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EAN : 9782757836958
504 pages
Points (24/10/2013)
  Existe en édition audio
3.78/5   387 notes
Résumé :
Nice, 1922. Deux prostituées sont assassinées, le crâne rasé et le corps recouvert d'étranges symboles. Bientôt, ce sont des enfants qui disparaissent et qui sont retrouvés égorgés aux quatre coins de la ville dans une mise en scène macabre. Louis Forestier, un commissaire des brigades mobiles créées par Clemenceau, se lance sur les traces de celui que les journaux ont surnommé " l'ogre ". Il est épaulé par Frédéric Berthellon, un spécialiste des pathologies mentale... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (95) Voir plus Ajouter une critique
3,78

sur 387 notes
Valentin Musso m'avait déjà séduite avec Les cendres froides. J'avais apprécié cette intrigue où les racines des meurtres plongent dans le terreau de la France occupée des années 1940.

L'auteur rejoue avec brio la carte de l'Histoire en inscrivant le murmure de l'ogre dans le contexte post première guerre mondiale. 1922: si le terrible conflit est terminé depuis trois ans et demi au début du roman, si une vie "normale" tend à reprendre son cours, les traumatismes demeurent prégnants.
1922, c'est aussi le contexte des "mobilards", les Brigades du Tigre Clemenceau, instaurée depuis 1907. Un grand bravo à Valentin Musso pour avoir fait revivre sous sa plume le quotidien et les principes de ces brigades à travers celle de Nice, dirigée par Louis Forestier. La reconstitution de l'époque est de qualité et l'on se retrouve plongé littéralement dans le début des années 1920. On s'attache tout de suite à cette équipe de policiers investis et unis, secondé par Frédéric, médecin psychiatre de Ste Anne. Cette association rappelle celle mise en scène par Caleb Carr dans son brillant Aliéniste. L'amitié forte entre Louis et Frédéric, qui remonte aux boucheries de la guerre, leur permet de tenir bon dans cette enquête hors norme qui bouleverse la ville par l'atrocité de ses crimes. Elle met à mal également les considérations des policiers face à un psychopathe et à son schéma mental si différents et difficile à appréhender. Les débats font rage, même au sein de la communauté scientifique psychiatrique, sur la nature congénitale ou déterministe des pulsions meurtrières de ce type d'individus. Ce qui induit également la question de la potentielle déresponsabilisation pénale du coupable.

Autant de questions et réflexions qui émaillent le récit captivant de Valentin Musso. Les personnages sont bien campés, le rythme dynamique et soutenu, l'écriture efficace et permettant de découvrir quelques termes peu usités (ithyphallique notamment que je n'avais jamais vu et qui est l'adjectif qualifiant le fait d'être en érection; je me coucherai moins bête ce soir :D).

Une vraie réussite donc pour ce roman aux multiples qualités.
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En 1922, Frédéric Berthellon, médecin psychiatre parisien, est appelé par Louis Forestier, commissaire des brigades mobiles de Nice, pour l'aider dans une terrible affaire où un individu a sauvagement tué deux prostituées, avant de s'attaquer à des enfants. Les deux hommes ont sympathisé au cours de la Grande guerre. Forestier pense que l'assassin est atteint d'une forme de maladie mentale et que seul son ami peut tenter d'en décrypter les motifs, et ainsi de parvenir à l'identifier. Cette théorie s'appuie sur les premiers liens entre la mise en scène des meurtres et l'Enéide mis en lumière par un riche dandy, ami de Forestier, Raphaël Matheson. La traque commence, mais le tueur, désormais surnommé « l'Ogre » par la presse locale, se fait plus intelligent que ses poursuivants…

