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Patrick Couton (Traducteur)
EAN : 9782869302204
347 pages
Payot et Rivages (01/02/1989)
4/5   23 notes
Résumé :

La fumée et les gaz d'échappement entraient à flots par le plancher. La voiture tremblait sous les cognements du moteur. Mom se tourna vers moi, l'air furieux : tout de même, Jimmie ! Qu'est-ce qui t'arrive ?

Cette voiture est sur le point de tomber en ruine, nous sommes pratiquement sans le sou, nous avons la moitié des États-Unis à traverser et ...et... Et te voilà qui rigoles !

Tu trouves donc ça drôle ? Qu'est-ce qui t... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
"J'avais dix-huit ans et je cumulais dépression nerveuse, tuberculose pulmonaire et délirium tremens".
Ce n'est pas l'autobiographie de Bukowski...mais bien celle de Jim Thompson, née en 1906 en Oklahoma et mort en 1977 en Californie, auteur d'une trentaine de romans noirs et d'une tripotée de nouvelles.

Vaurien, c'est le récit de la première moitié de sa vie qui démarre de l'enfance à ses 36 balais, année (1942) de la publication de son premier roman "Ici et maintenant".
Suite aux déboires de son père dans l'or noir, Jim, à l'âge de 15 ans, va enchaîner les petits boulots de "vauriens" en marge de ses études. de la matière brute pour ses futurs romans.
Employé comme groom et chasseur dans des hôtels, pue-la-sueur dans le tripot d'un champ de pétrole, gardien de nuit dans un établissement funéraire, chargé de recouvrement, grouillot dans des journaux surtout agricoles, trafiquant d'alcool pendant la prohibition...
Sur la route, à pieds ou en train -de marchandises- en Oklahoma au Texas, en Californie, Jim raconte son parcours de travailleur itinérant lors de la Grande Dépression. Beat bien avant Jack !
Il s'enfile des litres de whisky, se moque de son addiction aux liquides de feu mais en paye le prix fort, s'encanaille avec de drôles de filous et participe à des bagarres mémorables. Une vie de western !
S'ensuit quelques rencontres marquantes au fil des pages : Un policier au sang froid qui lui glace le sang et lui inspire le meurtrier sardonique de son troisième roman "le Démon dans ma peau", un comptable doté d'un sacré défaut d'élocution ivre en permanence qui balance en permanence des obscénités (hilarant), son pote Allie, blagueur borderline avec qui il fait les 400 coups et des grosses squaws bien éméchées qui en font des tonnes.

Son autobiographie épique, qui se lit comme un de ses romans noir, est en fait la compilation de deux livres Bad Boy et Roughneck, publiés aux Etats-Unis en 1953 et 1954.
Une suite aurait été bienvenue pour cet écrivain de talent peu reconnu de son vivant.
En tout cas, un livre clé pour plonger dans l'univers de Jim Thompson
Et une sacrée vie de roman noir pour un des maîtres du genre.
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Vaurien condense deux ouvrages autobiographiques rédigés en 1953 et 1954, sous les titres Bad Boy et Roughneck. La traduction littérale, Mauvais garçon et Voyou obéissent effectivement à une sorte de gradation chronologique. Reliés au sein d'un même corpus, ils tracent l'itinéraire d'un irréductible galérien. Pas par vocation même si on en vient à se le demander. "Quoique je fasse, j'allais mal tourner", prévient-il dès les premières pages. Devions-nous le croire, car dans notre espace temps, Jim Thompson est un manitou, une des balises indéboulonnables du roman noir ? C'est oublié que ces mémoires s'achèvent début 42. Pile au moment où sa carrière d'écrivain prenait son envol. Mais ça, ni lui ni personne ne pouvaient le dire.

Écrit à la manière de ses plus belles fictions, Vaurien conforte cette idée qu'elles racontaient toutes un peu James Myers Thompson. Dans certains cas, il le dit lui-même sans ambages. Un échange avec un shérif-adjoint va lui coller une telle pétoche qu'il en fera une figure récurrente dans sa mythologie Thompsonienne, L'assassin qui est en moi en tête. On retrouve pas mal d'éléments fourrés dans Un nid de crotales : le sud profond (Big Sands = Big Spring, au Texas ), les magouilles pétrolifères, le père malchanceux, la fatalité,...Ce dernier point, on pourrait évidemment l'attribuer à toutes les créations du romancier. Avec le nihilisme. Et l'humour. Oui, vous imaginez bien qu'une telle vie n'a pas été sans une poignée de rencontres pittoresques.

