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Thierry Gillyboeuf (Éditeur scientifique)
EAN : 9782842059002
78 pages
1001 Nuits (11/05/2005)
3.32/5   19 notes
Résumé :
L'ouvrage d'Etzler, Le Paradis à la portée de tous les Hommes, sans Travail, grâce aux forces de la Nature et aux Machines (1833) est réédité en 1842. Thoreau, qui croit en la naturalisation de l'homme, n'adhère pas à ces rêves mécanistes et s'interroge sur les valeurs morales qui peuvent naître et s'épanouir de « l’illusion du progrès technique ».
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
En 1833 un ingénieur allemand, John Etzler, publie aux Etats Unis un ouvrage utopiste "Le Paradis à portée de tous les hommes, sans travail, par la puissance de la nature et de la mécanique". Il imagine une existence idyllique possible grâce à l'énergie que les hommes peuvent tirer de la mer, du soleil, du vent, qui leur permettra de vivre au Paradis sur terre sans effort ni souffrance.

Mais Thoreau ne croit pas à une réforme uniquement matérielle de la condition humaine et pense que pour réellement s'améliorer l'homme doit opérer une réforme morale, seule condition à un véritable progrès. On ne peut que constater combien l'avenir lui a donné raison et que l'amélioration matérielle liée à l'obsession de la consommation n'a fait que semer destruction de la nature et misère dans l'âme humaine.

Ce texte reste très actuel et laisse ouverte la question que l'on continue à se poser : quelle serait une société idéale ? Il y a t-il un bonheur possible sur terre ?
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Dans ce texte très court, Thoreau réagit aux écrits de John A Etzler à propos du Paradis à reconquérir. Pour ce dernier ce sont les machines qui permettront à l'homme de vivre mieux et réaliser ses désirs comme ses rêves les plus fous, sans travailler. Il pense que l'homme va adopter de nouveaux moyens de locomotions : " On pourra se rendre d'un pôle à l'autre en deux semaines, visiter un pays de l'autre côté de la mer ...." habiter des terres inhabitables jusque là : " Toutes les terrains sauvages, même les plus hideux et les plus stériles, pourront être convertis en jardins merveilleux et très fertiles "..... Très visionnaire il écrit : " Peut-être que les générations à venir ne voudront plus habiter un monde qui se désagrège, et, profitant des inventions futures de la locomotion aérienne et de la navigation spatiale, la race humaine tout entière quittera la terre pour émigrer et s'installer sur une planète vacante ..."

Thoreau critique entre autre, le fait que dans ce livre le paradis à reconquérir, son auteur développe essentiellement le confort matériel et extérieur, en oubliant la vie intérieure, essentielle à Thoreau, ce transcendantaliste de la première heure, jusqu'à s'en éloigner par ailleurs plus tard, comme nous l'apprenons dans la deuxième partie de ce petit livre : Thoreau essayiste.

Deuxième partie que j'ai savourée comme tout au début, l'introduction de Michel Granger, professeur de littérature américaine, spécialiste de Thoreau.

Très agréable à lire, une belle présentation ... une maison d'éditions que j'ai aussi découvert à cette occasion, le mot et le Reste qui semble compter dans ses publications de bien intéressants ouvrages.

Je remercie Babelio de m'avoir permis cette lecture, de me replonger dans l'univers de Thoreau que j'affectionne beaucoup.
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Une fois n'est pas coutume, je vous dis d'abord quelques mots de la couverture et de son esthétisme : couverture noire avec un liseré blanc, elle est très élégante ; l'auteur, le titre et l'éditeur sont inscrit en blanc (sur fond noir donc, si vous avez suivi) et sont accompagnés d'un dessin d'engrenages. C'est très beau. Mais, pourquoi avoir omis les majuscules au nom de l'auteur ? On peut se dire que tout fout le camp et que c'est bien dans l'air du temps de ne même plus être capable de respecter un code si simple que mettre des majuscules. Et pourtant, pour avoir observé de nombreux vieux livres récemment, j'ai pu constaté que cet effet de style, cette mode pourrions nous dire plus vulgairement, a déjà existé il y a quelques décennies.
Bref, finalement, rien de rédhibitoire, ce livre a au contraire une couverture plutôt engageante.

Je ne connais pas Thoreau, ou si peu, que c'était l'occasion pour moi d'en apprendre un peu plus sur lui. Il me semble avoir entendu son nom pour la première fois dans le film le cercle des poètes disparus, et ayant eu une période où j'étais fan de citations, je suis sûre d'en avoir rencontré quelques unes de son fait, sans pour autant être capable de dire lesquelles aujourd'hui.
Ici, sur une quarantaine de pages, Thoreau parle d'un ouvrage de John A Etzler. Ce dernier est un utopiste qui pense que les machines permettront à l'homme d'accéder au bonheur sans efforts, quitte à transformer la nature pour le servir. A travers les critiques de Thoreau sur l'aspect technique de la vision proposée par Etzler, on est familiarisé à sa proximité à la nature.
Faisant suite, une trentaine de pages de notes écrites par Michel Granger sont consacrées à Thoreau. Là, c'est bien l'occasion d'en apprendre plus sur lui, de manière synthétique et non chronologique. Des repères chronologiques sont proposés en fin d'ouvrage.

