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sur 118 notes
Salman Rushdie tient son journal intime scrupuleusement tous les jours depuis des années. Voilà pourquoi cette autobiographie ultra dense (700 pages de paragraphes très serrés, quasiment sans respiration), fourmille de détails parfois insignifiants.
Si les multiples tergiversations de ses éditeurs sont parfois redondantes, les trois quarts du livre sont vraiment passionnants parce que ce récit est centré sur le combat de Salman Rushdie pour la liberté d'imagination et de création c'est-à-dire pour la démocratie ! La lâcheté du futur roi Charles, de Margaret Thatcher et beaucoup d'autres politiciens britanniques est véritablement accablante. Salman Rushdie est un esprit brillant et ses réponses aux nombreuses demandes d'interdiction de voir d'assassinat, sont toujours à la fois très drôles et très intelligentes ! Sa narration de sa vie sous protection est parfois hilarante.
On lit la fin du livre avec le coeur serré, quand il explique que 10 ans après la fatidique fatwa, il ne se sent plus en danger…
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« L'amour de la littérature était une chose impossible à expliquer à ses adversaires qui n'aimaient qu'un seul livre, dont le texte était immuable et fermé à toute interprétation puisque c'était de toute éternité l'oeuvre de Dieu. »
Le 14 février 1989, tombait sur la tête de Salman Rushdie une fatwa, sentence mortifère émanant de l'ayatollah Khomeiny, alors président de la république islamique d'Iran. C'est le point de départ de cette autobiographie dense qui traverse dix ans d'une vie d'assignation à résidence pour Rushdie, éclairée par quelques échappées hors de son bocal, non sans peine et sans crainte.
Contraint de vivre en permanence entouré d'une garde de policiers de la Special Branch britannique, le célèbre auteur des Versets sataniques voit son existence familiale et professionnelle complètement chamboulée du jour au lendemain, interdit de séjour dans son pays d'origine, l'Inde, ostracisé par les citoyens de confession musulmane du monde entier, persona non grata de tout événement public et bloqué par la plupart des compagnies aériennes. Ce que raconte Rushdie est profondément choquant et bouleversant, et il le fait sans concession et avec grande ouverture.
J'ai d'abord été déroutée par la narration distanciée qu'il emploie, se livrant au lecteur à la troisième personne du singulier. « Il était un homme sans armée contraint de se battre en permanence sur plusieurs fronts. » L'appui et le soutien de ses éditeurs, de ses amis écrivains et de sa famille lui ont permis de résister à la tempête médiatique, et ce, malgré l'inertie et l'attentisme des politiciens au pouvoir à cette époque. le récit n'est pas sans humour, le genre pince-sans-rire, et qui s'avère ici salutaire à la lecture, donnant un peu d'air frais au huis-clos littéraire.
Joseph Anton (son pseudonyme issu des prénoms de Joseph Conrad et d'Anton Tchékhov) offre plus de 700 pages de papier bible sur les méandres de l'imagination et de l'écriture, éloge de la littérature sous toutes ses formes et quête absolue de la liberté d'expression chère à tout artiste.
Salman Rushdie a déjà prouvé sa résilience et son courage et je souhaite qu'il en trouve encore à puiser en lui-même pour l'avenir de la littérature.

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Une autobiographie écrite à la troisième personne, désignée par le pseudo Joseph Anton que l'auteur a dû emprunter pour assurer sa sécurité. Cela se présente comme une fiction, mais c'est en fait le récit de ce qu'il a vécu au jour le jour. Je ne sais si ce choix était le bon ; il laisse le lecteur un peu mal à l'aise aux prises avec un luxe de détails souvent inutiles qui pourrait se justifier dans un journal, mais passe mal pour le héros d'un roman qui prend, de ce fait, de façon dommageable, des allures de téléréalité.

