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sur 552 notes
Composé de deux nouvelles dont une qui donne son nom au recueil, j'ai souvent remise à plus tard la lecture de « La tombe des lucioles », notamment à cause du ressenti de ceux qui avaient vu l'adaptation de Takahata. Décrite comme étant une histoire particulièrement triste, je me dis après lecture que sa réputation n'est pas usurpée.

La première nouvelle, intitulée donc « La tombe des lucioles » raconte la survie de deux enfants, frère et soeur, ayant perdu leurs parents dans le contexte de la guerre 39-45. D'abord recueillis par une autre famille, qui soit dit en passant, ne les traite pas avec une très grande gentillesse, la suite de leur parcours se transforme en véritable descente aux enfers. Que de très jeunes enfants se retrouvent aux prises avec le vagabondage et la maladie, dans l'indifférence générale et ne pouvant compter que sur eux-mêmes est particulièrement poignant.

La seconde nouvelle, moins émouvante que la première mais très intéressante tout de même s'appelle « Les algues d'Amérique ». Autant, l'on se doute assez tôt de la signification du titre « La tombe des lucioles », autant le titre de la deuxième nouvelle est plus mystérieux et son explication tombe assez tard dans le récit. le postulat de départ, très simple, est de retranscrire les pensées d'un japonais devant bientôt accueillir chez lui un couple d'américains, invités par sa femme et ce, dans un contexte d'après-guerre et de reconstruction du pays. Moins riche en émotions, cette histoire est peut-être un peu plus psychologique que la première. Elle a le mérite de raconter les subtilités et certains aspects de l'occupation américaine au Japon ainsi que la perception que le personnage se fait des américains à travers différentes périodes de sa vie (avec l'apprentissage de l'anglais par exemple). L'aigreur du personnage et sa tendance à ruminer ses souvenirs, bien que compréhensible, s'avère souvent agaçante ; mais c'est aussi pour mieux marquer le contraste avec l'attitude de sa femme qui elle, préfère aller de l'avant. Cette nouvelle décrit ainsi deux visions différentes de la situation.

Au départ déstabilisant avec ses très longues phrases, j'ai fini par beaucoup apprécier le style d'écriture, foisonnant, qui rebondit d'une action à l'autre, d'une pensée à l'autre, le tout ponctué de monologues intérieurs, de dialogues directs ou indirects et d'enfilades de souvenirs. On en retire l'impression d'une écriture très vivante et prise sur le vif, comme si nous étions dans la tête des personnages.
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Premier récit : « La tombe des Lucioles » ( 1967)
Japon - 1945 -22 millions de sans-abri- Ration alimentaire de moins de 1000 Calorie par jour et par personne. Deux enfants, orphelins de la terre entière, des enfants « qui cherchent la lumière mais la craignent pourtant » écrivait Aznavour. Deux enfants morts par le désastre des hommes, composent l'image la plus effroyablement récurrente de l'Histoire. Victimes de la guerre, mais également victimes de l'après guerre. Car l'apocalypse souffle deux fois. le premier souffle c'est l'explosion et le second c'est le silence. le silence d'une aveugle conscience. L'apnée indicible et sidérante. Après le désastre, il faut que les mots reviennent, que le son, et les images reviennent. Non comme des fantômes, mais comme une formule seconde, le seul instant qui laisse une chance à la renaissance du monde.
Stesuko et Seita , Paulette, Michel, l'enfant de Vauville, Akmar, Daia, ou Giosuè. qu'ils soient un, deux, ou même mille, ils sont comme écrivait Duras tous les enfants pour l'éternité.
«  Dans le titre du récit , Nosaka a donné au mot lucioles une graphie originale signifiant littéralement : feu qui tombe goutte à goutte ».

« Les lucioles n'ont disparu qu'à la vue de ceux qui ne sont plus à la bonne place pour les voir émettre leurs signaux lumineux. On tente de suivre la leçon de Walter Benjamin, pour qui déclin n'est pas disparition. Il faut « organiser le pessimisme », disait Benjamin. Et les images — pour peu qu'elles soient rigoureusement et modestement pensées, pensées par exemple comme images-lucioles — ouvrent l'espace pour une telle résistance. » G. Didi Huberman, Survivance des lucioles.

