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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Une étonnante fiction politique du lauréat du Nobel de littérature 1998.

Il s'agit d'une capitale où les habitants ont décidé de voter « blanc », à plus de 80 %. Que va faire le gouvernement ? On cherche les coupables à l'aide d'espions et d'informateurs ? On tente une campagne de publicité ? Et si on envoyait l'armée ? Mais, voter selon son choix, n'est-ce pas un droit imprescriptible ?

C'est rempli d'humour et de caricatures de politiciens, c'est aussi plein de réflexions sur la démocratie, sur les droits et les devoirs de citoyen, et même sur le sens de la vie.

Le tout serait très agréable et accessible si ce n'était de l'écriture particulière. En effet, chez Saramago, on évite le blanc, on occupe tout l'espace avec caractères : il y a très peu de paragraphes. Même pour les nombreux dialogues, ils ne sont jamais accompagnés de tirets ou de guillemets, les paroles sont simplement séparées par des virgules. Cela donne au texte une impression d'opacité qui peut malheureusement rebuter le lecteur. Dommage !

Lorsque c'est à notre tour d'aller aux urnes, face aux magouilles et aux promesses électorales douteuses, on choisit souvent, avec lucidité, le candidat le moins mauvais. Cela vaut-il vraiment mieux que de voter « blanc » ?
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L'auteur, né en 1922, est un écrivain portugais qui a reçu le prix Nobel de littérature en 1998.
Cet ouvrage date de 2004 .
C'est un livre surprenant, difficile à critiquer, sinon à en dire trop, aux phrases très longues , pouvant décourager le lecteur ......peut - être est- ce la conséquence de la traduction, je ne saurais dire ?
Il nous conte une fable politico- philosophique du monde contemporain .
Au lendemain des élections municipales, dans la capitale sans nom d'un pays sans nom, la stupeur choque le gouvernement : plus de 83% des électeurs votent blanc. .....
Au deuxième tour , même chose !
Incapable de penser qu'il puisse s'agir d'un rejet tout à fait démocratique et citoyen, le premier ministre pense qu'il s'agit d'un complot : il faut trouver des "coupables "et des boucs émissaires à tout prix , même innocents .
Une formidable chasse aux sorcières s'instaure , cela crée une sorte de chaos politique : culpabiliser au lieu de se remettre en cause ,suit un plan machiavélique, évanescence des chefs d'accusation, confusion chez les conseillers en haut lieu honteuse et absolue .....
Les dirigeants et le gouvernement évacuent la capitale, l'état de siège est décrété , un commissaire est nommé .....La machine répressive se met en marche.
La presse se déchaîne .....contre toute attente , on assiste à l'éveil de la conscience du commissaire .
Je n'en dirai pas plus .
C'est un livre à l'ironie féroce ,au second degré , truffé de passages cocasses, construit à l'aide de phrases d'une infinie longueur , ponctué de circonvolutions emphatiques, surréalistes et désabusées, en un mot , grandiloquentes !

Ce qui complique la lecture , ce sont les dialogues jamais accompagnés de guillemets ou de tirets.
Dommage , vraiment ! Même si cela paraît intentionnel !
L'auteur moque avec pessimisme , dérision et brio la nature humaine et le pouvoir politique !
Une réflexion à propos de " La Démocratie" qui pourrait peut - être s'appliquer à l'heure actuelle à nos pays , toute proportion gardée bien sûr, car il s'agit d'une fiction !
Mais ce n'est que mon avis !
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Que se passe-t-il si plus de 80% de la population d'une ville vote blanc?
A partir de cette idée unique, José Saramago construit une fable politique, à moins que ce ne soit une farce. Car ses hommes politiques prennent tout de travers (la lucidité n'est pas leur fort), et leurs réactions sont moquées tout au long du récit. Elles sont caricaturales, illustrant ce qu'on peut imaginer de pire, ou de risible, de la "politique politicienne".

Ce n'est donc pas un livre à prendre au sérieux, même si bien sûr une vision un peu distanciée du pouvoir politique et d'une possible voie vers la dictature est toujours enrichissante*. Il m'a distrait, mais pour être franc, je l'ai trouvé bien long. de Saramago, le voyage de l'éléphant m'avait aussi réjoui et amusé, mais sans cette impression de longueur. le premier chapitre et les derniers sont bien incarnés, avec un président de bureau de vote et un commissaire de police, humains et touchants. Mais les débats entre ministres, et quelque fonctionnaires, qui font l'essentiel du livre, sont un peu lassants.