On comprend malgré tout ce qui a motivé l'auteur : ce besoin de se distancier d'une période douloureuse, où sa liberté voire son identité a été saccagée et occultée, pour en être réduit à ce triste personnage fuyant qui prend des allures de fantôme, sous une menace constante. Pas de domicile vraiment fixe puisqu'il doit changer de lieu presque tous les six mois. Pas d'intimité puisqu'il doit vivre en permanence avec quatre policiers en état d'alerte. Pas le moindre déplacement sans autorisations qui prennent souvent des jours avant d'être validées. Voir son fils est une entreprise ardue, surtout quand on comprend que les politiciens jouent un jeu dangereux plus soucieux de ménager l'Iran (relation diplomatique) que de prendre une résolution ferme amenant une solution durable pour l'écrivain.
La raison de tout ceci : une sorte de récit apocryphe comme on en connait dans toute religion qui a été écarté pour des raisons plus ou moins obscures par le prophète lui-même et dont l'auteur s'est servi pour écrire une fiction. C'est bien une fiction avec des noms de personnages fictifs. Et l'auteur, d'origine indienne, de culture musulmane, est athée : sa démarche qui veut en quelque sorte esquisser l'historiographie d'une religion n'est pas un secret. Tout homme laïc ou athée a le droit d'avancer une hypothèse, de se construire une idée sur la naissance de ce qu'il considère comme un mythe. Personne ne devrait concevoir que c'est un blasphème. Et pourtant une Fatwa sera lancée en Iran par l'ayatollah Khomeyni. Une façon habile de désigner un bouc émissaire pour détourner l'attention de ses échecs (guerre avec l'Irak) et de rassembler les croyants contre un ennemi commun, Rushdie, désigné comme le diable en personne.

L'auteur passera des années dans une prison dorée, il est vrai. Il a les moyens financiers d'assurer sa « cavale » et il sera soutenu par des célébrités parmi lesquelles je retiens : Paul-Auster, John-Irving, Isabelle Adjani qui aura le courage de lire un extrait des versets lors de la remise de son César de la meilleure actrice pour Camille Claudel.
Ce livre m'a permis de faire le tri : je ne lirais pas Jacques-Derrida, John-Le-carré.
La lâcheté des uns et des autres et des politiciens en particulier fait frémir : en Angleterre, sous l'ère de Tony-Blair, ils ont bien failli remettre en circulation une nouvelle loi sur le blasphème (elle n'est pas passée à une voix près). La gauche incarnée par Jacques-Derrida a osé répondre à Salman-Rushdie qui défendait l'idée que l'Islam lui-même, l'Islam réellement existant ne pouvait être exonéré des crimes commis en son nom, que « la rage de l'islam était provoquée non par l'islam, mais par les mauvaises actions de l'occident. L'idéologie n'avait rien à voir là-dedans. Ce n'était qu'une question de pouvoir. » p506
On culpabilise l'Occident (ce qui en soi n'est pas une attitude erronée), mais pour ratifier le fait que les victimes ont le droit de devenir des bourreaux, ce qui est une absurdité !
Allez dire ça aux femmes afghanes lapidées, aux fillettes qui n'ont pas le droit d'aller à l'école, aux jeunes femmes iraniennes qui ont perdu la vie pour avoir ôté le voile !
Et, ne serait-ce pas cette même lâcheté qui a conduit à ce que certains terroristes se sentent suffisamment légitimes aux yeux du monde entier pour commettre les attentats les plus terribles pour ne pas dire des carnages? Les tours jumelles, le 11 septembre 20O1, Charlie, l'Hyper Casher, les 7 et 8 janvier 2015, Nice, le 14 juillet 2016 et tant d'autres parmi lesquels l'assassinat de deux traducteurs de Salman-Rushdie et de nombreux écrivains.
La suite est glaçante : 12 août 2022, Salman-Rushdie est poignardé et laissé pour mort.
Les médias ont placé plus de temps sur l'affaire Palmade que sur cette terrifiante atteinte à la liberté d'expression qui conduit les écrivains à se museler pour ne pas vivre le cauchemar des menaces et de la mise sous-protection policière.
Où est passée la civilisation des lumières qui s'était fait une gloire de lutter contre l'obscurantisme ?
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Un livre très dense : 700 pages et seulement 10 chapitres avec une écriture très resserrée. Les premières années après la fatwa sont racontées avec beaucoup d'humour et de faconde. Rushdie est un excellent conteur et peut-être a-t-il inventé des détails croustillants sur ses nombreux gardes du corps car les deux cents premières pages sont truculentes. Les passages sur ses déboires avec ses éditeurs sont un peu répétitifs par contre . le meilleur livre de Salman Rushdie d'après Arnaud Viviant (Le Masque Et La Plume).
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Un livre étonnant. Je vous avertis, il est long. Sans doute, trop long. Mais si vous voulez comprendre ce qui se passe aujourd'hui avec la montée de l'intolérance religieuse, ce livre peut être intéressant. C'est un style très particulier puisqu'il s'agit d'un mélange de mémoire et de réflexions philosophiques. Salman Rushdie nous raconte sa vie suite à la fatwa qui a été lancée contre lui en tant que auteur des « Versets sataniques ». Je n'ai pas lu ce roman donc je n'ai pas d'avis sur le roman. Par contre ayant lu d'autres livres de Rushdie où la religion joue un rôle important, il me semble que son écriture est un moyen de dénoncer des positions extrémistes.