Les éclats de rires sont épars mais parmi les plus grands du cycle Thompson. Si vous avez lu Pottsville 1280 habitants, ça devrait vous donner une petite idée. Même s'il s'agit de situations très différentes et moins noires :
- Quelques effronteries typiques de l'enfance, moults expériences impliquant bobos et doigté.
- Un séjour en maison de cure ponctués d'anecdotes improbables, idéal pour travailler ses abdos.
- L'introduction d'un comptable au sérieux problème d'élocution, et imaginez qu'il cumule avec la bibine...
Je ne parle pas de son grand-père ou de l'incorrigible Allie Ivers, dont la créativité dans le vice et la manipulation hante la bibliographie du célèbre romancier (peuplés d'anti-héros cyniques). de joyeux drilles. C'est au moins ça, car si la vie d'un écrivain est rarement synonyme de quiétude, celle de Jim Thompson a été particulièrement mouvementée.

On exagèrera pas en résumant son histoire à une lutte sans fin. Revers, pauvreté, maladie, épuisement, douleur, Thompson en a vu de toutes les couleurs. Boulots alimentaires néfastes, flirtant avec l'exploitation ou carrément délictueux (trafic d'alcool avec un gang lié à une figure très connue des années 20/30). Ajoutons les problèmes d'argent, les faux départs, les vraies déceptions, la pathologie chronique, l'alcoolisme...L'auteur n'a pas besoin d'en rajouter, on a une petite idée de son labeur et de ses multiples peines. On aurait tant aimé que tout cela s'achève dans l'allégresse, mais le destin avait d'autres plans pour Jim Thompson.

Fauché à 70 ans, il n'aura jamais l'occasion d'ajouter un troisième volume à son histoire. Dernier coup de Trafalgar. Entre les jobs pour Hollywood, la collaboration avec Stanley Kubrick, l'écriture de certains de ses meilleurs opus (Pottsville ou Rage noire), il aurait sûrement eu plein de choses à ajouter. S'il avait pu vivre jusqu'aux années 90, il aurait même pu y ajouter un épilogue sur sa gloire tardive. Pourquoi pas le titrer Vieille canaille ou un truc comme ça. Mais que voulez-vous, la malédiction des grandes plumes c'est qu'elles sont rarement reconnues de leur vivant. L'ironie lui collant à la peau, une fin aussi douce aurait probablement fait tâche dans le parcours de Jim Thompson.
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Une voiture s'arrêta. Le conducteur ouvrit grand la portière et je montai.
"Où vas-tu, petit ?
- Vers l'Ouest", dis-je.
"Jusqu'où"?
- Très loin. Je ne sais pas exactement,
- Chercher du travail? C'est quoi ta partie?
- Je suis écrivain." Et, je ne sais pourquoi, je haussai la voix. "Je suis écrivain!
- Bien sûr, voyons, dit-il aimable. Bien sûr."
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Je vouais aux vaches une haine si profonde que tout ce qui sortait de l'agriculture me sortait par les yeux.
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Vidéo de Jim Thompson
L?action se déroule sur une journée, un samedi de Pâques. Tôt le matin, la foudre s?abat sur Richard Weatherford, pasteur respecté d?une petite communauté de l?Arkansas. Son jeune amant vient lui réclamer le prix de son silence : 30 000 dollars. Marié, cinq enfants, prêcheur intégriste, toujours prompt à invoquer la figure de Satan pour stigmatiser les homosexuels, embarqué dans une croisade pour la prohibition de l?alcool, Richard va tout faire pour préserver la façade de respectabilité qu?il a patiemment construite. A n?importe quel prix. Au nom du bien. Au bout de ce samedi noir, la petite ville sera à feu et à sang, mais Richard Weatherford aura réussi à sauver sa réputation?
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+ Lire la suite
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