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La maison de mes pères tome 0 sur 4

Inès Jorgensen (Traducteur)
EAN : 9782847201857
490 pages
Gaïa (03/11/2010)
4.25/5   95 notes
Résumé :
Devant l'immensité immaculée du Grand Nord, Jorn Riel garde le verbe humble, le mot subtil et la formule discrète. L'étendue de glace livre son intimité au détour de quelques mots échangés autour d'une lampe à graisse… Jorn Riel a vécu avec les Inuits pendant 3 ans et, de cette période, a conservé le sens aigu d'une sagesse que seule une communion totale avec la nature est à même d'enge... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (12) Voir plus Ajouter une critique
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Ouvrir ce roman, c'est prendre un billet pour un voyage pittoresque en Arctique, au nord du cercle polaire, en compagnie de cinq hommes rudes mais attachants. Ils vivent ensemble en compagnie de leurs chiens, d'une vieille femme et d'un enfant, souvenir d'un passage féminin dans leur cabane.
Ces hommes ne sont pas des autochtones, ils viennent des quatre coins du monde et se retrouvent réunis par le hasard, liés par une solide amitié. Grands amateurs de gnole et de bonnes histoires, ils nous entraînent à la rencontre de leurs voisins trappeurs et bouilleurs de cru comme eux ou des chasseurs inuits du village d'à côté que Friel appelle "eskimos" (terme tombé en désuétude car considéré comme offensant par les intéressés).
On découvre une communauté solidaire, joyeuse et fort hospitalière dans laquelle on se laisse entraîner sans peine. Suivre les aventures de cette galerie de personnages atypiques et un peu fous a de quoi dégeler les humeurs les plus moroses.

Cette édition réunit Un récit qui donne un beau visage , Le piège à renards du seigneur et La fête du premier de tout qui avaient tout d'abord été publiés séparément. Il me plus semble intéressant de découvrir l'ensemble d'un coup car prises une par une ces histoires ne paraissent pas suffisamment consistantes pour satisfaire l'appétit d'un lecteur avide, lui aussi, de bonnes histoires. Je me suis franchement amusée à les lire et malgré le nombre de pages (486), je n'ai jamais ressenti la moindre lassitude. Je vous le recommande chaudement !
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Un bonheur, une plénitude, un voyage, un ailleurs.
Une plume savoureuse, gastronomique, souvent fine, parfois un peu salée, acidulée, épicée, succulente. Inoubliable.
Des personnages (sans doute réels) truculents, courageux, braves, philosophes, généreux, car vivre et survivre dans ce Grand Nord demande un sens du collectif et un sens du respect de la vie d'autrui très très supérieur à ce que l'on peut imaginer.
Ils sont bourrés de qualités, ils sont bourrés de défauts (au regard de nos critères socio-culturels actuels) et ils sont parfois pour quelques-uns bourrés tout court.
L'auteur nous les rend pourtant fragiles quelque part, fragiles devant la mort, fragiles devant un enfant, mais implacables face à l'ennemi envahissant qui veut les convertir à une autre religion soit à un autre mode de vie (c'est la lectrice que je suis qui extrapole).
L'humour est permanent comme il l'est chez les Eskimos (les héros de ce livre) (et pourtant, il ne faut plus utiliser ce terme, péjoratif, on parlera de peuple Inuit).
A chaque page de ce livre, un grand éclat de rire (comme les Inuits aiment rire de tout).
J'ai passé beaucoup de temps à la lecture de ce livre, car je le savoure, je relis au fur et à mesure, je m'accorde des pauses, pour sentir encore, pour voir encore, pour trouver derrière l'arc-en-ciel, d'autres couleurs du bonheur.
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Dans une petite cabane en plein milieu des glaces du Groenland, vivent cinq chasseurs, cinq braves types un peu paumés, venus chercher au fin fond de nulle part ce qu'ils ne pouvaient pas trouver dans leur Mère Patrie, le Danemark. Il y a Pete, l'homme fort et responsable, Jeobald, le mystique exalté, Samuel, ancien professeur d'université obsédé par la culture inuit, Gibert, le poète et enfin, Small Johnson, ivrogne professionnel arrivé plus ou moins là par hasard. Ils chassent, ils boivent, ils jouent, bref, ils sont heureux mais ils s'ennuient quand même un peu… Un jour, une femme passe – grand événement, quand on sait que dans ces contrées-là, les représentantes de la gente féminine sont presque aussi rares que des élans à trois têtes. Etant de nature généreuse, elle couche sans complexe avec les cinq hommes, tombe enceinte et repart aussi sec, les laissant tous les cinq avec un morveux de quelques mois sur les bras. Et l'histoire commence.