Dans tous les cas, je ne peux comprendre les fatwas, ni toutes ces manifestations de haine, ces menaces de morts. Comment une religion peut amener de tels débordements ? Cela restera un mystère pour moi.
Pour revenir à Joseph Anton, le titre fait référence au patronyme choisi par Salman Rushdie pendant toutes ces années passées caché. Il s'agit de la combinaison des deux prenoms de ses auteurs favoris Conrad et Chekhov
Plusieurs points sont intéressants dans ce roman / mémoire en dehors de la narration des évènements. J'ai aimé l'analyse de Rushdie sur la montée de l'intolérance religieuse et comment il est venu à la rédaction des versets sataniques. La narration de son enfance et de sa relation avec son père, la religion (sa famille est musulmane depuis plusieurs générations) et le racisme britannique est éclairante dans le sens où il connait la religion musulmane. Il est devenu athée mais il n'a pas de haine ni contre la religion, ni contre les Anglais. Son éclairage des relations géopolitiques et des relations avec les services secrets internationaux, non spécialisé et bien entendu d'un point de vue très personnel, permet de mieux comprendre les petites lâchetés et compromis pris pour faire des affaires as usual !!

Il raconte la guerre menée contre les libraires, éditeurs, traducteurs (assassinat du traducteur Japonais), et sa famille. Il narre comment la gauche ne va pas le soutenir alors que les conservateurs vont le faire. Tous pour des mauvaises raisons mais dans tous les cas il doit subir des critiques car il aurait cherché cet opprobre. C'est l'histoire de la lumière qui laisse la place à l'obscurantisme car il ne faut pas faire de vagues !
Par contre, ses déboires amoureux et familiaux sont lassants. Bien qu'il batte sa coulpe régulièrement et se reconnaisse certains torts, il est des pages où son attitude est vraiment limite et ses plaintes le rendent peu sympathiques.

En dehors de ce bémol, c'est un livre puissant, éclairant, à lire !

Pour ceux qui pensent qu'il ne faut pas faire de vagues : suite à la publication de Joseph Anton, la récompense promise à celui qui tuera Salman Rushdie a augmenté de 500 000 USD et est maintenant de 3,3 millions de dollars.

La première phrase « Afterwards, when the world was exploding around him and the lethal blackbirds were massing on the climbing frame in the school playground, he felt annoyed with himself for forgetting the name of the BBC reporter, a woman, who has told him that his old life was over and a new, darker existence was about to begin.”
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Autobiographie parue en 2012 où Salman Rushdie raconte les 13 années de Fatwa suite à la parution des Versets Sataniques. La condamnation est lancée par Khomeiny le 14 février 1989, et Rushdie entre alors dans la clandestinité, sous le nom de Joseph Anton (en hommage à Conrad et Tchekov). Bien que né en Indes, il est citoyen britannique et bénéficie de la protection de la police, ce qui lui est sans cesse reproché par les tabloïds. Il essaie de continuer à écrire (et y arrive !), à voir son fils (il est en train de divorcer), il rencontre même sa nouvelle femme et va avoir un deuxième enfant... son traducteur japonnais est tué, son traducteur italien sévèrement blessé, son éditeur hollandais également, la menace n'est pas virtuelle ! On ne s'ennuie pas une minute, c'est parfois très drôle, le plus souvent passionnant, avec une reflexion sur l'intolérance et le pouvoir de l'écriture. On y découvre également toute une communauté d'écrivains (Paul Auster, Gunter Grass, ...), et même de chanteurs (Bono de U2!) qui se soutiennent.
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Joseph Anton : les éditeurs de Salman Rushdie lui ayant conseillé de se trouver un autre nom après la fatwa prononcée , associant le prénom de Conrad à celui de Tchékhov , il choisit momentanément ce pseudo .

