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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Un regret tout d'abord : le Japon est totalement absent de cette oeuvre intemporelle. Ceci n'est, malheureusement, pas compensé par une idée pourtant originale : l'anonymat de tous les acteurs à l'unique exception de la principale intéressée.

Ceci dit, le style m'a plutôt séduit mais j'ai vraiment eu beaucoup de mal à m'imprégner de l'histoire. Cette liaison amoureuse plus ou moins sadomasochiste entre un vieil homme et une post-adolescente a quand même oublié l'essentiel : être crédible ; en tout cas à mes yeux ;-)
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Une fois n'est pas coutume Ogawa nous sort de ses microcosmes douillets, ils ne le sont pas tous, et féminins pour nous faire entrer dans le monde de la domination, de la soumission et du jeu de la perversion sexuelle. Mari, une jeune fille, doit choisir entre le cocon familial avec sa mère tyrannique, tenancière avare d'un petit hôtel, la femme de ménage voleuse, avec sa vie étriquée et son emploi insipide d'hôtesse d'accueil et l'aventure d'une île, plutôt îlot, agrémentée de sévices sexuels. Naturellement elle choisit un horizon nouveau et confier sa défloration à un inconnu et en plus un vieux. Quand on est jeune et qu'on aime...
Une atmosphère un peu surprenante et envoûtante car on ne s'y attend pas. D'une scène banale de la vie d'une jeune fille et d'un homme âgé que le hasard réunit, on passe presque sans transition à un acte qu'on pourrait qualifier au premier abord de viol mais qui s'avère, étrangement, être un plaisir consenti et partagé.
L'homme est maître du jeu, perversion du bondage, art ancestral pratiqué au Japon, art du fouettage, art de l'humiliation mais pratiques appréciées par la jeune femme. Elle a choisit sa soumission et, "en même temps", ne l'a pas fait, un peu comme le papillon est attiré irrémédiablement par la lumière.
Une véritable ambiguïté que nous propose Ogawa avec tact mais aussi avec une grande habileté descriptive car peu est épargné au lecteur. La jeune fille apprécie à se faire proie. Est-ce que se sont ses «délices passives»*? Est-ce une «situation spécifique de la femme» *?
Ce serait Gabriel Matzneff qui en serait l'auteur… Hum! Hum! Prendrait-on la chose aussi bien? Certes, certes mais c'est une femme qui écrit et qu'on ne peut soupçonnée de pratiquer la culture patriarcale du viol et de plus on est en 1993 et donc ... L'éventuel sévice(s) sexuel devient délice. voilà tout!
Ainsi donc Ogawa suggère que la femme, en toute connaissance de cause puisse se mettre dans des situations qui lui sont préjudiciables sans que l'homme en porte seul la responsabilité, encore que vu l'âge... mais on est au Japon et là-bas tout est différant...
Tout au long de cette narration Ogawa met en relief les goûts morbides De Mari: goûts pour les histoires de morts, fascination pour le vieux soupçonné d'avoir assassiné sa femme, goût pour la souffrance la sienne, celle de la souris moribonde prise au piège, ainsi que d'un autre coté la déchéance d'un vieux, seul, avec un travail peu apprécié un peu gâteux mais autoritaire, brutal et pervers.
Ogawa accentue tout cela avec une atmosphère lourde et poisseuse. Un été caniculaire, une chaleur à faire pourrir les yaourts, une mer couverte de poissons morts, la mort macabre de la femme du vieux, des clients de l'hôtel abominablement odieux sans parler de la mère et de la femme de ménage. Ce qui donne un récit sinistre et angoissant
Toutefois il me semble qu'Ogawa peine a assembler tout ça: les scènes paraissent un peu rapportées et mises là pour faire du remplissage morbide, les articulations artificielles et on ne sent pas la fluidité qu'ont en général ses autres livres. Celui-ci figure parmi ces premiers livres qui étaient des nouvelles donc courtes. Là on est plutôt dans le roman court mais étoffé ce qui expliquerait un rythme heurté qui se cherche.
de plus il manque une conviction: si on comprend Mari, son penchant pour le SM et la nouveauté du plaisir charnel de la contrainte consentie, il est plus difficile de le faire pour le vieux et surtout le neveu. D'ailleurs que vient-il faire là celui-ci presque un cheveux sur le miso, le personnage de trop?
Par contre on reconnaît déjà ses univers confinés: microcosme de l'hôtel, celui de l'île, nombre de personnages restreint, confidences de l' héroïne telles un journal et surtout l'atmosphère suffocante, fantasmagorique et déconcertante.
Une Ogawa en devenir mais qui surprend par le thème de son roman. Bien sincèrement c'est loin d'être le meilleur de ses livres.

