AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,05

sur 573 notes
5
44 avis
4
35 avis
3
11 avis
2
2 avis
1
0 avis
Très bien écrit. Très XIX eme. Très classique. Se lit avec plaisir pour la beauté du style et l'atmosphère connue, c'est un peu une madeleine de Proust pour le lecteur adepte de ce genre de roman. le revers, c'est un manque d'originalité, vu de notre époque. Amours contrariées en raison du qu'en dira-t-on du gratin de New-York.
Je souhaitais voir comment, partant d'un même sujet à la même époque, mais pas dans le même pays, , Edith Warton dans le temps de l'innocence et Jules Amédée Barbey d'Aurevilly dans Une vieille maîtresse développent ce thème et terminent l'histoire.
Comme on pouvait s'en douter, là où Edith Warton souhaite décrire le poids d'une société aux moeurs imposées, sans possibilité d'échappatoire, Barbey d'Aurevilly "le licencieux" pourfend ces sacro-saintes normes
. Là où, chez Edith Warton, , le mariage de raison l'emporte sur l'amour, chez Barbey d'Aurevilly c'est la passion qui gouverne. D'où un roman beaucoup plus agréable à lire, en regard de celui d'Edith Warton, plus terne.

Commenter  J’apprécie          120
Ce roman est un voyage dans le temps. On plonge dans la bonne société new-yorkaise, celle des familles très aisées, et l'on découvre des codes de vie, des habitudes du 19e siècle que seuls les aristocrates et la haute bourgeoisie pouvaient se permettre. Il y a des castes, des gens qu'il faut rencontrer, connaître, inviter et puis il y a les autres. Et même parmi les plus riches, il y a ségrégation. Entre ceux issus des premières familles installées et ayant fait fortune et les nouveaux arrivés ou les nouveaux riches. Les premiers sont élevés au rang de roi et reine du gotta tandis que les seconds peinent à trouver la reconnaissance qu'ils estiment mériter. C'est plein de rumeurs, de « on-dit » et de mépris au sein de cette caste. Un peu comme un Gossip Girl du siècle dernier. Et j'aime ça !
Lien : https://branchesculture.com/..
Commenter  J’apprécie          20
Le temps de l'innocence n'en est pas vraiment un ! Encore une fois Edith Wharton brosse un portrait sans fard d'une société corsetée. Les personnages sont moins aboutis que dans ses autres romans mais la passion est bien réelle et tout ces bien pensants sont finalement bien tristes. Parlons nous les uns les autres, on a tout à y gagner !
Commenter  J’apprécie          33
je ne connais pas du tout cette auteure avant de commencer la collection les romans éternels. Et comme entre deux romans contemporains j'aime bien lire des classiques, j'ai choisi celui ci dès que j'en ai eu dans les mains. Ce fut une grande et belle découverte. Bon j' avoue je me suis un peu perdue dans les prénoms et les noms de famille 🤣 mais je n 'ai pas perdu le fil de l'histoire de Archer , May et Ellen. Belle lecture
Commenter  J’apprécie          20
Edith Wharton, comme Henry James, son contempporain semble avoir le coeur en Europe alors que les Etats-Unis se développe. Elle décrit cette intrigue amoureuse avec un immense brio, un goût du détail et une grande finesse des sentiments, toujours complexes de ses personnages. On y découvre des courants familiaux très rigoristes dans leur relation, leurs règles et traditions et on sent cette aspiration forte pour la liberté d'esprit qui règne alors en Europe.
Je suis rentré dans l'ouvrage avec prudence, n'étant pas fan à priori, des romans historiques, mais j'ai été conquis ! Plus encore, il me semble en être sorti un peu différent et c'est un tel plaisir d'être bousculé ainsi...
Lien : https://linstantetlesmots.fr
Commenter  J’apprécie          00
Le jour où Ellen Olenska revient à New York après avoir fui l'Europe et son époux, le petit monde de Newland Archer se fissure et toutes ses certitudes volent peu à peu en éclat. Son travail, son entourage, son mariage, son existence toute entière seront bien vite remis en question.