Voir ou revoir également le Tombeau des lucioles le film d' Isao Takahata ( 1988)
et puis lire ou relire le texte de Pier Paolo Pasolini sur « la disparition des lucioles ».

Second récit : « Les algues d'Amérique »

Et puis certains d'entre eux survécurent…
Regard sur la résonance d'une occupation, celle de l'occupation américaine de cet archipel de 1945 à 1952, peut être le troisième souffle.
Voir ou revoir les photos de Shomei Tomatsu.
Et puis voir ou revoir « Kizu, les fantômes de l'unité 731 », le film de Serge Viallet.
Nb : "Au terme de la guerre, les membres de l'Unité 731 ont négocié avec le général Douglas MacArthur et les autorités américaines un pacte les soustrayant aux poursuites intentées par le Tribunal de Tokyo. En échange, les États-Unis ont reçu de Shirō Ishii l'ensemble des résultats des tests menés à l'unité 731…

Astrid Shriqui Garain
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Dans notre langue, il est impossible de retranscrire en un mot toute l'élégance et la richesse sémantique de la graphie que Akiyuki Nosaka a utilisée dans le titre de son récit (Hotaru no haka) pour désigner les « lucioles ». Au lieu du kanji (idéogramme) habituel, qui se prononce « hotaru », Nosaka combine deux kanjis et un hiragana (élément syllabaire) qui se prononcent ensemble de la même façon, mais qui signifient littéralement « le feu qui tombe goutte à goutte ». de cet habile artifice, Nosaka évoque ainsi les bombardements incendiaires qui pilonnent et ravagent le Japon impérial en déroute où se déroule l'histoire qu'il s'apprête à raconter.

Ce court récit d'une noirceur abyssale ne dissimule rien de sa teneur dramatique puisque son issue est dévoilée dès les premières pages. Il s'agit de l'histoire d'un frère et de sa petite soeur, tous deux rendus orphelins par la guerre, et qui se retrouvent à errer parmi la terreur et la désolation, en proie aux dangers, à la solitude, et à cette faim qui tue. La prose de Nosaka est ronde et pleine, parcourue de spasmes comme un ventre prêt à accoucher. Ses phrases qui n'en finissent plus réussissent à fondre dans le même creuset des descriptions, des perceptions et des impressions tout à la fois sensibles et violentes où s'insèrent même des dialogues émaillés d'argot et de contractions, comme si tout devait finir dans le même magma, frappé d'une même fatalité. La force de caractère de Seita le grand frère, et la candeur de sa petite soeur Setsuko, ne peuvent inspirer que le plus profond désarroi puisque l'on connaît l'issue tragique de leur périple. Malgré cette immense tristesse, Nosaka parvient à éclairer son récit d'une poésie éclatante, par le truchement de ces lucioles capturées pour illuminer une cave, mais surtout grâce à l'amour indéfectible et admirable qui unit ce frère à sa soeur jusqu'à la mort.

Ce chef d'oeuvre en inspirera un autre, le film d'animation éponyme d'Isao Takahata (« le Tombeau des Lucioles » en français).
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Ce livre contient deux nouvelles dont l'une est le titre emblématique de l'auteur : « La tombe des lucioles », et l'autre s'intitule les Algues d' Amérique. Revenons à la première nouvelle, La Tombe des Lucioles est une oeuvre majeure du Japonais Nosaka. Célèbre du grand public grâce au dessin animé deTakahata Isao, l'histoire d'un frère qui s'occupe de sa soeur lors de la guerre mondiale monte en puissance mais également en finesse…Le style est poétique et concis.
L'émotion qui se dégage de ce titre est poignante…Le lecteur est pris par les tripes dans cette histoire.
Par contre, la deuxième « Les algues d'Amériques » semble bien fade en comparaison même si celles-ci ont le même thème, elles n'ont pas la même portée !
Autant, j'ai apprécié l'une, autant j'ai détesté l'autre.
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Les deux nouvelles du recueil d'Akiyuki NOSAKA nous racontent la Seconde Guerre Mondiale, du point de vue de l'homme ordinaire, bien loin des combats, mais non de la souffrance.

- La Tombe des lucioles :
La nouvelle débute par la mort de Seita, jeune garçon de 14 ans, quelques heures à peine après la fin de la guerre. L'auteur nous raconte son dernier été quand, devenus orphelins après un bombardement, lui et sa petite soeur Setsuko tenteront de survivre dans un Japon dévasté. On connait donc déjà la fin de l'histoire quand on la découvre, ce qui la rend encore plus tragique.

