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3,73

sur 682 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Critique éclaire:

Toujours cette ambiance glaciale. Toujours ce suspense frissonnant. Des personnages sur le fil du rasoir. Les mêmes ingrédients et on recommence. Un David Vann pur et dur.

Critique constructive:

J'avoue avoir été conquise par "Sukkwan Island" du même auteur. Dès lors je l'attendais au tournant. Avec la même manière d'amener les personnages à se livrer, à livrer leur part de montsruosité, l'auteur parvient à nous immerger dans la vie d'une famille somme toute banale.

(suite sur le blog)
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Quatre vingt onze critiques déjà ! Donc je ne referai pas le "pitch". D'ailleurs fort simple : Gary et Irène vivent depuis plus de trente ans ensemble , ils sont retraités, ils décident (Gary surtout) de bâtir une cabane en rondin sur une île déserte en Alaska. C'est tout. Et c'est déjà bien suffisant pour cristalliser tous les sentiments et affects accumulés durant trois décennies de vie commune. La cabane , pas du tout celle de Thoreau dans Walden Pond, plutôt genre bus de Christopher McCandless, le héro de Into the wild. Gary, ancien universitaire, spécialiste des vieilles sagas anglo-saxonnes, n'a rien du bricoleur de génie. Il monte sa cabane en Alaska à la façon dont Bernard Henry Levy (s'il voulait bien mettre les mains dans le cambouis ) pourrait changer un moteur sur sa Jaguar : au pifomètre.... le résultat est désolant ; l'hiver arrive prématurément et la cabane bâtie de bric et de broc tient plus de la maison des Trois petits cochons que de celle du trappeur de l'Arkansas ! et le Grand Méchant Loup n'est pas toujours là où l' on croit qu'il est : en Alaska il est tapit dans les têtes de nos protagonistes. Trente années de sédimentations patientes de regrets, de non-dits, d'amertumes, de remords,de repentance, de colères rentrées, de déceptions, de rage, et surtout de frustrations, vont faire exploser le statu quo que David Vann nous présente pendant les 250 premières pages comme la vie "normale" de Gary et Irène.
C'est un roman fort. le titre n'est pas usurpé. Mais j'ai eu quand même un peu l'impression que j'avais déjà lu , peu ou prou, un roman semblable dans les nombreuses offres de romans américains. Remplacez l'Alaska par le Montana, David Vann par Russel Banks....Désolations pourrait aussi bien s'appeler Affliction...mais lui il mérite cinq étoiles et plus !
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Comme dans le précédent roman de David Vann, l'histoire se passe dans les grands espaces de l'Alaska. Irène et Gary sont deux jeunes retraités, mariés depuis trente ans, ils ont deux enfants. Leur fille Rhoda est vétérinaire, elle vit avec Jim un dentiste qui a dix ans de plus qu'elle, ils sont sur le point de se marier. Mark est pêcheur, il habite avec Karen qui tient un Coffee Bus. Les deux enfants vivent sur le continent tandis que leurs parents se construisent une cabane sur un îlot, loin de toute civilisation. C'est un rêve de toujours pour Gary, de vivre en pleine nature avec le strict minimum. Au fur et à mesure de l'avancement du projet, Irène réalise qu'elle ne se fera pas à cette vie d'ermite, sans compter le froid et des migraines insupportables qui la rendent impotente. Comme dans Sukkwan Island on sent dès les premières pages qu'un drame familial se prépare. L'auteur décortique la vie des différents couples, révélant la naïveté de la jeunesse pour les uns et le désenchantement chez les autres. Dans ce roman tout ce qui ronge la vie de couple est mis au jour sans états d'âmes, les manques, les déceptions, le manque communication, le passé…Face à une nature froide et impitoyable, la solidité des couples est mise à rude épreuve, le couple peut être un éden mais aussi une prison. Un roman glaçant à tout point de vue qui analyse fort bien ce que peut-être la crainte de la solitude dans une vie de couple à long terme.
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Je retrouve cet auteur avec plaisir, sa plume rude et sombre encore une fois en Alaska.

Déjà le climat n'est pas des plus facile mais ici la tension s'installe entre Irene et Gary, les rancoeurs, les difficultés dans le couple, tout remonte à la surface au fil des pages. Je crois que parfois j'oubliais presque de respirer en lisant tellement je ressentais la tension ambiante. Les personnages secondaires ne sont pas épargnés non plus.
Un contraste frappant avec la beauté des paysages et de la nature préservée de l'Alaska.

Ce livre est noir du début à la fin, ce n'est pas un coup de coeur car la fin m'a laissé sur ma faim justement.
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Laissez-vous emporter dans l‘univers sombre et hostile de cet écrivain hors du commun. Dans une ambiance froide, brutale et terrifiante, on assiste, impuissant, au naufrage de relations amoureuses dont on devine avec horreur l'issue tragique et inéluctable.