Je ne suis pas une grande adepte des romances mais j'ai réellement apprécié le roman d'Edith Wharton car, « Le temps de l'innocence » est plus qu'une simple histoire d'amour impossible. L'auteure nous offre une admirable critique de la « bonne société » new-yorkaise de la fin du XIXe siècle : un microcosme composé de quelques familles bien en vue qui font la pluie et le beau temps, qui décident ce qui est de bon ton et ce qui ne l'est pas, qui entend faire respecter les convenances et les vieilles traditions. le style d'Edith Wharton est agréable, elle manie l'ironie à merveille et fait preuve de beaucoup de finesse dans la construction des personnages, dans l'analyse des sentiments et des situations.

Sans le challenge « Du livre au film », je serai sans aucun doute passée à côté de cet excellent roman, ce qui aurait vraiment été dommage !
Commenter  J’apprécie          142
Je ne connaissais pas du tout la plume d'Edith Wharton. A dire vrai, j'ai fait sa découverte lorsque je me suis abonnée aux Romans Eternels. Je me suis donc dit que c'était l'occasion pour moi, de voir au delà des soeurs Brontë ou de Jane Austen.

Le temps de l'innocence nous plonge dans les année 20, à travers son personnage, Newland Archer. Une jeune et brillant avocat de New-York. Alors qu'il s'apprête à épouser la jeune May Welland, tout deux très épris, il va faire la rencontre de la cousine de cette dernière, la Comtesse Ellen Olenska, qui fuit son époux et s'apprête à demander le divorce.

Le divorce étant très mal vu à l'époque, chacun y va de son jugement, préférant renvoyer l'épouse chez son mari, plutôt que de subir une mauvaise réputation. Tantôt effrayés par cette décision de divorcer tantôt désireux de soutenir les membres de la famille, les Welland et tout leur proches vont prendre cette nouvelle chacun à leur façon.

Côté personnages, Edith Wharton se concentre davantage sur trois d'entre eux. Newland Archer, le personnage principal, dont nous avons le point de vue. Je dois dire que j'ai aimé son évolution concernant son recul sur la situation et la haute-société New-Yorkaise notamment grâce à Ellen, qui le pousse à voir plus loin que les préjugés. Je pense surtout aux différences hommes-femmes, surtout en terme de séparation. En revanche, je n'ai pas aimé son personnage dans son ensemble. Dès l'apparition d'Ellen, celui qui ne voyait que par May et son innocence, va rapidement se rendre compte que finalement, il ne sera jamais heureux dans un mariage comme celui-ci. le seul hic, c'est qu'il ne va pas mettre un terme à cette relation malgré les "perches" que lui tend May.

De son côté, May est une jeune femme désireuse de bien faire. Un peu naïve sur les bords, elle croit un peu trop que tout va pour le mieux, dans le meilleur des mondes. Je n'ai pas spécialement accroché plus que ça à son personnage mais disons qu'elle reste en arrière plan de l'histoire. C'est un peu le cliché de la jeune femme de l'époque. Pas méchante mais pas non plus très intéressante.

Enfin, la nouvelle venue, Ellen Olenska est une jeune femme en quête de liberté. Fuyant un mariage aussi désastreux que malheureux, celle-ci espère bien pouvoir démarrer une nouvelle vie auprès de sa famille. Elle est bien loin des préjugés de la haute-société New-Yorkaise que dépeint Edith Wharton dans son histoire. Et malgré son amour naissant pour le personnage principal, Newland, celle-ci restera toujours loyale et droite vis-à-vis de sa cousine. C'est d'ailleurs, sur ce point que j'ai apprécié son personnage.

Le temps de l'innocence est un roman qui se lit assez vite. le style de l'autrice m'a agréablement surprise. J'ai trouvé l'ensemble fluide et sans fioritures. Pourtant, c'était assez mal gagné vu que l'histoire en elle-même ne m'a pas convaincu. A vrai dire, on est presque dans l'infidélité ici. Newland, sur le point de se marier qui fréquente assidument Ellen, dans le dos de sa -presque - femme, et tente de convaincre cette dernière d'être sa maitresse, c'était un peu agaçant pour moi.

