AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : SIE200791_590
Fleuve Editions (30/11/-1)
3.56/5   9 notes
Résumé :
C'est jeudi, par exemple, sur la France. Et c'est la nuit, aussi, non seulement sur la France mais sur l'Union Sociale Européenne, dont fait partie la France.
Et la nuit est noire, brumeuse, pour le docteur Keyes qui prend place derrière son bureau du centre de psychothérapie de Grenoble ; pour le docteur Keyes qui s'assied à cette place, comme chaque soir, avec en tête sa dose de soucis habituels.
C'est la nuit aussi pour Jorge Das Vila, l'anarchiste,... >Voir plus
Que lire après Vendredi, par exemple ...Voir plus
Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Une belle surprise !
On va suivre quatre personnages dans une histoire d'apocalypse dans un univers dystopique, un médecin, un militant anarchiste, un officier de police et un homme d'état. C'est jeudi soir, chacun vaque à ses occupations, le premier se rend à l'hôpital psychiatrique où il travaille, le second s'en va réaliser une mission illégale, le troisième part effectuer une arrestation d'un groupe fasciste et le dernier est dans sa résidence de vacances… Vendredi, 0 heure, tout dérape, c'est la fin du monde… On passe de l'un à l'autre, dans un suspense haletant, le rythme est soutenu, pas de temps creux, l'écriture est très efficace, fluide, on visualise parfaitement l'action, Pierre Suragne (Pelot) en profite pour glisser quelques idées de réflection, joue avec les fantasmes politiques, sociaux aussi bien que personnels. Il y a des moments emprunts de baroque, de surréalisme, de folie totale qui alternent avec des instants de philosophie, de politique et parfois on retombe dans le roman d'action et le thriller. C'est court et pourtant très ambitieux. J'avoue que je me méfie en général des sujets ambitieux, surtout aussi courts, dans cette collection Fleuve Noir Anticipation, et bien là, je suis totalement bluffé. La fin est certes attendue, mais grâce à un rythme et une évolution complètement maîtrisés, l'ensemble est vraiment déroutant et cette fin est assez jubilatoire.
Je crois que je ne vais pas en rester là avec cet auteur.
Commenter  J’apprécie          231
Dans ce roman dystopique publié en 1975, d'un point de vue écologique la froidure humide est installée, le ciel est couvert et nimbé d'une teinte tirant sur le rouge, d'un point de vue socio-politique le monde est divisé entre les socialistes et les capitalistes, opposition exacerbée localement par la lutte violente entre les anarchistes et les fascistes. Tout s'écroule autour du Dr Daniel Keyes, psychiatre, de Jorge Das Vila, anarchiste en cavale, de Serge Lovskovitch, commissaire de police qui assiège un immeuble infesté de fascistes, et de Paul-Marie Saint-Jenet, gouverneur sans vraie conviction et prisonnier de son statut.
La situation post-apocalyptique bouche tout horizon, tout havre, tout ailleurs dans un déchainement comme mythologique, une menace colorée dans un discret clin d'oeil à Lovecraft. Les personnages désirent autre chose, une autre vie, mais ils sont enfermés dans les conditions d'une malédiction qu'ils ont créées vers la fin du monde, de l'espèce. L'histoire est vraiment pessimiste, proche de Jean-Pierre Andrevon par cet enlisement écologique, ce trou stérile qui oppresse l'humanité baignée dans le feu nucléaire, la solitude et l'ignorance, la disparition de tout idéalisme cristallisée dans le présent égoïste aux conséquences métaphysiques. C'est une allégorie de notre société, de l'irresponsabilité, de l'inadaptabilité insensée face à une fragile réalité.
Lien : https://lesbouquinsdyvescalv..
Commenter  J’apprécie          00

Citations et extraits (3) Ajouter une citation
J’étais partisan d’un remodelage total, fondamental, des sociétés d’hommes de la terre. Je croyais en la sagesse, en cette dose de raison essentielle qui doit se trouver dans chaque homme et qu’on n’a pas le droit de déguiser ; je croyais aux vertus de la confiance, à la chaleur du respect de l’individu pour un autre individu ; je croyais à la réalisation effective de la liberté, de la fraternité, de l’égalité, à l’éclosion vraie de ce qui se cache derrière ces mots. Je croyais au bonheur possible pour chaque être vivant, suivant les aspirations de chacun. Je croyais – naïvement – à la construction possible de cette société, sur ces bases saines dépouillées de toutes manigances. Je croyais – bêtement – que certains hommes ne doivent pas fatalement profiter de millions d’autres pour que le monde tourne. Et j’avais en mémoire le souvenir de civilisations heureuses ayant vécu de cette façon, selon ces critères et que seules les puissances du profit avaient su renverser honteusement, alliées aux rêves de pouvoir de quelques pauvres irresponsables. Je croyais… le bonheur dans la tête, et pour chacun, pour soi, plutôt que le bonheur dans les mains, pour l’opinion que l’autre se fait de soi, pour la compétition sociale aux échelles de valeurs terriblement fragiles… Je croyais…
Commenter  J’apprécie          150
Je ne marchais pas sur le chemin d’un dogme quelconque, je n’avais pas de maître à penser définitif à qui demander conseil quand parfois l’espoir, et cette fameuse conviction, s’écaillaient sous quelque trait ; je n’avais pas de Dieu susceptible de me fournir, en échange de prière ou de profession de fois apprise par cœur, l’apaisement et la récompense de l’éternel paradis, pour après. Mon maître à penser, c’était moi, avec mon pareil d’à côté ; Dieu, c’était moi, avec ceux qui pensaient que la vie valait mieux qu’une lutte perpétuelle au profit de quelques vagues illusions… Mais peut-être était-ce fou ? peut-être était-ce une erreur ? Personne, jamais, n’a été et ne sera de taille à me fournir la réponse. Mes seuls ennemis s’appelaient hypocrisie, méchanceté, mensonge…
Commenter  J’apprécie          20
Les premières neiges étaient encore tombées plus tôt que d'habitude. Septembre... Au temps où les saisons étaient autre chose que des mots, septembre, dans le souvenir des vieux, marquait la fin de l'été. Bien sûr, ce n'était plus la fournaise des longs jours de soleil enflammé - c'était la braise, les rousseurs, les soirs rouges sur les journées tremblantes et épuissées. Les feuilles de septembre tenaient encore aux branches des arbres, et les gelées cassantes grelottaient tout au fond des coulisses d'octobre.
Commenter  J’apprécie          00

Videos de Pierre Pelot (10) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Pierre Pelot
Immense Pierre Pelot, avec plus de 200 livres en 53 ans d?écriture : littérature générale, science-fiction, policiers, romans noirs, récits fantastiques, BD, théâtre, contes, sagas... L'auteur était à Poirel le 7 octobre pour un entretien aux côtés de Françoise Rossinot autour de son dernier roman, "Braves gens du Purgatoire" (Éditions Héloïse d'Ormesson).
autres livres classés : science-fictionVoir plus
Les plus populaires : Imaginaire Voir plus


Lecteurs (27) Voir plus



Quiz Voir plus

Les plus grands classiques de la science-fiction

Qui a écrit 1984

George Orwell
Aldous Huxley
H.G. Wells
Pierre Boulle

10 questions
4900 lecteurs ont répondu
Thèmes : science-fictionCréer un quiz sur ce livre

{* *}