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sur 709 notes
Trois nouvelles qui ont pour fond la mort avec toutes les questions qu'elle peut susciter,la peur mais aussi l'attente,le contentement(douleurs-froid...)selon les circonstances vecues.
Trois nouvelles qui se laissent lire et qui ont le charme "malgre le sujet"d'etre de la grande litterature russe,avec tout le vague a l'âme cher aux peuples slaves.
Quelque soit le rang social,la mort vient vous prendre;quelque fois en s'annoncant et quelque fois sans crier gare!Mais elle ne sera pas plus douce pour autant,que l'on soit bourgeois ou paysan.
Quand l'heure est la,rien n'y fera,on n'y echappera pas!
J'ai beaucoup aime les atmospheres creees par Tolstoi pour ces 3 histoires;ce n'est certes pas lugubre mais"vivant",ô ironie du sort,du theme
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Un classique à lire absolument.
Trois nouvelles dans ce recueil. Trois récits. Trois confrontations à un thème universel souvent tabou aux yeux de la société : la mort. Simple, implacable, effrayante…

Personnellement, je ne m'attendais pas à être aussi émue par « La Mort d'Ivan Illitch ». L'histoire est pourtant banale. Ivan Illitch, un homme lambda, magistrat de premier ordre, ayant une vie lambda, sans artifice. Une normalité effarante. Jusqu'à ce qu'advienne un événement fâcheux, puis une déchéance progressive, une lente agonie… Nous sommes les témoins du cheminement tortueux des pensées d'Ivan Illitch, de sa terrible solitude face à ce qui lui arrive. Ivan Illitch, seul, incompris, torturé par la douleur physique mais également mentale. Mentale car ce-dernier sent du fond de ses tripes le trépassement arriver. Lentement mais sûrement. Tout en se rattachant farouchement par moment à l'espoir. L'espoir de guérir de ses maux contre toute attente ! Nous aussi en tant que lecteurs nous nous y accrochons, à cet élan de vie, même si nous sentons autant que le personnage la finalité arriver, sans pitié. L'expression « voir sa vie défiler devant ses yeux » juste avant de s'éteindre y prend tout son sens. Ivan Illitch soliloque sur sa vie, ses aspirations, qui lui paraissent au final complètement illusoires. Ses réflexions existentielles poussent autant le lecteur à réfléchir et à se questionner sur sa propre vie. « Et si moi aussi je mourrais demain, serais-je satisfait de ma vie ? N'aurais-je aucun regret ? Étais-je réellement heureux ? »
La fin du récit signe la fin de l'histoire d'Ivan Illitch et de ses tourments, cela de façon abrupte et sans fioritures.

Lev Nikolaïevitch Tolstoï a su parfaitement retranscrire dans ses écrits ce qu'est la mort, avec une précision limpide et déconcertante, notamment la perception que l'on a de la mort, ce qu'elle inspire pour le commun des mortels. Il faut également soulever sa critique de la société que l'on retrouve à travers ces trois nouvelles, de ses moeurs et de ses conventions, des différentes classes sociales, de l'égoïsme et de la vanité des hommes…

Alors qu'au final, nous finirons tous au même endroit, peu importe le statut social.

Je finirai cet avis avec ce passage de « La Mort d'Ivan Illitch », simple mais puissant, démontrant le déni puis la sidération du personnage :