C'est d'une plume naturelle, touchante mais sans concession, que Nosaka nous conte son histoire. Lui qui avait le même âge que Seita à cette époque, orphelin également, et ayant perdu sa soeur dans les même circonstances, on comprend sans mal que la Tombe des lucioles, c'est un peu une autobiographie couverte pudiquement sous un voile de fiction.

Le récit est poignant, vivant, vibrant. 40 pages d'émotions pure.

- Les Algues d'Amériques :
Japon, à la fin des années 60. Toshio et son épouse Kyôko sont des japonais ordinaires. Lors d'un voyage à Hawaï, Kyôko se lie d'amitié avec un couple d'américains. Après quelques mois d'échanges de nouvelles par courrier, elle est toute excitée quand elle apprend que ses nouveaux amis viennent leur rendre visite chez eux, au Japon. Toshio est beaucoup moins emballé. Même vingt ans après, les américains restent toujours à ses yeux ceux qui les ont humiliés.

On vit par les yeux de Toshio le rapport ambigu qu'entretient le peuple japonais avec les américains depuis la guerre jusqu'à l'ère Reagan. Tout d'abord l'Ennemi, l'américain devient ensuite à la fois objet de fascination et de répulsion. À la fin des années soixante, le Japon est divisé en deux : ceux qui, comme Toshio, ne digère toujours pas l'humiliation de la défaite et ceux, telle Kyôko, qui souhaite tourner la page et prendre en marche le train du changement.

Comme pour la Tombe des lucioles, on sent que Nosaka a dû puisé dans son expérience personnelle pour raconter son histoire. Toshio avait le même âge que Seita pendant la guerre, et si lui a survécu, une part de son âme y est restée.

Cette nouvelle est moins forte en émotions que la précédente, ce qui n'est pas forcément un mal. Ici, c'est un sentiment d'amertume qui survole le récit.

Ce recueil de nouvelles est un véritable coup de coeur que je vous invite chaudement à découvrir.
Lien : http://lenainloki2.canalblog..
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Lecture du mois d'avril sur Babelio. Venez en parler avec nous sur le forum !

Récits d'Akiyuki Nosaka.

La tombe des lucioles - Sous un pilier de la gare de Sannomiya, Seita meurt le 21 septembre 1945. Sa petite soeur Setsuko est morte le 22 août précédent. le récit rebrousse alors le temps et revient au 5 juin, quand Kobé a été bombardé par les B29 américains. La ville n'est plus que flammes et la chaleur de l'été se mêle à celle des brasiers funéraires. La mère des deux enfants meurt et le père, lieutenant dans la marine, est injoignable. Seita fuit la ville, Setsuko sur le dos. Ces orphelins de guerre sont mal accueillis par une tante perfide et ils décident de s'organiser une vie à deux dans une cave. Seita chaparde dans les potagers et pille les maisons pendant les bombardements, quand les villageois sont terrés dans les abris. Mais ses rapines ne suffiront pas les sauver, lui et sa petite soeur.

"Dans le titre du récit, Nosaka a donné au mot "lucioles" une graphie originale signifiant littéralement : feu qui tombe goutte à goutte."(p 20) Les bombes, avant de toucher le sol, sont de lointaines et sifflantes lucioles. Précédées du bourdonnement terrifiant des avions, elles éclatent en une multitude d'averses de feu. Mais les vraies lucioles du récit, ce sont les enfants. Leurs quelques moments de joie, leurs éclats d'espérance et de rire au plus fort de la guerre sont des étincelles qui ne demandent qu'à briller longtemps, mais que L Histoire souffle brutalement et avec une indifférence certaine. Leur beauté se pare des atours de l'éphémère, mais l'injustice gronde devant ces flammes mouchées trop tôt.

En quelques quarante pages d'un récit semi-autobiographique, l'auteur déploie une émotion intense et magistrale. Son récit est pathétique et la tristesse résignée qui s'en dégage est révoltante. Moins que nouvelle, ce texte est un conte. Bien que nourri de réalité, il transcende le réel pour installer les personnages dans un univers suprasensible où la douleur et les sentiments sont eux-mêmes des personnages.

