AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782268106748
240 pages
Les Editions du Rocher (26/01/2022)
3.27/5   11 notes
Résumé :
« Attendre. Il n'y avait plus qu'à attendre. Combien de temps faudra-t-il attendre ? Je savais qu'elle ne reprendrait pas conscience. Attendre. Aussi long que les heures qui précèdent un accouchement. Aussi immaîtrisable. On anticipe, on calcule, on projette, les médecins donnent des tables, des échelles, des étalons. Un terme. La vie imprévue. Vous étiez une, et soudain, vous êtes deux. Vous étiez deux, une mère et une fille. Vous êtes seule. Seule dans le lit à te... >Voir plus
Que lire après Le caillou noirVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
Très beau livre, mais difficile à lire pour moi. J'ai du faire des pauses. Il est facile de se mettre à la place de l'auteur, ce qui rend la lecture éprouvante en raison du sujet traité.
Nathalie Piegay nous raconte dans ce livre la fin de vie de sa maman. Depuis huit mois, affaiblie par la chimiothérapie et après une chute, celle-ci est allongée sur un lit, en soins palliatifs dans un EHPAD. Son état ne fait que se dégrader. Elle n'en a plus pour très longtemps, même s'il n'est pas possible de dire combien de temps cela durera. Sa fille restera à son chevet, accompagnée tous les après-midis par son père. le cancer du sein dont elle souffre a fait enfler sa main et son bras gauches au point qu'elle ne peut plus les soulever. Sa crainte principale est que le bras droit subisse le même sort, alors que la fracture de sa jambe n'a pas pu être opérée et qu'elle a des plaies infectées sur le dos. Mais pour elle, au final, il n'est pas question d'accepter une sédation profonde malgré la douleur. Et sans l'accord du patient, la famille n'a pas son mot à dire.
Veiller sa mère sera pour l'auteur l'occasion de se remémorer de nombreux souvenirs, de son enfance ou de sa vie de femme, les inquiétudes parfois incompréhensibles qui ont miné sa mère, le stress communicatif qu'elle vivait à chaque départ de sa fille et de ses petits enfants... Et les questions qui n'auront pas été posées suffisamment tôt resteront sans réponse...
Je remercie Babelio et les Éditions du Rocher pour m'avoir permis de découvrir cet auteur.
Commenter  J’apprécie          150
Les écrivains contemporains ont l'opportunité d'exposer la société et ses héros ordinaires -les plus nombreux mais les moins visibles-, des hommes et des femmes qui les entourent, plus ou moins proches, plus ou moins intimes. Certains choisissent pour cela l'autobiographie ou l'autofiction, le journal intime ou la correspondance ; on pense bien sûr aux récits d'Annie Ernaux, de Didier Eribon, de Michel Ragon ou encore, d'Henry Bauchau avec La Déchirure. Comme ces auteurs qui ont rendu hommage à leurs parents en apportant des réflexions à la fois sociétales et métaphysiques, Nathalie Piégay revit les derniers moments de sa mère dans son récit le Caillou noir.

Si ce récit évoque avec réalisme la souffrance de la solitude et de la mort, il m'est aussi apparu comme une ode à la vie : celle des paradoxes et du cheminement, de la naissance à la mort. La douleur de la narratrice laisse transparaître la vitalité à travers la force de la pensée et la résurgence des souvenirs, les réflexions et les émotions qui en émanent et un amour incommensurable pour sa mère qui s'exprime, par une trame finement sculptée à l'aide d'un lexique choisi, des descriptions alternant entre un réalisme parfois cru et des métaphores permettant à l'esprit d'échapper à la rude immédiateté du corps dépérissant. Cette poétique du mouvement - la pensée, le regard et les sensations- nous mènent successivement du dedans au dehors, de l'Ehpad à la nature, de la chambre à la maison d'enfance, des odeurs des fleurs à celles des couloirs de l'hôpital. La vie est présente dans le tracé des portraits respectueux et généreux du personnel de l'Ehpad, les soignants, les femmes de ménage ou encore, d'autres vieillards et les inconnus que la narratrice aperçoit au travers du cadre de la fenêtre de la chambre d'hôpital : « Le coureur apparaît exactement à la même heure que la veille dans le cadre de la fenêtre. Il porte le même caleçon technique, le même maillot. Il s'entraîne chaque jour et sur le même parcours. Un chat pataud traverse le parking et se cache sous la voiture. Lorsqu'il en sort, il cherche à attraper des boules de poussière, ou peut-être des pollens ou des abeilles qui bombinent ? ». Mais la vie c'est aussi la continuité, celle des progrès technologiques -les portables et les applications auxquelles la mère ne comprend pas grand-chose « tu parles », les allers et venues rapides en TGV- celle des enfants qui deviennent adultes à leur tour, l'existence qui doit se reconstruire après le vide laissé par la disparue.