* Simone de Beauvoir
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Une plongée dans les "délices" de l'univers sadomasochiste que n'aurait sans doute pas reniée un certain marquis. Rien ne sera épargné à la jeune Mari, et à nous autres pauvres lecteurs : bondage, flagellation, strangulation, enfermement et surtout l'humiliation, permanente et génératrice de plaisir. En faisant la connaissance d'un vieillard libidineux, pervers et passablement manipulateur, l'héroïne de ce roman au goût très amer va faire une expérience hors du commun, qui va l'amener dans un monde où souffrance et jouissance sont une seule et même chose. En décrivant par le menu les mille et une inflexions de cet amour gérontophile, sans jamais émettre le moindre jugement de valeur, Yôko Ogawa met le lecteur mal à l'aise. On espère jusqu'au bout que notre héroïne va finir par se dégager de l'emprise exercée par ce vieillard schizophrène dont elle s'est amourachée. Hélas non…
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La jeune Mari est réceptionniste dans l'hôtel de sa mère. Elle assiste à une forte algarade entre un homme déjà agé et une prostituée. Elle est intriguée, inexplicablement attirée pas cet homme, le retrouve et il se noue entre eux une relation sado-maso violente dans laquelle elle découvre le plaisir.
Yôko Ogawa décrit sans voyeurisme cette relation particulière et nous ressentons parfaitement ce qui lie ces deux êtres dissemblables qui parlent peu.
Leurs jeux sexuels s'opposent à leurs relations respectueuses, presque tendres entre ces moments.
Mais on ressent cependant un certain malaise car même si consentis, voulus par Mari, rien n'est prévu pour qu'elle puisse interrompre un rapport qui de fait devient imposé.
On frôle l'emprise plus qu'un abandon à un désir.
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Voilà un roman qui a l'air d'avoir une histoire d'amour simple et normale, mais plus on entre dans le livre et plus on se rend compte que cette relation a quelque chose de... d'originale !

Ma définition de ce livre, c'est une sorte de 50 nuances, mais version plus soft.
Plus soft dans les description, et surement moins psychologique.
Mais je reconnais que j'ai beaucoup aimé lire ce livre, déjà car son écriture est vraiment agréable, malgré le sujet dont traite le livre.

Je ne connais pas l'auteur, je viens de le découvrir.
On m'a dit qu'il avait un style bien à lui, qui serait semblable à ce livre.
Est-ce vrai ?
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Un livre qu'on pourrait qualifier de dérangeant. Je suis incapable d'affirmer que j'ai aimé ou détesté, j'ai hésité aussi quant à la notation du livre. Un retour mitigé car on peut être tiraillé entre l'incroyable dextérité de l'auteur à nous embarquer dans son oeuvre..et le sujet abordé dans ce livre : le sado-masochisme …. Ma foi, il s'agit d'un sujet parfois tant d'autre pourrions nous dire mais il met en scène un homme âgé de plus cinquante ans et une jeune fille de dix sept ans. Malgré la dureté et le détail que nous livre yoko Ogawa dans certaines scènes, son écriture délicate, permet de le lire justement..C'est bien la marque et la prouesse de cette auteur : elle nous met mal à l'aise oui, mais on veut savoir car elle aborde avec maestria des thèmes graves : a côté de cette recherche de plaisir par le biais de la souffrance de l'autre, elle aborde aussi …Le deuil du père et l'oppression d'une mère sur sa fille,et les conséquences de ce lien toxique en la psychologie De Mari. La fascination De Mari pour cet homme qu'elle nomme traducteur nous laisse perplexe mais nous questionne. Elle est tombée sous le charme de sa voix et de l'ordre qu'il lance à une prostituée. Est-ce lié avec les liens de soumission qu'elle entretient avec sa mère ? Tout est lié.
Quant à ce traducteur..Là encore de multiples questions se bousculent dans nos têtes : Traumatisé par la mort mystérieuse de sa femme ? L'a-t-il tuée ? Rien n'est moins sur. Son comportement est ambivalent : d'apparence timide, pudique voir distingué, par Cette échange de missives, cela pourrait paraitre bien romantique et douce cette relation, mais cela vole en éclat avec sa transformation comportementale une fois arrivé à sa maison cachée dans l'île..Il devient un véritable tyran, donc la colère le submerge. Cela donne des moments de soumission, de domination et de tortures subies par Mari. Au fil des pages, on a peur pour cette jeune fille. On est mal à l'aise face à cette ambiance et l'univers dans lequel évolue cette jeune fille fragile et malléable. Elle n'a pas une vie facile alors on s'y attache bien entendu.

