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EAN : 9782221252949
312 pages
Robert Laffont (11/03/2021)
3.71/5   35 notes
Résumé :
De Saint-Germain-des-Prés aux chaînes d'info en continu, l'intellectuel français est auréolé d'un pouvoir singulier. Défenseur des opprimés ou décrypteur de l'actualité, militant des causes perdues ou expert au discours ciselé, il occupe, au pays de Descartes, où l'on aime à théoriser, une place à part.
Crise financière, attentats islamistes, poussée migratoire, montée des populismes, féminismes, épidémie... L'histoire est de retour, les idées gouvernent de n... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
En bonne journaliste Eugénie Bastié livre un paysage complet et précis de la vie intellectuelle française. On ne parlera pas de l'état du débat intellectuel puisque de débat il n'y a plus.
Si la vie des idées a toujours été houleuse allant autrefois jusqu'au duel, aujourd'hui on dénigre, on déconsidère l'opposant mais on ne débat pas.
Ne se laissant pas décourager E. Bastié tente de comprendre ce qui s'est passé chez nos chers intellos, à la fois par des récits journalistiques retraçant leurs évolutions ainsi qu'avec des fiches de synthèse des éléments fondateurs des mouvements actuels. L'ensemble reste digeste et accessible pour le lecteur non familier de ce petit monde tellement français.

Sur le fond la droite aurait gagné la guerre des idées grâce à des penseurs réactionnaires sur-médiatisés, A la lecture de l'ouvrage on comprend plutôt que c'est la gauche qui l'a perdu en s'égarant dans la radicalité et que les leaders réactionnaires sont issus de la gauche traditionnelle (Finkielkraut, Onfray, Michéa …) et ont tout simplement refusé de glisser aux extrêmes et rejettent théorie du genre, intersectionnalité et autre études post-coloniales qui ne font que fragmenter la société et ramener chacun à sa couleur, son sexe et son passé.
Tout cela, nous apprend E.Bastié, n'est qu'un retour de bâton de la french théorie renvoyé depuis les universités américaines où la déconstruction règne en maitre. Foucault, Derrida et consorts ont triomphé mais une fois que tout est déconstruit il ne reste que des ruines.
E. Bastié néglige peut être l'impact à long terme sur la société de ces mouvement radicaux et dérisoires qui ont déjà pris le pouvoir à l'université où il faut faire allégeance pour espérer une carrière. Quoi qu'il en soit son livre est bien construit, utile ..et inquiétant.
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Aborder La guerre des idées par ceux qui l'ont vécue
Lorsque je lis les grands noms de la philosophie ou de l'« intelligentia » française de ces derniers siècles Sartre, Rousseau, Zola ; j'ai toujours l'impression qu'ils me seront inaccessibles. Que ce soit par leur langage, leur pensée que j'imagine hermétique ou à cause du temps qui me sépare d'eux.

Pourtant ces penseurs ont façonné mon écriture, et notre pensée. Finalement sur l'échelle d'une vie ils ne sont pas si loin, Sartre est mort en 1980 et l'affaire Dreyfus n'était-ce pas hier ? J'ai trop souvent l'impression qu'ils ne pourront pas me parler, nous n'avons pas la même vie ! Et moi qui lit la Bible…
Cependant la lecture de la guerre des idées me les a rendus de nouveau sympathiques et proches.

Une guerre aux multiples batailles d'idées
Mêlant phrases incisives et récits journalistiques, Eugénie Bastié décrit dans son ouvrage une succession de photographie du paysage intellectuel français. Pour certaines questions, elle interrogera également les pratiques et les penseurs outre-Atlantique – questions d'histoire, de genre,…

Essayant de distinguer au milieu de la bataille qui gagne ou qui se rétracte, elle mène le lecteur dans une histoire engagée au service d'idées et de convictions. Elle déplore le manque de confrontations sereines qui porteraient le débat public vers le haut.

Moi qui habituellement reste loin de ce monde des idées, j'ai prise plaisir à m'y balader. Qu'elle redise l'importance de l'histoire dans son « récit national » ou les luttes droites-gauches, la clarté de l'écriture de l'auteur vous aidera à saisir les concepts qui se livrent bataille. Qui finalement gagne la guerre des idées ? Question que l'on ne peut résoudre en ces lignes mais qui mérite bien ses près de 300 pages.