« « Caius est un homme, tous les hommes sont mortels, donc Caius est mortel. » Mais il n'avait jamais voulu le prendre à son compte, jugeant que ce raisonnement, applicable à Caius, ne valait rien pour lui-même. […] En effet, Caius est mortel. Il faut qu'il meure. C'est la loi. Mais moi, moi, Vania, moi, Ivan Illitch, avec toutes mes pensées, toutes mes sensations, n'est-ce pas autre chose ? Il est impossible que je doive mourir. Ce serait trop affreux ! […] S'il fallait que je meure, comme Caius, je le saurais, une voix intérieure me l'aurait crié… Mais non, je n'observe rien, mais rien de tel. Je sais parfaitement, et tous mes amis savent que nous sommes différents de Caius… Or, voilà que tout change ?… Ce n'est pas possible !… Ce n'est pas possible et pourtant cela est !… Comment ça ?… Que dois-je penser ?… »
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La Mort d'Ivan Ilitch" de Tolstoï est une oeuvre remarquable qui plonge profondément dans les abysses de la condition humaine, révélant des vérités universelles sur la vie et la mort. L'histoire suit le parcours d'Ivan Ilitch, un homme en apparence réussi dans la haute société russe, dont la vie bascule lorsqu'il est confronté à sa propre mortalité. Tolstoï nous livre une critique subtile de la superficialité de la société et de la recherche incessante du statut social, tout en explorant les thèmes de la solitude, de l'isolement et du sens de l'existence.
L'un des aspects les plus saisissants de ce roman est la manière dont Tolstoï dépeint la solitude oppressante dans laquelle Ivan Ilitch est plongé à mesure qu'il prend conscience de sa propre finitude. Dès le début du récit, nous sommes témoins de son isolement croissant alors qu'il se retrouve confronté à une maladie incurable. Tolstoï écrit :
"Il se sentit tout à coup abandonné de tous, et une terreur insensée lui serra le coeur. 'Il meurt ! Il meurt !' disaient les gens qui se tenaient près de lui."

Ces mots capturent magistralement l'angoisse et la solitude qui enveloppent Ivan Ilitch, soulignant la nature inhérente de la mort comme un voyage solitaire et inéluctable.
De plus, Tolstoï offre une critique subtile de la vacuité de la vie bourgeoise et de la quête perpétuelle du succès matériel. À travers le personnage d'Ivan Ilitch, il démontre comment la recherche effrénée du statut social et les conventions sociales peuvent conduire à une existence dépourvue de sens. Ivan Ilitch réalise progressivement que sa carrière brillante et sa position sociale enviable ne lui procurent aucun réconfort alors qu'il se confronte à sa propre mort. Tolstoï écrit avec une justesse déconcertante :
"Il sentit qu'il s'abandonnait à ce qu'il craignait le plus, et qu'on l'abandonnait à ce qu'il craignait le plus, et ce qu'il craignait le plus, c'était la mort."
Ces mots révèlent la véritable nature de la peur et de l'angoisse qui accompagnent la mort, mettant en lumière la vanité des succès terrestres face à l'inéluctabilité de la fin.
En somme, "La Mort d'Ivan Ilitch" est bien plus qu'un simple récit sur la mort imminente d'un homme. C'est une méditation profonde sur la condition humaine, explorant les thèmes universels de la solitude, de l'isolement et du sens de l'existence. Tolstoï nous offre un miroir saisissant de notre propre humanité, nous rappelant la fragilité de la vie et la nécessité de trouver un sens plus profond au-delà des apparences sociales et matérielles.
"La Mort d'Ivan Ilitch", les relations d'Ivan Ilitch avec sa femme, Praskovya Fedorovna, offrent un éclairage poignant sur la nature complexe des liens conjugaux.
leur relation évolue face à la maladie d'Ivan Ilitch. Au début du récit, Praskovya Fedorovna semble plutôt indifférente à la souffrance d'Ivan Ilitch, se préoccupant davantage de son confort et de sa propre tranquillité. Tolstoï écrit :
"Sa femme, Praskovya Fedorovna, l'aimait tendrement, mais elle l'aimait comme on aime un luxe coûteux, pour le plaisir qu'il donne et non pour ses qualités."

Cependant, au fur et à mesure que la maladie d'Ivan Ilitch progresse et que sa souffrance devient plus tangible, leur relation connaît des changements subtils. Praskovya Fedorovna ressent finalement une forme de culpabilité et de désespoir face à la détérioration de la santé d'Ivan Ilitch, reflétant ainsi la complexité des liens conjugaux face à la maladie et à la mort.

En conclusion,

"La Mort d'Ivan Ilitch" s'inscrit dans la tradition de la littérature russe, caractérisée par une exploration profonde des questions existentielles. L'oeuvre de Tolstoï illustre parfaitement la capacité unique des écrivains russes à sonder les profondeurs de l'âme humaine
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Profonde, magnifique, terrible, la mort d'Ivan illitch transcende les mots et fait partie de la littérature qui traverse les âges.
Telle une eau de vie, distillée avec soin, cette courte histoire démontre que Tolstoï, bien que connu pour Guerre et Paix et Anna Karenine, de beau pavés, arrive à tirer la quintessence de chaque mot.
Les émotions se trouvent concentrées, telles les saveurs du meilleur cognac, et la dégustation du lecteur est un moment d'extase, coincé que nous sommes entre nos propres peurs et le plaisir de lire.
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Trois morts.
Nouvelle écrite en 1858, publiée en 1859, la même année que le Bonheur conjugal (dont on sait que c'est un leurre)

Tolstoï gamberge dans son existence, son frère Nicolas qu'il affectionne tant est malade.

