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4,08

sur 709 notes
Tolstoï est connu pour ses grandes fresques mais il déploie aussi son talent dans des formats plus brefs.

Les trois courts récits proposés par le livre de poche ont pour point commun : la mort.

Le premier, la mort d'Ivan Illitch, nous narre les derniers mois d'un fonctionnaire, le fameux Ivan Illitch. Face à cette longue agonie, le lecteur ressent toute la solitude, la désespérance face à la mort. le moribond voit arriver sa fin avec une amertume de plus en plus forte lorsqu'il réalise que sa vie n'a pas été aussi réussie qu'il la pensait. Seule l'enfance semble trouver grâce à ses yeux, préambule à une longue suite de compromis et de faibles joies.

Maître et serviteur nous entraîne en plein tempête de neige avec Vassili Andréitch et un garçon de ferme, Nikita. Cette fois-ci, on assiste à un changement profond de l'âme humaine aux portes de la mort, comme si au final seul l'essentiel à préserver devenait important à ce moment-là.

Enfin "Trois morts" retrace comme son nom l'indique, trois trépas différents, mettant à égalité maîtres et serviteurs, tous devant mourir un jour. On retrouve, comme dans le premier récit d'ailleurs, une amertume, une colère voire une haine contre les proches forcément trop soucieux ou pas assez. Trop vivants et éloignés des agonisants.

