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Claude Fleurdorge (Traducteur)Michel Gresset (Traducteur)Claude Richard (Traducteur)
EAN : 9782070293292
170 pages
Gallimard (15/10/1975)
4.11/5   9 notes
Résumé :
Ce troisième recueil de nouvelles de Flannery O'Connor, composé, pour l'essentiel, de textes antérieurs à 1948, complète le corpus romanesque de cette romancière et qui, disparue en 1964 à l'âge de trente-neuf ans, est aujourd'hui reconnue comme le plus grand écrivain sudiste de sa génération.
Peintures d'un monde étroit de petits blancs bornés, de vieillards impotents et déracinés, d'intellectuels stériles, de vieilles filles frustrées, de velléitaires alién... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Quand on connait un peu l'oeuvre de Flannery O'Connor et qu'on ouvre un nouvel opus, on sait qu'il y a peu de chance qu'on tombe du lit en découvrant les thèmes qu'elle a choisi de traiter. Depuis le temps, on y est habitué, pas de raison de bifurquer.
Et en effet, ça ne change pas et c'est tant mieux parce qu'en se lançant dans un livre (ici, un recueil de nouvelles) de Flannery, on sait ce qu'on vient y chercher et ce serait une bien mauvaise blague que d'être sournoisement trompé sur la marchandise.
Enfin, tout ça pour dire qu'avec Pourquoi ces nations en tumulte ?, on retrouve les sujets de prédilection de cette immense écrivaine, à travers un condensé de dénonciations baleinantes de l'hypocrisie humaine, du racisme bien pensant (« Alors là moi j'ai aucun problème avec les gens de couleur... quoi ? t'as un nègre pour voisin ? han, t'as pas peur ? déménage vite hein, on sait jamais »), de la cruauté sociale et de la bêtise parfois (souvent) crasse.
En résumé Flannery pointe du doigt cette disposition merveilleusement anthropienne qui veut qu'à chaque fois qu'on se retrouve devant une double conjoncture, on évite toujours soigneusement de choisir le chemin de la bienveillance pour s'engouffrer, tout heureux, dans celui de la charognerie.

« Géranium », la première et plus connue des nouvelles de ce recueil mêle tous ces ingrédients et d'emblée on est plongé dans de la bonne connerie humaine bien poisseuse.
Les textes suivants embrassent sans surprise le même fil rouge de vies sans intérêt dans les grandes villes ou les coins les plus reculés du Sud profond. Flannery O'Connor, en bonne montreuse d'ours, nous convie à observer tous ces gens médiocres ; plus que ça même elle nous invite carrément à jouer les Peeping Tom et on se retrouve vite fait à regarder par le trou de la serrure ces personnages mesquins et suffisants qui, plutôt que d'essayer d'améliorer leurs conditions, préfèrent surnager dans leurs flaques de boue et en rejeter la faute sur le voisin, plus pauvre, plus coloré, moins croyant...

Ces nouvelles font partie des toutes premières créations de Flannery O'Connor et si on sent bien la virtuosité et l'émergence de ce qui deviendra ses antiennes au cours de sa courte, bien trop courte, carrière littéraire, on n'atteint pas encore exactement l'excellence de son recueil phare qu'est Les braves gens ne courent pas les rues, mais nul doute qu'à la lecture de ces écrits originels, on est témoin de la genèse du talent de celle qui sera quelques décennies plus tard considérée comme la prêtresse de la southern literature.
Une réputation qu'elle n'aura pas usurpée. Oh que non.

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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Dix jours avant le début de la fête, un certain Singleton avait été jugé par un tribunal de fantaisie sur la pelouse du Palais de justice pour avoir refusé d'acheter l'insigne de la Fête des Azalées. Pendant le procès, il avait été mis aux fers et, après sa condamnation, il avait été « emprisonné » avec une chèvre jugée et condamnée auparavant pour le même crime.
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Des géraniums, il y en avait tout plein au pays, bien plus beaux que celui-là. Sûr que les nôtres ce sont de vrais géraniums, se dit le vieux Dudley, pas de ces machins rose pâle avec leurs noeuds de papier vert. Ce géranium qu'ils mettaient à la fenêtre lui rappelait le petit Grisby, ce gosse, là-bas au pays, qui avait eu la polio et qu'il fallait sortir tous les matins dans une petite voiture et qui restait là à cligner des yeux au soleil.
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Ils grimpèrent dans la voiture et le jeune homme démarra comme si son cœur en était le moteur et s'il ne pouvait jamais aller aussi vite. Le ciel était blanc comme un os et l'autoroute lisse s'étendait devant eux comme une section du nerf de la terre mise à nu.
(La Fête des Azalées)
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Miss Willerton croyait beaucoup à ce qu'elle appelait « l'art phonétique ». Elle affirmait qu'on lisait autant avec les oreilles qu'avec les yeux.
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