Ce livre est une demi-réussite. Réussite dans le contexte d'époque, remarquablement restitué : l'immédiat après-guerre à Nice, les riches étrangers commencent à reprendre leurs habitudes sur la Côte d'Azur, la vie redémarre, la ville bouge et se modernise. A coup sûr, les Niçois y trouveront leur compte.
La police de son côté évolue aussi : des brigades de « mobillards » (brigades mobiles) sont déployées en Province pour lutter contre la criminalité organisée, la police vient tout juste d'être étatisée, les fiches anthropométriques d'Alphonse Bertillon sont peu à peu mises de côté au profit de la dactyloscopie, générant des fiches par milliers et de grandes difficultés de tris. La police scientifique commence vraiment.
Quant à la psychiatrie, face aux criminels atteints de troubles mentaux, elle se divise entre ceux qui croient à un traitement et ceux qui jugent ces individus comme devant dépendre des tribunaux.
Les ressorts de l'intrigue sont assez simples, mais pas vraiment de surprises et de moments forts pour maintenir l'intérêt et le suspense sur la durée. Le livre par moments ralentit. Les chapitres issus du passé interviennent de façon décousue, et viennent confirmer ce que lecteur devinait déjà. L'ensemble, malgré quelques belles scènes de fuites sur les toits ou d'intervention dans un local cerné, manque au final un peu de souffle.
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Dès les premières lignes, nous plongeons dans l'innommable : le meurtre d'un enfant. Puis, ce seront des prostituées que l'on retrouvera égorgées, et encore des enfants. Aucun lien ne semble relier ces affaires mais l'inspecteur Forestier est convaincu du contraire. Une enquête difficile et douloureuse commence alors.
Nous sommes au début des années 20. Les principes de Bertillon à propos de la police d'identification criminelle ne sont pas encore généralisés mais donnent déjà de bons résultats. Les brigades mobiles, créées par Clemenceau, sont constituées d'agents expérimentés qui appliquent et développent les méthodes d'Alphonse Bertillon et utilisent la psychanalyse pour tenter de définir le profil des tueurs. Pas d'informatique pour centraliser les données, ni de mobiles pour se contacter rapidement, ce sont les prémices de la police scientifique.
L'enquête, orchestrée avec minutie, se suit avec plaisir malgré l'horreur des crimes perpétrés. le meurtrier nargue la police, laissant volontairement des indices derrière lui et tuant ses victimes selon un calendrier précis et des rites organisés. le récit des événements est chronologique, émaillé à l'occasion de flashbacks permettant de comprendre le passé du criminel. L'écriture de Valentin Musso est agréable, précise et ses propos très documentés. Ainsi, les enquêtes auxquelles il est fait référence.
Pour les besoins du roman, il prend quelques libertés avec la vérité historique (Nice n'a jamais eu de Brigade mobile. Elle était installée à Marseille) mais sa description de la ville à l'entre deux guerres (son atmosphère, ses habitudes…) est précise et très intéressante : richissimes villas, résidences secondaires de quelques nantis ; fous volants rivalisant dans le ciel de Nice ; vieux quartiers miséreux peuplés d'émigrés italiens… On s'y croirait.
Un polar historique bien ficelé, de la littérature populaire comme l'aurait aimé Gaston Leroux.