Ce livre, pourtant, n'est pas dénué d'espoir car pour certains la mort est accueillie avec soulagement, et parfois surprise par sa facilité, sa douceur. Comme si la peur de la mort était bien pire que la mort elle-même.
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Comment se persuader d'accepter l'idée de partir prématurément. Ne plus s'indigner face au dédain des autres et leur indifférence. Accepter paisiblement et docilement une fin qu'on à ni demandé, ni cherché. Accueillir passiblement une retournement de situation des plus horribles où on passe de l'état d'un pilier indispensable dans la vie des siens à celui d'un fardeau insupportable.
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Ce sont les nouvelles de Tchekhov qui m'ont menée à celles de Tolstoï, en particulier Une banale histoire (1889), lue plus tôt cette année et adorée, qui est souvent comparée à La mort d'Ivan Ilitch (1886). Les deux nouvelles mettent en scène un homme au crépuscule de sa vie qui porte un regard amer sur son passé. Comment s'est-il comporté avec les autres? Qu'a-t-il fait de cette vie? Qu'en restera-t-il? Chez Tolstoï, il est question de rédemption, pas chez Tchekhov. Je préfère encore ce dernier, libéré de toute morale religieuse, mais je suis contente d'avoir mis le pied dans l'oeuvre de ce monument qu'est Tolstoï. Je n'apprends rien à personne en disant que son style est magnifique et ses réflexions profondes.
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Le juge Ivan Illitch est sur le point de mourir. Alors qu'il vit des souffrances physiques terribles, elles ne se comparent en rien avec les souffrances de son esprit.
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La mort qui arrive le pousse à faire le bilan de son existence. Et une question ne cesse de le tourmenter. Sa vie est elle manquée ?
Lui qui a toujours eu une existence "comme il faut". Un mariage "comme il faut". Une carrière de fonctionnaire "comme il faut". Des appartements décorés au goût de tout le monde.
Les véritables moments de bonheur ne sont-ils pas ceux où l'on se permet de répondre à nos envies, à nos sentiments et à oeuvrer en fonction de nos valeurs ?
Moments trop rares quand on consacre son existence à oeuvrer pour donner une image sans brèche à la société.
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Dans ce récit Tolstoï nous raconte la mort du juge d'un point de vue moraliste et non clinicien, il dégaine sa plume la plus grinçante pour dire ce qu'il pense de cette société matérialiste qui selon lui corrompt les âmes. C'est un récit à la fois terrible, puissant et bouleversant. 
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La quatrième de couverture était un peu racoleuse, non ? Promettant six morts le livre. Et c'est bien ce que l'on a avec ces trois nouvelles, qui vont en quelque sorte crescendo : elles sont de plus en plus courtes, mais elles contiennent de plus en plus de morts…
Alors certes, on en a pour son argent, on a bien les six morts promises, mais à la mode Tolstoï. J'ai décidé de ne pas les lire dans l'ordre choisi par l'éditeur, mais dans l'ordre chronologique, commençant par « Trois morts », une courte nouvelle écrite en 1859, qui dans une construction très classique, oppose la mort d'une bourgeoise qui n'a guère vécu et redoute la mort et celle d'un vieil ouvrier qui, après une vie de labeur, sait qu'il est temps de retourner à la source. C'est le Tolstoï un brin païen que l'on trouve ici, écrivant d'une plume classique et un peu convenue.
Puis vient « La Mort d'Ivan Illitch », une longue nouvelle publiée en 1856, le clou de ce livre, et pour cause. Ici, pas d'opposition, Ivan Illitch est le centre unique de cette nouvelle. Tout commence par l'annonce de sa mort dans les journaux et la réaction de ses collègues, petits fonctionnaires comme lui, et tout de suite le ton est donné. Puis dans un long retour en arrière, Tolstoï déroule toute la vie d'Ivan Illitch. Sa jeunesse, ses premières réussites professionnelles et personnelles puis, très rapidement, la découverte de sa maladie et sa longue agonie. Une agonie physique, certes, mais surtout un temps qui lui est donné pour examiner sa vie sous un jour nouveau. J'ai compati avec ce personnage qui vit la vie que la société lui a tracée, qui fait les choix que la société attend de lui, et qui pourtant s'aperçoit de la vacuité de son existence et de l'artificialité des relations qu'il a nouées avec ceux qui l'entourent, que ce soient ses collègues, ses amis et même sa famille. Difficile, malgré tout ce qui nous sépare, de ne pas réfléchir à sa propre vie et au sens qu'elle peut avoir, se demander l'intérêt de se conformer aux attentes extérieures, de jouer le rôle que l'on s'attend à nous voir jouer, ou bien faut-il ruer dans les brancards pour, à la fin, avoir la sensation d'avoir existé ?
J'extrapole peut-être un peu trop par rapport aux propos de Tolstoï et au message qu'il veut transmettre, mais probablement pas tant que cela. Cette longue nouvelle, écrite avec une plume souvent pleine d'acide (le responsable de cette édition, Dominique Fache, parle de « réalisme cruel », un terme qui me semble tout à fait adapté), est à la fois une critique sociale, comme beaucoup des oeuvres de Tolstoï, mais aussi une réflexion sur l'angoisse de la mort, qui semble n'avoir jamais quitté Tolstoï, comme une des réponses à cette terrible phrase écrite dans une lettre datant de 1860, « Quand on réfléchit que la mort est la fin de tout, il n'y a rien de pire que la vie. »
Et la troisième nouvelle de ce recueil, dans l'ordre chronologique, est célèbre elle aussi, puisqu'il s'agit de Maître et Serviteur, paru en 1895. Ici, comme dans Trois Morts, ce sont deux personnages qui s'opposent, leur classe sociale déterminant leur vision de la vie et de la mort. Une belle parabole, que j'avais bien aimée lors d'une lecture précédente, mais peut-être un peu trop manichéenne à mon goût, et qui n'a pas la force de la Mort d'Ivan Illitch.

En conclusion, voici un recueil intéressant parce qu'il permet de se rendre compte de comment Tolstoï, au cours de trente années importantes du point de vue de sa production littéraire, revisite un même thème, entre obsession personnelle et maîtrise stylistique croissante. La nouvelle-titre est celle que j'ai préférée (et ça tombe bien, c'est pour elle que j'ai entrepris cette lecture!), mais je suis bien consciente qu'il s'agit là d'une préférence toute personnelle.
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Petit magistrat assez imbu de lui même Ivan Illitch réalise alors qu'il est encore assez jeune qu'il va sûrement mourir. Lucide, il sait qu'il n'est pas aimé et s'en étonne pour convenir plus tard dans ses réflexions que le jugement que les hommes portent sur lui est plutôt juste. La perspective de sa mort lui apporte une forme tardive de repentir. Magistral autour de la mort, figure centrale de l'oeuvre de Tolstoï , une de ses plus belles nouvelles
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Trois nouvelles de Tolstoï avec pour thématique commune la mort. La nouvelle la plus longue et la plus connue ( La mort d'iIvan Illitch) est agréable à lire, mais moi qui avait adoré Anna Karenine et Guerre et paix, j'avoue avoir été un peu déçue. La nouvelle n'est pas inintéressante, mais il ne se passe pas grand chose.
J'ai beaucoup appréciée la seconde , "Maître et serviteur". J'avais hâte d'arriver à la fin pour en connaître l'issue. Elle n'est pas très longue, mais c'est suffisant pour que l'on ait le temps de s'attacher aux personnages ( et au cheval) et d'espérer , sans trop y croire une issue heureuse ( il s'agit de mon ressenti lors de la lecture de la nouvelle, je ne vous raconte pas la fin).
La dernière nouvelle "Trois morts", ne fait que quelques pages, je trouve qu'elle aurait gagnée a être un peu plus développée, parce que je suis un peu restée sur ma faim.
Les trois nouvelles se lisent facilement .

