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- LA LUCIDITÉ-

Après avoir lu l'aveuglement, je voulais découvrir son tome 2, si nous pouvons le dire ainsi. Ce livre est lié a l'aveuglement mais pas totalement, je pense qu'on n'a pas besoin de lire ce livre pour avoir la fin de l'histoire. Après dans l'aveuglement qu'on a eu le cotée de la population, on a le cotée de la politique et de comment ils arrivent à prendre des décisions horrible pour la population et le gouvernement.

Quatre ans après avoir eu une pandémie, c'est une tentative de révolution anarchique que le gouvernement fait face, 80% de la population à votée en blanc, alors ils ont pris une décision radical pour punir la capital, ils la barricade et aucune loi n'existent dedans, leu objectif montrée leur punitions aux autres villes du Portugal (une sorte de Hunger Games Portugais).

J'ai beaucoup aimée de transformer le Portugal en une version d'un pays dystopique qui pourrait nous faire penser à Hunger Games ou Divergente. Mais à la grande différence de l'aveuglement, celui-là ne m'a pas procurer des émotions fortes, même si des moment dures et qu'on retrouve les personnages du tome 1, il ne m'a pas procurer d'une tristesse immense. Après j'ai aimé de retrouver la femme du médecin mais aussi de découvrir un nouveau personnage qui est le commissaire appelée en portugais : " Papagaio do mar ".

Même si le tome 2 est différent du tome 1, il ne reste pour au moins excellent !

Carlaines
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L'aveuglement", dystopie clairvoyante cynique et osée, s'attaquait aux conséquence d'une épidémie et de l'effondrement de la société qui en découlait... Si j'avais été happée par l'histoire, j'avais été aussi portée par le style bien particulier de Saramago auteur nobelisé en 1998 et fidèlement traduit, d'après mon enquête auprès de lecteurs lusitaniens ! Dès lors, j'étais curieuse de lire d'autres ouvrages de l'auteur et j'ai choisi "La lucidité".
Dans cet opus, on retrouve la plume si particulière de l'auteur qui aligne descriptions et dialogues sans démarcation, avec des personnages sans nom, dans une ville non identifiable. le style rebutera sans doute certains lecteurs, mais passé l'effet de surprise, on fait abstraction, tant la lecture se révèle fluide et le message universel et puissant !

Dans "La lucidité", Saramago imagine une élection où la population rend des bulletins blancs à plus de 70% ! A coup d'arguments ridicules -sans doute pleuvait-il trop ?- on repasse aux urnes, mais le résultat est pire ! La déferlante blanche est en marche ! La presse se déchaîne, la réponse maladroite du gouvernement ne se fait pas attendre, elle craint une "épidémie blanche" dans tous le pays ! État de siège, évacuation, enquête à l'aide d'espions ? Que faire ? Y aura t'il quelqu'un ou saura faire preuve de lucidité dans ce capharnaüm ?

Véritable conte politico-philosophique, bourré d'ironie, de sulfureuses digressions et d'humour noir, "La lucidité" est un livre savoureux, politiquement incorrect et délicieusement subversif ! Et à lui seul, le premier chapitre du livre est un véritable petit bijou d'écriture, racontant avec humour et sarcasme, la banale et ennuyeuse journée au bureau électoral, alors que la tempête fait rage à l'extérieur !

Brillant, à n'en pas douter, mais un poil moins addictif que "l'aveuglement" auquel il fait écho et dont il est la suite !
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Réjouissant et glaçant tout à la fois.