Il jure cette année là d'arrêter cette littérature là qui ne correspond pas à ses aspirations profondes, il engage un second voyage en Europe ..

Dans ses carnets, il note à plusieurs reprises ces Trois morts, il faut croire qu'il y tient.
La mort l'a si souvent visité, parents, frère, la guerre, les exécutions sommaires .. elle en deviendra en littérature un de ses thèmes favoris.

Ici la mort frappe trois fois et à chaque fois avec un écho différent. Il n'y a pas de communauté de destin, les situations sont hétérogènes : une bourgeoise, un cocher, et un arbre ..

Dans cette dissymétrie, il y a préalablement le rapport transversal de ces trois vies malades à la croyance bien sûr, et le plus croyant renvoie pour le moins à l'idée de son sens face à la mort..

L'agonie de la bourgeoise est impitoyable, c'est en même temps le portrait déclinant de la société qui la porte esquissé parcimonieusement .. le cocher et l'arbre par une pirouette littéraire admirable semblent se donner la main pour l'éternité : ils n'ont démérité de rien ceux-là ici-bas, par ce bois de l'arbre qui va faire la croix sur la tombe du cocher. Non seulement, ils n'ont pas démérité de la mort, mais sous une forme allégorique, l'auteur va faire de l'arbre la mort la plus significative, la plus notable car elle est absoute de tout mensonge.

Le poids des mots est vertigineux. Une fois de plus, l'écrivain parle de ce qu'il connaît, il est toujours en terrain conquis ..

Trois morts est son premier texte essentiellement consacré à la mort, puisque l'artiste la voit, la sent comme personne, il semble pressé d'en découdre avec elle sur un plan littéraire, il arrivera même à dompter l'agonie de la mort dans les chefs d'oeuvre qui vont suivre et faire de lui l'écrivain génial écrivant sur elle.

La nouvelle Trois morts sera bien accueillie dans les milieux littéraires russes, même si Tolstoï depuis quelques années tournait la tête comme un jeune indiscipliné, insolent et rebelle à ce monde bourgeois dont il répudiait les courants artistiques tantôt slavophiles, tantôt occidentaux.. L'opinion n'avait pas oublié pour autant ce qui avait fait monter en flèche la notoriété du jeune premier : Enfance, Adolescence, les Récits de Sébastopol. Tolstoï pense alors que les fondements de sa réussite étincelante reposent sur un rapport ambigu avec le public, il se sait meilleur que ce qu'il montre qui à ses yeux est du paraître et non dénué de l'esprit de gloire. Ce n'est pas qu'il n'est pas sûr de sa faculté à réaliser ses ambitions, mais il craint une certaine velléité objective et contrariante due à sa vie désordonnée, alors il va attendre son heure, une opportunité qui comme on sait va lui ouvrir les bras de manière considérable .. On va ainsi le voir chemin faisant s'attacher à la dynamisation et à une culture diversifiée de son domaine, à la création d'une école pour les enfants de paysans de Iasnaïa Poliana, à la création d'une revue pédagogique.. C'est ce qu'il appellera "ses trois jougs" ..
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Je n'avais encore jamais lu Tolstoï jusque là et lorsque je suis tombée sur ce court roman à la bibliothèque j'ai pensé que ce sera une bonne porte d'entrée pour m'essayer à ce grand auteur.
L'expérience fut plutôt convaincante, j'ai été entraînée dans l'histoire de cet homme, Ivan Illitch, dont on va suivre la lente évolution de sa maladie à sa mort. On va assister à son délitement physique et moral mais surtout à la remise en question de son existence matérialiste et conformiste dans laquelle il s'était enfermée et qui aux portes de la mort ne lui laisse qu'une sensation de vide absolu.
J'ai découvert un Tolstoï fin psychologue et très bon narrateur, le récit était extrêmement fluide et agréable et parfois avec une pointe d'ironie. Ceci dit, la description de la déchéance physique et des angoisses mortuaires étaient très réalistes, peut-être trop…car malgré moi elles ont fini par se transmettre à travers la lecture et m'ont provoqué un sentiment d'oppression.
Donc je ne sais pas si ce roman est approprié à tous dans le cas où on a un rapport particulier à la mort et à la maladie… Néanmoins ce fut une intéressante découverte du grand écrivain !
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La mort... Drôle d'idée que de lire des nouvelles ayant pour thème commun ce sujet si sensible, si douloureux !