Dans « La maison de mes pères », le jeune Agojaraq raconte son enfance et son adolescence au Groenland, entouré et couvé par ses deux pères et ses trois oncles (les deux pères ayant été élus arbitrairement, personne ne sachant avec certitude de qui le gamin pouvait bien être le rejeton). Il raconte les chasses aux buffles et aux ours blancs, il raconte les hivers glacés et les étés sans fin, il raconte son amour pour sa vieille nourrice inuit Aviaja, les aventures de ses pères, celles de leurs copains tous plus délurés les uns que les autres…

« La maison de mes pères » est le premier récit que j'ai lu de Jørn Riel et il m'a fait un tel effet que celui-ci est entré immédiatement dans le palmarès de mes auteurs préférés. C'est tendre, très bien écrit, bourré d'humour, avec une galerie de personnages aussi touchants qu'hilarants… le genre de livre que l'on termine avec un grand sourire et une solide recharge optimisme : Si si, je vous jure, il y a encore des choses à sauver dans la nature humaine ! Une vraie bouffée d'air frais que je conseille à tous ceux qui veulent se dépayser et, surtout, rire un bon coup !

Pour parler un peu de l'écrivain, Jørn Riel a passé seize ans au Groenland dans les années 50 avant de commencer sa carrière littéraire. Il en est revenu raide dingue du pays et profondément marqué par ses nombreuses rencontres avec les peuples autochtones. Depuis, il a écrit une vingtaine de romans sur la vie des peuples du Groenland, s'attachant à raconter avec humour le quotidien des inuits, mais surtout celui des trappeurs danois vivant au milieu des glaces, adorable communauté de doux dingues, d'asociaux et de sentimentaux indécrottables (La faute aux grands espaces, ça vous aère tellement la cervelle qu'on en devient un peu bizarre).
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Voilà, on vient de rentrer de ce long voyage dans les paysages du Grand Nord, on a déchaussé ses kamiks, quitté sa chaude (mais peu sexy !) culotte en peau de phoque et son bel anorak en ours blanc. On a encore les doigts engourdis de froid, le nez empli des odeurs des lampes à graisse, la tête un peu engourdie par quelques derniers verres de Sam-su ! Mais on est de retour...

Vous l'aurez compris, ce roman est une immersion dans le froid polaire et les paysages sauvages et vierges du Grand Nord, mais également dans le mode de vie, le quotidien de ces habitants qui affrontent des conditions et des situations extrêmes, avec un flegme et un naturel aussi déroutants qu'attendrissants ! J'ai vraiment aimé me perdre dans les pages de Jørn RIEL, voir grandir Ago, jeune eskimo laissé par sa mère aux bons soins de ses pères et de ses oncles, puis d'Aviaja, sa vieille et tendre nourrice eskimo. Les hommes de la maison sont autant de personnages, atypiques, hauts en couleurs, attachants, venus d'ailleurs et qui se sont finalement trouvés dans ces grands espaces polaires.

