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EAN : 9791037502865
250 pages
Les Arènes (04/03/2021)
4.1/5   43 notes
Résumé :
La traversée : un périple à travers l'immense forêt congolaise, de Kigali au Rwanda à Kinshasa en République démocratique du Congo. Un invraisemblable voyage, en moto, en camion, en barge, malgré les trafiquants, la fièvre Ébola, les groupes armés. Une traversée dans une nature dantesque où les hommes et les femmes vivent coupés du monde. L'enjeu ? Vérifier les accusations des autorités françaises, répétées inlassablement depuis plus de vingt ans : un génocide se se... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (11) Voir plus Ajouter une critique
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Cela aurait pu être un livre sur la difficulté de voyager au Congo, un reportage sur leurs différents moyens de transports, sur les pistes impraticables, le chemin de fer à voie unique et les retards incessants…

Cela aurait pu être aussi un roman sur l'état de la République démocratique du Congo.

En fait, ce livre, c'est tout ça, mais plus encore, puisque c'est aussi une enquête journalistique sur un fait de vérifier les accusations que les autorités françaises, ont répétées inlassablement depuis plus de vingt ans : un génocide se serait déroulé au coeur de la forêt équatoriale congolaise, des centaines de milliers d'hommes et de femmes auraient été massacrés dans l'indifférence.

Mitterrand, à l'époque, a fait du négationnisme, disant que les victimes étaient peut-être coupables et que les coupables étaient les victimes. Bref, du déni à tous les étages, sans compter que les Hutus, instigateurs du génocide, ont eu aussi brouillé les cartes, signifiant qu'ils tuaient pour ne pas être tués.

Le problème au Rwanda remonte à loin, à ce moment précis où les Allemands puis les Belges ont exacerbé la différence entre Tutsi et Hutu, permettant de diviser pour mieux régner. En donnant du pouvoir à la « minorité » tutsi, les colons belges s'assuraient des fidélités.

La France, sans qu'il existe aucun accord de défense entre elle et le Rwanda, va s'engager aux côtés de Kigali en déployant la panoplie de ses moyens : politiques, financiers, militaires, diplomatiques. C'est la France qui a fourni des troupes, des armes, des instructeurs, des conseillers et des spécialistes à son allié. Nous avons le nom des coupables de ce génocide : la France, la Belgique et l'Allemagne ne sont pas innocentes.

Mais quand les ordonnateurs du génocide ont fui au Congo, ce sera sous protection de l'Élysée, qui stoppera net toute velléité d'arrestation des tueurs et organisera leur exfiltration.

La question à laquelle va tenter de répondre l'auteur, c'est : y a-t-il eu un génocide se serait déroulé au coeur de la forêt équatoriale congolaise, des centaines de milliers d'hommes et de femmes auraient été massacrés dans l'indifférence ? Et ce ne sera pas facile de prouver que non, car le voyage sera des plus épiques et difficile.

Un roman historique qui se lit lentement, à son aise, afin de tout bien assimiler et qui donne tout de même des sueurs froides devant ce négationnisme des politiciens de nos pays dits civilisés.

Une enquête qui ne fut pas facile pour le journaliste, tant on lui a mis des bâtons dans les roues et que voyager au Congo est une sinécure. Mais le voyage en valait la peine, ne fut-ce que pour y apprendre la vérité.

Une lecture intéressante. Glaçante, aussi.