Le froid polaire semble avoir glacé les habitants d'Alaska. Enfermés dans leur morosité, prisonniers de leurs échecs, leurs pitoyables gesticulations sont autant de vaines tentatives pour forcer le destin, telles des abeilles engluées dans le miel. Prisonniers consentants de relations amoureuses désolantes, mari et femme finissent par se retourner l'un contre l'autre et se détruire mutuellement.

Désolations, c'est aussi une réflexion sur la notion de responsabilité face à son destin, sa vie, son bonheur. Jusqu'où puis-je entrainer l'autre dans mes errances? Qui accabler pour l'échec de ma vie? Torturer mon conjoint et mes enfants permet-il d'évacuer l'agressivité que nourrissent l'amertume et le désespoir? Mari, femme, enfants, personne n'échappe à la vindicte de ces personnages noyés dans leur mal-être.

Quant aux talents de l'écrivain, ils sont indéniables. Quel auteur peut encore se targuer de maîtriser suffisamment les codes narratifs et littéraires pour créer son propre style? Dans ce roman, les dialogues se fondent dans la narration, aucun des échanges n'est mis en exergue, comme pour mieux marquer la dissolution des personnages dans leur environnement et leur impossible maîtrise des évènements. Porté par l'intrigue, l'auteur est phagocyté par ses personnages, le dénouement lui échappe, et on sombre avec lui dans un tourbillon infernal.
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Désolations de David Vann est un livre très noir.
Au fin de fond de l'Alaska, on trouve Gary et Irene, la soixantaine, retraités, leurs deux enfants élévés et adultes.
Gary n'a plus qu'une obsession : construire sa cabane sur une Ile en face de chez eux.
Irène est prête à le suivre, mais en lui faisant continuellement des reproches et ses maux de têtes perpétuels ne vont pas arranger les choses.
La météo de l'Alaska, pluie, vent, neige ne vont pas les aider non plus.
On suit également leurs deux enfants qui sont restés à proximité : le fils Mark pêcheur et drogué et Rhoda qui rêve d'un mariage avec un riche dentiste mais qui voit l'enlisement des relations de ses parents et essaie de les aider.
Les personnages sont très intéressants, on voit leur plongée dans un peu plus d'obstination à chaque chapitre. Les paysages d'Alaska sont très bien décrits et on s'y croirait dans ces paysages hostiles.
La fin est prévisible mais ça n'empêche pas d'être très impatient pour la découvrir.
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Deuxième livre que je lis de cet auteur après [u]Sukkwan Island[/u] et seconde fois où je prends un plaisir certain grâce à David Vann. En Alaska nous suivons les réflexions et les moments cruciaux d'une famille et de leurs conjoints. Inutile d'en dire plus il ne faut pas dévoiler l'évolution du récit.
Roman chorale en contraste avec [u]Sukkwan Island[/u] qui était en quelque sorte un huis clos à ciel ouvert, nous assistons avec une certaine distance à des situations et des pensées complexes de personnages qui en viennent à devoir faire des choix décisifs. Toujours avec un style simple et efficace David Vann a réussi à me plonger dans cette histoire, à me décrire la complexité de la psychologie de chaque personnage qui ont tous une importance fondamentale. On les plaint, on les soutient, on les condamne et tout ceci spontanément sans vraiment parvenir à un jugement définitif ou à un avis arrêté. J'ai pensé aux [u]Corrections[/u] de Franzen car il existe aussi ici une certaine approche sociologique qui est très intéressante. Une certaine critique de la classe aisée, une critique du rapport à la nature, une critique du rapport à l'argent également. Tout ceci ponctué par des descriptions agréables des paysages de l'Alaska. Une vraie réussite.
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Après Sukkwan Island, dans Désolations , David Vann nous emmène une fois de plus en Alaska, région qui l'a vu naître et qui reste indéniablement pour lui une source d'inspiration.
Les paysages de l'Alaska et la nature dure et immuable sont les témoins silencieux des petits et grands drames qui se nouent. Pourtant ce n'est pas tant à cette nature sauvage que se heurtent les personnages, mais plutôt à la nature humaine bien plus impitoyable.
David Vann excelle dans la description des tensions interpersonnelles sous-jacentes. le mal-être entre proches est le coeur de ce roman riche en non-dits, en tromperies et en paranoïa.
Il n'y a pas dans Désolations de moment choc, de tournant comme dans Sukkwan Island. C'est pire : la tristesse et la mélancolie sont présentes tout le long du roman jusqu'au dénouement. Pas de happy end ! On partage la vie des personnages, leurs souffrances. On sent la tragédie s'installer et s'amplifier. Pourtant on continue, tels des voyeurs faisant leur introspection, désireux de savoir comment les personnages vont gérer les situations conflictuelles et quelle aurait été notre attitude.
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Est-ce que l'amour, c'est suivre l'autre même si on pense que ses idées, ses projets sont complètement fous ? Ou bien agit-on juste par peur de se rebeller, de dire enfin non, et sans doute, de voir se rompre d'un coup les années de vie commune et de partage ?