Le tombeau des lucioles, film d'animation adapté du texte par Isao Takahata, est une fidèle mise en images du texte de Nosaka. Seule différence subtile, ici Seita est le narrateur et on le voit hanter les lieux de sa mémoire. L'adorable Setsuko revient au monde de fugitifs instants au cours desquels l'éclatante splendeur de son enfance porte au coeur des coups douloureux. Ce quatrième film du studio Ghibli, paru en 1988, est aussi émouvant que le récit de Nosaka.

Les Algues d'Amérique - L'arrivée du couple Higgins, des Américains que son épouse Kyôto a rencontrés à Hawaï, ne laisse pas d'agacer Toshio. "Un Américain, ne serait-ce qu'un gosse, pour lui, c'est de la graine d'occupant." (p. 133) Toshio, adolescent pendant la guerre, a été souteneur et pourvoyeur de denrées diverses pour les soldats américains qui occupaient le pays. Sa rancune est tenace et justifiée, puisque le couple Higgins, des décennies après la guerre, agissent en pays conquis et méprisent une culture dont ils ne font pas l'effort de percer les beautés. Les souvenirs de Toshio se réveillent et, pêle-mêle, nous entraînent dans un univers où la connaissance de l'Amérique est bâtie sur des mythes, des suppositions et des rancoeurs.

L'idée que les Japonais se font de la langue anglaise est désopilante. Les cours de discussion anglaise dispensés aux jeunes Japonais étaient l'occasion d'échanger et d'apprendre quelques mots hésitants et une prononciation simplifiée. Moins drôle et plus utilitaire, cette langue étrange était mise au service de la lutte contre la faim : la mendicité était le lot quotidien des occupés qui, dans les meilleurs jours, volaient les rations destinées aux soldats américains. le chewing-gum est un élément traumatisant de la guerre : "Mais pourquoi donc les soldats américains éprouvaient-ils le besoin de distribuer leurs cigarettes et leurs chewing-gum aux premiers venus ? Par peur d'être chez les ennemis de la veille ? Etait-ce de la pitié pour des estomacs vides ? C'est pourtant pas le chewing-gum qui calme le ventre." (p. 88) Les papiers argentés des barres à mâcher s'envolaient dans les rues dévastées comme des lucioles modernes, preuves d'une reddition consommée.

Ce récit qui fait suite à La tombe des lucioles renverse l'émotion et joue sur la gamme du cynisme et de l'ironie glaciale. L'Américain, même en temps de paix, reste l'ennemi, le vainqueur et la bête. Toshio aligne maniaquement les raisons de la défaite du Japon. La taille de l'ennemi, soit vingt centimètres de plus, a été déterminante alors même que les Japonais étaient censés avoir les reins plus solides, au sens physique du terme. Pour Toshio, il s'agit aujourd'hui de faire plier l'ancien ennemi, de le pousser à aimer le Japon, à en reconnaître au moins une beauté. C'est un ridicule combat singulier dont le visiteur n'a pas conscience et qu'il n'honore pas, laissant le Japonais seul face à ses démons.

En deux récits et deux tonalités, Akiyuki Nosaka écrit les plaies que le Japon lèche encore dans les années soixante. de ces traumatismes passés aux fureurs que la terre a déchaînées le 11 mars 2011, l'archipel est plus fragile que ce que son PIB indique.
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Partir en Livre 2021 : A cette occasion, ma biblio a préparé des paquets surprises pour l'été : j'adore le concept. J'avais adhéré à 200% l'année dernière. Ainsi, j'ouvre mon sac en papier qui me montre que j'ai assez de livres pour tenir l'été. J'en vois un tout fin, je le chope... et là, grosse surprise/baffe.

LE roman à l'origine d'un des films d'animations japonaises qui m'a fait le plus pleurer. Vu 2 fois, pleuré autant de fois. le trauma est grand : je reconnaîtrai la musique entre mille et elle me fait monter les larmes aux yeux. Alors vous voyez le scénario se profiler ? Je redoute l'ouverture de ce court roman. Mais pourquoi ? Car je n'ai tout simplement pas envie de pleurer au début de l'été.. Je commence maintenant, au moins ce sera fait, c'est mon défi.