Lien : https://thecanniballecteur.w..
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Le rapport de la Commission Rwanda, présidée par Vincent Duclert, historien incontestable, vient de faire litière (espérons que c'est pour de bon, mais malheureusement, dans ce domaine...) des infâmes thèses négationnistes sur le génocide dRwansa propagées notamment par un Pierre Péan dans son livre « Noires fureurs, Blancs menteurs ».
on peu considérer la réalité du génocide comme maintenant suffisamment établie, ainsi que les écrasantes responsabilités de la France, et de Mitterrand en particulier (tiens, puisque c'est à la mode de déboulonner des statues – personnellement, je suis contre – et de changer les noms de rues, une idée comme ça....)
Antoine de Saint-Exupéry, grand reporter et cousin de l'auteur de « Terre des Hommes », vient apporter sa contribution à l'établissement de la vérité. On relèvera notamment les propos infâmes tenus par certains généraux français au moment du génocide.
Outre son utilité, ce livre raconte aussi une extraordinaire épopée pratiquement inconne en Europe, celle des troupes de James Karabebe au Congo, depuis la frontière rwandaise jusqu'à Kinshasa, qu'on ne peut comparer, et je pèse mes mots, qu'à celle d'Alexandre le Grand.
Rappelons les faits. Lors de la victoire du FPR au Rwanda, les génocidaires se réfugient au Congo, sous la protection ducontingent français de l'Opération Turquoise (dont un des officiers déplorera à mots couverts de n'avoir pu participier directement aux comabats à côté des génociaires)
Ils poussent devant eux une masse de centaines de miliers de réfugiés, et établissent un « Hutuland », avec l'appui de Mobutu. Ils préparent et entrainent une armée pour la reconqûte du Rwanda, avec l'appui de la France, qui fournit les armes et le matériel ; en même temps ils oppriment la popilation congolaise.
Le président rwandais Paul Kagame réagit, et un corps de 3000 mille soldats passent la frontière sous le commandement de James Karabebe ; il reçoit très vite l'appui des rebelles anti-Mobutu (autre protégé de la France...). Les génocidaires se replient pratiquement sans combattre.
Quant aux réfugiés, sept cent mille d'entre eux, voyant que les Tutsis ne les tuent pas, choisissent de retourner au Rwanda, où ils ne sont pas maltraités.
D'autres prennent la fuite.
Cependant les forces hutus ne sont pas anéanties ; elles ont l'appui de l'armée de Mobutu, de quelques centaines de mercenaires europées payés par Pariss, et d'hélicoptères d'attaque et d'avions de combat (dont on préfère ne pas savoir qui les pilote)
L'armée rwandaise, avec l'appui symbolique des rebelles de Kabila, qui proclame la République Démocratique du Congo, remporte la victoire et poursuit ses adversaires sur 3000 kms jusqu'à Kinshasa.
Répétons-le,cette épopée est presque sans exemple dans l'histoire, et Karabebe est un héros méconnu ; serait-ce parce qu'il a le tort d'être africain ?
Mobutu tombe, le Zaïre devient la RDC, avec Kabila comme président.
Quant au Rwanda, Kagame est toujours au pouvoir, le pays est l'un des plus prospères et démocratiques de al région, et les ethnies se sont réconciliées.
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Le génocide des Tutsi par les Hutus au Rwanda, en 1994 n'a pas paru évident à tout le monde, et il est vraiment étonnant d'apprendre, que nos gouvernants de l'époque, étaient, soit très mal informés(ce qui est douteux) soit d'une mauvaise fois abyssale qui les a conduits à promouvoir l'idée d'un double génocide. Il semble que la vérité a été établie depuis, mais que Patrick de Saint-Exupéry a voulu aller vérifier sur place par une enquête journalistique. Son road trip au Rwanda, puis au Congo ou il suit la trace des 700 000 réfugiés ayant fui le Rwanda nous offre une description saisissante de ce pays (de la mousse), mais je me suis perdu dans la narration historique du devenir de ces hommes. Les preuves recherchées par l'auteur semblent avoir été trouvées, mais elles ne m'ont pas parues évidentes.
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Patrick de Saint-Exupéry, grand reporter qui a couvert le génocide tutsi pour Le Figaro en 1994, décide de refaire le trajet des fuyards hutus, responsables du génocide tutsi, au Congo.
Epique cette traversée du Congo ! En hélicoptère, en moto, en train, à pied, sur un bateau bondé...le journaliste traverse cet immense pays, cette "mousse" de forêt primaire trouée parfois de quelques îlots humains, où il rencontre des personnes surprenantes
C'est un récit de voyage passionnant, un retour de terrain très suggestif où Patrick de Saint-Exupéry réussit parfaitement à restituer les décors, ambiances et personnages. Un grand plaisir de lecture, d'autant que plusieurs cartes accompagnent judicieusement le récit, et que la chronologie des événements est clairement rappelée.
Quant au but de ce livre, qui vise à dénoncer certaines prises de position des autorités françaises - celles-ci auraient voulu faire passer les génocidaires comme des victimes menacées a leur tour d'une volonté d'extermination - il m'a laissée perplexe. Je n'avais jamais lu ni entendu, que ce soit chez Jean Hatzfeld ou chez Scholastique Mukasonga, l'existence d'une "théorie du double génocide", et cela m'a surprise. Que le mot génocide soit malheureusement employé de façon erronée, à plusieurs niveaux, apparaît indéniable, intolérable, et mérite d'être inlassablement repris, réexpliqué, dénoncé. Plusieurs membres du gouvernement ont pris des décisions et prononcé des paroles inacceptables et condamnables. Mais j'ai du mal à suivre le journaliste quand il avance que ce gouvernement est allé jusqu'à l'élaboration d'une "théorie d'un génocide des hutu", qui "amène à un déni du génocide des tutsi" ; J'aurai besoin d'explications et d'informations supplémentaires. le rôle du gouvernement français au Rwanda et dans les pays voisins doit continuer d'être examiné et jugé, avant, pendant et après le génocide, et des condamnations prononcées par la justice internationale. Nul doute que ce récit remarquable - une oeuvre de journalisme littéraire - y contribuera, par les questions qu'il suscite.
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Dans son livre-reportage l'auteur critique vertement l'attitude de ceux qui ont tenté dans le passé de relativiser le génocide des Tutsis en accusant des groupes armés tutsi et congolais d'en avoir commis un a leur tour par la suite contre les Hutus en fuite. La démonstration de la fausseté de cette accusation parait convaincante, mais il me semble que l'auteur ne peut s'empecher de tomber a son tour dans le manichéisme en attribuant de maniere plus ou moins implicite le role du bon aux Tutsis et celui du méchant aux Hutus. Les choses sont-elles aussi simples ? le grand massacre des Tutsis par les Hutus mérite-t-il forcément plus de compassion que le calvaire - certes numériquement bien moindre mais tout aussi terrible - des Hutus ayant fui au Congo par la suite et y trouvant mille morts dans un univers de camps et de jungle ? Y a-t-il des agonies qui valent plus que d'autres ? Nonobstant, c'est un livre instructif puisque dévoilant peu ou prou des pieces manquantes de cette tragédie historique et c'est aussi un livre qui évoque les grands reportages d'Albert Londres.
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critiques presse (1)
LeMonde
12 mars 2021
Présent au Rwanda en 1994, le reporter est cette fois parti au Congo, où fuirent de nombreux responsables de l’extermination des Tutsi, pour enquêter sur les massacres qui y furent perpétrés.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Citations et extraits (2) Ajouter une citation
"Comment apprend-on à tuer ? lui ai-je demandé.
-La haine", m'a-t-il répondu en.me fixant droit dans les yeux.
Et, doucement, il a répété :
"La haine, ça s'apprend."
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A quel moment un homme, un état, franchit-il.le point de non-retour ? Lorsqu'il pense dominer l'histoire ? Ou lorsqu'il entreprend de l'écrire ?
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