Pour le coup, je trouve qu'Anne Brontë avec La dame du château de Wildfell qui a, elle aussi abordé la vie d'une femme qui a fui son époux m'a davantage plus, puisqu'ici, nous n'avons pas un personnage masculin qui, refuse de quitter sa fiancé pour une autre femme, dont la réputation est assez mauvaise.

Je ressors donc assez perplexe. Si je n'ai pas adhéré aux personnages du Temps de l'innocence et ce, pour les raisons évoquer plus haut, j'ai tout de même bien accroché la plume de l'autrice et à l'époque du récit. Je suis persuadée que dans d'autres histoires j'apprécierais davantage ma lecture. Ca tombe plutôt bien puisque j'ai aussi Chez les heureux du monde à lire !
Lien : https://my-bo0ks.over-blog.c..
Commenter  J’apprécie          20
Après avoir vu le film de Martin Scorsese, m'est venu le désir de faire connaissance avec le livre d'Edith Wharton dont il a été tiré.

Le film est conforme à l'original. Scorsese a été très respectueux de l'oeuvre de l'auteure.

La maîtrise et la délicatesse du roman sont prodigieux, ainsi que la peinture de la société new-yorkaise de la seconde moitié du 19 ème siècle : celle-ci a rigidifié encore, s'il est possible, les codes et conventions européennes, et plus particulièrement britanniques, jusqu'à en faire un étroit corset au service de la haute bourgeoisie du nouveau monde. Les élans individuels y sont passés au tamis des intérêts des puissants, composés de quelques clans unis par les alliances matrimoniales, les intérêts d'affaires et un code de convenances rigoureusement respecté.

La sanction de l'indépendance et de la liberté individuelles ne sont pas la mise à mort immédiate par lapidation, comme dans certaines contrées, mais la mise à mort légèrement différée, par exclusion du groupe et tarissement des moyens d'existence pour ces femmes sans autre métier que celui d'épouse et de mère, et ces hommes ficelés par tout un réseau d'influences extrêmement puissant.

Comment vivre un amour qui n'a pas l'agrément de l'ensemble de la société new-yorkaise ? Quand on est avisé, on se garde bien de le vivre, car le tenter, c'est en détruire jusqu'au rêve.
S'enfuir ensemble, loin des regards et des conventions mortifères, au pays de l'amour choisi ?
Laissons parler madame Olenska :
"J'en connais tant qui ont essayé de le trouver ; et, croyez-moi, ils sont tous descendus par erreur aux stations d'à côté, à Boulogne, à Pise, à Monte-Carlo, et ils y retrouvaient toujours le même vieux monde qu'ils voulaient abandonner, seulement plus petit, plus mesquin, plus laid."


Commenter  J’apprécie          242
Si le sujet m'a laissée dubitative au début, la première impression guindée et futile s'efface dès les premières pages, où Newland commence déjà à remettre en question, avec tout le flegme et les jolis mots qu'on peut attendre d'un pareil jeune homme, aux subits éclairs de lucidité, le monde qui l'entoure.
Pétri de convenances dans une société qui change bien trop lentement pour ses envies, les réflexions intimes que se fait Newland Archer sur les grands choix de son existence comme les petites choses de la vie mondaine qui meublent l'intégralité de ses jours, sont édifiantes, et terrifiante en est la conclusion.
Tout n'est que façade blanchie à la chaux et décorée de moulures, qui ne fait que cacher des pièces immenses, riches, et vides...
Sa famille, ses amis, son cercles, sa promise...le pauvre Newland Archer ne saura pas s'affranchir du carcan social qui l'a vu naître pour céder à ses impulsions, mais les réflexions qui en découlent ne sont certainement pas innocentes, dans ce terrible roman que voilà.
Une lecture plaisante et très intéressante, pas du tout assommante ni romanesque, que l'on peut très facilement transposer quelques siècles plus tard, car si les moeurs changent, les "quand dira-t-on" ne font que muer.
Commenter  J’apprécie          60
Dans ce roman, nous suivons le point de vue d'Archer et naviguons à ses côtés, au milieu de cette haute bourgeoisie engoncée dans ses principes et ses préjugés. le jeune homme en est un pur produit : vivant avec sa mère veuve et sa soeur, il s'occupe dans une étude de notaire, le jour, et court les diners mondains, la nuit. Après avoir profité des délices de sa jeunesse, il souhaite désormais se poser et, pour ce faire, il a jeté son dévolu sur May, une jeune fille très belle, qui lui semble un peu naïve mais suffisamment éduquée pour avoir des conversations vaguement intéressantes. de plus, elle est issue d'une très bonne famille, dont les relations pourraient lui être utiles [on fait difficilement plus romantique, vous en conviendrez ;)]

