Marguerite Duras

Rare !
Heureusement que la bibliothèque de la ville de Paris à une réserve qui doit ressembler à la caverne d'Ali baba. Il y a des trésors et j'ai trouvé celui-ci.
Il s'agit d'un numéro spécial de la revue L'Arc consacré à Marguerite Duras. Ce recueil d'articles a été publié de son vivant puisque l'édition date de 1985, sous la direction de Marc Saporta.
J'ai vraiment apprécié cette approche à plusieurs voix :
Marcelle Marini examine les raisons de l'évolution la plus récente d'une oeuvre qui passe du maquillage biographique à des aveux bien romancés.
Dominique Noguez étudie le style de Marguerite Duras de façon passionnante.
Madeleine Borgomano trace le panorama de l'oeuvre romanesque.
J'ai retrouvé avec joie les propos de Jean-Louis Barrault qui a si souvent avec Madeleine Renaud contribué au succès du théâtre durassien. Il présente la dramaturge comme un « enfant obstiné » dont le critique théâtral Gilles Costaz (désormais au Masque et la plume) démonte les ressorts dramatiques de façon détaillée.
Après une présentation ponctuelle par Françoise Py d'India Song, roman-théâtre-film qui forme le coeur de l'oeuvre de Duras, Madeleine Borgomano reprend la parole pour un panorama de l'oeuvre filmique dont Isabelle Raynauld étudie la composante littéraire, c'est-à-dire les scénarios. Une brève étude sur le succès de l'Amant complète ce numéro.
Que du bonheur !

Numéro dédié à l'oeuvre de Duras. Tous ceux qui participent à la rédaction de ce numéro ont bien sûr été conquis par l'écriture de Duras. Chacun restitue à sa façon l'entier respect qu'il porte à cette auteure: de l'analyse en profondeur de l'amant ou d'un barrage contre le Pacifique en passant par l'analyse grammaticale et stylistique, le contenu de l'ouvrage est très sourcilleux des détails. Il peut aisément faire office de livret pédagogique utile à ceux qui enseignent et veulent mettre au programme Duras. On apprend, sans voyeurisme, la part réellement autobiographique de ses romans.
A la fin de la lecture on a l'impression d'avoir connu la Duras intime, celle qui acceptait, mais rarement, de se livrer.