Ce retour sur une vision passée du présent est très intéressant. Nous avons largement atteint et même dépassé les limites techniques que John Etzler imaginait. Donc la raison de la non-réalisation de son utopie se situe ailleurs. Nous sommes donc bien obligés de constater que l'humain n'a pas la volonté d'oeuvrer pour le bien de l'humanité.

Livre intéressant et visiblement de qualité, il ne faut pas se priver de sa fréquentation.

Merci à Babelio d'organiser masse critique et aux éditions le mot et le reste d'y participer.

Lien : https://chargedame.wordpress..
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Un grand merci à Babelio pour l'envoi de ce petit texte édifiant, au format idéal pour les vacances. Thoreau critique ici l'utopie développée par John A Etzler dans un texte édité 12 ans plus tôt. le succès de cette thèse, qui promet bonheur et aisance en faisant de la technique la solution à tous les maux humains, doit être selon lui considéré comme un "signe des temps". Tout en analysant les différents arguments d'Etzler Thoreau développe sa propre vision, plus respectueuse et écologique. Ainsi il reprend le recensement des forces naturelles inexploitées (le vent, les marées...) mais démontre que leur exploitation n'est pas aussi simple que le prétend Etzler. En effet le plus gros défaut de son raisonnement est qu'il ne s'appuie que sur la théorie, la pratique étant balayée par quelques abscons calculs, sans réelle perspective ni mise en pratique. Pour autant, si certaine des théories d'Etzler semblent fumeuses à l'auteur de Walden, force est de constater qu'elle sont, à notre époque, pour la plupart devenues réalités. Ainsi l'exploitation à outrance des ressources par les industries qui fait de notre terre une orange bientôt exsangue. de même l'idée de se déplacer facilement et rapidement d'un bout à l'autre du globe, permettant à chacun de profiter d'un éternel été... L'essor des compagnies aérienne low cost a en effet démocratisé le voyage mais le tourisme de masse occasionne, ont le sait aujourd'hui, des dégâts irrémédiables sur les plus beaux sites du monde. Enfin Etzler imagine un accès immédiat à toutes formes de savoirs, prophétisant sans le savoir l'avènement futur d'internet. Thoreau réfute ainsi cette vision naïve d'un avenir idyllique, dans lequel les machines épargneraient l'homme du travail tout en lui permettant d'absorber et d'exploiter jusqu'à l'os mère nature.
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En 1843, âgé de 25 ans, Henry David Thoreau dénonce les travers des industries qui se mettent en place et la logique matérialiste et destructrice qu'adopte alors notre civilisation.
(...)
Visionnaire et terriblement actuel.

Article complet en suivant le lien.
Lien : https://bibliothequefahrenhe..
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Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
L’amour est le vent, la marée, les vagues, le soleil. Sa puissance est incalculable, elle fait plusieurs chevaux-vapeur. Elle ne cesse jamais, elle ne se relâche jamais. Elle peut faire tourner le globe sans répit, elle peut chauffer sans feu, elle peut nourrir sans aliments, elle peut vêtir sans habits, elle peut abriter sans toit, elle peut créer un Paradis intérieur qui rend inutile tout Paradis extérieur. Mais bien que les plus sages d’entre les hommes, à chaque génération, se soient employés à décrire cette force dans des livres, et bien que chaque cœur humain soit tôt ou tard, plus ou moins, amené à l’éprouver, il n’en demeure pas moins que l’on n’en utilise qu’une faible part pour la société.
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Il y a un chemin plus rapide que celui que propose le Système mécanique pour combler les marais, étouffer le mugissement des vagues, apprivoiser les hyènes, préserver un environnement agréable, varier le paysage et le rafraîchir au moyen de « petits ruisseaux d’eau douce », et c’est grâce à l’énergie que procurent droiture et comportement exemplaire.
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Dans les premières années du Journal, et dans les premiers essais, sa culture classique prend une place importante, ainsi que le point de vue transcendantaliste : Thoreau est à la recherche du divin qui se cache dans la nature, traque systématiquement la correspondance entre le monde physique et celui de l'esprit. p 80
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La nature assume déjà toute ces tâches que la science accomplit peu à peu à une échelle plus grande pour que l’homme soit servi par elle. Quand le soleil tombe sur le chemin du poète, il goûte à tous les bienfaits et les plaisirs que les arts ne dispensent que lentement et partiellement, de génération en génération. Les vents qui lui fouettent les joues lui apportent tous les avantages et le bien-être qui lui prodiguent leurs inventions calorifuges. Le principal défaut de cet ouvrage, c’est qu’il vise pour l’essentiel à apporter le plus de confort et de plaisirs sommaires.
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L'individu idéal de Thoreau n'appartient pas une foule; il est autonome, pense par lui-même .... C'est un homme de principe susceptible de se dresser en conscience contre la majorité lorsqu'elle est dans l'erreur, il vit selon une conduite sincère, droite, guidée par la vérité.... Walden oppose ainsi un contre-modèle à l'utopie d'Etzler : ce n'est pas un château en Espagne mais une expérience solitaire destinée à mettre en pratique un art de vivre.
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