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EAN : 9782213596327
500 pages
Fayard (01/04/1996)
3.98/5   32 notes
Résumé :
Penser le baptême de Clovis avec les catégories qui sont les nôtres et voir dans cet épisode la naissance d'une France tout entière catholique dès le Vie siècle, c'est commettre un anachronisme majeur.

En 496 - ou 498, voire, plus vraisemblablement, en 499 - aucune nation n'émerge des ruines de la romanité, et la conversion du roi et de sa garde personnelle n'entraîne pas celle d'une Gaule qui reste largement le cadre de la France actuelle. Le baptême... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
J'aime beaucoup cette période de l'Histoire qui va de la fin de l'empire Romain à la constitution des royaumes « barbares », car elle présente quelque chose de rare : une profonde discontinuité, comme si l'univers avait été anéanti et reconstruit sous une forme différente.
C'est comme ça que je la ressens quand je l'évoque dans ma tête le temps d'une pensée. Pourtant, chaque livre que je lis sur cette période insiste sur les éléments de continuité. Après tout, des hommes l'ont vécue, et ont survécu. Mais cela ne change pas la première image qui me vient à l'esprit.

Le livre de Michel Rouche ne déroge pas à cette « règle de continuité ». Même si le titre laisse penser que l'on a affaire à une biographie de Clovis, c'est toute la période du IVème au VIème siècle européen qui est raconté. Clovis intervient comme un acteur important, mais loin d'être unique. L'histoire nous est avant tout racontée à travers les hommes et femmes célèbres qui y ont participé, même si des éléments sociaux sont ajoutés quand ils aident à la compréhension.

On peut ainsi voir se déployer les aventures de Galla Placidia (héroïne d'un récent roman de Max Gallo), la conversion de Saint Martin de Tours et les désillusions de Sidoine Apollinaire, la géopolitique de Théodoric le Grand et les hésitations de Clovis devant le catholicisme.
C'est surtout l'action de deux femmes qui m'a impressionné, sans qui Clovis n'aurait pas pu réaliser celui qu'il a réalisé : Sainte Geneviève et Clotilde, son épouse. le rôle des femmes dans les sociétés germaniques est particulièrement mis en avant dans ce livre. Je le découvre pour ma part.

La description de la « lutte pour les âmes » prend également une grande place. La puissance de l'arianisme chez les Germains à l'époque fait vraiment impression, au point que l'on peut considérer comme très casse-gueule le choix de Clovis de soutenir le catholicisme. de mon point de vue les différences entre arianisme et catholicisme paraissent mineures, et chacun dans le fond de sa conscience peut croire que le Christ est au même niveau que le Père ou plus humain et un peu « inférieur ». Ce livre les montrent comme inconciliables car définissant qui aura le pouvoir. Michel Rouche a même tendance à soutenir le catholicisme ; pour lui l'arianisme ne pouvait mener qu'au despotisme. J'ai des doutes.

Malgré ce petit détail, j'ai trouvé le livre excellent, accrocheur, riche et pas daté du tout dans la mesure où il m'apparaît cohérent avec des livres récents tels que « le jour des barbares » d'Alessandro Barbero ou « La naissance de la France » de Patrick J. Geary. Il offre même des documents du temps, de Saint Rémi, Cassiodore ou Procope, avec texte en latin, traduction en français et analyse serrée, pour ceux qui veulent aller plus loin.
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Lu il y a environ 20 ans, j'en garde un grand souvenir, en particulier la description détaillée des tribus « barbares », la conversion de Clovis au christianisme, et ce qui m'avait choqué (j'étais jeune et naïf...-:), l'assassinat d'une grande partie de sa famille, pour conserver le Royaume enfin je me souviens qu'à la fin de ce livre, il y avait une foultitude de lettres en Latin (traduit en Français) de Théodoric entre autres  et commentées par l'auteur. Une lecture passionnante et très instructive qui vingt ans après me procure de la satisfaction qu'en j'y repense. Il faudrait que je m'y replonge...(il y a tellement à lire.)
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« Clovis » est un livre historique dense et difficile permettant de mieux comprendre l'avènement d'un petit roi germain réputé fondateur de la France par ses victoires militaires, sa romanisation et par sa conversion au catholicisme.

