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3,68

sur 745 notes
Si vous ne connaissez pas Arto Paasilinna, il est temps de combler ce manque. Cet auteur débarqué des grands froids du nord de l'Europe construit ses romans sur un schéma à peu près toujours identique : un postulat de départ complètement improbable, une situation qui n'a qu'une chance sur un million d'arriver dans la vraie vie et, à partir de cette situation, il s'autorise un délicieux délire.
Ici, c'est sur une île à priori déserte que les personnages vont de cotoyer suite à un accident d'avion, avec, évidemment, les mêmes défauts que produisent les êtres humains qui sont obligés de vivre ensemble pour former ce que l'on appelle "la société". Ce livre n'est pas sans rappeler "Les révoltés du Bounty", sans bien sur en avoir la puissance sociale, mais l'intention recherchée n'est pas la même. Un livre agréable, où l'on sourit souvent, car le but de l'auteur, à mon sens n'est pas de nous faire croire que son histoire est sérieuse, et c'est très bien ainsi.
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Un roman d'Arto Paasilinna est toujours la promesse d'un bon moment de lecture : le maître finlandais de l'humour a l'art de concocter des intrigues plaisantes, légères et qui donnent le sourire.

Prisonniers du paradis se montre à la hauteur des autres oeuvres du maître finlandais, pour qui rien n'est jamais grave ni sérieux, même pas un crash d'avion en plein milieu du Pacifique, sur une île déserte recouverte d'une jungle épaisse. Dès les premières pages, les inquiétudes du lecteur sont dissipées : les passagers et l'équipage sont tous indemnes, l'île se révèle finalement assez accueillante, et les rescapés trouvent rapidement un moyen de s'approvisionner en eau et en nourriture.

L'enjeu de ce roman n'est donc pas la survie des personnages, qui n'est jamais envisagée sous un angle dramatique, mais bien la mise en place d'une micro-société utopique, et tous les problèmes qu'elle engendre : avec des naufragés de trois nationalités différentes, comment régler les différends linguistiques liés à l'adoption d'une langue commune ? Comment répartir équitablement travail et nourriture entre les membres de la communauté ? Quelle forme de gouvernement choisir ?

Bien entendu, ces questions sont traitées avec humour et légèreté, et l'auteur s'amuse à émailler son récit de scènes loufoques et saugrenues, comme le débat sur la pose massive de stérilets aux naufragées (eh oui, vingt-six femmes pour vingt-huit hommes et tant de possibilités...), les affrontements avec des singes facétieux ou encore la découverte de la distillerie sauvage installée dans la jungle, qui sert de prétexte pour railler la propension des Finlandais à s'enivrer.

Certes, le style, simple et fluide, est peu travaillé, les personnages assez peu consistants (à l'exception du narrateur, dont l'auto-dérision désopilante et la misogynie un peu archaïque font sourire plus d'une fois) et l'intrigue peu haletante, puisque tout est donné d'emblée en quatrième de couverture, mais ces "défauts" ne gâchent en rien le plaisir de la lecture, signe incontestable du talent de Paasilinna : ce conte philosophique est plus profond qu'il n'y paraît, puisqu'il aborde tout de même de vraies questions sur l'utopie, le socialisme et l'opposition nature/culture.

Un seul vrai regret : que ce livre soit si court !

