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EAN : 9782382922309
264 pages
Bouquins (17/03/2022)
3.35/5   17 notes
Résumé :
Éric Naulleau et Michel Onfray sont deux hommes de gauche qu'une prétendue gauche n'aime pas. Ils ne souscrivent ni au marché qui fait la loi ni au fouet qui s'y substituerait.

Ils ne pensent pas que la gauche ait pour fonction de diluer la Nation dans une Europe libérale travaillant à l'Empire, ni que le wokisme, la cancel culture, l'islamo-gauchisme, la location d'utérus et la vente d'enfants constituent l'horizon indépassable de la gauche contempor... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Michel Onfray et Eric Naulleau ont décidé de s'envoyer des courriers et ce n'est pas pour parler de leurs dernières vacances. Ils partagent d'être mis à l'écart de leur famille d'origine : la gauche libertaire pour l'un, la gauche sociale-démocrate pour l'autre, en tout cas si j'ai bien saisi les nuances.

Ce qu'ils ont en commun c'est un universalisme de gauche, un soutien sans faille aux classes populaires, à la laïcité et aux valeurs traditionnelles de la République, en particulier l'éducation.

Pour eux tous ces domaines ont été abandonnés par ce qu'ils appellent la gôche et qui correspond à la définition Terra Nova c'est-à-dire le désintérêt pour ce peuple de France trop bas de plafond, avide de jambon beurre et beaujolais et l'amour pour l'immigré de préférence noir musulman, les minorités sexuelles et autres marginaux. Ainsi qu'une foi aveugle dans le progressisme.
Ces choix qui expliquent simplement le niveau électoral du parti socialiste.

Ils partagent aussi une tâche indélébile pour la gôche, à savoir une certaine proximité avec E.Zemmour qui vaut d'être excommunié immédiatement. Si Naulleau revendique son amitié pour Zemmour assortie de bien des oppositions à ces idées, Onfray n'admet que des constats communs avec le journaliste Zemmour et se démarque totalement du candidat Zemmour.

Sur la forme l'échange épistolaire n'est pas très emballant, si les lettres se répondent il reste un effet de monologues croisés.
Sur le fond ils tapent souvent juste, sur l'escroquerie Mitterrand, la gangrène des intellectuels lèches-bottes de toutes les marginalités, l'islamo-gauchisme, la PMA, l'égalitarisme par le bas de l'éducation nationale. A noter deux passages tristement savoureux : les affaires Battisti et Traoré qui illustrent le naufrage d'une gauche aveugle et/ou clientéliste.
Les deux rédacteurs sont moins convaincants sur l'Europe, l'écologie et surtout sur une orientation, une direction à suivre pour sortir de l'impasse dans laquelle est engagée le pays. Difficile de dire quel candidat à la présidentielle répond à leur attente et c'est surement le grand problème du moment pour la gauche humaniste. Au passage on peut regretter certaines invectives, les moqueries de Onfray sur JF Kahn ne sont pas à son honneur, il y a suffisamment de raisons de se moquer de ce qu'il dit sans s'en prendre lourdement à ses postillons.

