«Au commencement était la Parole, et la Parole était avec Dieu, et la Parole était Tesson».
Jean 1:1-5
Frère TESSON, globe-trotteur surchauffé, n'est pas, dieu merci (on ne le, dieu pas Tesson, remerciera jamais assez), frappé d' aphasie de Wernicke * mais affligé malheureusement, dirons nous, d'une Tachyphémie**, doublée d'une logorrhée ***ou verbosité très verbale et verbeuse de mots à consistance liquide ou molle, voire les deux plus ou moins volumineuse. Il a cette fois-ci entrepris de répertorier les couleurs après avoir attaquer à un rythme taylorien, la faune avec «
la panthère des neiges» la géopolitique avec «
Petit traité sur l'immensité du monde», l'aménagement du territoire avec «
Sur les chemins noirs», la littérature en été avec «
Homère» et «Rimbaud», maintenant la peinture, en récit autobiographique il s'entend:
Le Blanc avec une majuscule en version longue 240 pages et dans la foulée en essai: le
noir, Pastoureau et «Avis 3000» n'ont qu'à bien se tenir!
Ah Ah Ah... non... Sommes-nous bêtes ...Au temps pour nous... Frère Sylvain nous parle en fait de montagnes et donc de neige (pas de
Pamuk) et donc du
blanc mais pas de la mère Denis. - Ah c'est ben vrai ça !- mais du
Blanc!
Notre Ötzi national pérégrine dans les alpes de «la fête des citrons» de Menton aux «délices printaniers» de Trieste. Un périple à la
Tolkien les nains et les elfes en moins, mais avec une trinité de trolls.
Il nous convie à un pèlerinage spirituel que nous avons suivi avec attention et toujours plus d'étonnement et de respect! Tout Chez Frère Sylvain est empreint de félicité ( On préfère quand même celle de Cognetti qui parle cristallin alors que Frère Tesson est plutôt dans le pâteux embrouillamini) Chapeau l'ermite car comme le dit
Lao Tseu «celui qui sait ne parle pas; Celui qui parle ne sait pas», mais Frère Sylvain est un mixte, une kalachnikov logorrhéique littéraire qui sait, voir citation de Jean citée plus haut.
D'emblée sur une page et demie il nous lance sa première bordée de citations, missiles à fission littéraires, du lourd, Byron,
Rabelais,
Gide,
Morand, et du
Lénine, agrémentée d'une question subsidiaire russe: Que faire?
Sans question métaphysique où allons-nous?
Oui Voilà Que faire ?
Et bien ton livre prolifique frère!
On vous épargne toutes les citations et personnes citées, trop nombreuses et dissuasives mais pas inintéressantes en soi.
Toutefois on remarque qu'il n'a pas glissé un de ses atypiques et inénarrables aphorismes: modestie ou plus vraisemblablement oubli. On ne peut s'empêcher de mentionner l'avalanche des 138 références à des personnages avec son lot de petites anecdotes, de Byron à la vierge Marie en passant par Despentes et
Denis de Rougemont (oui faut connaître) et 25 références d' oeuvres ou curiosités de, «la main de Fatima» aux «oeufs de Fabergé» avec leurs commentaires et le tout couronné par autant d' aphorismes et on en a certainement oubliées. C'est vertigineux la montagne! Mieux qu'avec «
Un été avec Rimbaud» 106 références une petite forme en 2021.
du remplissage et ensuite il nous donne la température, pas la sienne car elle doit être élevée, celle du temps, l'angle d'attaque des pentes, les vaux, les vallons, les vallées, les thalwegs, les pics, les aiguilles et les arêtes, les piolets, les crampons et les peaux de phoque (il aura au moins vu un animal), les refuges, les auberges et les cabanes et rebelote chaque jour. Bref! Tout ce qu'il y a à voir en montagne d'«une journée de
Sylvain Tesson». A la longue on s'ennuie mais on toujours du plaisir à savoir qu'il se caille les roubignoles.
Style particulier un peu précieux, avec, entre autres, petite phrase brève, anodine, presque nominale, énoncée par un des trois "zeks", aussitôt répondue par le second et ensuite le troisième, comme les trois ours et Boucle d'Or avec leur «on a touché à ma soupe!» Papa ours , maman ours et petit ours. Ici manque Boucle d'Or mais il y a les ours qui schlinguent d'ailleurs (dixit Tesson) et curieusement ces éjaculations verbeuses ne se font jamais à l'heure de la soupe quotidienne mais quand ça les prend c'est à dire comme une envie de p… comme quoi l'art ça vous prend n'importe où, n'importe quand, même par grands froids et puis parler en mangeant c'est mal balourd!
Trois répliques brèves parfois nébuleuses mais c'est fait pour, Frère Sylvain a inventé le haïkus tessonien, petit poème japonais de trois vers francisé: Cocorico (Kokoriko en japonais)! Chapeau frère, la France vous doit beaucoup vous pouvez aller faire votre stage de survie en Guyane avec nos légionnaires. Style onctueusement plein de grâce abondamment utilisé d'ailleurs dans ses bouquins.
