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EAN : 9782882503664
118 pages
Noir sur blanc (01/01/2015)
3.23/5   11 notes
Résumé :
« Si l’on passe toute sa vie à attendre la mort, on peut au moins être sûr d’une chose : on ne sera pas déçu. »

Oleg Pavlov a travaillé comme vigile dans un hôpital moscovite au cours des années 1990. Par une série de textes brefs, il décrit le quotidien des lieux, entre infirmières, concierges, médecins, liftiers, patients, cadavres et visiteurs. Ces petites scènes de la vie courante, cruelles ou tendres, parfois insoutenables, sont rapportées avec u... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
C'est un récit qui rassemble des fragments de vie des patients et du personnel soignant dans un hôpital moscovite.
L'ambiance et la tonalité sont glauques, morbides et d'une tristesse épouvantable.

L'alcoolisme est un fléau qui contamine tout et tous sur son passage, engendrant souffrances et afflictions qui dépassent l'entendement. La fragilité humaine est exposée avec son lot d'humiliations et de violence. On perçoit la misère humaine dans sa transparence la plus totale, sans filtre, regardée par la lorgnette d'un gardien d'hôpital qui a beaucoup trop vu d'horreurs dans sa vie.

Çela choque, cela émeut, tout cela déprime, paradoxalement cela fait même presque sourire parfois, mais d'un sourire triste, avec l'empathie coupable du voyeur qui regrette d'être témoin d'une telle infamie et d'un manque d'humanité dérangeant.

Lorsque la réalité supplante la fiction, le résultat est un coup de poing amer, teinté parfois d'un voile de commisération, d'empathie et de solidarité.


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Ce sont comme les pièces d'un puzzle, toutes ces centaines d'histoires, de quelques lignes à une page, rarement plus. Si on laisse, sans effort particulier, sans être avide de démonstration ou d'explications rationnelles et basées sur des statistiques, juste par l'accumulation des faits et des émotions que soulèvent et que révèlent toutes ces mini-tranches de la vie d'un hôpital moscovite dans les années Eltsine, si on laisse donc se constituer le puzzle, on finit par voir apparaître le dessin d'ensemble : une Russie délabrée, des russes qui n'attendent plus rien de l'Etat depuis que l'URSS s'est volatilisée, qui n'attendent rien de leurs compatriotes car chacun doit sauver sa peau et trouver sa pitance, une Russie où l'alcoolisme et la misère n'ont plus le moindre garde-fou et où seul compte l'argent – attention, quand on dit l'argent ici, on ne parle pas des milliards des truands-affairistes-oligarques, non, celle des petits vieux qui ont travaillé toute leur vie et qui se voient soudain jeté à la rue sans rien d'autre à faire que de ramasser des mégots pour survivre et aller dormir dans la rue – le nombre de scènes de SDF qui viennent se « faire soigner » pour être simplement au chaud avec un bol de soupe à l'hôpital…
D'un certain point de vue, c'est l'histoire des témoignages sur cette période qu'on lit dans « La fin de l'homme rouge » de Svetlana Alexievitch, mais ici, un seul cadre, un seul témoin, Oleg Pavlov, gardien qui essaye comme les autres de supporter cette déliquescence sans péter un câble et de garder son boulot pour vivre, point. Comme il le dit clairement pour les liftiers « il y a des milliers de coopératives de services privées [qui remplacent le MosLift central soviétique], il y a des millions de vieux sans moyens de subsistance et prêts à faire n'importe quel travail, que ces agences engagent en les escroquant, leur retenant une partie de la paye, la seule sanction qui soit étant le fric ».
Evidemment, un tel état des lieux, et en plus dans un hôpital à moitié délabré, autant dire qu'on ne va pas rigoler souvent. Nombre de gens arrivent dans un état d'épuisement avancé et… ils meurent dans le couloir… Déprimant ?
D'abord, c'est très bien écrit, très bien mis en place. Et puis surtout, un témoignage nécessaire et sans fard, sans la moindre trace d'exotisme ou de pittoresque. Pas de suspense, pas de happy end, pas de « rose qui pousse sur le fumier », pas de personnages attachants qu'on retrouve de chapitre en chapitre. du ras des pâquerettes de la vie à Moscou dans la période de libéralisation et de corruption qu'ont été les années 90. C'est dur, oui, ça c'est certain.
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Merci à Babelio et aux Editions Noir sur Blanc de m'avoir permis de découvrir un nouvel auteur avec la masse critique. Je crois que c'est la première fois que je lis un auteur Russe.
Journal d'un gardien d'hôpital d'Oleg Pavlov. Livre témoignage de plusieurs années de vigile dans un hôpital Russe dans les années 90.Personnel discret, silencieux qui nous fait part de son quotidien parmi un univers hospitalier qui ne s'arrête jamais Des souvenirs, anecdotes certaines font sourire d'autres sont tragiques:

Sur le personnel qui l'entoure chaque jours infirmiers, aides soignantes, liftiers... ils travaillent tous ensemble mal payés ( le chômage est très élevé ) et ne semblent pas unis et résignés.
Ils manquent de moyens et de temps. L'alcoolisme est omni présent aussi bien chez le personnel que les patients.

