un boulot qui paie bien mais ne l'enthousiasme pas vraiment et renforce son sentiment de solitude.
Il rencontre Alice, une jeune mère au foyer mariée avec laquelle il entretient une relation platonique et pour qui il dépense sans compter.
Alice finit par divorcer et trouve du boulot à Paris. Xavier, sentant qu'elle n'a plus besoin de lui se détache à son tour. Alors qu'Alice finit pourtant par lui céder, son désir pour elle s'évanouit complètement.
Xavier s'investit dans un projet de grande envergure qui l'occupera durant 2 ans : "Kirikou et la sorcière".
Au terme du projet, il sait qu'il ne pourra plus jouer les moutons comme avant et démissionne, sans réel plan de carrière.
C'est à cette période qu'il croise la route de Sylvia, jeune femme paumée, éternelle insatisfaite et toujours en colère, qu'il aimera plus que de raison...

Bien que "Carnation" soit centré sur la relation toxique que Xavier entretient avec Sylvia, il rend également compte d'un background qui devait fatalement les réunir.
Sylvia a quitté la Bretagne pour Angoulême avec dans l'idée de rencontrer des artistes et de se faire une place dans leur monde. Or elle ne semble pas cultiver un talent particulier et vivote en attendant que quelque chose se passe.
Ce qui est aussi le cas de Xavier qui cherche vaguement l'inspiration et vit du RMI.
Il n'y a ni ambition ni projet derrière leur refus de la norme, seulement un déni de l'échec.

Xavier et Sylvia se sont enfermés dans une relation casse-gueule qui se veut plus de l'ordre de la dépendance affective que de l'amour.
Xavier voit peut-être en Sylvia un challenge, un coeur à conquérir, mais la jeune femme est tellement imprévisible qu'il ne parvient pas à s'en saisir et se retrouve finalement enchaîné à elle.

Les amis ont progressivement disparu. Autoritaire et égoïste, Sylvia isole Xavier de tout et de tout le monde, surtout de lui-même.
Trouvant toujours un moyen de le tirer un peu plus vers le bas, elle passe son temps à le culpabiliser, à souffler le chaud et le froid, poussant le chantage affectif à l'extrême.
Repliés sur eux-mêmes dans une spirale malsaine que chacun entretient à sa manière, ils ne peuvent en sortir qu'à condition que l'un des deux coupe les ponts.

La première partie - l'avant Sylvia - m'a beaucoup fait penser à l'univers de Larcenet. Personnage central en pleine crise existentielle et créative, incapable de s'engager avec une femme ou de gérer la relation compliquée avec son père, il prend parfois l'envie à Xavier de quitter le monde civilisé pour lui préférer la nature.
La comparaison s'arrête là.
Du reste, le choix du noir et blanc et les illustrations parsemées de symboles et de concepts rendent compte du caractère chaotique de cette relation et de l'état d'esprit du narrateur.
La représentation des deux personnages principaux ne laisse aucun doute quant à qui mène la barque: Xavier, qui arbore un monosourcil qui lui barre le front et lui donne un air constamment soucieux, courbe l'échine, éreinté et recroquevillé sur lui-même, face à une Sylvia dont la malice se devine à ces yeux énormes et ce petit nez pointu.

Il faudra du temps à Xavier Mussat pour réaliser la portée de la violence psychologique subie au quotidien et 10 ans pour parvenir à coucher son introspection sur 250 pages.