La vitalité de ce récit de l'intime passe par l'usage de la langue et ses expressions évoluant au fil des générations comme il en avait déjà été question dans le premier roman de l'auteur Une femme invisible. A la façon d'Annie Ernaux dans La Place ou Une Femme, les expressions de la mère sont inscrites en italique et marquent bien la place qu'elle a occupée dans la société par rapport à celle de l'auteur qui est devenue professeur d'université. Comme Didier Eribon ou Michel Ragon avec L'accent de ma mère, il semble que ces phénomènes de langue soient un marqueur social essentiel chez ces auteurs dont les parents aimants ont su leur donner accès aux études et à une vie différente de la leur, acceptant peut-être le gouffre qui se créerait entre les générations sans ménager leurs angoisses et taisant leurs secrets que révèle symboliquement la noirceur du caillou.

Ce magnifique récit est très émouvant. Je remercie l'auteur de sa confiance et de sa générosité. 
Commenter  J’apprécie          60
C'est la première fois que je participais à l'opération dite « masse critique ». La veille du jour J, j'ai coché plusieurs romans qui me semblaient être intéressants ou correspondre à mes gouts. Par le plus grand des hasards, j'ai reçu chez moi « le caillou noir » de Nathalie Piégay accompagné d'un mot des éditions du Rocher que je remercie vivement.

Et j'ai eu vraiment beaucoup de chance ! Car j'ai eu bien du mal à lâcher ce si beau livre.

Certes, il m'était difficile de ne pas me sentir proche de l'auteure du même âge que moi. Mais je crois que ce récit ne pourrait laisser personne indifférent. L'intrigue autobiographique est simple : une femme d'une cinquantaine d'années est au chevet de sa mère qui va mourir d'un jour à l'autre dans l'unité de soins palliatifs d'un EPHAD. Il se trouve que je venais de lire un roman également autobiographique abordant le même thème « le garçon de mon père » d'Emmanuelle Lambert. le « caillou noir » m'a beaucoup plus touchée, même si le style est plus sobre, moins travaillé.

Dans ce livre, rien pourtant ne nous est épargné. Les effets de la chimiothérapie, la décrépitude et la souffrance physique du corps, la trop lente agonie, le compte à rebours angoissant, les tout derniers instants et toutes dernières paroles échangées. Ce qui est poignant, c'est ce dernier tête à tête mère fille, les souvenirs de la fille qui remontent à la surface, les questions ultimes qu'elle pourrait vouloir poser à celle qui bientôt ne sera plus.

Le portrait de la mère se dessine peu à peu au fil des chapitres : sa personnalité anxieuse, modeste et besogneuse, la dévotion dont elle a toujours fait preuve envers ses 3 enfants, son courage et même son abnégation en toutes circonstances, ses mystères aussi. A travers ce portrait si personnel de cette mère née juste avant la guerre, beaucoup de femmes françaises reconnaitront avec émotion la figure de leur propre mère ou grand-mère.

Dans ce récit, N Piégay montre aussi le rôle fondamental des médecins, infirmières et aides-soignantes dans cet accompagnement de fin de vie. En l'espèce, tous manifestent beaucoup d'humanité. le rôle difficile des médecins, censés rassurer les familles et les patients, apaiser la douleur sans hâter la mort, mais aussi la question de l'euthanasie sont évoqués avec délicatesse.

Bien sûr, ce livre est aussi et surtout un long message d'amour à la mère disparue.