Lien : http://argali.eklablog.fr
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Très bon suspense, qui nous plonge au début du XXème siècle. Georges Clemenceau va former la fameuse brigade spéciale des tigres .Pour pouvoir rentrer dans ce corps de police tout-à-fait spécial, il ne faut pas mesurer plus d'un mètre soixante-sept comme ça ils ressemblent à tout le monde. Quoi de plus naturel que de se fondre dans la foule sans inquiéter les voleurs et surtout les assassins .Cette histoire nous amène dans le vieux Nice ou deux prostituées ont été assassinées .Bien que la brigade est sur l'affaire c'est au tour d'enfants de disparaître et de les retrouver morts. le commissaire Louis Forestier va faire appel à son ami le docteur Frédéric Berthellon spécialisé dans les maladies pathologiques mentales de l'hôpital Sainte – Anne qui se trouve à Paris. Ils mettent leurs efforts en commun, avec l'équipe du commissaire ils vont tout entreprendre pour que ce cauchemar finisse .
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Double intérêt de ce roman policier : un titre accrocheur qui fait d'emblée frissonner (réminiscence du petit Poucet sûrement) et un auteur dont le nom de famille me rappelle vaguement un autre auteur français très prolifique... Dans le mil, Valentin Musso est le frère (oserais-je dire plus talentueux, oui je l'assume !) de Guillaume Musso et son truc c'est le roman policier. Pari réussi j'adhère.
Valentin Musso nous sert donc une intrigue macabre dans le Nice des années folles : le corps de deux prostituées et des enfants égorgés sont retrouvés un peu partout, mettant en branle le commissaire Louis Forestier, assisté de son ami, un psychiatre parisien appelé en renfort pour « profiler » ce monstre qui sème la terreur. Assez vite, ces fins limiers déduisent que notre tueur en série suit un rituel s'inspirant de l'Odyssée. Résultat combiné de la psychologie et du travail de terrain, l'enquête mènera les protagonistes à affronter un monstre intelligent, dont le passé explique bon nombre de choses. Mais chut je n'en dévoile pas plus.
Aux amateurs de policiers historiques, je ne peux que recommander ce roman, bien ficelé et documenté, d'un style précis, qui sait installer progressivement une atmosphère oppressante jusqu'au dénouement final qui laisse perplexe (mais dans le bon sens du terme cette fois). Personnellement je suis fan des approches psychologiques dans la littérature policière, d'autant plus quand l'auteur (ce qui est le cas ici), alterne enquête et point de vue du tueur, ce monstre dont on comprend peu à peu les motivations. Ce qui est original est que de tous les personnages, c'est encore le Monstre que j'ai le plus apprécié, ou du moins dont je trouve le portrait le plus juste et sensible. J'avoue ne pas avoir particulièrement accroché avec les forces du bien :) (mon côté dark sans doute). J'aurais quasiment préféré que le roman se centre plus sur ce tueur en série mais bon… Il est aussi intéressant d'un point de vue historique d'assister aux prémices de la police scientifique, la science des empreintes notamment ; Valentin Musso s'est bien documenté.
Pour autant, je reconnais que le murmure de l'ogre s'attarde trop à certains passages et aurait mérité bien 100 pages en moins selon moi. Certains moments m'ont lassée et je trépignais sur mon séant pour que Valentin Musso accélère le rythme et donne plus d'entrain et de punch, cette petite touche qui fait la différence encore un bon et un TRES bon roman policier.
Mais dans l'ensemble cela reste un roman policier plus qu'honorable , d'un genre particulier qui ravira les amateurs d'histoire et donnera quelques frissons. C'est garanti !
Lien : http://livreetcompagnie.over..
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Citations et extraits (24) Voir plus Ajouter une citation
- Ce qui rend ces tueurs inhumains à nos yeux, c'est leur absence totale d'empathie. Ils n'ont presque jamais la moindre sensibilité. Dans le cas qui nous occupe, l'assassin ne voit pas des enfants qui souffrent ou qui paniquent mais des victimes potentielles qui peuvent pour un temps annihiler ses propres angoisses. Crf enfants sont exécutés, sacrifiés à sa violence prédatrice. Ils n'ont d'autre avenir que celui de périr parce qu'il l'a décidé.
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Je suis fatigué de toute cette violence. J'imaginais qu'après les quatre années d'horreur que nous avions connues le monde changerait, que l'homme changerait. J'étais crédule. Les vieilles habitudes reprennent, la criminalité repart à la hausse... Et c'est encore pure au niveau de nos gouvernants, on retrouve le même rapport de forces qu'auparavant. Tu as vu leurs tractations sur l'aménagement de la dette? La France se sent bafouée, l'Allemagne est humiliée... On voudrait préparer une nouvelle guerre qu'on ne s'y prendrait pas autrement.
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En réalité, il ne voyait pas trop quels honneurs il pouvait tirer de cette affaire. La brigade n'avait pas mis la main sur le tueur et elle n'avait pas plus délivré le petit Kendall. C'était plutôt la chance qu'il fallait invoquer. Mais Louis savait que pour ses supérieurs seuls les résultats comptaient. Les méandres d'une enquête n'intéressaient personne. Ce qu'on voulait, c'étaient des chiffres positifs dans les statistiques ministérielles.
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Obsessions, impulsions, perversions... Le fameux triptyque de la terminologie de la médecine mentale rassurait les aliénistes de salon en leur donnant l'impression de pouvoir classifier le monde varié et complexe des psychopathes et d'avoir prise sur eux.
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Au chant VI de cette épopée, Énée voit son père mort lui apparaître en songe : le vieillard l'incite à aller trouver la sibylle de Cumes, en Campanie. Grâce à elle, il pourra descendre aux Enfers et visiter le royaume des morts...
La prêtresse y fit amener deux jeunes taureaux à la noire échine et versa sur leur front des libations de vin ; puis, entre leurs cornes, elle coupa tous les poils et jeta sur les flammes sacrées cette première offrande en appelant à voix haute Hécate qui règne dans le ciel et sur l'Erèbe. D'autres plongèrent le couteau dans le cou baissé des victimes et recueillirent dans des patères le sang tiède.
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Videos de Valentin Musso (37) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Valentin Musso
À l'occasion de la 19ème édition du salon "Lire en Poche" à Gradignan, Valentin Musso vous présente son ouvrage "Dans mon obscurité" aux éditions Seuil.
Retrouvez le livre : https://www.mollat.com/livres/2818344/valentin-musso-dans-mon-obscurite
Note de musique : © mollat Sous-titres générés automatiquement en français par YouTube.
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