Livre utile de dénonciation, un de plus, par deux hommes honnêtes qui se retrouvent bien seuls dans le paysage, en le refermant il ne reste qu'une inconnue : que faire ?
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Il y a du bon sens dedans. Il y a des points d'accords, des critiques qui me semblent justes donc bienvenues. Et puis, parmi elles, il y a un ramassis de conneries, je pèse mes mots, de délires, d'exagérations, de simplismes. Il y a une suffisance, une vulgarité, un manichéisme, une dispute d'enfants qui se crachent à la gueule sur un espace médiatique devenu véritable cour de récréation pour enfants turbulents. le ton est désespérant, je dirais même pitoyable. Eric Naulleau et Michel Onfray dénoncent l'insuffisance de leurs détracteurs et fustigent leurs procédés qu'ils qualifient de “staliniens” mais procèdent exactement de la même façon. Ils insultent, méprisent, caricaturent, ridiculisent tous ces gens de gauche qu'ils détestent. Ils sortent du champ de la raison pour se vautrer, patauger dans la boue qu'ils dénoncent par ailleurs. C'est triste, affligeant et dommageable. Car si certaines de leurs critiques sont vivifiantes, elles perdent de leurs profondeurs parce qu'elles se noient dans une prose vindicative donc exagérée donc simpliste donc lacunaire. Il manque à ces lettres une maturité, un recul, une hauteur de vue et d'esprit. Il manque à cet échange épistolaire une intelligence, celle qu'ils pleurent de ne plus voir dans la société. Au fond, Eric Naulleau et Michel Onfray sont à l'image de la société qu'ils dénoncent, à l'image de tous ces "intellectuels" à l'esprit étriqué qui se pavanent dans le champs médiatique : ils sont suffisants, égocentrés, méprisants, simples d'esprits, loin de la complexité qu'ils défendent par ailleurs. Ils sont à l'égal de tous ceux qu'ils dénoncent. A en rire ou à en pleurer. Vous choisirez.
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Cet échange épistolaire, où la dernière lettre révélatrice nous montre le bien fondé de la patience pour la réflexion, pourrait se résumer par les commentaires de Diderot sur la poétique des ruines. Les ruines étant ici la gôche selon la terminologie des auteurs. Je cite Diderot: «L'étonnante dégradation de lumière! comme elle s'affaiblit en descendant du haut de cette voûte, sur la longueur de ces colonnes! comme ces ténèbres sont pressées par le jour de l'entrée et le jour du fond".
Cependant, avant de devenir poétiques et pittoresques ces ruines sont l'objet d'echanges et de méditations sur la décadence, la grandeur disparue des valeurs humanistes et souverainistes. Chateaubriand, dans son Voyage en Italie, décrirait parfaitement, par analogie, le processus d'avilissement des gens ordinaires, des commons, que nous sommes auxquels, via un habile marketing électoral(1), il est demandé de choisir la couleur du papier peint, mais jamais l'évolution de l'architecture de la maison une question réservée aux compétents, à ceux qui savent. Je cite : « Un fragment détaché tout à coup de la voûte de la Bibliothèque a roulé à mes pieds, comme je passais : un peu de poussière s'est élevée, quelques plantes ont été déchirées et entraînées dans sa chute. Les plantes renaîtront demain ; le bruit et la poussière se sont dissipées à l'instant : voilà ce nouveau débris couché pour des siècles auprès de ceux qui paraissaient l'attendre. Les empires se plongent de la sorte dans l'éternité où ils gisent silencieux. » .

(1): de la même façon qu'il serait préjudiciable, pour garantir la promotion de ses services, de présenter une automobile dans des cas réels d'utilisation, même si certains ont proposé un slogan teinté d'humour consistant en toute circonstance à « conserver une belle allure »; de la même façon une personne ou un groupe incarnant une solution politique prendrait des risques pour garantir leur éligibilité en …Il s'agit d'exploiter, de hacker diraient certains, mais optimiser serait de meilleur aloi, un biais de la rationalité et de la maximalisation de l'homo microeconomicus qui remplace l'homo civitatis pris d'un coma civique qui encouragerait de bonnes âmes, déjà mortes malgré leur apparence, à proposer de ne pas s'acharner d'instruction civique pour le faire revenir à lui ce descendant de serfs ou d'esclaves, un self-made citoyen devenu quelqu'un alors qu'il n'était rien.
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Onfray et Naulleau étant d'accord sur tout à quelques nuances près, cet essai épistolaire n'a que peu d'intérêt.
Que dire de plus si ce n'est que Naulleau a l'air "sympa" et Onfray beaucoup moins. Onfray qui écrits 15 livres par an (j'exagère à peine) à un problème avec l'exactitude lorsque page 168 il pense que les musulmans n'ont souvent pas lu le coran et seraient bien en peine de donner le siècle de naissance de Mahomet (pourquoi pas) pour quelques lignes plus loin dire qu'il est née au VII°siècle alors qu'il est né vers 570... du Onfray tout craché ! 20 euros quand même, surmment l'amour des classes populaires et laborieuses
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Deux hommes qui se prétendent de gauche qui sont en réalité d'extrême droite, deux Tartuffes à la pensée médiocre qui agressent régulièrement les vrais représentants de la gauche.