José Saramago nous entraîne dans un récit dont nous ne savons pas trop s'il faut en rire ou en pleurer, rire du ridicule consommé des représentants du pouvoir, pleurer de leur ignominie. de la même façon, on ne sait trop si ce texte est foncièrement optimiste ou désespérément pessimiste. Pessimiste par les réactions systématiquement autoritaires et violentes des dirigeants, encore une fois, et bien sûr au nom de la démocratie, caricaturée, déformée et tordue, confondue comme si souvent avec électoralisme et surtout synonyme de status quo, la grande peur est toujours que la voie électorale pourtant si dénaturée puisse conduire à un vrai changement, ou, pour commencer, à un véritable désaveu. Optimiste par la spontanéité d'une population, qui, sans meneur ou guide, choisit systématiquement la voie de la dignité, du calme et de l'efficacité. Ajoutez à tout cela le style si particulier de l'auteur, longues phrases dans lesquelles sont inclus les dialogues sans autre ponctuation qu'une virgule et une majuscule pour signaler le changement de locuteur, longues phrases que j'ai, au début du livre, lues en apnée ou presque, attendant inconsciemment d'arriver à un point ou un tiret pour reprendre ma respiration, et non, je ne lis pas à haute voix, même "dans ma tête". Il faut bien sûr quelques pages pour s'habituer à ce style, mais il semble ensuite participer du récit, la forme est adaptée au fond, les mots s'écoulent et débordent, ce flot est nécessaire, l'abcès est crevé, on est un peu sonné mais il fallait en passer par là. Salutaire, dérangeant, finalement très réaliste, la lucidité fait mal, on le savait, lisez, faites passer, merci.

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Un récit éclatant

Du début à la fin, dans sa prose dense, l'auteur nous emmène dans cette ville, où l'anonymat règne. Pas besoin de s'embêter sur qui est qui, tout est sous contrôle. Enfin presque... L'histoire est réellement incroyable : une épidémie de vote blanc frappe la capitale, déjà déboussolée par un de ses sens perdus il y a quelques années. Que va-t-il se passer ? Eh bien, que des rebondissements. Jusqu'aux dernières pages. Refermer ce livre, ce chef-d'oeuvre même, est un choc pour moi

De nombreuses actions donnent des pistes de réflexion sur des sujets vastes. La population fait toujours bloc contre un gouvernement idiocrate, arrogant, outrecuidant, infatué ; de quoi prendre quelques exemples sur ces valeureux concitoyens...