L'écriture de Saramago m'a paru plus intéressante que ce dont il parlait. La première impression est étrange, voire fatigante : style direct et indirect mêlés sans transition visible, dialogues avec des répliques séparées par de simples virgules, passage du présent de narration au passé simple, voire au futur. Saramago intrigue et amuse, et parfois passe au niveau supérieur : adresses directe du narrateur au lecteur** , commentaires sur la façon dont le récit aurait pu tourner... Tout cela est fort réjouissant. A contrario, l'essentiel du texte est écrit dans un style volontairement ampoulé, singeant un discours politique désuet (celui qu'on parlait avec une langue de bois pendant la 3e république française?***), qui m'a vite été pénible. de même, je me suis plusieurs fois interrogé sur la nécessité de descriptions triviales et un peu longues d'actions quotidiennes (rideaux, chaussettes, biscuits, etc.). Je suppose que cela contribue à installer l'ambiance, pour mieux contraster avec les interrogations des personnages.

J'ai mentionné un président de bureau de vote ; son équipe et leurs familles sont également sympathiques au début du récit, dans une ambiance moins tendue que celle du scrutateur de Calvino. Dans le dernier tiers du livre, après une longue partie centrale où il ne se passe pas grand-chose, le lecteur suit le actions et pensées d'un commissaire de police qui devient sympathique. Peut-être même rencontrera-t-il la grâce et la lucidité? Dans cette partie, le rythme du récit est beaucoup plus rapide et prenant, et m'a permis de garder une bonne impression globale du livre.

Je voudrais aussi mentionner que ce livre a probablement un lien précis avec un autre roman de Saramago : L'aveuglement. Je n'ai pas lu ce dernier, mais j'en connais le sujet, et il est probable qu'on y rencontre un des personnages lumineux de la lucidité. Il est au moins évident que les deux titres se répondent, ce que je n'avais pas trouvé en parcourant rapidement quelques critiques.


* Permettez-moi de reproduire ici ma citation favorite de Daniel Mayer : "Le pouvoir corrompt, le pouvoir absolu corrompt absolument."
** Qui a commencé : Diderot dans Jacques le fataliste, Sterne dans Tristram Sandy, ou un autre que j'ignore? J'ai essayé de vérifier, ce n'est pas clair pour le moment.
*** Et que caricaturait si bien Franquin dans les discours du maire de Champignac.