Une biographie atypique où à la manière de Semprun , Rushdie mêle quelques disgressions littéraires au récit d'une période de sa vie . C'est inégal , parfois amusant , parfois un brin trop intello , parfois dense , d'autres fois léger mais pas le moins du monde ennuyeux .

Bien des épisodes du livre relatent ses amitiés avec d'autres auteurs ou personnalités politiques , Harold Pinter ou Vaclav Havel par exemple et agrémentent l'intérêt de la lecture .

Auteur de langue anglaise , son pays d'adoption , Rushdie , une fois la fatwa prononcée , y vit comme un exilé sous protection policière et doit sans cesse trouver un nouveau domicile .

Un pavé de plus de 700 pages qui se lit bien malgré quelques longueurs parfois indigestes .
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Un grand livre sur la liberté et l'intolérance
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Assez tôt dans sa vie, le jeune Salman aux deux cultures indienne et britannique sait qu'il veut devenir écrivain. Si les débuts sont difficiles, ponctués de boulots inintéressants mais alimentaires voire rémunérateurs et de productions décevantes rejetées par le milieu littéraire, Salman finit par trouver l'inspiration et met plusieurs années à écrire ce qui va constituer son premier succès : Les Enfants de minuit, en outre récompensé par l'un des prix internationaux les plus convoités et prestigieux du monde littéraire anglophone. Salman vit un rêve, est enfin reconnu par ses pairs et la communauté. Nombreux sont ceux qui font l'éloge de sa prose et surtout du sujet abordé dans le roman. Après deux autres publications, Rushdie s'attèle à l'écriture d'un quatrième roman intitulé Les Versets sataniques, dont la publication en 1989 changera à jamais le cours de son existence...