Et pourtant ! Tolstoï décrit avec beaucoup de variations les instants encadrant le passage de vie à trépas. le changement de comportement, la perception de l'environnement qui se trouble, tout est si finement analysé et décrit par l'écrivain russe.

À mon sens, la nouvelle la plus réussie est La Mort d'Ivan Illitch. Bien plus que la description de la longue agonie d'un magistrat, il s'agit d'une formidable critique des illusions que procure la société : matérialisme, amitiés intéressées, hiérarchie sociale, etc. Rien n'est épargné ! Et face à tout cet édifice social, la mort. La mort telle un coup de poing qui fait brutalement revenir à la réalité. J'ai trouvé l'opposition entre le malade et son entourage particulièrement jouissive : c'est l'opposition de deux mondes qui doivent se séparer car leur cohabitation devient insoutenable.

Une excellente lecture donc qui m'encourage à poursuivre plus tard ma découverte de l'oeuvre de Tolstoï.
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La Feuille Volante n° 1372 – Août 2019.

La mort d'Ivan Illitch – Léon Tolstoï - le livre de poche.

Les trois textes réunis dans ce recueils "La mort d'Ivan Illitch - Maître et serviteur- Trois morts" ont été publiés à des dates différentes, dans de revues différentes et ont été accueillis favorablement par les cercles littéraires et par le public.

Dès lors qu'il prend conscience de sa vie, la mort devient pour l'homme une source de préoccupations et de questions que les religions ne résolvent qu'autant qu'on y croit. Elle est l'image de notre peur et notre impuissance face à elle et se vouloir immortel, même dans un éventuel autre monde est à la fois une absurdité et un leurre savamment entretenus. Cette immortalité peut même parfois être supposée ou simplement espérée en ce monde, au nom même de la vie, alors qu'en tant qu'humain nous sommes tous assujettis à cette même condition de mortels. c'est un peu ce que pense Illitch au début, peut-être pour se assurer. le temps qui passe, le vieillissement, la souffrance et la douleur en font partie, sont, surtout à son époque, les prémices du trépas et c'est un éternel questionnement de savoir s'il faut révéler au malade son état ou l'entretenir dans l'illusion et le mensonge de la guérison. On cache la réalité de sa santé à l'épouse de Dmitrievich et Ivan Illich supplie qu'on lui dise la vérité sur son état qu'il sent bien aller en se dégradant et il perçoit la camarde qui rôde. Cet Illich, semble-t-il inspiré par un personnage réel, après avoir connu une vie matrimoniale assez quelconque mais une réussite professionnelle brillante, se débat dans les affres de l'agonie, sent qu'elle va l'emporter, porte sur sa vie un dernier regard. La mort est un passage vers le néant, le même que celui qui existait avant notre naissance, la simple fin de notre parcours terrestre et ce magistrat semble l'accepter sans la moindre peur, comme une délivrance. Ce thème est particulièrement présent dans l'oeuvre de Tolstoï (1828-1910) et il a sûrement exprimé dans le personnage d'Ivan Illictch ses propres cruelles obsessions puisque, nous le savons, l'écriture a aussi une fonction cathartique, mais je ne peux pas ne pas penser qu'un écrivain ne veuille pas, après sa disparition, laisser une trace grâce à ses oeuvres qui lui survivront. Notre auteur a connu cette réalité très tôt dans sa vie, dans sa famille, puisque, à son époque, la médecine était balbutiante. La mort c'est aussi l'heure du bilan, l'exacte forme du "jugement dernier" où, face à soi-même et sans complaisance on se met en scène dans cette "parabole des talents" de l'Évangile. Qu'a été notre vie, à quoi ou à qui a-t-elle servi, qu'en avons-nous fait? c'est sans doute le sens de ce dialogue entre le magistrat et"la voix de l'âme". Cette nouvelle est un peu longue et un peu ennuyeuse, notamment dans tout ce qui concerne la vie professionnelle et matrimoniale du personnage. En revanche son appréhension de la mort est intéressante.