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Autant "L'aveuglement" m'a subjuguée du début à la fin de part la forme stylistique si particulière de l'auteur, et le fond de satire politique si puissant, autant j'ai failli abandonner La lucidité dans les 80 premières pages. Pourtant, forme et fond s'y retrouvent, comme je l'avais lu sur Babelio, La lucidité faisant suite à L'aveuglement.
Ceci dit, ce n'est pas flagrant au départ, puisqu'il faut attendre plus de la moitié du livre pour que des références à "la peste blanche", quatre années auparavant, soient de plus en plus nombreuses, en écho au mal dont semblent atteints "les électeurs de la capitale", nommés de façon méprisante par le gouvernement "les blanchards", qui ont voté blanc à 70%, puis à 83% lors des deux tours consécutifs des élections municipales. Dans un troisième temps après ces références, entrent en scène les personnages de L'aveuglement.
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C'eut été une erreur de déclarer forfait avec La lucidité, même si les premières pages m'ont étouffée. J'ai eu l'impression d'assister en catimini à un conseil des ministres sans fin, sauf que je n'ai jamais eu pour passe-temps de visionner l'Assemblée Nationale le mercredi aprèm à la télé, pas même pour ironiser sur ce qui ressemble à des bassesses liées à des dessous de cartes, pots de vin, et peaux de vaches, entre deux chamailleries de cour d'école, et deux ronflements de ceux qui y participent et que cela passionne autant que moi.
Saramago sait toutefois rendre l'exercice cocasse, et ses portraits vitriolés des politiciens ont de quoi réjouir - ou déprimer c'est selon. J'ai souvent lu qu'ils sont caricaturaux, mais quand on a concrètement vécu une période de troubles comme le Covid, on se rend compte que la caricature n'est pas si loin de la réalité, comme on pouvait le craindre -.
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le gouvernement réagit à cette mystérieuse désertion des urnes avec une affliction feinte et rapidement menaçante. La ville lui répond avec une unanimité stupéfiante, d'autant plus respectable qu'elle est digne et pacifiste... Ce qui va pousser l'état à mettre de sales projets à exécution pour retrouver sa légitimité auprès de l'opinion publique. Il y a quasiment, en plus de la satire politique, une dimension sociologique à regarder évoluer cette ville aussi effrontée qu'unie, un personnage attachant en butte à l'autorité.
Et au moment même où je m'attache à ce personnage de la ville, cherchant à comprendre les ressorts de sa colère sourde, curieuse de ce qu'il adviendra d'elle, Saramago ressort enfin du chapeau, la femme du médecin, le chien des larmes, et leurs acolytes, qu'il me tardait tant de retrouver. C'est comme un deuxième récit qui s'enchâsse et chasse le premier, et je suis autant contente de retrouver ces personnages, que frustrée de quitter le destin de cette ville; au final. Existerait-il un troisième tome qui ressort la ville du chapeau ? Une troisième déclinaison de la fourbe couleur blanche en politique ? ^^
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Le pire c'est que finalement, dans ce roman, Saramago agit avec la même désinvolture avec tous ses personnages.
La démonstration est certes édifiante, comme je l'ai déjà publié en citation "on ne peut pas faire cas de ce qui est incompréhensible, sauf si cela peut servir de prétexte." (p288), et les rouages du récits sont implacables, magnifiquement déployés, dans ce sens. Mais il m'a manqué beaucoup d'autres éléments qui ont fait l'incroyable densité et richesse de L'aveuglement.
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L'action se déroule dans une ville qui n'est pas nommée car l'histoire pourrait se passer près de chez vous !
Le narrateur s'adresse directement au lecteur, n'hésitant pas à l'interpeller. Ainsi donc nous découvrons en direct que les élections municipales révèlent que 83% des électeurs ont voté blanc avec un taux d'abstention ridicule ! C'est la stupeur totale au gouvernement et immédiatement il fait appel à la population pour qu'elle prenne conscience "de la terrible menace qui plane sur leur tête" et que chacun " se fasse pardonner la méchanceté à laquelle ils s'étaient laissé entraîner...".
Cependant ces belles paroles sont vaines et l'Etat d'exception est instauré puis la ville déclarée en état de siège. L'hypothèse d'une horrible conspiration anarchiste est posée. Afin que tous s'aperçoivent de la terrible bêtise commise,l'Etat décide de déplacer son gouvernement de la capitale vers une autre ville ainsi que la police. Ainsi le chaos inévitable qui en suivra avec son lot de crimes ramènera la population à la raison. Oui mais... cela ne se passe pas comme prévu. Les seules manifestations auxquelles on assiste sont des démarches de solidarité et d'entraide. L'harmonie s'est installée et la capacité du peuple a s'affirmer fait jour à travers de multiples pancartes " j'ai voté blanc". L'Etat va tout mettre en oeuvre pour déstabiliser cette organisation autonome ô combien subversive sans hésiter pour cela a manigancer un acte terroriste meurtrier...en vain. La solidarité se renforce ainsi que la prise de conscience. En loucedé un commissaire et deux acolytes sont infiltrés dans la ville afin de construire de toute pièce un coupable. Il faut dire que notre histoire se déroule quatre ans après L'Aveuglement et qu'une femme ayant échappé à cette cécité ce qui fait d'elle un suspect idéal.
Ce récit est jubilatoire car José Saramago décrit avec un humour décapant comment La Lucidité peut remplacer L'Aveuglement et décortique les magouilles de l'Etat et les institutions à son service de façon magistrale. Il ne craint pas de forcer la dose sur l'absurdité et la cruauté du système.
Si je suis totalement séduite par le fond, j'ai eu plus de mal avec l'écriture de Saramago que je découvre. Les phrases sont longues avec une ponctuation qui m'a perturbée ainsi que des digressions qui complexifient la lecture.
Bien que le lieu et l'époque soient différents ce roman m'a rappelé par son ton sarcastique et sa mise en lumière d'un système absurde, le roman deM.Boulgakov : le maître et Marguerite.
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Réjouissant et glaçant tout à la fois.