Ainsi que la formule «the show must go on», ça fait ricain et business. Pour le barnum Frère Tesson c'est le summum.
Il trie et recycle mais ne jette rien: écolo le mec. Sauf que notre Cro-Magnon hypocrite qui passe son temps à vilipender la vie moderne et les couillons de sédentaires: les lecteurs, consulte tous les jours le GPS pour la trace (ah l'aventure du coureur de taïga), la météo et le dénivelé pente (on descend, on monte?) et prend les téléphériques (pour monter seulement), porte un détecteur de victimes d'avalanche (ah le risque gratuit si ardemment vanté dans l'ouvrage), fait un aller retour en avion en 24h: alpes/
Paris, ainsi que des alpes en Turquie, et ensuite la Guyane: bilan carbone
noir, très
noir pas
blanc****. Bravo l'écolo! Sans parler de l'illégalité lors du confinement Ah le mec il en: c'est son agréable petit coté Angelo Pardi! Si, si!
Quelques perles truculentes; Frère Sylvain a trouvé dans son dico numérique «intrussusception» alors là le pompon! Très joli mot on retiendra car mon correcteur a fait chou…
blanc, c'est dire.
En anecdote mais vraie la séniore, 80 ans qui passe le permis moto pour sa 850 cm² *****sans commentaire, il en fait de ces rencontres merveilleuses le Sylvain! Par contre pas de loup ou d'ours slovènes mais, mais, mais, il voit des traces d'écureuil ...italien... l'écureuil...décrète-t-il... si si. Traces aristocratiques à la
Vittorio Gassman, militaires à la Rigoni
Stern? Chapeau!
Et toujours cette petite astuce de faire référence à ses précédents ouvrages, on n'est jamais aussi bien servi que par soi-même, au cas où vous auriez survolé le «
Blanc» et que vous n'ayez rien d'autre d'urgent sur votre P.A.L. «
L'éternel retour», «
Sur les chemins noirs» «
Un été avec Rimbaud» et bien d'autres, petits rappels discrets, petites allusions l'air de rien, en italiques, entre guillemets, on n'en dit pas plus, mais...
Nous sommes dans ce cas. Après «
Blanc» nous entamerons «
Vérification de la porte opposée» on sent de l'existentiel puissant là-dedans!
Enfin après avoir lu «l'appel du sol» un Goncourt sur la boucherie de 1914, Frère Tesson nous a bien dégelé les amygdales, dégagé les bronches et donc je lui ai mis une étoile (Gomeïsa) en plus, ainsi qu'une autre (berger) pour les innombrables citations et une troisième (polaire) pour l'ensemble : c'est un sacré travail de recherche. On en a encore les glandes lacrymales irritées.
Et Frère Tesson de conclure sur un Psaume de David 51:7 «Lave-moi, et je serai plus
blanc que la neige». On savait bien qu'il y avait là dedans de la mère Denis ou du
Coluche!
Ah le melon, celui-là, il l'a et pas que depuis la fête aux citrons de Menton mais il est chou et adorable! Il faut reconnaître que la santé il l'a aussi, si tout est bien vrai et non pas du réel fantasmé mais avec notre majorette des alpes allez savoir!
Frère Sylvain lave plus
Blanc que
Blanc.
- Ah c'est ben vrai ça !-
Sylvainoutai?
Je reviens te chercher, je savais que tu m'attendais
Je savais que l'on ne pourrait se passer l'un de l'autre longtemps (Gilbert Bécaud/
Pierre Delanoë)
Lecture, crayon en mains, comme
Onfray, pour notes sur les érudits écrits de Frère Tesson.
* prédominances des troubles du langage écrit
** parole rapide
*** on conseille des légumes cuits et les fibres douces pour ne pas irrité le côlon encore que la logorrhée est parait-il à l'origine d'orgasme anal pour celui qui en souffre... Notre Tartarin des Alpes n'a pas le choix entre «riz et pruneaux» vu son addiction c'est le riz et surtout pas de tisane Boldoflorine
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De:
Paris à Grenoble Vol aller-retour env. 900 km, 1 voyageur Quantité de CO2: 0,674 t
De:
Paris Cayenne (GF)Vol aller-retour env. 14 200 km, 1 voyageur: Quantité de CO2: 6,9
De:
Paris à Ankara Vol aller-retour env. 5 200 km, 1 voyageur Quantité de CO2: 2,7t
soit 11t de CO² en cinq jours, l'équivalent d'émission de CO² d'un Français pendant un an. Merci Frère Guignol.
**** J'ai d'ailleurs pu apprécier cet été la conduite des motards italiens entre le Mont-Cenis et Suse dans les lacets de la SS25. C'est pas triste mais à 80 piges...ça va être l'apothéose!