Je suis heureuse de voir que le réalisateur a parfaitement suivi le scénario de l'auteur, la lecture est fluide, triste comme la thématique mais c'est extrêmement touchant. Evidemment, je n'ai pas pu m'empêcher de comparer chaque scène que j'avais du film mais c'était une très bonne lecture.
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Quel tristesse que ce court roman. Que de larmes!
Sous une plume somme toute assez froide et crue mais très imagée, Akiyuki Nosaka arrive à faire passer une foule d'émotions (souvent tristes) qui blessent et qui laissent des cicatrices.
Ce récit est d'autant plus touchant qu'il est en grand partie autobiographique et je suis très admirative du talent avec lequel l'auteur arrive a narrer une histoire aussi tragique sans tomber dans le pathos.
A noter que ce roman a fait l'objet d'une adaptation en dessin-animé très réussie (où on pleure encore plus).
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J'ai vu le dessin animé des studios Ghibli cela fait maintenant bien des années, j'avais adoré et trouvé très dur tout de même, beau à la fois. C'est donc avec une appréhension certaine que j'ai commencé le roman à l'origine de l'anime, qui est écrit par Nosaka Akiyuki.

"La tombe des lucioles" est une histoire très très dure, une histoire de survie, celle d'un frère et de sa petite soeur, en pleine guerre, ayant perdus leurs parents ils se retrouvent livrés à eux même et vont donc fuir à travers la région de Kobé au Japon pour éviter les bombardements incendiaires des américains.

C'est un roman triste car la mort est omniprésente, l'auteur ne prend pas de pincettes, ni verbalement, ni dans sa vision des choses. C'est à la fois beau car on ressent l'amour que le grand frère a pour sa soeur, il la protégera au prix de sa vie s'il le faut, Il va devoir chercher à manger pour eux deux, dans des conditions complexes.

Le fond de l'histoire essaye de faire réfléchir le lecteur à la bêtise humaine, à l'horreur de la guerre. "La tombe des lucioles" est à lire absolument, c'est un classique à mon goût, je vous conseille également l'animé japonais qui est magnifique.

le roman est suivi d'une nouvelle de l'auteur qui m'a par contre laissé de marbre mais cela n'entache en rien mon plaisir de découvrir cette histoire dans sa version écrite.
Lien : https://unbouquinsinonrien.b..
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La Tombe des lucioles regroupe deux nouvelles dont la première porte le titre du recueil et narre l'histoire de deux enfants, dont le père est parti combattre dans la flotte japonaise et qui se retrouvent seuls après le décès de leur mère lors des bombardements américains. Dans l'enfer de la guerre, ce frère et cette soeur vont essayer de lutter contre la faim et l'indifférence.
Les algues d'Amérique nous plonge au coeur d'une famille dont l'épouse veut absolument accueillir un couple américain qu'elle a rencontré lors de vacances à Hawaï offertes par son mari l'été précédent. La venue de ces Américains replonge Toshio dans ses souvenirs de l'après-guerre quand les Américains sont arrivés au Japon en conquérant.

Ces deux récits ont apporté la célébrité à Akiyuki NOSAKA et ont été couronnés du prix Naoki, haute distinction littéraire au Japon. En partie autobiographiques, ils révèlent la douleur de l'auteur qui a perdu son père à la guerre et sa colère contre l'Etat japonais qui a laissé mourir ses citoyens mais aussi contre les américains. Les comportements et les attitudes des uns et des autres sont décrits sans pitié ou raillés avec humour.

La tombe des lucioles est une nouvelle poignante, émouvante et dure. le destin de ces deux orphelins reste difficile à lire et pourtant, l'auteur ne tombe jamais dans le pathos ou le misérabilisme. Dès les premières lignes, j'ai été incapable de me détacher de ce texte, tant il m'a fascinée. Il est rare que l'on découvre cette guerre de l'intérieur, du côté du peuple japonais et ce, sans tabou. L'auteur montre le peu d'entraide, même entre les membres d'une même famille, la médisance et la jalousie et surtout la convoitise pour le peu de bien d'autrui.

Les algues d'Amérique a un ton plus léger et ludique, même si le fond reste tout aussi critique. le romancier a choisi la moquerie et l'humour pour blâmer son pays, ses décisions et son système d'éducation mais aussi les Etats-Unis, son consumérisme et son sentiment de supériorité.

Lien : http://www.chaplum.com/la-to..
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