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EAN : 9782742720705
320 pages
Actes Sud (31/12/1998)
4.16/5   58 notes
Résumé :
Il est question de désert bien sûr, de ses cailloux, et de son infini. Mais aussi de poissons, de saint Paul, de l'Afrique, de Teilhard de Chardin, des Touaregs, de Hiroshima, de la chasse à courre, de Dieu, du Christ, de Mahomet et de Bouddha, de l'origine du monde, de l'homme, de la violence, de la science, d'Isaac de Ninive et saint François d'Assise, de la guerre et de l'avortement, du temps et de la mort... De cet entretien-fleuve ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
Il y a des hommes (ou des femmes) comme cela, hors du commun. Théodore Monod est de ceux-là. Scientifique reconnu, profondément religieux, humaniste… Ces entretiens portent sur les sciences, la nature, la civilisation, l'économie, l'Afrique, Dieu, le droit des animaux… Je ne suis pas d'accord avec toutes ces pensées, mais qu'importe, cet homme est un phare dans le tumulte actuel du monde.
Après l'attaque frontale et le parti pris individualiste de « Parade » de Jean-François Revel lu juste avant, cette lecture fait du bien à l'âme et on en ressort confiant en notre condition d'homme même si tout ne s'annonce pas idyllique, loin de là. C'est une invitation à nous dépasser, en faisant ressortir ce qu'il y a de mieux en nous.
A lire absolument !
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Terre et ciel. Les deux plus grandes préoccupations de Monod. Explorateur de l'histoire terrestre et humaine par la science, l'observation et la recherche. Disciple du ciel par l'étude de la Bible, des theologiens catholiques et protestants, par l'engagement dans un christianisme social, en accord avec les évangiles. La recherche scientifique ne meurtrit pas la foi, la foi ne censure pas la science ; elles se nourrissent l'une l'autre, comme chez Teillard de Chardin ou Albert Schweitzer.
Interrogé sur l'Homme, il est inquiet : la spiritualité disparaît au moment où se posent de grands choix face aux nouvelles armes et aux applications scientifiques pas forcément benefiques pour l'humanité. Mais il ne perd pas espoir, l'Homme est jeune sur cette Terre, mais peut-être devra-t-il mûrir plus vite... Se rapprocher de la nature et de l'ensemble des êtres vivants pour vivre en harmonie avec lui-même et le monde qui l'entoure, dont il n'est qu'une creation. Plus d'humilité en somme.
C'est un homme modeste, lucide, que Théodore Monod, qui place la recherche de connaissance plus haut que celle du profit. Presque aveugle, il cherche encore à éclairer le mystère de la création, même s'il reconnaît que certaines choses resteront à jamais inconnaissables. C'est le genre d'homme dont les mérites ne sont connus, reconnus que trop tard. Sa quête spirituelle est fondamentale pour lui, il ne peut vivre sans religion ; le lecteur peut ne pas être croyant, ou ne pas comprendre l'importance de cette quête. Mais que cela n'empêche pas d'apprécier l'acuité de son regard, la profondeur de ses analyses. Il les a appliqués à la science, naturellement, mais également à notre société. La religion vient les éclairer, comme le devrait une philosophie.
Monod fut et reste un grand homme, lucide sur tout, y compris sur lui-même, de ses grandeurs à ses lacunes. Cet ouvrage d'entretiens le prouve, le laissant parler et argumenter, déployer sa pensée. Un homme que l'on devrait sortir du désert pour qu'il nous parle de nous. Parce que même si ces entretiens datent de presque 20 ans (1995) ils restent d'actualité et peuvent servir de matière à réflexion, aux côtés de Pierre Rabhi.
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Livre relu tout récemment avec un intérêt et un plaisir intacts.
Théodore Monod qui aura vécu pendant pratiquement toute la durée du XX siècle fut un saharien botaniste géologue exceptionnel. Il explora des territoires inconnus dans le Sahara avec des moyens réduits à l'extrême. Ce fut un marcheur exceptionnel, à plus de 90 ans il continuait d'entreprendre ses "méharées" à pied et à dos de chameau. Pérégrinations dans l'absolu et la solitude du désert. La légende a retenu que ce petit homme sage a cherché toute sa vie une météorite et à retrouver.....une fleur dans le désert, unique exemplaire vue par hasard une fois.
