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EAN : 9782070144860
144 pages
Gallimard (06/03/2014)
2.69/5   8 notes
Résumé :
Huis clos dans une maison du bord de mer. Tandis que la dépouille d'Emile repose dans une chambre à l'étage, le narrateur attend le dominateur. Une voiture se gare, c'est lui, le voilà dans l'embrasure de la porte, pile à l'heure, et sa ponctualité est déjà une forme de sévérité. Se joue alors la scène primitive, danse d'Eros et Thanatos, entre ombres et lumières, "sexe et effroi". Poussés aux derniers retranchements de la chair et de l'esprit, les corps exultent, s... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Emile vient de décéder au premier étage. Pendant que son corps refroidit, Olivier, notre narrateur, qui habitait avec le vieil homme et qui s'occupait de lui depuis quelques années, attend quelqu'un : son "dominateur". Il l'a invité chez lui pour un "plan-cul", un moment où le narrateur tentera d'oublier son plaisir personnel pour n'être qu'un objet servant au plaisir du dominateur.

Au départ, je me suis dit la chose suivante : l'histoire du défunt reposant à l'étage n'était qu'un subterfuge, un moyen détourné pour l'auteur d'écrire un roman pornographique tout en évitant de se retrouver uniquement dans les rayons pour adultes au fond de certaines librairies.
Mais plus l'histoire se poursuit, puis l'écriture (qui coule toute seule) nous emporte, nous emmène entre les deux relations qu'entretient le narrateur : celle avec Emile, ses derniers instants et leurs discussions, et celle avec le dominateur, où le dialogue et les envies du narrateur sont proscrits.
En deux lignes, on passe des souvenirs d'Emile à une relation sexuelle crue et sans détour. Une alternation rapide, mais qui se fait pourtant sans heurts, on glisse aisément d'un lieu à l'autre, du souvenir à l'action présente. Pour moi, il s'agit d'un roman basé avant tout sur le corps, et sur l'abandon du corps : l'âme du défunt abandonne son corps et les souvenirs du narrateur avec Emile resurgissent, pendant que le narrateur souhaite l'abandon total de son corps au profit du dominateur, qui en disposera comme bon lui semble.

La quatrième de couverture ne se trompait pas, il s'agit bel et bien d'une "expérience de lecture rare", pour un livre à ne toutefois pas mettre entre toutes les mains.
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Emile vient de mourir, l'occasion pour Olivier de se pencher sur son passé et ce qui l'a amené à rencontrer ce vieil homme aussi solitaire que lui, son installation chez lui sans réelle invitation ni acceptation, avec en contrepartie des menus travaux à effectuer, puis les années venant à se dévouer à lui, à corps défendant.

Emile ne parle presque plus, Olivier fait les courses, le regarde « s'assoupir », le nourrit, le lave, le change, l'interroge, fait les réponses à ses propres questions. Il se regarde vivre, accomplir les gestes du commun, avec en filigranes des réminiscences de son passé.

Seule l'arrivée du Dominateur ( rencontré sur un site spécialisé) interrompt ses pensées qu'il troque contre d'autres plus émotionnelles, plus brutales, plus crues, conjuguées à la douleur physique et aux humiliations souhaitées, désirées, et encouragées.

Ce livre parle de corps, et de sensations abstraites. J'y ai oscillé entre fascination et dégoût. Car si l'ode offerte aux souvenirs d'Emile est superbe, le récit de ses plans culs et turpitudes avec le Dominateur m'a quelque peu révulsé.

Pour finir, je n'ai pas aimé ce livre malgré quelques beaux passages. Je n'arriverai jamais à comprendre ce qui pousse certaine personne à conjuguer amour avec domination, violence, humiliation tant verbales que physiques…. !
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critiques presse (1)
Actualitte
24 avril 2014
Vision hallucinée ou innocente d'un réel qui, dérape, se reconfigure selon des esquisses fuyantes, puis semble disparaître afin de mieux renaître dans sa permanente symbolique de finitude, avec son assiégeant sentiment d'angoisse. Et qu'un texte comme celui-ci puisse encore éblouir, c'est bien la preuve que la littérature d'Olivier Steiner est sublime.
Lire la critique sur le site : Actualitte
Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Emile dit que les petites choses vont survivre. Quoi par exemple ? Tes questions. Tes questions, elle vont me survivre. J'entends, je ne vois pas en quoi c'est une bonne nouvelle mais j'entends, je voudrais qu'il développe. Je ne suis toujours pas satisfait. Emile le voit, il dit que les réponses ne me satisferont jamais. Qu'il faut que je m'y fasse, que j'ai tout mon temps pour ça. Il dit qu'il va falloir apprendre à sauter, à glisser. Et ne pas avoir peur.
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Videos de Olivier Steiner (4) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Olivier Steiner
« LE VERTIGE MARILYN » PAR ISABELLE ADJANI Conception : Olivier Steiner – Installation, scénographie, musique : Emmanuel Lagarrigue
Une femme, Isabelle Adjani, blonde, au centre du plateau. Robe Dior à traîne noire, dos dénudé. Cette même robe portée par Marilyn Monroe lors de ce qu'on a appelé « la dernière séance » photo de Bert Stern. Au-dessus de cette femme en robe noire s'élève une haute structure sur laquelle sont installés vingt-quatre projecteurs, vingt-quatre heures dans la vie d'une femme, un jour et une nuit. La structure s'élève comme une tour de Babel, oeil du cyclone d'un monologue encore à venir : monologue intérieur et extérieur, la voix de Marilyn, d'Isabelle, laquelle ? Les deux. Olivier Steiner est allé puiser dans la dernière interview de Marilyn – donnée deux jours avant sa mort – et dans divers entretiens écrits d'Isabelle Adjani une matière à réflexion, des correspondances, un dialogue aussi inattendu qu'improbable, la possibilité d'une sororité, un ravissement.
À lire – Anne Gorouben & Olivier Steiner, le ravissement de Marilyn Monroe, éditions Metropolis, 2021.
Pour l'occasion la Maison Christian Dior a refait sur mesure pour Isabelle Adjani la robe iconique de Marilyn Monroe.
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