Avec "Maître et serviteur" nous avons le récit d'un voyage mouvementé au cours de l'hiver russe ainsi qu'une étude de caractères, Vassili est un riche négociant, orgueilleux et fourbe qui exploite et méprise Nikita, son valet qui lui a un caractère enjoué et résigné et ne songe qu'à servir son maître. Vassili fera quand même dans ses derniers moments preuve d'une humanité assez inattendue de sa part et qui ressemble un peu à une rédemption. Il est question des relations maître-serviteur, de la valeur de l'argent et seulement à la fin de la mort des deux hommes avec pour Nikita une sorte de consolation, une délivrance avec l'espoir d'un monde meilleur. Les évocations et les descriptions sont émouvantes et on sent bien de la part de l'auteur la volonté de mettre en exergue les qualités des paysans russes. de ces trois nouvelles c'est de loin celle qui a ma préférence.

Avec "Trois morts" c'est le début de la carrière littéraire de Tolstoï et ce thème de la mort sera repris plus tard avec "La mort d'Ivan IIlitch". aussi et peut-être seulement la fin de l'homme qui est traitée. En réalité ce sont trois morts bizarres qui sont évoquées ici, celle d'une femme, d'un paysan et d'un arbre. La dame refuse sa maladie et s'entête à faire un long voyage vers l'Italie en quête de la guérison. Elle ment devant la mort comme elle l'a fait toute sa vie. Elle est chrétienne mais il semble que le christianisme ne l'aide pas au moment fatal. Cette mort est mise en perspective avec celle d'un paysan qui lui accepte son sort et meurt en paix. Il donne même ses bottes en échange d'une pierre tombale qu'il n'aura pas et qui sera remplacée par une simple croix. Celle de l'arbre qui est abattu pour confectionner cette croix, une fin naturelle, un peu comme celle des humains! C'est le lien que personnellement je vois avec les deux autres.

©Hervé Gautier.http:// hervegautier.e-monsite.com
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Trois nouvelles sur la mort, trois nouvelles profondément philosophiques qui nous rappellent notre solitude face à notre inévitable destinée, qui décrivent cette peur atroce de l'après, ce désespoir, ce refus de céder, cette envie de continuer à s'accrocher coute que coute à la matérialité et ses leurres. Mais aussi et surtout trois nouvelles qui interrogent le sens de nos vies, la vacuité de la poursuite des prestiges, des mondanités et du pouvoir.

Les personnages mis en avant dans ces trois nouvelles permettent à l'auteur d'aborder ce que chacun de nous a vécu ou vivra un jour: l'attitude confuse face au corps inerte d'un proche, l'évitement de la question de la mort et le refuge dans un égoïsme visceral qui n'est qu'une fuite en avant, une absence d'empathie pour nos semblables car la mort est d'abord l'affaire des autres, les faux espoirs qu'on peut leur insuffler et qui se transforment en terribles mensonges et tortures pour eux.

Epicure disait que "la mort n'est rien pour nous". J'ai fait mienne cette réflexion et répété à souhait que "Quand nous existons la mort n'est pas là, et lorsque la mort est là, nous n'existons pas ». Ceci afin de me consacrer à la vie et à lui conférer un sens à travers mes actions.
La lecture de Tolstoï renforce finalement cette attitude car ce que l'auteur met en avant est cet examen de conscience nécessaire que chacun doit réaliser bien avant d'atteindre sa dernière demeure, afin de s'améliorer pour soi et pour les autres. Une véritable leçon d'humanisme. Et finalement on n'est jamais autant humain que dans notre sentiment de vulnérabilité face à la vie et notre angoisse face à la mort.

Du grand Tolstoï dont les oeuvres ne cesseront de me hanter et me façonner.



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je me rappelle que j'ai lu ce livre et que je l'ai adoré, et en plus, en ce moment même, j'ai bien envie de le relire, mais je ne sais plus où il est ... c'est une histoire poignante et épouvantable, merveilleusement bien écrite, comme tous les livres de Tolstoï , en ce moment je lis "résurrection" qui est un chef d'oeuvre aussi !
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