Par où donc commencer ? Cette autobiographie massive à la troisième personne (avec plus de 900 pages au compteur en version poche) est littéralement passionnante. Certes, elle gagnerait à avoir quelques pages de moins - l'auteur dévoilant vraiment TOUT de sa vie et ne cachant aucune erreur, honte ou sentiment, mais également parlant beaucoup de ses amis dont on se fiche parfois un peu mais sans toutefois lesquels, on le sait, il n'aurait pu supporter la situation - mais la lecture de ce pavé reste indispensable pour comprendre l'homme, son parcours, ses ambitions et ses échecs, mais surtout un pan absolument non négligeable de l'histoire, qu'elle soit littéraire ou politique. Cette biographie est une fenêtre malheureusement ouverte sur la multitude d'évènements plus récents qui ont conduit le terrorisme islamique à une quasi habitude face à la liberté d'être et d'expression, et surtout à un quotidien marqué par ce type d'attaque contre autrui.
Ainsi Salman Rushdie revient sur ce qu'a été sa vie enfant et adolescent, puis de 1989 à 2002 (quel dommage qu'il s'arrête à 10 ans avant la publication de son histoire !! Mais je me plains finalement que ce soit trop court alors que juste avant je me plaignais que ce soit un peu trop long, quelle contradiction !!), sur les menaces constantes qui pesaient sur elle et sur son combat pour la liberté d'expression, la liberté tout court, mais également la reconnaissance de son travail littéraire au lieu de l'attention complètement bloquée sur son soi-disant blasphème.
Comme son père, l'homme est farouchement athée mais irrémédiablement intéressé par la religion, et son propos sur l'Islam d'aujourd'hui et de nombreux hommes au pouvoir en Orient et Occident est extrêmement lucide, clairvoyant et intelligent. Si j'avais vraiment pris le temps, j'aurais noté sur un cahier quantité de citations. Il fait une analyse tellement juste de la situation, toujours valable aujourd'hui car nous avons vu que nous ne pouvons TOUJOURS PAS tout dire (voire que la liberté d'expression a carrément régressé et qu'aujourd'hui on ne peut du coup PLUS tout dire) et que le politiquement correct est venu complètement censurer la parole, l'humour, la réflexion et l'interrogation de chacun sur la religion. Car la religion est devenue un terrain tabou sur lequel on ne peut plus faire de commentaire, au risque, comme l'explique si bien Rushdie, de se voir menacé de mort (voire bien évidemment tué) ; est devenue d'une certaine manière une raison légitime d'appeler au meurtre comme si cela allait de sens, comme si cela était légal, comme si cela était normal.
On assiste dans cette autobiographie à la folie de l'obscurantisme, à l'incompréhension et au suivi aveugle de commentaires de personnalités haut-placées par des millions et millions de gens qui, pour beaucoup, n'ont pas pris la peine de se renseigner face à de telles accusations, et pour beaucoup d'autres se sont vus abusés. Ce qui est fascinant, c'est de voir comment l'accusation est venue d'un chef en Iran et comment l'Iran est devenu par la suite la voix de la contestation, quel que soit l'endroit où Salman Rushdie tentait de se déplacer. Un voyage au Danemark pour recevoir un prix ? L'Iran crie au scandale. Son visa accordé en Inde après des années de boycott ? L'Iran proteste... Sans le dire, Rusdhie nous montre une mascarade pure et simple, ultra-violente et irrationnelle. La fatwa dont il fait l'objet est toujours en vigueur aujourd'hui, certains appellent toujours farouchement "tout bon Musulman à exécuter l'apostat". Cela se passe de commentaires...
En plus de découvrir ce que la fatwa a fait de sa vie, l'un des attraits majeurs de cette biographie est de revivre la création de l'oeuvre de Rushdie, des Enfants de minuit à Furie. Cette facette de ce livre est absolument fascinante, montrant les ambitions réelles et personnelles de l'auteur dans chaque roman (ou presque), le dessein caché, les évènements personnels qui se retrouvent insérés, les vraies significations derrière tel ou tel personnage ou tel ou tel passage, le but, la quête, le processus et le contexte d'écriture... C'est totalement passionnant et on en reprendrait bien un coup si on pouvait car il n'offre pas le même traitement à toutes ses productions. L'effet est immédiat sur le lecteur et lui donne très envie de lire certains d'entre eux, comme pour ma part Les Enfants de minuit, Haroun et la mer des histoires ou le Dernier soupir du Maure.
Mais surtout, la lecture de cette biographie ouvre les yeux sur Les Versets sataniques et sa compréhension en tant que lecteur. Je l'ai lu, il y a maintenant 4 ans. Et grâce à la lecture de Joseph Anton, je sais que je l'ai mal lu, que je n'en ai pas suffisamment apprécié la portée et qu'il faudrait clairement que je le relise, cette fois en ne sautant pas certains passages. La lecture de Joseph Anton m'a fait comprendre que j'avais lu Les Versets pour les mauvaises raisons, qu'il me manquait sans conteste la lecture d'autres de ces romans, car celui-ci s'inscrit dans une chronologie et un processus d'écriture indubitables (même si les romans n'ont rien à voir entre eux). J'ai donc commis la même erreur que beaucoup, en n'appréciant pas suffisamment Les Versets pour leur valeur littéraire, en le voyant majoritairement comme l'objet de tous les conflits. Certes, il n'est pas aisé de le dissocier de cette image, mais Salman Rushdie a clairement un don pour l'écriture, belle et fluide, aux sujets marquants et profonds, aux constructions néanmoins un peu difficiles mais toujours avec un but pré-déterminé. Cette biographie, ce n'est pas seulement la révélation d'années d'enfermement et de violence, c'est aussi la révélation d'un auteur, de son travail, de ce qu'il fait via ce qu'il est.
En réalité, il faudrait en fait aborder l'oeuvre de Rushdie avec Joseph Anton. A lire, sans conteste.
Lien : http://livriotheque.free.fr/..
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Premier livre que je lis de Salman Rushdie. J'ai adoré ce passionnant récit sur la fatwa qui s'est abattue sur lui. Jamais je ne me serais imaginé ce que pouvait être une telle vie. Ce livre n'est pas parfait (il y a quelques passages longs et peu intéressants, beaucoup trop de personnages) mais l'humour et l'écriture donnent envie de s'accrocher. Bizarrement et d'après les descriptions qu'il fait de ces livres, je n'ai pas du tout envie de lire son oeuvre romanesque après la lecture de ce récit... Je conseille vivement ce témoignage.
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