José Saramago nous entraîne dans un récit dont nous ne savons pas trop s'il faut en rire ou en pleurer, rire du ridicule consommé des représentants du pouvoir, pleurer de leur ignominie. de la même façon, on ne sait trop si ce texte est foncièrement optimiste ou désespérément pessimiste. Pessimiste par les réactions systématiquement autoritaires et violentes des dirigeants, encore une fois, et bien sûr au nom de la démocratie, caricaturée, déformée et tordue, confondue comme si souvent avec électoralisme et surtout synonyme de status quo, la grande peur est toujours que la voie électorale pourtant si dénaturée puisse conduire à un vrai changement, ou, pour commencer, à un véritable désaveu. Optimiste par la spontanéité d'une population, qui, sans meneur ou guide, choisit systématiquement la voie de la dignité, du calme et de l'efficacité. Ajoutez à tout cela le style si particulier de l'auteur, longues phrases dans lesquelles sont inclus les dialogues sans autre ponctuation qu'une virgule et une majuscule pour signaler le changement de locuteur, longues phrases que j'ai, au début du livre, lues en apnée ou presque, attendant inconsciemment d'arriver à un point ou un tiret pour reprendre ma respiration, et non, je ne lis pas à haute voix, même "dans ma tête". Il faut bien sûr quelques pages pour s'habituer à ce style, mais il semble ensuite participer du récit, la forme est adaptée au fond, les mots s'écoulent et débordent, ce flot est nécessaire, l'abcès est crevé, on est un peu sonné mais il fallait en passer par là. Salutaire, dérangeant, finalement très réaliste, la lucidité fait mal, on le savait, lisez, faites passer, merci.

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Le roman à lire absolument en cette période électorale. le pays entier vote. Or surprise après le dépouillement, les résultats montrent que la capitale à voter blanc à une très forte majorité. le gouvernement, les partis politique et toute la classe politique dans son ensemble pensent qu'il y a eu une erreur et demande que le vote soit refait. le résultat qui s'ensuit confirme la très forte majorité de bulletins blancs décomptés dans les urnes en amplifiant le résultat du vote précédant. C'est la panique au niveau de l'état, l'incompréhension. Comment une population de plusieurs milliers de personnes peut voter blanc. Il y a forcément un complot, une cinquième colonne qui cherche à saborder les bases démocratiques de l'état. le gouvernement cherche alors par tout les moyens à comprendre, débusquer les meneurs, isoler les traitres sans beaucoup de succès. C'est alors le déclenchement d'une spirale infernale entraînant le blocus de la capitale par l'armée et la police, la tentative d'exfiltrer les "bons" citoyens, les dispositions pour infiltrer des espions... au nom de la démocratie soit disant bafouée s'instaure petit à petit un régime totalitaire. Les responsables craignent que ce qu'ils considèrent comme une rébellion ait un lien avec les évènements inexpliqués qui ont eu lieu quatre ans auparavant lorsque toute la population est devenue aveugle... Ici José Saramago fait une relation géniale avec son roman précédent "Laveuglement", la population de la capitale après avoir été aveuglée est maintenant frappée de "lucidité". En miroir inverse du roman "L'aveuglement" ce sont les valeurs de la solidarité, de l'entraide et du courage qui sont mises en avant.
Saramago comme à son habitude nous livre sous la forme d'un conte moral et philosophique une réflexion politique très fine sur nos démocraties occidentales. Avec beaucoup d'humour, il nous décrit comment les réactions des politiques, dans une organisation kafkaïenne, déclenchent des situations absurdes et ubuesques. Dans la ligné d'un roman comme "1984" de Georges Orwell, Saramago nous donne une vision très pessimiste mais de son point de vue "lucide" de nos sociétés et de leur avenir.
"Que le diable ne vous entende pas, monsieur le ministre, le diable à l'ouïe si fine qu'il n'a pas besoin qu'on lui dise les choses à haute voix, Alors que dieu nous vienne en aide, Inutile, lui est sourd de naissance" (pg 124 Ed Point Seuil)
"Soyez tranquille, dormez en paix, Comme ce serait mieux de ne pas avoir besoin du sommeil pour être en paix..." (pg 130 Ed Point Seuil)
"Nous naissons et à cet instant c'est comme si nous avions signé un pacte pour toute la vie, mais un jour peut arriver où nous nous demandons Qui a signé cela pour moi" (pg 326 Ed Point Seuil)
José Saramago fait vraiment parti des très très grands écrivains et ce roman en est encore une nouvelle démonstration.
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Il n'est pas facile de lire Saramago. Texte compacte sans paragraphes, où les dialogues se suivent séparés par une virgule et une majuscule, peu de ponctuation pour donner le ton, il faut un gros effort de lecture pour ne pas le lire de manière linéaire et retrouver le ton, l'humour, les piques acerbes.

