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Patrick Berthon (Traducteur)
EAN : 9782266149945
470 pages
Pocket (09/03/2006)
3.51/5   158 notes
Résumé :

Quand un modeste avocat devient un chasseur de primes sans scrupules...

Jeune avocat commis d'office, Clay Carter pensait que défendre les indigents était suffisamment gratifiant pour lui faire oublier son salaire de misère. Mais lorsqu'un mystérieux et diabolique intermédiaire lui propose de se lancer dans une activité particulièrement lucrative, il ne résiste pas longtemps. Finis les plaidoyers à la chaîne. Oubliée, la vertueuse éthique des ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (17) Voir plus Ajouter une critique
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J'ai eu l'occasion de voir plusieurs films réalisés à partir des romans de John Grisham et je les ai, à chaque fois, beaucoup aimés. Que ce soit dans La Firme avec Tom Cruise, dans L'Affaire Pélican avec Julia Roberts, dans L'Idéaliste ou le Droit de tuer, adapté de son premier roman Non coupable, John Grisham n'a pas peur de s'attaquer à des sujets qui interpellent et peuvent créer des polémiques, susciter une réflexion, un débat. le film le Droit de tuer en a été un exemple flagrant pour moi.

J'avais donc très envie de lire un de ses romans. Je pensais commencer par L'Héritage de la haine, qui a eu aussi pour titre le Couloir de la mort mais j'ai trouvé au pied du sapin La Transaction, dont le titre original est le Redresseur de torts. La couverture m'a fait sourire : un costume avec des billets verts. le ton est donné : il va être question de gros sous et me voilà plongée dans l'univers des avocats spécialistes des actions collectives.


Qu'est-ce qu'une action collective ?

Lorsqu'un laboratoire pharmaceutique a mis sur le marché un médicament qui s'avère dangereux, les avocats spécialistes des actions collectives n'hésitent pas à dépenser des sommes astronomiques pour retrouver les victimes potentielles. Plus il y en a, mieux c'est pour l'avocat, car, lors de la transaction, de la négociation qu'il va effectuer avec l'entreprise à l'origine du désastre, il va récupérer des honoraires exorbitants et entrer dans le classement des avocats les mieux payés.

John Grisham a exercé le métier d'avocat avant de devenir un écrivain à succès. Il connaît très bien cet univers juridique très particulier qu'il décrit avec précision, une grande finesse dans l'analyse psychologique et beaucoup d'humour, malgré la gravité du propos.

J'ai suivi avec intérêt le parcours de Clay Carter, qui était avocat de l'aide juridictionnelle où il gagnait peu d'argent, jusqu'au jour où un homme énigmatique, qui prétend s'appeler Max Pace et être une sorte de pompier de l'industrie pharmaceutique, l'aborde. Il lui fait une proposition qu'il ne peut refuser et va faire de lui un redresseur de torts, c'est-à-dire un avocat très riche.

Clay Carter commence ainsi une nouvelle carrière dans le domaine des actions collectives. John Grisham dévoile avec un sens aigu de la satire, sans porter de jugement, l'envers du décor, le gros business que sont ces actions collectives.

J'ai trouvé que le cheminement de Clay Carter était très bien amené, c'est un personnage profondément humain avec ses qualités et ses défauts. Que signifie devenir riche ? le bonheur de pouvoir s'acheter tout de suite la maison de ses rêves dans le quartier de ses rêves, la voiture désirée depuis tant d'années. Une villa à Washington, une Porsche Carrerra pour Clay. Mettre l'argent de côté, ne pas tout dépenser.

Mais Clay se met à côtoyer les autres avocats de sa spécialité. Ils ont tous des jets privés (un Gulfstream, le plus gros, sinon vous êtes un moins que rien), des yachts (le père de Clay adore les bateaux, quel beau cadeau ce serait qu'un yacht, non ?), des ranchs (pourquoi pas une maison à Saint Barth pour Ridley, la nouvelle copine de Clay, un mannequin, blonde à longue jambe : « Si tu la mettais à mon nom, chéri, pour raisons fiscales ? »)

Clay a désormais une calculette dans la tête : il lui faut toujours plus de millions pour mener un tel train de vie, sinon, il ne s'en sortira pas. C'est le début de la mégalomanie qui mène à l'erreur et la catastrophe. Que se passe-t-il quand un avocat cupide se rend compte qu'il a nui à ses clients qu'il n'a jamais vus ?

