Ce qui attire notre regard, d'emblée: la technique graphique proche du graffiti.
À y regarder, un peu plus d'une minute, les illustrations ressembleront bel et bien à des graffitis au pochoirs, avec son charme de l'usure du temps, un léger effet frotté qui révélera le grain du mur. Nous ne serons pas certains du support utilisé pour les oeuvres originales de l'illustrateur
Nicolas Lacombe.
Nous connaissons bien cette collection " Pont des Arts" maintenant et avons hâte de découvrir l'oeuvre artistique dont l'auteur proposé par l'édition L'Élan Vert fera une histoire. La quatrième de couverture nous livre une photographie de la danseuse
Loïe Fuller.
Sa danse des voiles, prise en plein vol, est du plus bel effet en noir et blanc et l'ensemble, gonflé et tordu, nous rappellera la fleur d'une orchidée.
Nous retrouverons une danse des voiles, battant des ailes comme un papillon, sur la 1ère de couverture.
Qui est
Loïe Fuller?
L'histoire de
Thomas Scotto reprendra un moment de l'enfance de la petite Louise.
Une enfant un peu coincée dans un monde d'adultes, prise au piège dans des convenances bourgeoises que nous ne tarderons pas à identifier.
Cette nuit, c'est la fête mais ce n'est pas la place pour une enfant, surtout pour une enfant qui n'a pas envie d'être là, en parade parmi les adultes.
Et puis, il y aura Mary. Une autre jeune fille. Aussi coincée pour la soirée.
Les auteurs feront rapidement la passerelle entre Louise et les fleurs de sa serre. Nous penserons au sentiment du " pot de fleur" mais Louise ressent en dedans bien plus que cela.
Elle le dessine d'ailleurs secrètement sur certains murs de la maison.
La soirée va se nourrir d'une belle complicité:
" - Viens Mary, viens.
Et je la fais tourner,
je la fait tournoyer,
je l'emporte dans ma danse.
Avec nos robes en mélangé, on fait s'envoler la lumière.
Et les murs de la pièce disparaissent autour de nous.
Disparaissent...
Longtemps...
Sans se froisser, sans s'abîmer,
à deux, nos bras semblent tellement longs..."
Cette petite récréation semble la petite étincelle qui enflammera la future danseuse que sera
Loïe Fuller.
Les doubles-pages documentaires prévues par la collection nous renseigneront sur la particularité de cette artiste, à cette époque.
Loïe vivra le passage vers le XXème siècle et celui de révolutions électriques.
Sa fantaisie et ce temps des Lumières viendront se nourrir l'un de l'autre et la danseuse poussera une forme de recherche artistique autour de cette double idée.
" ...À l'occasion de l'Exposition universelle de Paris de 1900, elle fait construire un théâtre-musée à son nom: elle y apparait dans ses " Danses lumineuses". Son inventivité est inépuisable..."
Loïe Fuller est "la fée électrique".
Un documentaire fiction tout aussi intéressant et enrichissant que les autres. Nous imaginons une bibliothèque remplie des " Ponts des Art", une véritable ouverture sur la lecture, l'imaginaire, l'inspiration et les Arts.
On a aimé.