« le fétichiste », Gallimard/le Manteau d'Arlequin 1997…
Un texte initialement écrit pour la télévision, si l'on en croit Wikipédia en 1946 ( ?) ; interprété par Rufus. Un texte qui fut créé au théâtre en 1974 dans les mises en scène d'Etienne le Meur, à Berlin par Raymond Fuzellier, et à Paris par Olivier Hussenot.
Dès l'entame une question s'immisce : Michel Tournier pourrait-il écrire, éditer, représenter ce monologue ; à l'époque de « balance ton porc » et autres joyeusetés ? Pensez donc : un homme, Monsieur Martin, est obsédé par les dessous féminins… A tel point qu'il en achète des quantités à sa propre femme, au mépris du budget familial. Il en arrivera au vol. D'argent d'abord, puis directement, sous la menace, de dessous « encore chauds » ; dans le métro… Une perversion qui le mènera en asile psychiatrique…
Un court texte, que j'imagine facilement sous la diction si particulière de Rufus… Mais surtout un texte qui respire le Tournier à toutes les pages. D'abord, alors que militaire, Monsieur Martin, seul rescapé d'une confrontation avec l'ennemi est fait prisonnier en Silésie, on pense au « Roi des aulnes » ; un fétichiste, pervers, on pense aux « Météores » et à Abel Tiffauges …
Et puis, il y a la prose de Michel Tournier : une prose tellement évocatrice à laquelle ne s'accroche aucune vulgarité. Une prose qui lui aurait certainement permis de « sortir » ce vibrant hommage aux « dessous chics » [qui sont] « ne rien dévoiler du tout, se dire que lorsqu'on est à bout, c'est tabou » …
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Mon bonheur, il a fallu l’inventer, le construire. Je ne suis pas comme les autres, moi. Les autres, ils trouvent leur vie toute préparée au quart de poil en naissant, posée au pied de leur berceau. Moi, je n’avais rien trouvé. Il avait fallu tout fabriquer, tout seul, en tâtonnant, en me trompant, en recommençant.
Les vêtements sont des inventions sociales. Ils signalent et symbolisent un ordre et des convenances.
Chacun son drapeau. Il y en a, c’est le tricolore. Moi, c’est le falbala.
Enseignante à l'Institut Universitaire Tous Âge d'Amiens, Micheline Foré avait invité Michel Tournier à présenter une conférence dans ce lieu.
En raison de problèmes de santé, celui-ci lui proposa plutôt une rencontre chez lui au Presbytère de Choisel. S'en suivirent des échanges amicaux entre l'écrivain et l'enseignante.
Leur rencontre eut lieu en mai 2008 en compagnie de sa fille Blandine et de deux amis, Françoise et Jean-Claude Leleux qui filma l?entretien.
La librairie du Labyrinthe les remercie tous de lui avoir confié ces images afin de les monter et de les diffuser pour le plaisir de tous.
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