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La mort, cette fin de vie ou aboutissement de vie ?

Elle fait partie de la vie ? Alors, pourquoi la supprime t elle ?

Riche, pauvre ou bourgeois, la route se fait identique, quelques soient les ors y scintillant.

L'auteur déploie avec talent, son style pour nous entraîner dans cette réflexion de l'après, pour ceux qui restent .….
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« Ce qui importe ce n'est pas de lire mais de relire » disait Jorge Luis Borges.
Il m'était resté de cette lecture de jeunesse une impression de grâce littéraire bien injuste au regard de la profondeur qu'expriment, en si peu de mots pourtant, ces trois nouvelles.
Mais si toutes trois sont d'une égale force (notamment pour exprimer une même critique sociale, dénoncer l'égoïsme des dominants et affirmer que la civilisation corrompt l'âme et nous cache les vérités essentielles) , c'est peut-être plus que les autres encore, La mort d'Ivan Illich qui le donne à voir. Ce que Freud s'attachera à démontrer, à grand renfort de concepts et de théories ardues, Tolstoï, bien avant lui, le raconte avec une simplicité désarmante : le bourgeois est tellement obsédé par ce qu'il désir "avoir" qu'il en oublie d' "être". Et tout comme Marx, son contemporain le fera dans des volumes entiers de statistiques, montre sur la base d'une histoire exemplaire, que l'argent est une fausse valeur, qui détruit la vie. C'est bien pourquoi (je crois) Tolstoï passe plus de temps à parler de la mort d'Ivan plutôt que de sa vie : car finalement ce n'est qu'alors qu'il connaît, enfin, la vérité de ce que c'est (de ce que cela aurait dû être) de vivre. Voilà pourquoi (ai-je encore envie de croire) Anna Karenine est un long roman (Anna passe sa vie à essayer de vivre) quand Ivan n'a droit qu'à quelques pages : quel intérêt sa vie a-t-elle ? Chacune de ses heures mondaines sonne faux. Seule sa mort a de l’authenticité.
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Je me contenterai ici de commenter la nouvelle "La mort d'Ivan Illitch".
La longue agonie d'une homme, qui avant de faire une mauvaise chute menait une vie "comme il faut" (cette expression est utilisée 10 fois tout au long de la nouvelle), et qui a fini par se rendre compte de l'égoïsme de son entourage alors qu'il faisait face à la mort.
Pour revenir à la vie "comme il faut" menée par Ivan Illitch, nous relevons un certain paradoxe lorsque nous lisons p.56 : "durant toute sa vie, il s'était considéré comme un être exceptionnel, différent de tous les autres". Il pensait être admiré, être soutenu dans les moments difficiles ; c'est à la p.85 que se révèle la vérité face à lui : "[...] tout le reste n'était que mensonge?... Car son travail, l'organisation de son existence, sa famille, ses intérêts - tout cela pouvait "n'être pas ça"". En effet, Ivan Illitch doit à la fois faire face à la mort, mais aussi à son épouse, sa fille et même ses collègues, qui n'attendent que son départ pour prendre sa place.
Une nouvelle bouleversante, qui révèle l'égoïsme de l'Homme lorsque son prochain a le plus besoin d'aide.
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