Mais dans ce livre d'entretien ce n'est pas tant le chercheur de vie dans les conditions extrêmes que le chercheur se dieu dont il est question.
Issu de générations de pasteurs, Théodore Monod exprime sa foi, sa croyance en dieu avec sincérité. Il confie ses doutes et malgré sa fidélité de principe à ses racines protestantes il se déclare plus volontiers, à l'image de son blason, apôtre d'une foi oecuménique.
Le scientifique et l'homme de foi ont parfois du mal à cohabiter,. La sauvagerie de la nature semble difficilement compatible avec un dieu tout puissant et bienveillant. Pourtant Théodore Monod semble entrevoir l'existence d'un grand horloger malgré tout. Ce n'est pas le lieu ici d'ouvrir le débat et si on ne suit pas le grand homme dans chacun de ses pas on ne peut que recommander la lecture de cet ouvrage à notre époque où l'accumulation d e richesses effrénée et l'obsession de l'audimat aimantent beaucoup trop les boussoles .
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Juin 2016 et pourtant il était dans ma bibliothèque depuis longtemps, je grappillais des bouts par moments, comme un gâteau dont on sait déjà qu'il sera bon, mais que l'on diffère pour le plaisir de l'attente. J'aime Monsieur Monod, dommage qu'il soit parti, il n'avait pas peur de la mort, il le dit ici, mais nous nous avons perdu quelqu'un de précieux, un humaniste, un spirituel, un amoureux du vivant dans son ensemble, un curieux et bien sûr un grand scientifique éclectique.

Ces entretiens avec Sylvain Estibal, journaliste à France Presse, datent de 1997, mais ils me semblent terriblement actuels sur l'état du monde sur un plan géopolitique, économique et écologique. Hélas, rien n'a changé, je dirais presque que la situation a empiré. Théodore Monod doit être un peu triste, s'il perçoit cela de quelque façon que ce soit. le propos de cet essai consiste à regarder la vie de Monod et le monde sous deux angles principaux, la terre et le ciel : la spiritualité face à la science ou alliée de la science. Monod n'exclut pas une complémentarité entre l'une et l'autre. Il nous éclaire sur ses voyages, son désir insatiable de savoir, son amour incommensurable pour tous les êtres vivants et sa colère envers ceux qui ne respectent pas la vie sous quelque forme que ce soit...

Bien sûr, il ne s'agit pas d'un livre de Monod, il s'agit plutôt d'un débat mais on en apprend beaucoup sur cet homme passionnant, on l'aime ou on le déteste davantage, j'ai du mal à croire qu'il puisse laisser indifférent. Et puis, pour ma part, j'aime penser que le monde n'est pas que le monde et que connaître scientifiquement ne signifie pas renier une part de mystère. Ce serait si triste de tout savoir ! En digne scientifique, Monod abordait l'idée de la mort avec curiosité, sans certitudes malgré son passé de quasi pasteur, mais sans inquiétudes. J'espère qu'il aura pu là bas étancher sa soif de connaissance.
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Nous vivons dans un monde multiforme, et de surcroit mouvant (ce n'est pas une grande découverte, me direz-vous). Et le progrès, l'accélération tous azimuts de la société et de nos modes de vie (technologie oblige) est pour nous perte d'équilibre, de repères, de but et de ligne de vie. Les philosophies anciennes ont du mal à perdurer et se fracassent devant le modernisme. Ils nous faut de nouveaux guides. Ou à défaut de nouvelles "consciences".
Ouvrons les yeux, elles sont là ces nouvelles consciences. Ce ne sont pas des philosophes à proprement parler, encore qu'à leur façon, elles cherchent une forme de sagesse, voire de vérité. Ce peut être des scientifiques, des chercheurs ou simplement des analystes de la société. Ces "consciences d'aujourd'hui" s'appellent Michel Serres, Edgar Morin, Pierre Rabyi, Frédéric Lenoir ou Yuval Noah Harari. Et juste avant eux, il y a Théodore Monod.
