Je l'admets bien volontiers, je suis assez friand de récit mettant en scène des personnalités qui, d'une manière ou d'une autre, m'ont marqué, intrigué, attiré.
Joey Starr échappe d'autant moins à cette règle que le personnage, malgré ou à cause de son ambivalence, me fascine maintenant depuis de nombreuses années.
J'ai souvenir du choc des premiers morceaux de
Suprême NTM avec
Kool Shen, des paroles engagées de "Blanc et Noir", du côté sulfureux de ce groupe de rap qui attisait la curiosité de l'adolescent que j'étais.
Je sais aussi toute la répulsion que le personnage m'a inspiré lors de ces nombreuses provocations, ou à l'occasion de ses démêlés avec la Justice, en particulier pour des faits de violence.
Sans être ni un fan absolu de l'homme public, ni un pourfendeur bien-pensant ou moraliste de ce qu'il est ou a été, j'étais donc curieux de connaître le personnage derrière le vernis de la célébrité.
Passée cette longue introduction, venons-en à ce récit. Celui d'une enfance marquée par l'installation à St Denis, par l'absence d'une mère, et la présence si particulière d'un père, qui fait que père et fils sont comme deux étrangers partageant un même habitat.
Bien sûr, ce n'est pas de la "grande littérature". Bien sûr, je ne suis pas dupe de l'exercice.
Joey Starr parle de Didier Morville, et nous ne sommes pas dans une enquête journalistique. Mais j'ai le sentiment, à la lecture du récit, qu'il y a une certaine sincérité dans les propos, et de la lucidité aussi, et pas toujours bienveillante. Et j'ai aussi apprécié un ton qui se veut sans prétention, mais où l'on retrouve une "patte", un style qui colle bien au personnage.
Et l'ouvrage s'achevant à l'entrée en pension, j'avoue espérer une suite, où l'homme dévoilera ses fêlures avec la même simplicité.