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3,73

sur 681 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Encore une lecture pour le Challenge Gallmeister et le thème du mois de mai 1 mot = 1 titre. Et c'est ma lecture annuelle de David Vann.

Après Sukkwan Island, David Vann nous amène à nouveau en Alaska. La météo n'est pas tendre, il fait froid, il y a du vent, il pleut. David Vann est un maître pour nous faire ressentir tous ces éléments, j'ai eu froid, j'ai ressenti l'humidité, c'est tellement bien écrit.

David Vann est également maître pour faire en sorte qu'une tension s'installe petit à petit. Même si cela est moins flagrant que son premier roman, c'est encore le cas ici. J'ai par contre eu un soucis, lors des chapitres avec Jim, pour moi cette tension mise en place redescendait, c'est dommage. Je n'ai d'ailleurs pas trop compris l'intérêt de ces passages.

C'est un roman sur le solitude et sur l'amour. Sur l'amour, oui, même si la relation de David Vann avec ce sentiment est il faut se le dire assez étrange. Ici encore, c'est l'amour qui devient folie. C'est récurrent chez cet auteur.

Du coup, j'ai retrouvé les marqueurs de l'auteur et c'est cela qui m'a un peu frustré avec cette lecture. David Vann, fait du David Vann et du coup on s'attend à ce qu'il va se passer, c'est hyper prévisible. Alors oui c'est magnifiquement écrit mais aucune surprise. Un dernier reproche que je pourrais faire, c'est que une fois l'attendu arrivé, c'est la fin directement, j'aurais aimé pour le coup savoir comment ce serait passé l'après.

Ce n'est donc pas un David Vann qui restera pour moi dans mon top de cet auteur.
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Irene et Gary habitent une maison sur les berges de Skilak Lake, un lac glaciaire au coeur de la péninsule de Kenai, en Alaska. Après trente ans d'une vie routinière Gary décide subitement de déménager sur un îlot désolé, Caribou Island, qui se trouve à trois kilomètres du lac et d'y construire une cabane de ses mains.
Le roman débute sur le chargement de rondins du pick-up au bateau de Gary sous une pluie battante. Irene rentre on ne sait pourquoi dans le délire et la lubie de son mari. le bateau est alourdi, la pluie glaciale. Une fois arrivés sur Caribou Island il leur faut décharger les rondins et faire plusieurs navettes. Irene est épuisée, trempée jusqu'aux os. le lendemain elle est malade, alitée, prise de migraines et incapable de respirer avec une douleur atroce qui ne la quittera plus. Gary est dur, insensible. Il pense qu'Irene simule ce mal pour lui faire payer en retour sournoisement le prix de ses décisions et la façon dont il la traite.
Irene et Gary ont deux enfants déjà adultes, Rhoda et Mark. Rhoda, 30 ans, travaille chez un vétérinaire et vit avec un dentiste, Jim. Elle attend avec impatience qu'il la demande en mariage.
Mark lui est marié et pêcheur. Il vit comme un baba cool et n'est proche ni de ses parents, ni de sa soeur.
Ce livre, chaque lecteur ne l'abordera pas de la même façon. On aime ou on déteste carrément. Il n'y a pas de demi mesure.
Je me suis laissée embarquer dans cette histoire où l'ambiance est glauque et maussade. J'ai beaucoup apprécié la description des paysages, des scènes de pêche au saumon et le récit des conditions de travail dans la conserverie.
Par contre il est difficile de s'attacher aux personnages. Gary est bourru, renfermé et secret, très dur avec sa femme. Indifférent au fait de la voir souffrir atrocement et continuant à la faire travailler à la construction de sa cabane jusqu'à épuisement. Gary est un homme qui a toujours vu ses projets s'effondrer, qui rumine intèrieurement ses échecs. La cabane symbolise le dernier de ses rêves.
Irene est tourmentée par une enfance où elle a découvert sa mère pendue en rentrant de l'école. Elle va user ses dernières forces dans ce projet qui n'est que celui de Gary. Elle l'aide uniquement pour ne pas perdre car elle pense qu'il veut la quitter. A un moment je me suis demandé si elle ne sombrait pas dans la folie ou la paranoïa.
Rhoda est le personnage qui m'a le plus touchée. Elle s'inquiète pour ses parents coincés sur leur île en pleine tempête. Spectatrice de loin en imaginant le pire.
Cette île va devenir un exutoire. Irene et Gary vont se déchirer, s'insulter, se reprocher des choses tues pendant leurs trente années de mariage.
C'est un huis-clos prenant, étouffant et cruel où l'intrigue et la fin sont prévisibles. "Désolations" n'est pas un titre assez fort pour décrire l'ambiance oppressante du roman. J'y ajoute "suffocation" et "destruction". On s'enfonce progressivement dans la folie et le souffle glacial de la mort nous frôle sous le ciel de la dernière frontière. Bravo pour le beau coup de plume de David Vann.