J'ai lu ce roman avec cette même langueur qui entoure le quotidien des Eskimos, rythmé par les saisons, les gestes simples mais essentiels pour maintenir la vie, la chaleur, le foyer, ... Ce roman nous relate des hommes et des femmes, des caractères, des tranches de vie, simples et tendres, avec une écriture agréable, une philosophie débonnaire et un humour vraiment savoureux ! Je crois d'ailleurs qu'un sourire amusé n'a pas quitté mes lèvres durant toute ma lecture ! Un roman drôle et dépaysant, peut-être parfois un peu lent mais qui me laissera un doux et beau souvenir.
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Ce livre fait partie d'une trilogie publiée récemment en un seul tome chez Gaïa. Je n'ai lu pour le moment que le premier tome, sous-titré "Un récit qui donne un beau visage".
Une note de la traductrice en exergue nous apporte quelques lumières sur la signification de ce sous-titre :
""Sâgigsisimârnapok" signifie, dans la langue de ceux qui se nomment eux-mêmes les Hommes, "ce qui vous donne un beau visage". Si un récit est drôle, cela vous fait rire, et si vous riez, cela vous donne un beau visage".
Cette mise-en-bouche est quelque peu inhabituelle. Même si je n'ai pas ri à la lecture de ce tome, je ne peux pas nier avoir ressenti une certaine sérénité, une paix douce et chaleureuse. On sent les silences de la nature calme et paisible, les silences des lieux peu habités, la beauté des paysages froids qui vous paraissent presque vierges, et pourtant en imposent. Vous ne pouvez que garder le silence. Pas celui religieux, mais celui qui vous ramène à votre statut, un simple élément de la nature parmi d'autres.
Les différents textes qui s'enchaînent sont un peu ceux que vous racontent l'enfant, puis adolescent et jeune adulte qui a grandi au Groenland, aux côtés de ses deux pères, de sa mère adoptive eskimo, de ses oncles venus de toute part et qui ont choisi de vivre ensemble dans une maison au pied d'une montagne infranchissable et d'un lac, éloignés de tous. La mère est un sujet vite expédiée. On explore plutôt les hommes qui habitent la maison, enchaînant de courts portraits qui racontent comment chacun s'est rencontré, et croquent ainsi chaque oncle, père, mère adoptive et autres proches qui côtoient l'enfant.
Ce sont de courts moments plaisants et chaleureux à la lecture desquels on se prend à sourire, et qui nous plonge sur cette terre glacée et pourtant bien plus humaine que nos cités surpeuplées où l'on peut se sentir si seul.
À lire, pour se réconcilier avec l'autre.
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Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
Plus une histoire peut être rallongée, meilleur elle est. Peut-être cela est-il dû aux longues soirées d'hiver, qui peuvent parfois être dures à tuer. C'est tout un art d'étirer une histoire à l'infini. Un conteur particulièrement doué peut faire durer un petit récit tristounet sur plusieurs soirées, et je sais que parmi les Eskimos on considère qu'un conteur n'est vraiment grand que s'il arrive à endormir les gens par son flot de paroles. L'homme dont l'histoire n'a jamais été entendue jusqu'au bout est d'un format exceptionnel.
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Il plissa les yeux afin de recueillir les impressions de beauté en petites portions. L'eau étincelante sous le soleil, les icebergs bleu violet, la lande à l'est, le tapis ondoyant des pavots autour des cinq petits lacs et la rivière qui, avec une indolence estivale, serpentait à travers la bruyère brunie. Patrick McHughes sentit que cette beauté extraordinaire ouvrait une brèche dans son âme sombre et le mettait d'une humeur claire et bienveillante, exactement comme lorsqu'il avait bu une demi-bouteille de whisky.
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Tu sais, mon petit gars, au fond il y a un tas de choses dont Pete et moi aurions dû te parler puisque, en tant que pères, c'est nous qui portons la plus grande responsabilité en ce qui concerne ton évolution. Je me suis bigrement creusé la tête ces derniers temps pour savoir ce que je pourrais dire en une telle occasion et j'en suis arrivé à la conclusion que le plus sage, c'était de la fermer. J'aurais pu te donner une ou deux règles de vie, mais elles se seraient dissipées dans ta tête aussi vite qu'une boule de neige en enfer.
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Et pourtant, il y a une chose que je te demanderai instamment. Ne te laisse pas embobiner par la foi. La foi est une croix. Et ça me ferait vraiment mal de voir mon propre fils la trimbaler. Elle est comme un tic nerveux sur le visage, ou comme une constipation chronique et après, c'est diablement difficile de s'en débarrasser. Sois toi-même et crois en toi-même.
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J'eus la désagréable sensation que tout ce que j'avais vécu en Angleterre, ce qu'ils appelaient là-bas la civilisation, était en train de s'insinuer au-dessus du cercle polaire. C'était une sensation un peu sinistre, comme quelque chose d'étranger et d'inquiétant.
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Videos de Jorn Riel (3) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Jorn Riel
Jørn Riel est né au Danemark en 1931.
Parti avec lexpédition de Lauge Koch en 1950, il a vécu 16 ans au Groenland. Du fatras des glaces et des aurores boréales, il rapportera une bonne vingtaine douvrages, soit à peu près la moitié de son œuvre à ce jour. Le versant arctique des écrits de Jørn Riel (dédié pour une part à Paul-Emile Victor quil a côtoyé sur lîle dElla, pour lautre à Nugarssunguaq, la petite-fille groenlandaise de Jørn Riel) est constitué dabord par la série des racontars arctiques, suite de fictions brèves ayant toujours pour héros ou anti-héros magnifiques les derniers trappeurs du nord-est du Groenland, paumés hâbleurs, écrivain de pacotille, tireur myope, philosophe de comptoir devant un imbuvable tord-boyaux, bourrus bienveillants, tous amoureux de cet être cruellement absent de la banquise, la femme. Au-delà du rire, parce que les livres sont de nature à dérider les plus mélancoliques, cest bien toute une nouvelle vision du monde que nous offre Jørn Riel.
Il vit aujourdhui en Malaisie. Histoire de décongeler, se plaît-il à dire. Mais derrière la boutade se cache quelque chose de plus fondamental. «Jaime la nature, quand il y en a assez, les étendues de glace de larctique et la jungle tropicale.» Et cette nature, et les hommes qui la vivent encore, Jørn Riel va maintenant les retrouver, quelques mois chaque année, parmi les papous de lIrian Barat en Nouvelle Guinée. Qui vivent encore à lâge de pierre, et navaient jamais vu dhomme blanc avant lui
Transfo Maton
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