J'ai adoré le réalisme mordant de ce roman très instructif, agréable à lire, malgré une abondance de chiffres, cependant nécessaire. La Transaction ou le Redresseur de torts a été publié en 2003 mais demeure d'actualité par la façon dont il dépeint les comportements humains et les rouages économiques. « L'âge moyen des plaignants est de soixante-huit ans. La valeur économique de leur vie ne représente pas une somme très élevée. » « Nos clients dépensent leur argent presque aussi vite que nous. »

Dans le dénouement, je pense que John Grisham a exprimé ses valeurs humanistes, sa bienveillance, sa compréhension vis-à-vis d'autrui et de ses imperfections qui, sans hypocrisie, seraient probablement les nôtres, si nous étions placés dans une situation similaire. Peut-être l'auteur a-t-il eu lui-même ce genre de cas de conscience à régler. « L'erreur est humaine. Persévérer est diabolique. »
Lien : https://laurebarachin.over-b..
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Le but de Grisham dans ce roman est de dénoncer les abus liés aux effets pervers, secondaires, collatéraux et indésirables des produits de consommation. Ces effets qui font les choux gras de bon nombre d'avocats outre Atlantique et commencent à montrer le bout du nez par ici. Ce n'est pas un hasard si les notices de nos médicaments sont devenues aussi longues à lire et pleines d'effets indésirables. Ce n'est pas un hasard, non plus, et ça fait sourire, si le mode d'emploi d'un lave-linge attire l'attention de l'utilisateur sur le fait que le tambour n'est pas prévu pour y laver son enfant, ni son animal de compagnie. Les industriels se protègent en connaissance de cause. Bientôt, en cas de cholestérol, on attaquera le charcutier qui aura vendu du saucisson ou du boudin...Il y aura des avocats pour plaider cette cause;

Rappelez-vous ce vieux Bill qui faisait dire à Henry V (ou VI ?) : Il faut tuer tous les avocats !

J'ai l'intime conviction, qu'avocat, Grisham, fut intègre et honnête et qu'il a dû souffrir de ces débordements, savamment orchestrés, par des individus sans scrupules ayant, avec les indemnités de malheureux souffrants, corps ou âme, bâti une fortune colossale se chiffrant par centaines de millions de $. certains possédant yacht, avion personnel et nombre de résidences.
La forme employée est la chasse aux victimes par voie de pub télé ou dans la presse écrite, les plus démunis se contentant de panneaux sur les bus. Généralement celui qui possède le nombre le plus important de victimes devient le président d'une commission, regroupant plusieurs membres du barreau, proposant aux industriels une transaction plutôt que des milliers de procès. Des francs-tireurs résistent et arrivent à aller au procès, avec les risques que cela comporte et, le roman le décrit bien, ce qui nuira à Clay, de perdre sur tous les fronts.

Comme à son habitude Grisham dans une écriture toujours aussi brillante, si ce n'est plus au fil des romans, nous entraîne dans cette aventure où le héros aura beaucoup plus à perdre qu'à gagner. Chacun sait que si les marches de la réussite sont dures à gravir, la chute n'est qu'une simple glissade semblable à un toboggan de jardin. Son talent n'étant plus à démontrer, le lecteur que je suis en demande et en redemande, plus et toujours plus et, à force, devient difficile, délicat.

Mon propos n'est pas de bruler ce que j'adore, loin de là, simplement, la fin ou plutôt le seconde partie est téléphonée et je le regrette, car autant lorsqu'il s'agit d'un fait réel narré, la fin morale (si elle existe) est justifiée, autant une fiction mérite que l'on jette le politiquement correct par delà les moulins et que l'on s'offre une fin parfaitement immorale, voire amorale. Grisham n'a pas osé. Dans sa position, d'auteur bien assis, j'aurais tenté le coup. Il faut croire qu'il est moins tordu que moi et c'est, peut-être, aussi bien ainsi !

Ce roman mérite un coup de chapeau. Il est passionnant d'un bout à l'autre. Inconditionnels ou pas, vous serez subjugués par la maitrise de l'auteur.
Je me suis demandé si le fait d'avoir laissé se dessiner le dénouement n'était pas un appel du pied de l'auteur plutôt qu'un défaut de sa part, n'écoutant que ma raison et ma joie dans sa lecture je reste sur un coup de coeur!

Lien : https://www.babelio.com/livr..
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Un Grisham somme toute assez classique, avec un ‘pauvre' avocat qui se laisse emporter, à son corps défendant, dans les arcanes (qui rapportent beaucoup) du droit, et qui relève la tête à la fin.

« Une action collective, une action de groupe ou un recours collectif (« class action » en anglais) est une action en justice ou une procédure qui permet à un grand nombre de personnes, souvent des consommateurs, de poursuivre une personne, souvent une entreprise ou une institution publique, afin d'obtenir une indemnisation financière. » (dixit Mr Wikipedia)

L'auteur étant lui-même avocat, il présente l'action du point de vue de l'avocat. Chose inhabituelle de la part d'un avocat, mais pas de la part de John Grisham, l'avocat a le mauvais rôle : représentant un grand nombre de victimes, il accepte plus facilement une transaction (déraisonnablement) basse de la part du défendeur, simplement pour encaisser rapidement des honoraires confortables. Mais avouons tout de suite : un quidam qui a choisi des études faciles (le droit) et un job d'avocat d'affaires, n'a pas pour but de défendre la veuve et l'orphelin, mais bien de se faire du fric, quelque soit le côté de l'Atlantique où il exerce.

En lisant les quelques critiques sur le livre, mais aussi sur la ‘class action' en général, je constate qu'on crie beaucoup haro sur les avocats profiteurs et qu'on déplore souvent l'impact sur l'économie quand de ‘pauvres' industriels se font poursuivre.

