Un récit qui fait la part belle à la vie, à l'opinion et aux doutes du narrateur; ce qui arrive à Alfredo ( un cousin éloigné par alliance), professeur d'histoire, est clairement filtré, et par ce qu'en raconte son frère Payo et sa belle-soeur Aileen, et par ce qu'en raconte le narrateur lui-même ( enfin ce qu'imagine l'écrivain à partir des quelques éléments en sa possession prend plus de place que ce qui se passe réellement!) . L'histoire en est donc très délayée: l'épuration des hésitations et des temps morts de la vraie vie, que font ordinairement les écrivains dans leurs livres, n'est que très peu appliquée.
J'ai, par conséquent trouvé le livre plutôt long malgré sa brièveté! j'ai senti un certain narcissisme, une désinvolture sans charme et sans sympathie dans l'écriture de ce conte, qui m'ont un peu déçue. Malgré un moment fort, le dialogue d'Alfredo et le narrateur suivi de la fantastique vision sous-marine, la rencontre est manifestement ratée... Et l'on lit la fin de l'histoire sans surprise, mais avec un certain agacement d'avoir mis si longtemps à y arriver!
Reste une jolie galerie de personnages féminins: Aileen la femme de Payo, lucide tout en croyant aux créature fantastiques (origines irlandaises obligent) , Eugenia la matrone revêche et surprotectrice, Micaela qui malgré son amour et son nom dérivé de
Saint-Michel, ne comprendra rien et ne réussira pas à convaincre Alfredo de l'absurdité de sa peur de la mer...