Après l'aveuglement, vient la blanche lumière ou les noirs ténèbres ?
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Un récit à la fois politique et fantastique par lequel les mots sont utilisés abusivement afin de manipuler l'opinion publique, d'exercer un pouvoir de domination sur le peuple et de justifier l'état chaotique de siège. Plusieurs passages sont de longues logorrhées démagogiques n'expliquant rien aux enjeux du roman, mais visant plutôt à identifier les coupables de l'impasse démocratique dans laquelle est plongée la société mystérieuse d'un pays non identifié. La lecture du livre m'a fait souvent penser à une fusion d'un roman de Kafka et de Boulgakov.
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Autant "L'aveuglement" m'a subjuguée du début à la fin de part la forme stylistique si particulière de l'auteur, et le fond de satire politique si puissant, autant j'ai failli abandonner La lucidité dans les 80 premières pages. Pourtant, forme et fond s'y retrouvent, comme je l'avais lu sur Babelio, La lucidité faisant suite à L'aveuglement.
Ceci dit, ce n'est pas flagrant au départ, puisqu'il faut attendre plus de la moitié du livre pour que des références à "la peste blanche", quatre années auparavant, soient de plus en plus nombreuses, en écho au mal dont semblent atteints "les électeurs de la capitale", nommés de façon méprisante par le gouvernement "les blanchards", qui ont voté blanc à 70%, puis à 83% lors des deux tours consécutifs des élections municipales. Dans un troisième temps après ces références, entrent en scène les personnages de L'aveuglement.
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C'eut été une erreur de déclarer forfait avec La lucidité, même si les premières pages m'ont étouffée. J'ai eu l'impression d'assister en catimini à un conseil des ministres sans fin, sauf que je n'ai jamais eu pour passe-temps de visionner l'Assemblée Nationale le mercredi aprèm à la télé, pas même pour ironiser sur ce qui ressemble à des bassesses liées à des dessous de cartes, pots de vin, et peaux de vaches, entre deux chamailleries de cour d'école, et deux ronflements de ceux qui y participent et que cela passionne autant que moi.
Saramago sait toutefois rendre l'exercice cocasse, et ses portraits vitriolés des politiciens ont de quoi réjouir - ou déprimer c'est selon. J'ai souvent lu qu'ils sont caricaturaux, mais quand on a concrètement vécu une période de troubles comme le Covid, on se rend compte que la caricature n'est pas si loin de la réalité, comme on pouvait le craindre -.
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le gouvernement réagit à cette mystérieuse désertion des urnes avec une affliction feinte et rapidement menaçante. La ville lui répond avec une unanimité stupéfiante, d'autant plus respectable qu'elle est digne et pacifiste... Ce qui va pousser l'état à mettre de sales projets à exécution pour retrouver sa légitimité auprès de l'opinion publique. Il y a quasiment, en plus de la satire politique, une dimension sociologique à regarder évoluer cette ville aussi effrontée qu'unie, un personnage attachant en butte à l'autorité.
Et au moment même où je m'attache à ce personnage de la ville, cherchant à comprendre les ressorts de sa colère sourde, curieuse de ce qu'il adviendra d'elle, Saramago ressort enfin du chapeau, la femme du médecin, le chien des larmes, et leurs acolytes, qu'il me tardait tant de retrouver. C'est comme un deuxième récit qui s'enchâsse et chasse le premier, et je suis autant contente de retrouver ces personnages, que frustrée de quitter le destin de cette ville; au final. Existerait-il un troisième tome qui ressort la ville du chapeau ? Une troisième déclinaison de la fourbe couleur blanche en politique ? ^^
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Le pire c'est que finalement, dans ce roman, Saramago agit avec la même désinvolture avec tous ses personnages.
La démonstration est certes édifiante, comme je l'ai déjà publié en citation "on ne peut pas faire cas de ce qui est incompréhensible, sauf si cela peut servir de prétexte." (p288), et les rouages du récits sont implacables, magnifiquement déployés, dans ce sens. Mais il m'a manqué beaucoup d'autres éléments qui ont fait l'incroyable densité et richesse de L'aveuglement.
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Dans la capitale d'un pays indéterminé, des élections se déroulent. Beaucoup d'électeurs votent blanc de sorte que, médusé, le gouvernement réorganise un scrutin. le nombre de bulletins blancs a encore augmenté. Il s'en suit une crise générale, une remise en cause de la démocratie et de ses fondements et la recherche de coupables, puisque ces élections aberrantes ne peuvent reposer sur un complot. Quelques temps avant ces scrutins, la plupart des habitants de la ville sont tombés malades et ont été frappés de cécité. Seule une femme a gardé la vue. On diligente donc une enquête pour la retrouver et un commissaire est aux commandes. Mais retrouver la femme et l'interroger se révèle plus déconcertant que bénéfique pour l'enquêteur. La vérité qui se fait jour ne peut complaire à l'histoire officielle.
Il s'agit ici d'une fable exigeante, construite avec rigueur. Les failles de toute démocratie y sont mises en valeur avec intelligence. le ton est souvent moqueur et l'humour qui se dégage du texte est corrosif.
Je suis donc admirative face à l'écriture de José Saramago, même si je dois avouer que ce type d'écrit n'est pas, en littérature, ce que je préfère.
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Dans les premières pages, j'ai pensé à la PESTE de Camus part rapport à l'atmosphère du début.
La structure des phrases est très longue.
Aucun dialogue avec des guillemets.
Aucun non ou prénom des protagonistes.
On rentre dans le pouvoir des décisions quand l 'improbable se produit.
Il pose des questions sur notre rapport à la démocratie.
La fin ne m'a pas convaincu .
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Que se passe-t-il si plus de 80% de la population d'une ville vote blanc?
A partir de cette idée unique, José Saramago construit une fable politique, à moins que ce ne soit une farce. Car ses hommes politiques prennent tout de travers (la lucidité n'est pas leur fort), et leurs réactions sont moquées tout au long du récit. Elles sont caricaturales, illustrant ce qu'on peut imaginer de pire, ou de risible, de la "politique politicienne".

Ce n'est donc pas un livre à prendre au sérieux, même si bien sûr une vision un peu distanciée du pouvoir politique et d'une possible voie vers la dictature est toujours enrichissante*. Il m'a distrait, mais pour être franc, je l'ai trouvé bien long. de Saramago, le voyage de l'éléphant m'avait aussi réjoui et amusé, mais sans cette impression de longueur. le premier chapitre et les derniers sont bien incarnés, avec un président de bureau de vote et un commissaire de police, humains et touchants. Mais les débats entre ministres, et quelque fonctionnaires, qui font l'essentiel du livre, sont un peu lassants.