Une guerre des idées ne mérite-t-elle pas deux camps ?
SUITE sur le site web
Lien : https://lirechretien.fr/2021..
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Fruit de trois années d'enquête, la jeune journaliste au Figaro propose un essai sur l'état actuel de la vie intellectuelle française. Cet essai bien documenté étonne par l'éclectisme des sujets traités et des personnalités évoquées. Si l'ouvrage ne défend pas de thèse particulière, l'on pourra retenir l'idée centrale qui y est proposée : la vie intellectuelle n'est pas moins vivace qu'auparavant au contraire ; la nouveauté réside dans le refus de la confrontation entre les différents camps. S'attardant avec tendresse sur le « renouveau conservateur » et « la guerre des gauches », elle fustige sans surprise les dérives d'un certain progressisme radical, qui, à force de relativisme, a mené selon elle aux dérives propres à l'ère de post-vérité.
Si l'ouvrage est bien documenté et plutôt bien écrit, son contenu s'apparente plus à un recensement des différentes obédiences qu'à un véritable essai politique fertile pour le débat d'idées.
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Eugénie Bastié recense ici de manière complète les positions et postures des intellectuels Français, lors des dernières décennies, et particulièrement lors les toutes dernières années. Ceci en insistant sur leur dérives: l'envahissement de l'université, de certaines grandes écoles, et de nombreux médias par le principe de la défense des minorités, le refus de tout débat, la mise au ban et l'exclusion des déviants. Elle pointe la responsabilité de ceux qui continuent de prendre pour modèles les thèses de Deleuze et de Foucault, va chercher aux USA les modèles des nouveautés "progressistes" qui se sont répandues dans notre France, et met en avant, au milieu de ce chaos, l'intolérance qui constitue le chape de plomb qui écrase, condamne et veut faire taire tout candidat à la nuance.
Ce recensement est complet, travaillé, réfléchi, objectif et non sans intérêt. Au milieu de ces vérités mises au jour, on aurait toutefois aimé un plan un peu plus structuré, car l'auteure tourne parfois un peu en rond.
Chacun se fera son idée sur le fond, mais, un certain nombre d'exemples étant présentés comme de véritables démonstrations, on aura du mal à les contester de bonne foi. Ce qui nous conduira à chercher en vain, dans un environnement intellectuel fracassé et préempté par les plus sectaires, des raisons d'être optimistes.
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Eugénie Bastié décrit avec beaucoup de références la vie intellectuelle à la fois actuelle et passée. L'auteure retrace un historique intéressant des mouvements culturels français, issus souvent du cercle Germanopratin. Forts de nos grandes idées grâce à des penseurs illustres, ne devrions-nous pas donner encore l'exemple de la richesse culturelle ? Au contraire l'auteure déplore la baisse générale du niveau des débats, due essentiellement à « l'hyperspécialisation » des idées, comme le soulignent eux-mêmes de grands intellectuels, comme Pierre Nora et Marcel Gauchet. Il n'y a plus de vue d'ensemble des idées. Son « enquête au coeur de l'intelligentsia française » est très riche en références, à la fois actuelles en citant par exemples Alain Finkielkraut et Michel Onfray, ou encore les idées plus historiques des sociologues Pierre Bourdieu et Max Weber.
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
la figure de l'homme de lettre offrant un regard surplombant, capable de synthèse, manque aussi pour comprendre le sens et la direction d'une société. "Le monde universitaire s'est tellement spécialisé qu'il ne peut plus jouer de rôle dans la vie des idées", analyse Jérôme Fouquet
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Tout cela conduit à (…) l’archipellisation pour reprendre l’expression parlante de Jérôme Fourquet qui parle d’« archipel »pour décrire une société française divisée en îlots qui ont de moins en moins de. On assiste en effet à une « netflixation » de la vie des idées : celle-ci se consomme à la demande (…). Il n’y a plus d’Apostrophes pour réunir des penseurs opposés.
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Il ne s'agit pas de faire taire une opinion qu'on considère comme divergente mais de réduire au silence une personnalité jugée blessante.
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Ce qui caractérise notre époque est moins la culture du clash que le refus de la confrontation.
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Videos de Eugénie Bastié (9) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Eugénie Bastié
Bataille des idées : la victoire aux réactionnaires? Frédérique Matonti est professeure de science politique à l'Université Paris I - Panthéon-Sorbonne. Elle publie Comment sommes-nous devenus réacs ? (Fayard, 2021) : un titre volontairement provocateur mais qui parle quand même de son temps… Car, à la veille de l'élection présidentielle de 2022, l'idéologie réactionnaire semble désormais hégémonique.
L'auteure fait ainsi le constat d'un discours décomplexé, l'idéologie réactionnaire n'étant pas cantonnée à l'extrême droite car pour elle "ce qui caractérise le réac c'est cette volonté de revenir toujours à un passé imaginaire."
Le point de départ de ce livre est l'exaspération de Frédérique Matonti devant certains médias et chaînes d'info en continu - les fast thinkers (ou "intellectuels médiatiques") et certains médias étant pour beaucoup dans cette nouvelle hégémonie culturelle. Elle considère ainsi que "beaucoup de ces essayistes sont des fast-thinkers, des penseurs qui pensent vite, qui n'étayent pas suffisamment leurs propos." Et à l'heure du zapping, ce sont toujours les mêmes discours et les mêmes têtes qui se manifestent : Mathieu Bock-Côté, Eugénie Bastié, Charlotte d'Ornellas, Pascal Praud, Alexandre Devecchio, Sonia Mabrouk, Natacha Polony, Elisabeth Lévy, Geoffroy Lejeune, et, bien sûr, Eric Zemmour.
Le livre remonte aux moments de ce glissement qui a lieu dès les années 1980. Car, il y a quarante ans, le clivage gauche/droite régissait les débats politiques et intellectuels. Mais, à partir de la fin des années 1970, la conjoncture politico intellectuelle progressiste marquée par l'hégémonie culturelle de la gauche se referma. Mobilisations antiracistes et étudiantes, fausse opposition entre classes populaires et minorités, crise de Mai 68… Autant de combats perdus par la gauche dans cette guerre des idées : " à partir du moment où la gauche est au pouvoir dans les années 80 on voit très vite cette contre hégémonie de droite se mettre en place " nous dit Frédérique Matonti.
Conséquence de tout ça, aujourd'hui, il n'y aurait plus personne pour endiguer les fast thinkers. Pour preuve, l'attaque dont est victime l'université, avec notamment l'enquête sur l'"islamo-gauchisme" annoncée en février 2021 sur CNews par la ministre de l'Enseignement supérieur Frédérique Vidal. Elle reprenait le discours du ministre Jean-Michel Blanquer. Une guerre des idées qui n'est pas sans danger nous averti la politiste car "on a vu aux Etats-Unis comment la bataille culturelle s'est transformée en violence."
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