On voit que le personnage de Clovis est donc très symbolique et on ne peut être qu'étonné par la surprenante ascension d'un homme habile réussissant à se frayer un chemin entre empire romain certes déclinant mais toujours incroyablement influent et empire goth régnant par la guerre, le meurtre et l'adoption d'une religion controversée.

Comme le prouve l'épisode connu du vase de Soissons ou le massacre impitoyable de sa propre famille, Clovis n'était sans doute pas un enfant de choeur mais il accomplit une remarquable tentative de stabilisation du royaume des Francs, en utilisant à merveilles les outils qui étaient à sa disposition (législation romaine, religion chrétienne).

J'ai également apprécié de mieux connaitre les relations complexe entre les peuples barbares s'affrontant en permanence pour accroitre leur territoire avec en arrière plan l'Empire romain d'Orient tentant de les manipuler.
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Un très bon livre qui n'est pas que bibliographique, mais une véritable vue d'ensemble de la période pré et per-Clovis.
On y trouve politique, religion, économie, vie privée/mariages et impacts de divers faits antérieurs, le tout entremêlé mais sans fouillis.
Les cartes claires sont un atout très appréciable.
Un livre repère concernant la fin du V° siècle dans les Gaules Romaines.
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Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
(Vème siècle)
L'opposition entre grands écrivains et moines est en effet profonde. Ceux qui assument les plus hautes charges administratives, tout en écrivant discours et panégyriques à l'empereur, sont souvent encore de croyance païenne, tel l'historien Zosime ou le poète Claudien. Leur religion de la culture les met en porte à faux avec les écrivains chrétiens que l'on appelle les Pères de l’Église et tout particulièrement les partisans des moines qui vantent la docte ignorance et méprisent les belles-lettres.
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Ainsi, la Gaule, faute de troupes romaines assez nombreuses, était devenue un billard à quatre bandes, l'une aux Wisigoths, les autres aux Burgondes, aux bagaudes et aux Francs. Aetius y jouait d'un bord à l'autre, soit avec des Huns, soit avec des Alains, pour empêcher chacun de s'étendre. Ce jeu subtil qui consistait, à l'inverse de celui de Théodose, à utiliser le Barbare le plus sauvage contre le Germanique romanisable, avait ses limites.
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L’État (romain) fournissait des rations alimentaires fixes à chaque soldat, mais ne lui versait que la moitié des sommes nécessaires à l'achat des armes qui sortaient de ses propres manufactures et de son uniforme produit par les ateliers officiels de tissage. Ainsi s'explique la charité faite par saint Martin au pauvre qui grelottait de froid à la porte d'Amiens: il ne pouvait lui donner que la moitié de son manteau. L'autre moitié appartenait au service d'intendance.
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Au milieu de l'effondrement menaçant, en 459, l'un des derniers empereurs énergiques, Majorien, alla jusqu'à rétablir une mesure ancienne: tout mari qui surprenait sa femme en état supinateur avec son amant pouvait les tuer à condition que ce soit d'un seul coup d'épée ! Outre la monstruosité juridique qu'est en droit romain le fait de se faire justice soi-même, cette mesure désespérée prouve combien on imputait aux femmes les causes de la dépopulation.
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Constantin fit aussi réunir en 325 à Nicée un concile pour juger des idées d'Arius. Ce prêtre égyptien considérait qu'à l'intérieur de la Trinité le Fils, Jésus-Christ, était postérieur et inférieur à Dieu le Père: celui-ci l'avait créé de toutes pièces. Il niait ainsi l'égalité des personnes divines, augmentait la part de l'humanité du Christ aux dépens de sa divinité. Le concile de Nicée condamna ces idées comme hérétiques, excommunia et exila Arius, tout en proclamant dans le Credo que le Fils est "engendré, non pas créé, de même nature que le Père".
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Vidéo de Michel Rouche
Michel Rouche ouvre le nouveau cycle "Les grandes voix" avec une conférence intitulée "Violence et structures archaïques du Haut Moyen Âge : perspectives girardiennes".
>Histoire, géographie, sciences auxiliaires de l'histoire>Biographie générale et généalogie>Politiciens, économistes, juristes, enseignants (844)
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