Le roman commence par un évènement extraordinaire, la population vote à 83% blanc lors d'élection. La réaction du gouvernement nous mène dans l'absurde, le comique mais rapidement aussi dans le tragique.

On retrouve alors les personnages du très bon, très fort mais pas moins difficile "L'aveuglement".

Après avoir passé la société sous la loupe de l'aveuglement et lui avoir fait perdre toute noblesse et sens de la civilisation, si ces mots ont un sens, voilà que Saramago s'attaque aux politiciens, redonnant du coup sa noblesse à un peuple pacifique mais déterminé.

J'ai trouvé cette lecture difficile, pour les raisons mentionnées plus haut mais aussi pour le rythme parfois très lent, les détails, les digressions dont l'auteur s'excuse mais qui rendent l'humain, juste humain. C'est un texte puissant mais qui demande du temps, de la concentration. Cela vaut la peine néanmoins de ne pas abandonner. Magnifiquement subversif.
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Suite du roman « l ‘aveuglement ». 4 ans après l'épidémie, le gouvernement conservateur en place se retrouve face à une élection où 83% des électeurs ont votés « blanc ».

Le parti au pouvoir croit savoir qu'il s'agit de la suite de l'épidémie des aveuglements de voilà 4 ans et s'époumonent en actes démesurés devant un acte non prémédité; d'un vote en blanc, pur et simple, de la part des citoyens…

Suivons la façon de voir des protagonistes principaux de cette oeuvre « La lucidité ». Elle renferme des dessous qui doivent rester entre Nous: Que chacun fasse en sorte que le contenu ne soit ébruité et ne viennent à la conscience des politiciens, et surtout, qu'ils ne puissent lire ce livre! Subversif!
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Premier conseil: ne lisez surtout pas la 4ème de couverture qui spoile l'intégralité du bouquin... Tout commence dans le bureau de vote de la capitale d'un pays inconnu où les résultats sont stupéfiants: 70% de vote blanc. le gouvernement ne souhaite pas perdre la face et invite ses concitoyens à voter de nouveau le dimanche suivant: 0 abstentions, 0 nuls, 83% de vote blanc! Face à cette situation, des mesures s'imposent: le gouvernement quitte la capitale et la déclare en état de siège, jusqu'à ce que les habitants reprennent leurs esprits.
***
Avec un postulat de base assez incroyable, José Saramago dresse un portrait acerbe de la politique et n'hésite pas à critiquer les hommes au pouvoir. Que faire quand les citoyens ne croient plus aux partis politiques? Usage de la force armée, manipulation et censure des journaux, rien ne sera épargné aux habitants de la capitale.
C'est une lecture très intéressante mais qui n'est pas forcément adaptée à tous. Il faut savoir s'accrocher car le style est très dense. José Saramago aime les longues phrases et les dialogues sont insérés à la narration, seules les virgules et les majuscules permettent de savoir qui parle et à quel moment. J'ai personnellement bien aimé mais ça peut en refroidir plus d'un. Par ailleurs, aucun personnage n'est nommé, il s'agit du peuple, d'un président de la république, de ministres et de commissaire, on n'en saura jamais plus. Ce qui n'enlève rien à la magie de l'identification.
***
Un livre que je vous recommande si vous avez envie de lire quelque chose qui sorte de l'ordinaire.
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