Point de vu littéraire ils sont mauvais, politiquement ils sont plus quambigus, des nombrilisme qui n'existent que par la télévision
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critiques presse (1)
RevueTransfuge
18 avril 2022
Dans ce livre, construit sous forme épistolaire, intéressant à plus d’un titre, ils regrettent la gauche d’hier, ils rechignent, renâclent devant ce qu’est devenue la gauche d’aujourd’hui.
Lire la critique sur le site : RevueTransfuge
Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
[Naulleau:]
Une sincérité qui vient souvent à manquer de mon côté de l’échiquier dont les rois, les reines et même les pions, les cavaliers, les tours et jusqu’aux fous se croient en permanence tenus d’exhiber à la boutonnière quelque généreux principe ou d’afficher une grandeur d’âme trop souvent contredite par les comportements privés. Parmi les spécialistes du contournement de la carte scolaire figurent ainsi en nombre enseignants et journalistes, forts bataillons de progressistes attachés à la mixité sociale pourvu qu’en soit exemptée leur pâle progéniture.
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[Naulleau :]
Le zemmourisme est le résultat des dénis et des délires produits à jet continu par la gôche depuis quarante ans. Quarante années passées à expliquer au peuple qu’il ne voyait pas ce qu’il voyait, qu’il ne subissait pas ce qu’il subissait, que tout allait pour le mieux dans la meilleure des réalités parallèles où l’immigration n’était qu’une chance pour la France et l’insécurité un phénomène moins éprouvé que ressenti. [...] En combattant Zemmour, la gôche et le wokisme combattent la créature qu’ils ont enfantée.
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[Onfray :]
JFK [Jean-François Kahn] postillonnait alors qu’il se levait, il postillonnait en ne rangeant pas sa chaise, il postillonnait en parlant à ses commensaux, eux aussi debout, il postillonnait en quittant la table constellée, maculée, comme après une explosion de frigidaire, il riait, parlait fort, il fallait qu’on le voie, qu’on l’entende, qu’on le regarde ; puis il m’a vu ; alors il n’a plus vu que moi avec ma tête silencieuse des jours cyniques – rien de plus car il ne fallait rien de trop : je l’ai juste regardé fixement. C’est alors qu’on voit la peur dans les yeux de qui a insulté celui qu’il n’imaginait pas retrouver un jour en chair et en os. On songe au courage de ces gens-là dans ces temps où son père soutenait le Pacte germano-soviétique. Cette chiasse filiale dans ses yeux m’a suffi. Avant de se suicider en se jetant d’un train, le père des Kahn avait écrit un mot à son fils Axel : « Sois raisonnable et humain. » Pas sûr que le fils ait obéi à son père. Même remarque pour son frère.
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Comment comprendre, sinon, qu’Éric Zemmour puisse renvoyer dos à dos les enfants juifs abattus par Mohamed Merah avec leur assassin sous prétexte que le bourreau et les victimes ne sont pas enterrés en terre française ? Il croit qu’il n’y a rien au-dessus de la nation, je pense qu’il y a, comme avec l’amitié, encore et toujours, la morale qui s’avère supérieure à toute chose. Il est du côté de Créon ; je suis du côté d’Antigone.
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L’homme de gauche se regarde un jour dans le miroir et découvre sa caricature, son double décevant, le diable dont il faut rappeler qu’il est un ange déchu : l’homme de gôche. Expulsé du for intérieur, où il avait fini par se sentir très à l’étroit, son surmoi outragé, son surmoi brisé, son surmoi martyrisé, mais son surmoi libéré trouve à s’ébattre dans l’espace médiatique, du haut des estrades comme au bas des pétitions. Que l’on ne s’y trompe pas, c’est depuis le ciel des idées plutôt qu’au ras des quartiers populaires ou dans les profondeurs du métro que les damnés de la Terre se voient à la bonne distance. Et restent à bonne distance.
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Videos de Michel Onfray (159) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Michel Onfray