Théodore Monod (1902-2000) est un scientifique, naturaliste, océanographe et ichtyologue, spécialiste incontesté de l'Afrique et particulièrement du désert saharien. A la fois savant et aventurier, il au cours d'une longue vie (98 ans !) accumulé une foule d'expériences consignées dans de nombreux ouvrages. Humaniste et pacifiste, il réunit science et foi dans un projet de vie commun, qu'il a mis en pratique toute sa vie.
Terre et ciel (1997), est le résultat d'une suite d'entretiens avec Sylvain Estibal, journaliste à l'AFP. Théodore Monod revient sur son cheminement spirituel, sa carrière, exprime ses convictions scientifiques, ses croyances et ses doutes concernant sa vie intérieure, ses étonnements et ses craintes sur le monde et son avenir. le titre indique bien le thème de l'ouvrage : l'homme est placé entre la terre et le ciel, entre la matière et l'esprit, entre l'homme et Dieu. Et il n'a pas le choix : pour survivre il faut s'adapter et tenir compte de tout.
L'ouvrage et passionnant d'un bout à l'autre. Même si l'on est pas croyant, on ne peut qu'admirer ce jeune homme de 96 ans (c'est l'âge qu'il avait lors de l'entretien) qui fait le bilan de sa vie, avec sincérité et force. Et le regard qu'il porte sur notre époque n'est pas neutre. Il a même valeur de leçon.
Théodore Monod est un modèle. Il a l'âge du XXème siècle, en a épousé toutes les convulsions, a vécu ses rêves et nous laisse un témoignage capital sur sa vie, et même sur LA vie, sous toutes ses formes.
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Citations et extraits (27) Voir plus Ajouter une citation
Pour moi, il y a une montagne, la même pour tous, que nous gravissons les uns et les autres par des sentiers différents.Les uns montent par ici, d'autres par là, mais nous avons tous les uns et les autres, l'ambition ou l'espoir de nous retrouver au sommet, dans la lumière, au-dessus des nuages.
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Quel message auriez-vous envie de transmettre aux jeunes générations ?

Je leur dirais de conserver une grande curiosité de toute chose. Avoir envie d'apprendre et de savoir. D'apprendre à regarder. Ce n'est pas si simple.

Je leur dirais également de ne jamais se résigner face au monde qui les entoure. Participer à la vie de groupe pour tenter de l'orienter vers un avenir moins dramatique et moins sanglant est plus jamais que nécessaire. Il ne faut pas se résoudre à l'existence des horreurs. Il ne faut pas dire : "Ce sera toujours comme cela." Non, cela peut changer.
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J'ai toujours dit que les grands traits d'une destinée ne sont jamais recherchés ou voulus. Ils sont accidentels. Les choses importantes de la vie sont décidées ailleurs. On croit agir mais on est agi. Je ne sais pas par qui d'ailleurs. Ce peut être la Providence, ce peut être le hasard. On s'aperçoit un jour que l'on est engagé dans une direction et qu'il nous est impossible de revenir au stade antérieur. Certains choix fondamentaux orientent votre existence sans que vous vous en rendiez compte sur le moment. Ce n'est qu'au-delà de la bifurcation que vous découvrez que vous étiez à la croisée des chemins. (p.292)
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La contemplation de la nature ne mène pas à Dieu. Le scientifique en moi sait trop bien combien est terrifiant l'affrontement des espèces. Le spectacle de la nature tel qu'il est soulève, au contraire, des réflexions théologiques considérables parce que si la création relève d'un créateur et que ce créateur est un Dieu de miséricorde et de compassion tel qu'on nous le décrit, on ne voit pas très bien comment il peut être à l'origine de tant de souffrance. Comment peut-on imaginer qu'un créateur bienveillant ait organisé, non seulement le carnivorisme, mais aussi le parasitisme ? [...] Cela pose des problèmes théologiques car on ne peut attribuer ce genre d'horreurs à une divinité supposée toute-puissante. Peut-être alors ne l'est-elle pas ? C'est sans doute dans cette direction qu'il faut s'orienter. (p113)
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L'homme moderne redoute le silence car il pressent, confusément, que le silence est une terre de confrontation avec l'essentiel, avec nous-même, avec notre vocation d'homme. Il faut plonger dans le silence comme on s'aventure dans le désert. Il nous faut retrouver le chemin du silence.
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