Au risque de me fâcher avec nombres d'admirateurs de
Boris Vian, j'avoue avoir eu bien du mal à entrer dans son univers.
En effet, à mon goût le trop est l'ennemi du bien et son monde "farfelu" ou "magique" pour d'autres, a été pour moi sources de maux de tête ( au sens propre).
Pourtant je reconnais que le rythme du roman est donné par cet univers et j'ai pu constater qu'au moment heureux de l'histoire, c'est quasiment à chaque ligne qu'il y a une "anomalie merveilleuse " alors qu'elles sont moins présentes lorsque la maladie et la douleur apparaissent.
Ou alors, je m'étais enfin habituée à ce style, qui sait ?
Sur la forme, je trouve ce roman visuel. Et bien que n'ayant pas vu l'adaptation cinématographique (dont je n'ai pas entendu que du bien) en raison du choix de l'actrice (chacun des goûts), je pense qu'il y a là un vrai graphisme, un monde à mettre en image.
Sur le fond, l'histoire m'a touchée. D'abord l'amour, l'amitié, la maladie, la mort. Mais aussi la passion destructrice, la vertu ou non du travail, la liberté de jouir de l'instant et d'apprécier la nature, le milieu policier, le milieu ecclésiastique.
Il y a donc ici un roman très moderne, toujours d'actualité, mêlant bons sentiments mais aussi critique de l'homme et de la société dans laquelle il vit.
Les personnages sont attachants avec un "plus" en ce qui me concerne pour la souris grise aux moustaches noires.
Une lecture plaisante qui nécessite de ne pas s'arrêter à la vision fantastique du monde Chloé et Colin.