Sur les patients de tous les âges souvent modestes voir demunis qui patientent des heures souvent pour rien car on les expedie où on a pas de place pour eux ils n'ont même pas accés aux toilettes
les défunts traîtés comme du bétail " deux macchabées pour un brancard" ,"marqués au mercurochrome".

Il fait froid aussi bien à l'extérieur que dans ces locaux manque d'empathie et manque cruel de chaleur humaine:".
Les ravages de la précarité, du froid, de l'alcoolisme, les avortements, les drogués
Une société où tout le monde souffre patients ou employés
Livre court 116 pages composé de petits paragraphes qui s'enchaînent, se lit facilement. thème original que j'ai eu plaisir à découvrir.
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Scènes de la vie quotidienne d'un hôpital moscovite dans les années 90 racontées par un vigile. C'est un ouvrage saisissant, d'une brutalité incroyable. Cela fait littéralement froid dans le dos ! La réalité est tout ce qu'il y a de plus morbide : la pauvreté, la misère, l'alcoolisme parmi les patients... mais également parmi le personnel. Quelques scènes sont touchantes, criantes de vérité, d'autres sont beaucoup plus difficiles à supporter.
A noter que ce livre est recommandé par Michel Crépu du "Masque et la plume".
J'ai reçu ce livre dans le cadre de "Masse critique" et j'en remercie Babelio ainsi que les éditions Noir sur Blanc.
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J'ai reçu ce livre grâce à la masse critique organisée par Babelio. J'avais choisi ce livre parmi d'autres car le milieu médical m'a toujours attirée. Il se lit facilement car ce sont des passages assez courts.

C'était vraiment désolant de lire comment les malades sont un poids pour la société, c'est comme si c'était leur faute d'être malades. J'aimerais bien savoir si c'est toujours le cas en Russie car je ne peux m'empêcher de comparer avec mon pays d'origine (la Colombie) où la situation est un peu comme celle du livre. Il n'y a que l'argent qui compte et il faut donc avoir les moyens pour se faire soigner.

Dans ce livre tout est question d'argent, de drogue, d'alcool, de souffrance, les malades n'ont aucune dignité. Parfois de la part du personnel il pouvait y avoir un peu de compassion mais c'était rare.
Lien : http://unlivreunwakanda.cana..
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
« Tenez, prenez-en autant que vous voulez, mes chéris, mangez, mangez, c’est bon pour la santé ! » Cet élan est le plus féminin, le plus sincère, le plus russe qui soit : donner ce qu’on a volé, mais sans regret, comme on donne ce qui est à soi – et alors le butin devient propriété légitime.
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Tout fout le camp, tout périclite - mais le vigile s'est installé partout.
On avait déclaré la liberté comme on déclare une faillite - mais les zones protégées se multipliaient à chaque pas. Les jardins d'enfants. Les hôpitaux. Les écoles. Les magasins. Les endroits les plus paisibles et les moins militaires. Seules les églises n'avaient pas encore leur système de gardiennage mais le temps viendrait bientot où, même là, il y aurait des portiques pour détecter les métaux jusque dans les poches - et des vigiles.
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Quand on marche, surtout la nuit, dans les méandres des couloirs de l'hôpital, on dirait qu'on est à l'intérieur d'un cerveau gigantesque - un cerveau mort.
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Tous vivent au qotidien selon cet ordre qui dépasse l'entendement, et ils survivent, chacun surmontant ses propres obstacles, remportant on ne sait quelles victoires personnelles, se renforçant en tant qu'individu, c'est-à-dire développant en soi, comme un muscle, l'être humain - cette créature qui doit, par tous les moyens pensables et impensables que lui a donnés la nature, trouver une issue aux situations qui seraient désespérées pour toute autre créature vivante ou non, quand, disons, aucun animal ne résisterait et mourrait, une pierre se fendrait, l'eau, le feu, la terre et le reste seraient anéantis.
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Une petite fille dont la mère vient d'être opérée demande : "Ma maman, elle va vivre du début à la fin ?"
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