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Encore le froid, encore l'hiver, encore l'homme têtu, suicidaire, auquel nul ne résiste, tous résignés à l'inéluctable ou trop occupés à leurs petites turpitudes. L'humain dans toute se noire grandeur. Un David Vann au soleil, c'est possible ?
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Ca donne envie de relire Sukkwan Island, histoire de se remémorer certains passages, d'autant que maintenant, on a certaines clefs !

Là, ce n'est pas moi, mais Gary (futur beau-père de Jim, pour ceux qui ont lu le premier roman de David Vann) qui est passionné par la littérature viking, la langue, l'Islandais et aimerait pouvoir vivre dans un authentique village scandinave.

Une remarque : les dialogues s'intercalent avec le récit, sans guillemet ni trait d'union.

Qu'en dire ? Pas grand'chose. Surprise. Je ne savais à quoi m'attendre après Sukkwan Island, serait-ce mieux, moins bien, aussi bien ? Et bien... Pareil !

Un couple désenchanté, un futur couple désenchanté, la famille qui vit côte-à-côte, à côté les uns des autres. Un homme qui pense que sa femme fut un frein à ses rêves, une mauvaise évaluation des difficultés, une femme attristée d'être passée à côté de sa vie, des fuites au quotidien, des évitements, des abandons. Les personnages semblent être comme déplacés, posés-là dans un décor monté de toutes pièces. Des personnages qui se mentent. Entre eux et à eux-mêmes. Et qui restent pour meubler leur solitude.

Une lecture que j'ai regretté ne pas dévorer d'une seule traite (ne serait-ce que pour savoir quand la bulle éclaterait...).

L'écriture est aussi puissante, fébrile que dans Sukkwan Island. Je ne saurai que trop le conseiller ! J'étais impatiente de lire un autre roman de David Vann, j'ai été comblée !


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Les premières pages commencent directement par la construction de cette cabane sous une forte tempête sur Caribou island. le décor est planté, l'ambiance aussi. L'auteur ne se contente pas de rester sur l'île mais s'attarde sur plusieurs histoires, celles de la fille d'Irène et de Gary, Rhoda et celle de son mari, Jim.

La lecture de ce roman devient vite oppressante. J'y ai retrouvé le même sentiment que j'avais éprouvé à la lecture de Sukkwan island : on sent bien que quelque chose ne va pas chez les personnages au bord du gouffre, prêts à éclater, à changer de peau. Et ça va crescendo. Plus on avance dans le roman, plus on étouffe.

Alors que Sukkwan island faisait place à l'action avec très peu de temps mort, David Vann préfère ici prendre son temps.......
Lien : http://fromtheavenue.blogspo..
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On retrouve l'atmosphère très pesante des livres de David VANN. Des parents qui font le bilan de leurs vies personnelles et de leur vie de couple. Des enfants qui tentent de se construire et d'autres qui baissent les bras. Vous remuez tout cela et vous servez ... très frais !
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Des 3 romans de cet auteur que j'ai lu actuellement, Desolations est celui qui m'aura déçue. Tout d'abord j'ai eu du mal de m'imprégner des personnages, je ne savais plus qui était le mari de qui, j'ai eu du mal de mémoriser tous les prénoms. Une fois ce soucis résolu, j'ai bien retrouvé l'atmosphère de ses livres, mais je suis restée sur ma fin. Je trouve ce livre bien moins puissant que les précédent. Certains éléments du livres ne sont pas assez exploités à mon sens et une fois le livre terminé, on n'en sait finalement pas plus.
Ce fut quand même une bonne lecture.
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L'Alaska… Promesse d'une vie simple et rude au sein de la nature sauvage. Représentation fantasmagorique d'une société scandinave ancestrale et guerrière installée à force de sain labeur dans un univers hostile... Voilà ce que vint y chercher Gary, laissant en plan ses études de langues anciennes dans une université californienne sous prétexte d'une année de repos qui serait mise à profit pour préparer sa thèse. Il emmena avec lui Irene, sa petite amie de l'époque. Et les voilà trente ans plus tard, jeunes retraités habitant les berges d'un lac glaciaire dans cette Alaska qu'ils n'ont finalement jamais quitté, parents de Mark et Rhoda, dorénavant adultes et indépendants.

