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EAN : 9782246664291
337 pages
Grasset (04/02/2004)
2.95/5   11 notes
Résumé :
"Je ne sais pas. Ma devise... Les malades exigent le monopole du doute. Mon Je ne sais pas ne pouvait pas être accepté. J'ai dû le garder en moi durant d'interminables consultations qu'il aurait su abréger. J'ai dû faire croire que je connaissais les réponses à toutes les questions. J'ai dû apprendre la langue qu'on utilise dans ces cas-là, le vocabulaire médical qui vous sauve de tous les pièges." Qu'est-ce qu'un médecin qui, après vingt ans de pratique, avoue son ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Comme j'avais lu les trois successivement, son univers m'intéressait fortement, je les mets tous les trois ici, je déplacerai si c'est nécessaire..

Blouse est en fait un récit, Antoine Sénanque est neurologue et écrit sous un pseudonyme.
Inclassable réflexion, confession, cri d'horreur , plainte , colère, rage d'un écorché vif qui a fait le même métier que papa qui était chirurgien ( et qui pourtant ne le lui conseillait pas..) , passif contraint de feindre d'être un homme d'action, éternellement en doute et en ignorance , choses difficilement acceptables dans cette profession où le « je ne sais pas » passe très mal, et pourtant…
Un homme continuellement effaré par les conséquences de ses décisions -et non-décisions- de ses paroles et de son silence , un homme incapable de tenir le malheur des autres à distance, pas plus que leur mort, et qui y est bien sûr continuellement confronté . Qui , au lieu de sinon fuir ou du moins de se réfugier dans une spécialité tranquille, s'en rajoute, bien sûr… la neurochirurgie, la réanimation lourde, et finalement, la neurologie qui, si elle est une spécialité passionnante, est assez désespérante du moins quand on évoque, comme il fait très bien, les grandes maladies neurologiques incurables ..
Au fur et à mesure de la lecture, on a bien sûr envie d'interrompre ce chemin de croix , de lui dire d'arrêter de se battre contre les autres médecins qui traitent leurs problèmes différemment, chacun à leur manière , avec chacun leur propre moyen de défense , contre les malades qui vont mourir malgré lui, contre les structures hospitalières, et surtout contre lui-même, tant on sent sa souffrance. C'est d'une sincérité et d'une honnêteté saisissantes, quelquefois méchant, même, la méchanceté des gens qui souffrent vraiment..

Ont suivi:
La grande garde:

La Pitié Salpêtrière, service de neurochirurgie. Décors plantés, personnages minutieusement décrits ( c'est intitulé roman, mais il a déjà, à peine différemment, raconté l'histoire, dans Blouse). Tous les éléments du drame sont là. C'est décrit de façon très sobre et il a suffi d'un instant pour transformer les vies de tous les protagonistes de cette histoire tragique.
Magistrale description de l'univers d'un bloc opératoire. Manifestement, il sait de quoi il parle.

L'ami d'enfance:

L'auteur dit , qu'après avoir écrit des choses lugubres ( c'est vrai...) , il a voulu écrire un livre joyeux. Alléluia se dit la lectrice.
Oui... enfin, la joie, chez le mélancolique, c'est quand même très mesuré.
Même si la capacité d'autodérision d'Antoine Sénanque fait souvent sourire. Mais que ce procédé de toujours jouer avec les mots, les disséquer , les retourner, s'il est souvent amusant et bien employé, lasse un peu à la longue. Il s'épuise à son propre jeu..
Mais je dois reconnaitre que des efforts dans l'humeur ont été accomplis..
A mon avis, il change de métier, et c'est bon..

Ce qu'il a fait.. :):)
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Les médecins peuvent vous soulager, vous sauver la vie même. Ceci dit, je suis un peu en froid avec eux, mais j'ai toutefois souhaité lire ce livre. Je ne suis jamais à une contradiction près.
Et très franchement, celui-ci (de médecin) n'attire pas ma sympathie, même si au départ j'ai voulu être plus compréhensive. J'ai essayé de le cerner, de ne surtout pas le juger, de voir où sa réflexion aller le / nous mener... Et puis, il m'a agacé et il m'est presque devenu antipathique. J'avais envie de le secouer, de lui mettre des gifles. Il m'insupportait

C'est cynique, sinistre au niveau du constat. Certes tout n'est certainement pas faux et je pense que c'est même très (trop) juste, mais on n'a pas envie de trop le savoir. Cette réalité fait mal. Une lucidité qui fait souffrir le personnage, le lecteur et aussi tous les autres.
Après, il en faut du courage pour oser écrire et publier un tel ouvrage. Tant pis si je n'ai pas apprécié ce neurologue, il ne s'estime pas beaucoup non plus, il faut reconnaître que ce livre marque les esprits. Qu'il laisse un goût amer est toujours préférable à un rien qui ne laisse que du vide. Au moins, on cogite et regardons le monde avec de nouvelles clefs pour l'appréhender. Que cela ne nous réjouisse pas n'est pas important au fond, c'est la vie qui n'est pas rose...
Lien : http://espace-temps-libre.bl..
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L'univers médical flirte avec celui de la maladie. Ils se tournent autour, se recherchent, se défient. L'un ne va pas s'en l'autre. Médecins et patients sont les tristes pions de ce duel éternel. Au final, c'est toujours la maladie qui gagne, grâce à sa grande alliée la mort. Cependant, la maladie peut prendre des visages [...]
Lien : http://www.lirezvous.com/ant..
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test
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Citations et extraits (22) Voir plus Ajouter une citation
Je me surveille avec les mots. Je crois à leur réalité, à leur nature matérielle, légère, délicate, subtile. Je ne veux pas leur manquer de respect. Je me dis qu’ils jouent peut-être un rôle dans la maladie, en bien ou en mal. Ils doivent savoir se fixer sur des récepteurs, emprunter des circuits et déclencher des réactions chimiques. On devrait les étudier de plus près, essayer d’en extraire des substances, des médicaments, comme d’une plante. On devrait les filtrer, ne retenir que les purs, les beaux, les utiles, en faire du cristal.
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Les chambres de garde sont toujours les mêmes. La laideur y est cultivée avec obstination. Les graffitis obscènes rehaussent le joyeux gris des murs, les draps sont sales, les cafards habituels. L’idée est de repousser l’interne au-dehors, vers les urgences, de le déloger de son terrier, en l’enfumant, psychologiquement, par sinistrose.
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La médecine science est un mythe dont on ne mesure pas la force. Les plus grands sceptiques seront comme les autres, au rendez-vous de la maladie, en attente d’une médecine exacte, euclidienne. Je n’ai jamais rencontré d’exception, d’ailleurs il n’en existe pas. On ne discute de ces choses que lorsqu’on est en bonne santé, c’est-à-dire pendant une durée assez courte de la vie.
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Perdre son enthousiasme signifie donc laisser partir le Dieu qui est en nous. C’est ce que la maladie prend, à force de présence, cette grâce. On ne l’approche pas pour rien, en passant. Elle vous attrape. Elle est capable de tout vous prendre. Elle prend tout. Sans le Dieu qui est en vous, vous ne valez plus grand-chose, comme médecin et comme homme.
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La perte de l’enthousiasme, tout part de là. C’est ce qui permet d’entendre la phrase de Céline. C’est avec elle que la médecine devient proprement écœurante et laide, et jalouse, lente à quitter. Elle s’accroche à vous comme une femme qui sent que vous ne l’aimez plus. Tout devient difficile et gênant.
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