Au début du roman, il semble satisfait de son choix de vie. Pourtant, il ne tarde pas à tout remettre en question après avoir revu la comtesse Olenska, une jeune femme qu'il avait déjà connue enfant, avant qu'elle n'aille s'établir en Europe. le personnage d'Ellen est particulièrement intéressant [tout comme celui de May, on y reviendra] : elle doit subir le jugement de sa famille et du gratin car elle a préféré quitter son mari, visiblement abusif, et sa fortune pour revenir vivre à New-York. L'autrice ne nous dit pas ce qu'il s'est passé exactement, si ce n'est que ce ne sont pas des choses très “agréables à entendre”. Helen est une femme libre, honnête, intelligente, qui aime l'art plus que les mondanités et cela ne plait pas énormément autour d'elle. Vous pensez bien, cela pourrait donner des idées à d'autres ! Toutefois, elle ne semble pas spécialement touchée par ce que ces autres peuvent bien penser d'elle.
Archer admire Ellen pour sa liberté de pensée et en vient à critiquer tout ce qu'il adorait tant chez May, quelques jours plus tôt. Il fait d'ailleurs des réflexions assez détestables sur sa fiancée qui est beaucoup moins naïve qu'il ne le croit [mais je n'en dis pas plus, vous comme lui, vous le découvrirez si vous lisez le roman ;)]. Elle a simplement appris à naviguer dans cette société où les faux semblants règnent en maîtres.

A travers ce triangle amoureux et leurs interactions dans le monde, Édith Wharton propose une critique acerbe de la haute bourgeoisie new-yorkaise dont elle est elle-même issue [d'ailleurs, je me demande à quel point on la retrouve dans le personnage d'Ellen…]. Elle la met en concurrence avec la noblesse européenne qui lui semble beaucoup plus libre et cultivée. A travers Archer, elle critique d'ailleurs le faible intérêt de ses contemporains pour la littérature ou les autres formes d'art ainsi que leur côté enfermés sur eux-mêmes, coincés dans leur carcan.

Le fait d'utiliser un personnage masculin qui, à la fois critique le côté tout tracé de sa vie maritale et encense la liberté d'esprit d'Ellen lui permet de mettre en avant des personnages féminins forts, sans en avoir l'air. Car, même si on ne le dirait pas au premier abord, ce sont les femmes qui tirent leur épingle du jeu dans le petit monde qu'elle nous décrit…

Le Temps de l'innocence est un roman dense, assez complexe, au style souvent pompeux pour coller avec le milieu qu'il nous décrit et dont l'issue ne pourra que vous étonner.
Lien : https://www.maghily.be/2021/..
Commenter  J’apprécie          31




Lecteurs (1823) Voir plus



Quiz Voir plus

Les Chefs-d'oeuvre de la littérature

Quel écrivain est l'auteur de Madame Bovary ?

Honoré de Balzac
Stendhal
Gustave Flaubert
Guy de Maupassant

8 questions
11151 lecteurs ont répondu
Thèmes : chef d'oeuvre intemporels , classiqueCréer un quiz sur ce livre

{* *}