Une question que se pose Irène, qui accepte de suivre Gary et de l'aider à construire la cabane dont il rêve sur Caribou Island en Alaska, une île perdue et inhabitée, inhospitalière au possible. Les éléments se déchaînent contre eux et elle est consciente que cette cabane n'est pour son mari qu'une fuite en avant de plus, une utopie à laquelle se raccrocher pour (se) faire croire qu'il est capable de réaliser ses rêves. Mais Irène s'accroche, au péril même de sa vie. Des maux de têtes insupportables l'assaillent qui la laissent épuisée, quasiment aveugle et impotente, mais elle participe à l'obsession de la cabane comme un automate qu'on n'arriverait pas à débrancher…

Leur fille observe et ne comprend pas ses parents, mais a déjà bien du mal à s'occuper de son propre couple vacillant pour leur apporter son aide, qui n'est de toute façon pas souhaitée.

Pas de page 113 ici, la fameuse page qui nous a fait sursauter dans Sukkwan Island. Mais une lente montée de la folie et du drame qui pèse, pèse… Si j'ai beaucoup aimé ce roman, il m'a cependant paru extrêmement déprimant. Vous le savez, amis lecteurs, j'ai un mal fou avec les gens qui se laissent vivre, qui se laissent mener par le bout du nez et acceptent leur propre malheur sans ruer dans les brancards. Cette Irène, comme j'avais envie de la secouer, de lui botter les fesses en lui disant « barre toi, mais barre toi de là, ton homme aura ta perte ! ». Rhoda également se voile la face… de même que le père. Chacun d'eux continue sur une voie qu'il sait périlleuse, dangereuse, mais ne veut pas s'en détourner, accepter qu'on puisse se tromper, et renoncer parfois aussi par sagesse.

Ici, on est seul face à la nature, qui n'a rien d'accueillant et de chaleureux. Mais les protagonistes de l'histoire sont également seuls face à eux-mêmes, dans leur folie, dans leur obsession, leur volonté bornée. La désolation, c'est celle du paysage aride et violent, mais aussi celle des coeurs, secs et racornis. C'est l'angoisse insidieuse qui monte au fil des pages, qui se diffuse dans les pensées, qui fait craindre le pire. C'est la menace de la tragédie qui plane sur les têtes, l'attente d'une fin inévitablement violente et malheureuse, implacable et à laquelle il est vain de tenter d'échapper…

La virginité du territoire, de cette île isolée pourra-t-elle rendre jeunesse et amour au couple ? La vie au contact de la nature les ramènera-t-elle vers leurs racines ? C'est ce que veut croire Gary, mais la nature ici est rebelle et sauvage et ne s'en laisse pas conter…

Un roman magnifique, mais bien désolant. Tant de gâchis dans les vies…

Lien : http://liliba.canalblog.com/..
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Dès les premières pages de ce roman, je me suis laissée entraînée dans les tréfonds de l'Alaska. Une terre glaciale et hostile qui déteint visiblement sur ses habitants. C'est une atmosphère que j'aime beaucoup car elle nous transporte, elle nous permet de vivre aux côtés des personnages. Je n'ai pas encore lu le précédent roman de l'auteur (Sukkwan Island), mais cela ne devrait plus tarder.

Désolations décortique les sentiments humains. Les personnages sont le point central du roman. Chacun des membres de cette famille est passé à la loupe pour nous dévoiler ses faiblesses. Irene et Gary sont mari et femme depuis des dizaines d'années mais rien ne semble plus aller. D'ailleurs ont-ils vraiment été heureux un jour ? Ils ont deux enfants : Mark et Rhoda que l'on suit également à travers leur travail, leur vie de famille et leurs amis.

C'est le personnage de Rhoda qui m'a le plus touchée. Mais je dois avouer que la plupart des protagonistes m'ont semblé antipathiques et froids. Certains sont même détestables (Monique, Jim ou Mark) mais ce roman s'attarde à expliquer pour quelle raison ils agissent ou pensent ainsi. On pourrait parfois regretter ce trop plein de questionnements. On suit les états d'âme de chacun et les personnages semblent s'enliser dans leurs émotions. La lecture, quant à elle s'essoufle par moments, cette atmosphère qui me plaît tant m'a étouffée et a pris possession des personnages.

Parallèlement, on voit se dessiner une intrigue et une question revient sans cesse dans la tête du lecteur : "Mais comment tout cela va-t-il donc se terminer ?"

La fin du roman est tragique, il fallait s'en douter. Je n'ai pas été surprise plus que cela car je n'en attendais pas moins de ces personnages complètement désespérés.
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