On ne lit pas "Carnation" sans émotion et sans l'envie de jouer les arbitres et de secouer Xavier pour lui éviter de s'enliser complètement.
Un album riche, fort dont j'ai vraiment aimé la profondeur psychologique appuyée par un traitement graphique vraiment original.
Je suis certaine que "Carnation" trouvera ses lecteurs si ce n'est pas déjà fait :)
Lien : http://contesdefaits.blogspo..
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Selon Frédéric Beigbeder, critique et romancier en vue,  l'autodérision est l'ingrédient indispensable d'une bonne autobiographie. On évite ainsi d'infliger au lecteur un examen de conscience pénible.
La force d'ouvrages tels que les « Confessions » de Rousseau, le « Candide » de Voltaire, ou encore « Mort à crédit » de Louis-Ferdinand Céline, tient de fait largement à la capacité d'autodérision de leurs auteurs (y compris Rousseau, bien qu'il soit plus réputé pour son style ou ses idées morales).
« Carnation » est le récit des illusions et désillusions sentimentales d'un jeune dessinateur, Xavier Mussat, demeurant à Angoulême après y avoir fait ses études, puis entamant une carrière dans le dessin-animé (sous la houlette de Michel Ocelot/Kirikou). Pas ou peu d'autodérision dans ce récit autobiographique, cependant l'auteur évite l'écueil de l'auto-complaisance. Il a le mérite de suggérer que la conjugaison amoureuse de deux âmes un peu paumées est sans issue autre que fatale ; et de rappeler aussi cette vieille analogie qui remonte à l'Antiquité, entre les amours humains et la prédation ou la chasse (indiquée par l'arc et les flèches d'Eros), en se représentant d'emblée, dès les premières pages de ce récit qui en compte 250, sous l'apparence d'un vautour. Le lecteur est ainsi incité à se poser la question : - Quelle sorte de prédateur sexuel suis-je ?, de façon utile en des temps où, pour le besoin de la consommation, les publicitaires martèlent et forgent du matin au soir une idée de la liberté comme la satisfaction de l'instinct ou de la passion, afin d'augmenter les recettes.
Cette figure du vautour, sur laquelle l'auteur aurait été mieux inspiré de se concentrer afin de lui donner une tournure plus poétique, est une figure baudelairienne particulièrement moderne. Contrairement au tigre ou au lion, le vautour humain, dévoreur de charognes et non de proies vives, peut plus facilement se bercer de l'illusion de l'amour ; en effet, il ne tue pas lui-même ses proies, mais se nourrit des restes. Les femmes, autour desquelles X. Mussat tourne, ont toutes eu le coeur brisé par quelque jeune fauve.
La patience dont fait preuve Xavier Mussat, doté d'un physique plutôt ingrat, à l'égard de jeunes femmes belles et désirables qui ne consentent que de guerre lasse à le laisser entrer dans leur lit, prouve à ses yeux qu'il les aime et ne se contente pas de les convoiter. X. Mussat se comporte comme un bon Samaritain du sexe. Mais les vautours ne font-ils pas que se délecter des restes laissés par les tigres ?
Cette peinture des moeurs de jeunes gens assez réfractaires à la société de consommation, tout en étant paradoxalement obsédés par des questions sentimentales, est psychologiquement ou sociologiquement intéressante alors que la société française se divise sur des questions d'ordre sentimental sur fond de manoeuvres politiciennes. Consciemment ou pas, X. Mussat illustre le propos du contempteur le plus radical de la culture moderne, Nietzsche, qui décrit celle-ci imprégnée de moraline judéo-chrétienne masochiste. L'expression de « bon samaritain du sexe » rend bien l'idée développée par ce philosophe ultra-conservateur d'un dieu passé dans les moeurs, complètement absorbé par la morale, à la fois invisible et omniprésent, la morale occidentale chrétienne s'avérant un facteur de mystification des relations sociales catastrophique. La place grandissante prise par la fiction ou l'onirisme dans l'art moderne trahit aussi cet excès de sentimentalisme religieux.
La connotation macabre du duo amoureux central que forment Xavier et Sylvia, jeune Briochine mi-allumeuse, mi-allumée, est renforcée par un dessin plutôt atone.
L'amour humain est tout aussi improbable que l'existence de dieu, et ces deux preuves sont liées. C'est là le point positif de « Carnation » et la morale qu'on peut en retirer. En détruisant les preuves de cet amour, qui prenait la forme d'un érotisme bizarrement altruiste, X. Mussat atteint une sorte d'athéisme amoureux, garant d'une plus grande indépendance vis-à-vis d'une société très largement régentée par le principe de « l'attrape-couillon ».
Lien : http://fanzine.hautetfort.co..
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critiques presse (6)
ActuaBD
26 septembre 2014