*INTRODUCTION* : _« […] Je veux seulement, Monsieur, vous faire part d'une chose que j'ai lue dans Montaigne, et qui marque son bon goût. Il souhaitait devenir assez savant pour faire un recueil des morts les plus éclatantes dont l'Histoire nous parle. Vous qui êtes son partisan, vous approuverez ce dessein que j'exécute en partie. En effet, le véritable point de vue où je placerais une personne qui veut bien juger du ridicule qui règne dans le monde, est le lit de mort. C'est là qu'on se détrompe nécessairement des chimères et des sottises qui font l'occupation des hommes. Nous sommes tous fous ; la folie des uns est plus bouillante, et celle des autres plus tranquille. »_ *André-François Boureau-Deslandes* [1690-1757], _À Monsieur de la Ch…_
_« Rien ne doit plus nous frapper dans l'histoire des grands hommes, que la manière dont ils soutiennent les approches du trépas. Je crois que ces derniers moments sont les seuls, où l'on ne puisse emprunter un visage étranger. Nous nous déguisons pendant la vie, mais le masque tombe à la vue de la mort, et l'Homme se voit, pour ainsi dire, dans son déshabillé. Quelle doit être alors la surprise ! Tout l'occupe sans le toucher : tout sert à faire évanouir ce dehors pompeux qui le cachait à lui-même. Il se trouve seul et sans idées flatteuses, par ce qu'il ne peut plus se prêter aux objets extérieurs. Cette vue a cela d'utile en flattant notre curiosité, qu'elle nous instruit. Il n'est rien de quoi, disait Montaigne, je m'informe si volontiers que de la mort des hommes, quelle parole, quel visage, quelle contenance ils y ont eus ; mille endroits des histoires que je remarque si attentivement. Il y paraît, à la farcissure de mes exemples, et que j'ai en particulière affection cette matière*._ _Je suis persuadé que la dernière heure de notre vie est celle qui décide de toutes les autres. »_ *(Chapitre III : Idée générale d'une mort plaisante.)*
* _« Et il n'est rien dont je m'informe si volontiers que de la mort des hommes, de quelle parole, quel visage, quelle contenante ils y ont eus, non plus qu'il n'est d'endroit dans les histoires que je remarque avec autant d'attention. Il apparaît à la farcissure de mes exemples que j'ai cette matière en particulière affection. Si j'étais faiseur de livres, je ferais un registre commenté des morts diverses. Qui apprendrait aux hommes à mourir leur apprendrait à vivre. »_ (« Chapitre XIX : Que philosopher c'est apprendre à mourir » _in Montaigne, Les essais,_ nouvelle édition établie par Bernard Combeaud, préface de Michel Onfray, Paris, Robert Laffont|Mollat, 2019, p. 160, « Bouquins ».)
*CHAPITRES* : _Traduction d'un morceau considérable de Suétone_ : 0:02 — *Extrait*
0:24 — _Introduction_
_De quelques femmes qui sont mortes en plaisantant_ : 0:49 — *1er extrait* ; 2:08 — *2e*
_Additions à ce qui a été dit dans le IX et dans le XI chapitre_ : 3:15
_Remarque sur les dernières paroles d'Henri VIII, roi d'Angleterre, du Comte de Gramont, etc._ : 6:09 — *1er extrait* ; 6:36 — *2e*
_De la mort de Gassendi et du célèbre Hobbes_ : 7:45
_Remarques sur ceux qui ont composé des vers au lit de la mort_ : 10:47
_Examen de quelques inscriptions assez curieuses_ : 13:52
_Des grands hommes qui n'ont rien perdu de leur gaieté, lorsqu'on les menait au supplice_ : 14:33
_Extrait de quelques pensées de Montaigne_ : 15:31
_S'il y a de la bravoure à se donner la mort_ : 17:37 — *1er extrait* ; 18:57 — *2e*
_De quelques particularités qui concernent ce sujet_ : 19:14
19:28 — _Générique_
*RÉFÉ. BIBLIOGRAPHIQUE* : André-François Boureau-Deslandes, _Réflexions sur les grands hommes qui sont morts en plaisantant,_ nouvelle édition, Amsterdam, Westeing, 1732, 300 p.
*IMAGE D'ILLUSTRATION* : https://www.pinterest.com/pin/518547344600153627/
*BANDE SONORE* : Steven O'Brien — Piano Sonata No. 1 in F minor Piano Sonata N0. 1 in F minor is licensed under a Creative Commons CC-BY-ND 4.0 license. https://www.chosic.com/download-audio/46423/ https://www.steven-obrien.net/
*LIVRES DU VEILLEUR DES LIVRES* :
_CE MONDE SIMIEN_ : https://youtu.be/REZ802zpqow
*VERSION PAPIER* _(Broché)_ : https://www.amazon.fr/dp/B0C6NCL9YH *VERSION NUMÉRIQUE* _(.pdf)_ : https://payhip.com/b/VNA9W
_VOYAGE À PLOUTOPIE_ : https://youtu.be/uUy7rRMyrHg
*VERSION PAPIER* _(Broché)_ : https://www.amazon.fr/dp/
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