C'est une histoire simple, finalement. L'amitié entre un jeune adolescent qui veut être un homme et un vieil homme à la fin de sa vie. Momo, diminutif de Moïse, a été abandonné par sa mère, très jeune, tellement jeune qu'il n'a aucun souvenir d'elle ni de son frère aîné, POpol, à qui son père le compare sans arrêt. Popol était nécessairement « mieux », il aurait tout fait mieux que son frère. Monsieur Ibrahim, c'est l'arabe du coin, et si vous ne savez pas ce que c'est, en voici la définition : « Arabe, Momo, ça veut dire « ouvert de 8h du matin jusqu'à minuit et même le dimanche » dans l'épicerie. » Il est originaire du croissant d'or. Il va apporter à ce jeune garçon tout ce que celui-ci n'a pas chez lui, dans son logement, sinistre, avec un père qui ne fait pas vraiment attention à lui, un père qui ne supporte pas vraiment de vivre. Qui ne supporte plus de vivre.
Oui, nous sommes dans les années 60, dans la rue Bleue, qui n'est pas réellement Paris, non, c'est simplement « la rue bleue ». Nous croisons
Brigitte Bardot, au détour d'un tournage, star absolue, à laquelle toutes les prostituées du quartier souhaitent ressembler.
Conte ? Fable ? Peut-être un peu des deux. Oui, le récit aurait pu sombrer dans le misérabilisme, et peut-être certains se diront que c'est atroce qui est arrivé à Momo, à son père, à ses grands-parents bien des années plus tôt. Ce n'est pas le cas, parce que Momo a trouvé quelqu'un qui lui a permis de s'ouvrir aux autres, de découvrir la vie. Et c'est plutôt pas mal.
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