Le travail de Xavier Mussat dans cette Carnation est colossal, et [...] les quelques écueils narratifs relevés restent minimes. C’est du roman graphique comme on les aime...Notamment grâce au remarquable travail éditorial de Casterman (l’objet est une merveille), cet ouvrage est un des incontournables de la rentrée.
Lire la critique sur le site : ActuaBD
Auracan
22 septembre 2014
Vaste autobiographie, Carnation détaille sentiments, sensations, sensibilités, sensibleries, rêves, projets, échecs, interro(né)gations de l'auteur, par ailleurs cocréateur des éditions Ego comme X avec Fabrice Néaux.
Lire la critique sur le site : Auracan
BDGest
16 septembre 2014
Carnation est narré avec talent et devrait combler ceux qui aiment à sonder les tréfonds du comportement humain.
Lire la critique sur le site : BDGest
BoDoi
20 août 2014
Carnation est une mise à nu complexe et jamais impudique, pas chirurgicale pour autant car réalisée avec de nombreuses trouvailles graphiques, qui évitent l’ennui et répondent parfaitement au texte sans l’illustrer platement.
Lire la critique sur le site : BoDoi
Telerama
23 juillet 2014
De métaphores et paraboles visuelles en images mentales plus ou moins décisives, l'auteur donne à voir jusqu'aux ultimes ressacs dépressifs de sa propre aventure. Et il trouve, au long de ce cheminement qui tient de l'autoanalyse sans complaisance, la pertinente distance pour évoquer une obsession a priori inénarrable.
Lire la critique sur le site : Telerama
Du9
30 juin 2014
Refermant le livre, la lectrice, le lecteur, reste alors sans voix, tout autant délesté(e) d’un surplus de poids qui pourrait l’empêcher de respirer.
Lire la critique sur le site : Du9
Citations et extraits (5) Ajouter une citation
L'établi de mon frère dans le garage. Cet établi fut celui de mon père autrefois. Mon frère en fit son domaine quand notre père quitta la maison. Et leurs outils finirent par se mélanger sans qu'on puisse les distinguer. Je n'avais jamais tenté d'investir ce domaine de compétence de mon père. Je le laissais à mon frère, beaucoup plus disposé. Une légende que je consentis à croire par facilité me décréta inapte aux activités manuelles. Et pour mieux asseoir cette légende, ma maladresse s'exprimait chaque fois que je tentais de la conjurer. J'ai pourtant toujours aimé les outils. La lourdeur du métal, la douce patine du bois, les odeurs de graisse, d'essence. J'ai toujours aimé ce qui en eux évoque l'art de fabriquer, de rationaliser, d'être utile. La maitrise de la matière, la précision du geste mesuré, pensé, l'exactitude. Je ne savais pas à quel point ces qualités m'avaient été refusées ou si plus simplement, je n'entais pas des ces hommes-là. Mais l'inconfort de cette légende dénigrante finissait par me paraitre intolérable. Les bricoleurs et constructeurs en tous genres ne transmettent leur savoir que par le geste et la démonstration. Ils fabriquent en silence, comprenne qui peut cette pédagogie muette. Ils se reconnaissent entre eux dans leur capacité à reproduire ces gestes observés.
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Le voeu pieux d'une autobiographie juste me semble chimérique. La fictionnalisation est inévitable. Le damier que constitue l'ensemble de ce qui est dit et de ce qui es tu n'apparait pas à l'oeil du lecteur. Il n'en perçoit qu'une surface pleine épurée du hors-champ que je suis le seul à connaitre. Tout réel que soit mon matériau de départ, j'opère un tri arbitraire pour extraire le récit que je choisis de construire. Que cette histoire ne soit pas crue, mais simplement lue comme ce jeu d'assemblage dont j'avoue l'architecture.
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Le sauveur poursuit la douleur des autres. Il s'éprend de noirceur pour la dissiper de sa seule volonté. Il se croit noble et tout-puissant. Il établit une relation de dépendance. Il se convainc qu'il aime. Mais rien ne vient le rassasier : on ne l'aime pas en retour. Qui pourrait aimer celui qui ne voit en l'autre que ce qui souffre ?
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Et dans cette chambre d'enfant, je vis notre trentaine, le dos tourné au temps qui passe. Rester à tout jamais enfants d'une génération de parents qui ne voulaient pas vieillir. Nous nous éternisions dans cet état. Surtout ne rien devoir et n'être jamais responsables.
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Ceux qui ont appris à contrôler leur colère ne savent pas ce qui peut se déchaîner en eux. C’est une lame de fond qui les emporte toujours trop loin. Et quand le calme enfin revient, ils se découvrent vaincus par leurs excès et leur bestialité.
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Plongée dans deux récits en plein coeur de la nature, où l'homme et l'animal se confondent : le Book Club reçoit les auteurs de bande dessinée Jérémie Moreau et Xavier Mussat.
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