Retrouvez cette critique plus détaillée en cliquant sur le lien ci-dessous !
Lien : http://ars-legendi.over-blog..
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Un vol d'avion crash quelque part en Indonésie, sur une île perdue au milieu de nul part d'une zone de combat... A son bord, quelque 50 personnes, mandatés par l'ONU pour aller rendre services + 1 journaliste qui devait se rendre en Australie... le journaliste, c'est notre personnage principal, le narrateur... Bourré de réflexions ironiques sur la vie... Obligés de s'organiser, ce groupe construit, défriche, pêche, cultive, cueille, et ouvre même un bar avec de l'alcool maison... Un livre sympathique, sur l'organisation sociétal et la coopération, sur le vivre ensemble, même si on n'a pas choisi son voisin... Et l'humour noir de Paasilinna a rendu cette lecture très agréable..
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J'ai préféré ce livre au "Lièvre de Vatanen", que j'avais lu en dernier de cet auteur. Je déplore l'absence de respect de choix des protagonistes à la fin du récit (pour ne pas en dire plus), mais j'admire cette vision d'une version idyllique du communisme, avec une répartition des tâches et une solidarité acceptée. Cela a beau être une situation utopique, le lieu en revanche ne me fait personnellement pas rêver.
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Mes lectures ces temps-ci me confirment qu'un livre s'apprécie souvent à un moment précis de notre existence plutôt qu'à un autre, en fonction d'une situation extérieure ou personnelle particulière.
Eh bien, décidément, cette année 2020, le "hasard" (est-ce bien sûr???) m'amène à lire des livres en prise directe avec l'actualité: ce fut début janvier une relecture de la Peste de Camus (lecture débutée avant l'annonce officielle de l'existence du Coronavirus), puis "Elle court, elle court, l'infirmière" (reçu grâce à la Masse critique de Mars) et maintenant "Prisonniers du Paradis". Trois lectures que j'ai appréciées et qui ont alimenté ma réflexion sur l'espèce humaine.
Dès le premier chapitre, très visuel, nous assistons à la chute d'un avion dans la mer, ce qui chez les Américains,aurait pu être un scénario catastrophe. Chez Arto Paasilinna (non,il n'est pas italien mais finlandais), au contraire, cet amerrissage est raconté avec légèreté, voire un certain humour, comme s'il s'agissait d'un banal incident. Vingt-deux hommes et vingt-six femmes ont échoué sur une île déserte du Pacifique et vont s'organiser pour y survivre; une nouvelle vie commence pour eux.
Evidemment, si vous ne regardez que le titre, vous pouvez vous demander en quoi l'enfermement contraint dû au Coronavirus peut bien évoquer le Paradis. Laissez-moi vous expliquer comment un confinement non désiré peut conduire à un certain bonheur.
En effet, dans ce roman - ou devrais-je dire cette fable? -les naufragés ont échoué sur une île certes déserte mais paradisiaque: une jungle donc des arbres, des fruits, des animaux à manger, du poisson à profusion, un climat et un décor de rêve; pour des vacances forcées, il y a pire,non?
Après un premier contact avec le monde extérieur plutôt catastrophique (un hélicoptère leur tire dessus), ils n'ont finalement plus très envie de quitter l'île, ce lieu qui pourrait être une destination de "vacances" au soleil, qu'ils finissent par s'approprier au point de l'appeler "chez nous".
Mais ce que ces Robinson de l'époque moderne découvrent, c'est la vie en communauté, le sens du partage, la solidarité, bref ce que certains d'entre nous tentent de redécouvrir en ce printemps 2020. Notre survie, comme la leur, en dépend. Dans la galère,ils vont devenir, je cite, les "artisans de leur propre bonheur".
Ca vous parle? Vous êtes prêts à débarquer sur leur île? Moi,j'ai aimé ce voyage virtuel.
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Un livre d'Arto Paasilinna peut difficilement être mauvais parce que l'écriture de cet auteur a suffisamment de ressort pour nous raconter la plus plate des aventures comme une bonne anecdote, voire une bonne blague. Reconnaissons tout de même que ce livre est loin d'être le meilleur de son imposante bibliographie.
J'étais pourtant très curieuse de voir ce que la truculence de Paasilinna allait donner sur cette micro-société en formation sur une île déserte. Je m'attendais à voir disséquer dans ce laboratoire les travers de nos sociétés et des expériences d'organisation sociale. Mais en définitive le livre évolue sur une suite de situations et de retournements de situations plus ou moins drolatiques et surtout bien remplies de clichés sur les différentes nationalités, sur les hommes et sur les femmes. Donc pas grand chose de bien neuf.
L'ensemble est évidemment invraisemblable mais ce n'est pas un argument qui peut être retenu contre Arto Paasilinna. Au contraire, c'est quand il cherche le réalisme qu'il est ennuyeux.
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Comment est-ce que nous nous comporterions si nous nous retrouvions sur une île, loin de toutes civilisations après un atterrissage en catastrophe ? A la lecture de ce roman c'est une question qui m'est venu directement en tête. Dans Prisonniers du Paradis, nous avons des hommes et des femmes qui vont devoir apprendre à vivre en communauté sur une île ou ils se retrouvent sans rien. Ils vont devoir apprendre à se trouver de la nourriture, se construire des abris… On voit bien ici que tout ne se fait pas facilement, reconstruire « une société » n'est pas de tout repos, faut dire que les naufragés ne sont pas tous de la même nationalité et faut déjà commencé par le choix de la langue. Mais malgré les difficultés, on voit ici que les personnages arrivent à reconstruire une société avec des dirigeants au point qu'au final la vie sur leur île est plaisante et qu'ils n'ont pas forcément envie de retourner à la civilisation et aux contraintes que ça amène.

