A vrai dire, il m'a fallu insister un peu (environ une quarantaine de pages) pour entrer dans l'histoire. Dans un premier temps, je l'ai jugée peu intéressante...
Tout commence par un mariage, ou plus exactement un second mariage ! Chacun s'épie, on devine qu'ils cherchent leur nouvelle place au milieu de cet amour qui va les obliger à vivre ensemble sans s'être choisis. Mais lorsque l'écriture n'est pas unique, j'ai besoin d'être rapidement happée par le récit et ce n'était pas le cas, la présentation me semblait un peu longue et peu vivante.
Et puis, tout à coup Nadine ! La mère de trois des enfants entraînés dans une histoire où ils n'ont pas de place, une femme peu équilibrée, mère possessive et même destructrice malgré son affirmation "je vous aime". L'amour peut-il suffire ? Est-ce la douleur qui la pousse à malmener ainsi ses enfants, à les oublier ? Ou bien le problème est-il plus ancien, plus profond ? Peut-on tout imposer sous prétexte de souffrance et d'amour ? Comment les enfants pourront-ils accepter Josie, cette femme qui a volé leur père ? Et cette dernière, parviendra-t-elle à se faire accepter, à supporter l'hostilité permanente de ces enfants perdus ?
Son petit garçon semble, quant à lui, supporter assez bien tous ces changements, il est heureux également de voir de nouveau battre le coeur de son père. C'est sans compter sur Robin, demi-soeur née d'un premier mariage qui n'a jamais fait le deuil de sa mère...
Vous l'aurez compris, les histoires s'enchâssent et on jongle entre les différents foyers tandis que les personnages centraux sont résolument les enfants. L'intérêt de cet ouvrage : avoir su mettre en évidence ceux-ci en choisissant de présenter l'histoire par les yeux des parents.
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Un coup de coeur pour ce livre que j'ai dévoré en une journée et demie. J'ai eu un peu de mal au début à m'y retrouver parmi tous ces personnages, à tel point que j'ai du faire une espèce d'arbre généalogique pour que cela soit clair dans la tête. Mais une fois tous les protagonistes bien en place, je n'ai plus décroché de ma lecture. L'histoire est tellement juste et les sentiments des personnages vraiment bien développés, je me suis complètement reconnue dans le rôle de Josie. Je recommande absolument ce livre !
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C'est comme si, continua Duncan en la regardant dans les yeux, les belles-mères en étaient venues à représenter tout ce que nous craignons le plus : la maternité qui tourne mal. Nous avons tant besoin d une mère, si profondément, que l'idée d'une mère non naturelle est littéralement monstrueuse. Alors nous faisons de la belle-mère la cible de toutes ces peurs - elle porte le chapeau pour les mauvaises mères. Tu vois, si tu considères que ta belle-mère est méchante, jamais tu ne te sentiras coupable ni en colère contre ta vraie mère, dont tu as si désespérément besoin qu'elle soit une bonne mère.
- Oui, dit Elisabeth après une profonde inspiration.
- Alors on exagère la méchanceté des marâtres pour justifier, d'une manière humaine et détournée, le fait que nous soyons si injustes.
Je suppose que j'ai l'âge de jardiner, se dit-elle.
N'est-ce pas à la quarantaine que les gens commencent,
quand ils se rendent compte que c'est leur seule chance
de faire naître et croître quelque chose de vivant ?
(Trollope parle des femmes sans enfant)
Qu'il devrait y avoir des cours pour belle-mères en puissance. Que la maternité vient au bout de neuf mois de préparation et accompagnée de tout un cortège d'émotions très utiles, mais que devenir belle-mère, c'est comme recevoir une bombe à retardement dans les bagages de l'homme qu'épouse.