Ce livre nous questionne, nous désarçonne..Mais il s'agit bien là d'une des volontés de l'auteur ! Toutefois, je déconseille cette lecture pour les personnes souhaitant découvrir cette talentueuse auteure Yoko Ogawa. Je conseillerai d'avantage : la formule préférée du professeur ou le petit joueur d'échec.
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J'ai bien aimé le style, histoire prenante même si brève.
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De tous les romans d'Ogawa que j'ai lu c'est celui que j'ai le moins apprécié. , Je ne me choque pas facilement mais nous sommes là dans des eaux très glauques et la violence des hommes sur les femmes fût elle consentie ( apparemment dans le livre c'est le cas) , je ne la supporte pas. Je ne suis pas non plus excité par le bondage sexuel japonais (Shibari),ni par le SM en général. Donc l'histoire De Mari qui aide sa mère dans un hôtel miteux et qui établit ce type de relation avec un vieux monsieur élégant ce n'est pas ma tasse de thé ( Japon oblige) . Au demeurant le style de la romancière est toujours aussi efficace dans la nuance.
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Mari, jeune femme de 17 ans orpheline de père, vit avec sa mère acariâtre dont le seul intérêt semble être l'argent. Elles s'occupent d'un petit hôtel issu de l'héritage familial dans une région de bord de mer quelque peu touristique du Japon, la petite docile sous le joug d'une mère ne lui témoignant aucun Amour.
Un jour Mari se fascine pour un client de l'hôtel, homme assez âgé bientôt expulsé de celui-ci pour avoir provoqué un esclandre avec une prostituée.
Mystérieux, celui-ci vit isolé sur une petite île au large, sa femme décédée (l'a t-il tuée?) il y a des années. Bien qu'une grande différence d'âge les sépare, ils commencent à faire secrètement connaissance, fascination d'un côté, pulsion de l'autre, et une soif de vivre qui les réunit. Réussira t-elle, en se soumettant aux pratiques de contention violente de cet homme blessé, à quitter celle qui chaque jour la coiffe en lui tirant douloureusement les cheveux, voulant contrôler sa fille et notamment son apparence ?
Lecture pas totalement évidente, par certaines violences d'une part mais aussi par un certain flou quant aux raisons ou émotions qui poussent ces personnages à se comporter ainsi; cela a son charme, de mystère notamment, mais l'ensemble est teinté d'une noirceur certaine.
Peur de la mort, de disparaître, dépendance et servitude, voilà quelques uns des thèmes abordés dans ce roman qui n'est pas mon préféré de l'auteure car puits trop sombre.
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Après "Le musée du silence", je me suis replongée dans l'univers de Yoko Ogawa. Dans ce roman, Mari, jeune fille vivant seule avec sa mère à l'hôtel Iris, est fascinée par un client qui sort d'une chambre et se dispute avec une prostituée. Presque malgré elle, elle suit cet homme solitaire qui vit dans une île, et entre eux se noue une relation étrange faite de tendresse et de sado-masochisme. Les scènes quotidiennes de leurs rencontres amicales succèdent aux scènes d'amour violentes mais toujours décrites avec une certaine pudeur. On est fasciné par la relation de cette étrange liaison qui est relatée avec délicatesse malgré le sujet difficile, et qui évolue inéluctablement jusqu'au douloureux crescendo final.
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