Pour son roman, l'auteur arrive à nous transporter sur son île grâce à son écriture légère mais suffisamment fournis en détail pour qu'on arrive bien à s'imaginer les paysages. J'ai beaucoup apprécié ma lecture qui n'est pas qu'une histoire légère car au contraire je trouve que ce livre nous fait réfléchir sur les droits de chacun, ses libertés
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Quand j'ai refermé "Prisonniers du Paradis" j'ai eu la sensation agréable d'avoir passé de bons moments de lecture. L'humour de l'auteur transforme la catastrophe d'un crash aérien et de l'isolement sur une île déserte en une aventure presque enjouée. La naïveté pointe parfois, certains faits sont peu plausibles, mais cela fait partie d'une atmosphère presque "cartoon" de ce roman. La question philosophique et sociale du choix d'une vie sur une île perdue face au quotidien dans nos civilisations capitalistes et égocentriques est soulevée avec habileté, sans toutefois peser sur le ton général du livre. Un bémol serait à porter sur les quelques traits misogynes du récit dont on se demande s'ils sont véhiculés par l'auteur ou le personnage central. Mais dans l'ensemble ce fut une lecture très agréable et qui me porte à lire d'autres ouvrages. Je poursuis donc ma lecture d'Arto Paasilina.
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Un avion avec notre héros, des infirmières et des médecins qui s'écrase. Des survivants.
Les plus durs sont les premiers jours. Comment l'organisation s'installe sur ce qui au premier abord est une île déserte, couverte d'une jungle épaisse.
En plus de la survie, les survivants installe un planning familial, puis ultérieurement une distillerie. Un mode de vie et de relations libres entre personnes s'installent.
Une autre société est s'instaure. Quand les sauveteurs arrivent nos rescapés ne sont pas sûr de vouloir revenir à la civilisation.
Ce livre est léger et toujours plein d'humour comme Paasilinna sait si bien le faire.
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Paasilinna, avec sa verve truculente, sa vision simple et décalée, s'essaie au thème de la Robinsonnade : les rescapés d'un crash d'avion, doivent, sur une île du Pacifique, apprendre la survie et la vie en groupe avec ce que cela suppose de liaisons, trahisons. Il faut réinventer un modèle de société, mais ça se complique entre Suédois, et Finlandais (vieux contentieux historiques et linguistiques obligent !), notamment. Au final, luttes d'influences entre sécessionnistes qui veulent rester sur l'île et partisans du sauvetage.

Un livre passionnant, qui tient en haleine par ses chapitres courts et rythmés. Une interrogation sur notre société européenne (donc Occidentale) et ses valeurs, par effet de miroir. Etonnant et rafraîchissant. A lire absolument !
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