‘On' a cependant l'air d'oublier que souvent, sans ces class actions, le consommateur lambda ne recevrait aucune compensation pour le dommage subi, et que dans certains cas présentés par l'auteur, ce sont les industriels eux-mêmes qui ont économisé sur les tests, tu des vices cachés et/ou caché des effets secondaires.

Au cas où vous n'auriez pas compris, je suis en faveur du recours collectif. Mais les avocats ne sont pas les seuls empêcheurs de tourner en rond. Un an après qu'ait éclaté le scandale Volkswagen, VW a signé un accord pour la continuation de la production de l'Audi dans la région bruxelloise – annonce faite à la télévision par le Premier Ministre lui-même. J'avais oublié de vous préciser que depuis lors aucune action contre VW n'est possible en Belgique, tant que l'Allemagne ne l'a pas autorisé. Et en Allemagne, VW est ‘too big to fail' – il y aurait cinq millions de petits actionnaires en Allemagne.

Voilà à quoi sert un bouquin de Grisham : à faire réfléchir et réagir.

Bonne lecture !
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Mwais... Ce n'est pas mauvais mais c'est loin de casser 6 bras à un chimpanzé… On voit que Grisham maîtrise le droit mais sur ce coup-là c'est plutôt la maîtrise de la psychologie des personnages qui pêche un fifrelin. L'histoire est bien et c'est sympa de se plonger dans un thriller juridique mais je n'ai jamais réussi à accrocher avec le personnage principal. C'est aussi facile à lire qu'à oublier; je suis dur mais j'ai quand même mis 3 étoiles donc ça compense…
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The King of Torts
Carter exerce la profession d'avocat à Washington mais sa carrière peine à décoller et il doit se résoudre à défendre des criminels désargentés. Il lorgne vers les vautours du barreau dont l'idée de rendre la justice se résume à déclencher des actions collectives envers les richissimes industriels, en contrepartie d'énormes profits. le rêve d'ambition de Carter s'accomplit, l'argent suit. John Grisham brosse le portrait sans fard des soi-disant défenseurs de la justice chez qui l'appât du gain prime sur les valeurs, et démontre comment le recours à la loi est devenu un produit de consommation comme un autre.
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Citations et extraits (20) Voir plus Ajouter une citation
- Joli cadre, non ? lança French avec un geste circulaire du bras gauche.
- Très joli.
- Vous avez votre jet ?
- Non.
Clay eut aussitôt le sentiment cuisant de ne pas être à la hauteur. Quel avocat était-il donc ?
- Ce n’est qu’une question de temps, reprit French. Vous verrez, on ne peut pas s’en passer. Julia, apportez-moi une vodka. Cela m’en fait quatre, maintenant… des jets, pas des vodkas. Il faut douze pilotes pour faire tourner quatre avions. Et cinq Julia. Elle est mignonne, hein ?
- Très.
- Les frais sont élevés, mais il y a tellement d’argent à prendre. Avez-vous écouté mon laïus à la Nouvelle-Orléans ?
- Oui, avec beaucoup d’intérêt.
Ce n’était qu’un demi-mensonge. Le discours de l’odieux personnage avait été divertissant et instructif.
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Les actions collectives ne sont qu’une escroquerie, du moins de la manière dont vous les menez, vous et vos petits copains. Une arnaque organisée, motivée par la cupidité, qui finira par nuire à tout le monde. Votre avidité sans limites provoquera un retour de manivelle ; il y aura des réformes et elles seront draconiennes. Vous n’aurez plus de boulot, mais quelle importance avec tout l’argent que vous aurez mis de côté ? Ceux qui en pâtiront sont les futurs plaignants, les petites gens qui ne seront plus en mesure de demander réparation d’un préjudice.
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Le groupe le plus serré était agglutiné autour d’une superbe Lamborghini bleu roi. Le prix était presque caché, comme si le constructeur en avait honte. Seulement deux cent quatre-vingt-dix mille dollars, mais un stock réduit. Plusieurs avocats semblaient prêts à en venir aux mains pour l’avoir.
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Oscar aurait pu dire : « Félicitations, madame Tackett, votre aorte est suffisamment endommagée. » Mais les congratulations étaient réservées aux avocats.
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L’union fait la force. Ceux qui choisiraient de se retirer pour avoir leur propre procès n’auraient pas accès aux documents accablants. C’était aussi simple que cela. Pas de cadeaux, mais le jeu en valait la chandelle.
Tout le monde avait des objections sur telle ou telle partie du plan, mais l’alliance resta solide. L’affaire donnait l’impression de devoir aboutir à la plus rapide transaction jamais réalisée et les avocats humaient déjà le parfum des billets verts.
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Videos de John Grisham (35) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de John Grisham
À l'occasion de la 20ème édition du festival "Quais du Polar" à Lyon, John Grisham vous présente son ouvrage "Le Réseau" aux éditions JC Lattès.
Retrouvez le livre : https://www.mollat.com/livres/3048100/john-grisham-le-reseau
Note de musique : © mollat Sous-titres générés automatiquement en français par YouTube.
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