Terre d'enclaves de désespoir où viennent s'échouer ceux qui n'ont pas trouvé leur place ailleurs pour y végéter dans des villes sales et minuscules, l'Alaska a pourtant dès le début foulé aux pieds l'idée romantique que s'en faisait Gary. Mais comme de nouveau obsédé par son fantasme d'alors, il rêve d'un retour à un état plus instinctif, de se réaliser dans l'accomplissement de tâches physiques en construisant de ses mains une cabane en rondins sur une île au milieu du lac, dans laquelle il compte vivre avec Irene… Projet quelque peu bancal, tant Gary travaille dans l'improvisation et l'approximatif, sans paraître réaliser la dimension rudimentaire et inconfortable de leurs futures conditions de vie. Il démarre d'ailleurs la construction de la cabane au mauvais moment, juste avant l'arrivée d'un hiver précoce qui fait sentir ses premières rigueurs. En allant transporter un premier lot de rondins pendant une tempête, Irene attrape un méchant rhume qui lui laisse de lancinantes migraines prenant des proportions démesurées, et auxquelles les médecins ne trouvent aucune explication physiologique… elle se gave d'antalgiques et d'anti-douleurs qui la mettent dans des états comateux. Une manière sans doute inconsciente de se révolter contre l'idée de Gary qui contrairement à ce qu'il prétend, n'est que la sienne, mais elle se garde bien de l'exprimer à haute voix, persuadée que son époux tirera prétexte de leur désaccord pour la quitter. Or, orpheline depuis l'enfance suite au suicide de sa mère et à la disparition de son père, Irene en a gardé une hantise de l'abandon.

Mais malgré ses efforts pour se montrer conciliante, la construction de la cabane tourne peu à peu à l'affrontement…

Pendant ce temps Rhoda, fille fiable et pleine de sollicitude s'inquiète, voit que quelque chose cloche chez sa mère sans mettre le doigt sur l'ampleur du phénomène qui est sur le point de faire exploser le couple que forment ses parents. Elle-même est sur le point de réaliser son rêve, se marier avec Jim, un dentiste un peu plus âgé qu'elle qui va la sortir de la médiocrité pour une vie confortable et facile, mais le manque d'enthousiasme de ce dernier face à leur prochaine union la laisse perplexe et mal à l'aise… Il faut dire que son promis a compris grâce à Monique, une amie de Mark aussi belle et jeune qu'elle est indépendante et volage, qu'il ne pourrait sexuellement se contenter d'une seule femme…

David Vann place ses héros à un moment de leur vie où les regrets, les réminiscences de leurs rêves enfuis, les plongent dans une amertume vaine et agressive. La moindre contrariété prend des proportions tragiques, les efforts pour tenter de redonner un sens à l'existence se révèlent épuisants et stériles. Leurs tentatives illusoires pour rattraper les espoirs d'une jeunesse qu'avec le recul ils idéalisent, les poussent à rendre l'autre responsable de la médiocrité de leur présent, sans réaliser leur propre fourvoiement, se mentant à eux-mêmes sur la fragilité des élans qu'ils n'ont pas eu le courage de concrétiser.

Un récit plombé par le ressentiment et le désespoir, l'auteur semblant s'appliquer à détruire toute lueur d'optimisme, à démontrer la rareté de toute intention bienveillante ou altruiste dans les relations entre ses personnages, et pour la seule qui fait montre de quelque générosité et de souci des autres (Rhoda), on soupçonne assez vite que cela va mal tourner… Cette absence de pitié de l'auteur envers ses personnages, alliée à l'hostilité de l'environnement glacial qui tient lieu de cadre à l'intrigue, font de "Désolations" un roman fort et désespérant.

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L'Alaska n'est pas que la terre qui a vu naître Sarah Palin, la célèbre candidate républicaine qui a brigué la candidature pour l'élection présidentielle américaine. Cet état américain est connu aussi pour ses grandes étendues neigeuses, la froideur de son climat et le calme quelque peu inquiétant qui règne dans ces contrées. C'est dans ce pays si particulier que se déroule Désolations, le dernier roman de David Vann paru en France aux éditions Gallmeister.

Gary vit avec Irène depuis plus de 30 ans au coeur de la peninsule de Kenai, région connue pour les lacs glaciaires. Ils ont deux enfants Rhoda et Marc, qui sont adultes maintenant. Après avoir endossé le rôle de parent dans une vie morne et fade aux goûts de Gary. Celui-ci veut voir accomplir une cabane sur un îlot, vivre en ermite avec sa femme Irène. Mais cette migraineuse ne voit pas ce projet d'un très bon oeil et l'évolution ou plutôt l'enlisement du projet va avoir des répercussions sur les relations entre eux ainsi qu'entre les enfants alors que l'hiver précoce n'annonce rien de bon.

Après le choc de Sukkwan Island, David Vann revient avec une histoire toute aussi déroutante dans les contrées froides d'Alaska. La structure narrative est similaire les personnages principaux sont toujours surprenants de désolations et la fin tombe comme un couperet. Bref, encore un très bon roman de cet nouvel auteur américain qui place la nature,sa grandeur, au centre de son oeuvre. David Vann ne lésine pas sur les saynètes pour bien installer le malaise entre Gary et Irène, bâtit le personnage de Gary au fil des pages et dévoile le caractère tourmenté de cet homme frustré qui reporte son échec sur sa femme et idéalise la construction de cette cabane comme l'aboutissement de toute une vie. Ce dernier roman de David Vann a tous les atouts et les atours qu'avaient déjà Sukkwan Island
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Telerama
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