L'écriture de Saramago m'a paru plus intéressante que ce dont il parlait. La première impression est étrange, voire fatigante : style direct et indirect mêlés sans transition visible, dialogues avec des répliques séparées par de simples virgules, passage du présent de narration au passé simple, voire au futur. Saramago intrigue et amuse, et parfois passe au niveau supérieur : adresses directe du narrateur au lecteur** , commentaires sur la façon dont le récit aurait pu tourner... Tout cela est fort réjouissant. A contrario, l'essentiel du texte est écrit dans un style volontairement ampoulé, singeant un discours politique désuet (celui qu'on parlait avec une langue de bois pendant la 3e république française?***), qui m'a vite été pénible. de même, je me suis plusieurs fois interrogé sur la nécessité de descriptions triviales et un peu longues d'actions quotidiennes (rideaux, chaussettes, biscuits, etc.). Je suppose que cela contribue à installer l'ambiance, pour mieux contraster avec les interrogations des personnages.

J'ai mentionné un président de bureau de vote ; son équipe et leurs familles sont également sympathiques au début du récit, dans une ambiance moins tendue que celle du scrutateur de Calvino. Dans le dernier tiers du livre, après une longue partie centrale où il ne se passe pas grand-chose, le lecteur suit le actions et pensées d'un commissaire de police qui devient sympathique. Peut-être même rencontrera-t-il la grâce et la lucidité? Dans cette partie, le rythme du récit est beaucoup plus rapide et prenant, et m'a permis de garder une bonne impression globale du livre.

Je voudrais aussi mentionner que ce livre a probablement un lien précis avec un autre roman de Saramago : L'aveuglement. Je n'ai pas lu ce dernier, mais j'en connais le sujet, et il est probable qu'on y rencontre un des personnages lumineux de la lucidité. Il est au moins évident que les deux titres se répondent, ce que je n'avais pas trouvé en parcourant rapidement quelques critiques.


* Permettez-moi de reproduire ici ma citation favorite de Daniel Mayer : "Le pouvoir corrompt, le pouvoir absolu corrompt absolument."
** Qui a commencé : Diderot dans Jacques le fataliste, Sterne dans Tristram Sandy, ou un autre que j'ignore? J'ai essayé de vérifier, ce n'est pas clair pour le moment.
*** Et que caricaturait si bien Franquin dans les discours du maire de Champignac.

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Roman à la fois littéraire et éminemment politique. Sur le plan littéraire, on retrouve avec plaisir le style de Saramago prix Nobel de littérature. Sur cet aspect, j'indique seulement que la lecture peut être déroutante ou difficile. le texte est très dense, avec de longues phrases et des parenthèses dans le récit qui peuvent parfois perdre le lecteur distrait.
Sur le plan politique, ce roman interroge le lien entre le peuple et son gouvernement. Dans nos sociétés contemporaines, ce lien existe quasi exclusivement par le biais des élections. Or, jusqu'à quel point peut considérer le gouvernement comme légitime si le peuple s'éloigne des élections ? le roman explore l'hypothèse d'une série d'élections ou seuls des bulletins blancs sont dépouillés. Les citoyens votent, mais ne s'expriment pas en faveur d'un parti ou d'un autre. Comment interpréter ce silence ? le gouvernement désemparé retourne la faute sur les citoyens, les accuse de mal voter, ou de ne pas savoir voter. Il faut chercher des coupables. Finalement, comme une traduction matérielle de ce qu'est le vote blanc ignoré du système électoral, le gouvernement s'isole. Il devient maître de néant, incapable de comprendre son peuple. Ainsi ce roman suscite une réflexion importante sur le vote blanc dont il ressort que le gouvernement qui refuserait de considérer l'expression politique du vote blanc finirait par se couper de son propre peuple et gouverner sur le vide. L'absurdité de la situation décrédibilise les autorités, et fait de l'abstentionniste un héros lucide.
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