Il est bien difficile d'évoquer en quelques lignes toute la richesse et la subtilité de ce récit autobiographique ultra-sensible qui aborde des questions fondamentales (le lien filial, la transmission, la maladie, la mort, le deuil) et dresse deux beaux portraits de femmes différentes mais unies, la mère et la fille. Certes, ce n'est pas une lecture particulièrement gaie et pourtant elle m'a passionnée et, à bien y réfléchir, je suis sûre qu'un tel livre pourrait apaiser tous ceux qui traversent la même épreuve que la narratrice. En tout cas, je ne peux que recommander la lecture de ce livre magnifique que je garde précieusement pour le relire un jour.

Commenter  J’apprécie          10
On imagine aisément que si l'on qualifie ce livre de "mal écrit" d'aucun s'écriront qu'on ne connaît rien à l'écriture "moderne" au "nouveau roman" ainsi que le définit l'histoire de la littérature, mais ce livre n'entre en rien dans cette mouvance, on sait rapidement qu'il ne s'agit pas de littérature et sous couvert d'avoir voulu se montrer moderne et écrire au présent de narration, ce livre est juste mal écrit avec des ruptures de concordance temporelle que des Sarrautes, Pingeot, Duras, Cendrars, ou même nos écrivains certes plus populaires mais valides (en comparaison) comme Nothomb, Musso, Arditi ou tout autre auraient parfaitement su mener.

Là, on se retrouve embarqué dans un mauvais documentaire où la prétendue absence de "romanesque" est en faitle prétexte à un étalage désordonné de manque d'empathie, de sympathies politiques, d'exagérations, de narcissisme. Tout y est forcé, surfait, on y fait du placement de produit politique, comme un auteur qui au lieu d'écrire: "il alluma une cigarette", vous écrirait: "il alluma une "nom de la marque" ", ainsi on ne va pas à vélo dans ce livre, on exagère à souhait le sport, tant et si bien qu'une recherche rapide s'imposait.
On découvre que l'auteure vit à cheval sur Paris et Genève et on comprend qu'elle flatte un public hypothétique ad nauseam. Alors c'est certain, elle ne témoigne pas de compassion envers sa mère, mais beaucoup envers son fils qui occupe une grande place, sa fille, elle, est passée quasiment sous silence.

On est donc dans une sorte de docu-fiction sur
Ce docu-fiction fadasse est meublé par un étalage de "on voyait la culotte de notre mère et on se lavait la raie des fesses" histoire de forcer le trait "non pudique" et moderne, mais ce n'est pas un livre cru, c'est simplement écrit sans talent aucun.
Au début le livre et le sujet semblent au mieux utiles, plus on on avance, plus on se dit que c'est raté. Et quand on apprend qu'elle est professeure, on est tout simplement déçu.
Quand au caillou noir, son éditeur a pu vouloir trouver là quelque chose d'intéressant et cela aurait pu le devenir, mais tout sonne tellement faux, insincère, surfait, que chercher un brin de réflexion chez une auteure qui vante, du début à la fin, la tablette sur laquelle elle surfe est vain et superflu.
Commenter  J’apprécie          00
immense déception.
Le sujet est poignant mais sorti du sujet, il n'y a rien d'intéressant dans ce livre. C'est à dire que cela à mon sens ne suffit pas à rendre le livre bon.
Je l'ai lu par à coup. AU début parce que la maladie et la mort suite à cancer, après un combat, parce que les soins palliatifs nous sommes nombreux à avoir eu à y faire face je crois.
Mais en fait plus je lisais plus je voyais cette mauvaise écriture, comme un auteur qui se serait qu'il aurait trouvé une bonne niche pour écrire quelque chose qui se vendrait. C'est définitivement mal écrit et j'ai déjà lu des auteurs contemporains ardus, donc je ne suis pas d'accord avec les critiques qui voudrait excuser cette écriture médiocre en la qualifiant de contemporaine, de français moderne.
Il s'agit à mon sens d'un sujet très mal traité que l'auteure n'a pas su tenir, avec effectivement je l'ai lu quelque part, des insertions d'ordre politique. ( mais ce n'est pas aussi flagrant que ce que j'ai pu lire)
L'attente n'est pas bien traitée, la douleur, la peur, l'angoisse, le fait qu'on ai rien à quoi se raccrocher, rien n'est bien traité en fait, c'est creux. Or avec un tel sujet cela montre un réel manque de maîtrise de l'écriture.
Toujours sur le côté esthétique cela ressemble à un pastiche d'un Duras au point de vue de la structure, je parle de mon sujet principal et je coupe. Sauf que ce n'est pas Duras, ni aucun autre auteur avec quelques mérite et donc c'est raté.
En continuant la lecture, du point de vue de l'histoire: si l'on tente de rentrer dans le livre ( ni roman, ni histoire, mais rien d'innovant non plus) on en vient à vraiment avoir de l'empathie pour cette pauvre mère mourante, particulièrement devant la posture de l'auteure. J'aurais honte à la place de l'auteur de tout ce qui est dans ce livre pendant que sa mère meure. Pour meubler le temps elle nage à ce qu'il parait, bon c'est une partie romancée et fictive mais ça ne suffit vraiment pas, bref, ennuyeux sur un sujet qui touchait tout le monde! Je déconseille.
Commenter  J’apprécie          00

Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
Je suis soulagée de la décision que je viens de prendre, c'est ce que je dis à mon fils. Nous partirons en vacances plus tard -quand elle sera morte. Il y avait quelque chose d'indécent à vouloir aller marcher dix jours, en spéculant sur le nombre de jours, de semaines, de mois qu'il faudrait pour que le cancer la tue, puisqu'il n'était possible ni de reprendre le traitement, ni de soulager plus avant ses souffrances, ni de les abréger définitivement.
Commenter  J’apprécie          10
Faire était le maître mot. On ne cuisinait pas, on faisait les courses, le ménage, une entrée, un gâteau, le repassage, la paperasse, je vais faire les placards cette semaine - les vider, les ranger, les nettoyer, trier. Le matin on faisait les lits, puis sa gym, puis sa toilette, puis les sols, quand on avait fini de faire la poussière. Chez ses parents, elle avait fait le jardin, le feu, les vendanges, les foins, les conserves, les confitures, les fromages. Et quand ses enfants sont partis de la maison, quand elle leur téléphonait pour demander des nouvelles, elle disait toujours : et tu vas faire quoi aujourd'hui ? On disait ce qu'on faisait - ou ce qu'on n'avait pas pu faire. Le reste, ce qu'on ressentait, ce qu'on pensait, c'était accessoire, réservé, secret.
Commenter  J’apprécie          00
Et c'est pas de la tarte de s’occuper d'un homme malade. Le mari n'était décidément qu'un fardeau qu'il fallait toute sa vie finir d'éduquer, et qui vous mettait les nerfs en pelote quand il était là et vous irritait encore quand on se demandait où il pouvait bine traîner car il n'était toujours pas rentré. Et pourtant, ce qu'elle avait souhaité pour nous ses filles, c'était d'abord un mari.
Commenter  J’apprécie          00
La vérité, c'était que je je ne pouvais lui demander ce que je voulais savoir. Et à présent il est trop tard. Je ne sais pas si je le regrette. Il y a des choses qu'on ne peut pas dire. D'abord on pense qu'on y arrivera un jour, que c'est trop tôt, pas le moment, que le temps viendra où les mots pourront sortir de sa bouche, et puis ça ne vient pas. Et il est trop tard.
Commenter  J’apprécie          00
La mère de Philippe vivait seule, veuve depuis de nombreuses années, il prenait soin d'elle, elle se battait aussi contre un cancer. Elle devient minuscule, il le disait en hochant la tête, de plus en plus petite chaque fois que j'y vais j'ai l'impression qu'elle a rétréci encore.
Commenter  J’apprécie          00

Videos de Nathalie Piégay (3) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Nathalie Piégay
"Une femme invisible" de Nathalie Piégay, pour 'Le livre du jour' par Marie-Joseph Biziou de la Librairie La Procure.
autres livres classés : dépendancesVoir plus
Les plus populaires : Littérature française Voir plus


Lecteurs (21) Voir plus



Quiz Voir plus

Famille je vous [h]aime

Complétez le titre du roman de Roy Lewis : Pourquoi j'ai mangé mon _ _ _

chien
père
papy
bébé

10 questions
1429 lecteurs ont répondu
Thèmes : enfants , familles , familleCréer un quiz sur ce livre

{* *}