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EAN : 9782714451903
495 pages
Belfond (04/04/2013)
3.04/5   46 notes
Résumé :
Dans le Berkshire et à Londres, au XVIIIe siècle. Etudiant prometteur, passionné d'anatomie, Tristan Hart a vingt ans quand il quitte sa campagne du Berkshire pour rejoindre Londres et suivre les enseignements du prestigieux chirurgien William Hunter. Pour Tristan, homme de raison et de logique, le futur de l'humanité passe par les progrès de la médecine. Et ses recherches en anatomie le rapprochent toujours davantage de la question du divin : y a-t-il un Dieu ? L'e... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (19) Voir plus Ajouter une critique
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Ce roman là, Belfond me l'a envoyé il y a plusieurs mois déjà et il est resté longtemps sur ma table de chevet, un peu effrayé que j'étais par les 500 pages de ce pavé terriblement ambitieux, qui d'après le 4ème de couverture, convoquait à la fois le récit historique, le conte gothique et d'épouvante, le roman amoureux, de la fable philosophique, et d'autres encore.
Pour un premier roman, voilà qui tient de l'ambition, voire de la démesure. Et de la démesure, l'auteur, Jack Wolf semble en possèder allégrement. Transexuel ( ancienne femme devenue homme après plusieurs opérations) , père de deux enfants, écrivain et professeur passionné par la littérature du XVIIIème siècle, son Misericordia semble effectivement provenir de trois sicèles en arrière, tant ce genre de roman, foisonnant, baroque, et même parfois barré, n' a pas grand chose en commun avec un roman d'aujourd'hui.

Misericordia est un Objet Littéraire Non Identifié, et c'est cette singularité qui en fait son charme, même s'il faut parfois avoir le coeur ( et les tripes ) bien accrochées pour suivre certains passages, bien gores et à la limite de l'insoutenable.
il faut dire que son héros Tristan Hart est bien torturé et victime de tourments intérieurs assez intenses : Compulsif et sujet aux hallucinations un peu étranges, il a 20 ans quand il quitte sa campagne du Berkshire et son ami d'enfance Nathaniel pour rejoindre Londres et l'enseignement du prestigieux Dr William Hunter. Etudiant surdoué, obsédé par la relation entre le corps et l'âme, son ambition de chirurgien est de soulager la souffrance, en ces temps de science balbutiante ( nous sommes en 1760).

Mais, dans l'intimité de son cabinet, il se rend compte qu'il apprécie particulièrement disséquer les cadavres et entre deux vivisections torture aussi des femmes pour jouir de leurs cris de douleur et découvre ainsi le plaisir extrême qu'il prend à infliger la douleur.
Ce plaisir malsain à infliger la douleur, forcément on peut avoir quelques difficultés à la comprendre, mais c'est le grand talent de Wolf de réussir à rendre passionnant les pensées intimes de cet être particulièrement malaisant et qu'une rencontre amoureuse va entrainer sur une relation bien particulière...
Enfin, je n'en dis pas plus, pour ne pas gacher le plaisir de ce roman foisonnant, lyrique, qui plonge parfois certes dans le grotesque, mais qui arrive toujours à se rattraper aux branches, grâce au talent de narration de l'auteur, à son sens du rythme et des rebondissements. Une expérience un peu extrême et un peu roborative, mais qui vaut largement la peine d'être tentée, tant trop souvent la littérature nous laisse sur notre faim !!
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Well, well, well...que dire de ce roman ? Pas évident, un inclassable assurément. Roman mi philosophique, mi scientifique, mi théologique, mi beaucoup de choses même si cela en fait de trop. La couv' est superbe et c'est elle qui m'a fait craquer.

Nous sommes en 1740 lorsque le récit démarre. Tristan Hart est le jeune fils du châtelain de Shirelands, dans la campagne anglaise. S'il est sans aucun doute brillant et pertinent dans ses études, il reste néanmoins fortement marqué par les croyances populaires de l'époque. Ainsi, les vilains croquemitaines Raw Head et Bloody Bones vont faire partie intégrante du récit, tantôt en temps que légendes, tantôt étant totalement assimilé à Nathaniel ( le fils du pasteur et son meilleur ami ) et lui-même.
Car Tristan a des passages "à vide", des périodes où sa réalité se tord, où tout se confond dans sa tête, où tout se confond dans le récit de l'auteur. Ce basculement sans cesse entre un état de lucidité aiguë à la crise de démence absolue est à mon sens la prouesse la plus grande de l'auteur. On ne la voit pas toujours venir la folie, et c'est toujours lorsque c'est trop tard, lorsque ses actes sont inacceptables qu'on réalise que notre fils de châtelain a en fait complètement disjoncté.

Si vous rajoutez au tableau que ce jeune noble éprouve une forte jouissance au son des cris de douleurs, que pendant ses périodes de lucidité il en est honteux mais pas toujours... et que dans ses périodes de dérives il transforme cette extase en recherche scientifique. Il va poursuivre ses études à Londres aux côté de l'éminent Dr Hunter, parfaire ses connaissances de l'anatomie par le biais de dissections humaines. Son implication, son grand sens de l'observation et de l'apprentissage vont le propulser aux côtés du grand docteur pour l'assister dans certaines chirurgies. Or en 1750, vous vous en doutez, l'anesthésie n'existait pas...

Le tout fait un roman euh... déstabilisant. Tout y est intense. Les recherches scientifiques et l'impact qu'elles ont sur les croyances religieuses de Tristan, mais pas du tout sur ses croyances populaires. Jusqu'au bout il va croire dur comme fer en l'existence de ces croquemitaines, lutins, gnomes. Il voit aussi une petite fille ailée, Pipistrelle dont tantôt il s'attribue la paternité, tantôt il pense que c'est la fille de Nathaniel. La maternité de cette "vision" change aussi.

Déstabilisant également le style de l'auteur. le langage est très soutenu, mais il est d'époque et en cela rien à redire. En revanche, ces majuscules qui surgissent partout, on a beau être averti par l'éditeur dès la première page, je n'ai pas réussi à m'y faire. Cela doit imposer un rythme selon l'auteur. Cela n'a fait que hacher, ponctuer ma lecture et la rendre plus ardue.
Comme le personnage principal ne m'a pas été franchement sympathique, que les personnages secondaires le sont beaucoup trop ( secondaires, et non sympathiques ), je suis passée complètement à côté de ce roman annoncé comme exceptionnel. Mais je ne peux que vous encourager à vous faire votre propre opinion, que je serai ravie de découvrir. Je gage d'ailleurs que les avis seront très partagés. A suivre donc !

Lien : http://bookenstock.blogspot...
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L'histoire commence en 1740 Tristan Hard a 20 ans, il vit dans la campagne Anglaise où l'on exerce beaucoup de croyance populaire de l'époque .Il va rejoindre le Docteur William Hunter ,un chirurgien qui aux yeux du monde pense qu'il soulage la souffrance, mais c'est tout le contraire, il adore faire du mal ,pour lui son bonheur c'est voir les gens souffrir ,sa joie de vivre .Mais son ami Tristan ne connaît pas cette façon de faire. Malheureusement ce livre est trop confus .Dommage
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Avant de commencer cette revue, il faut que je fasse le point sur le titre.
Pourquoi, mais pourquoi a-t-on modifié le titre original de ce livre ?
Pourquoi la maison d'édition a-t-elle estimé pertinent de passer du titre original Raw Head and Bloody Bones à Misericordia ?
Le titre original est sublime est tout à fait pertinent dans le cadre de l'histoire, alors que le thème de la miséricorde n'apparaît qu'à la fin du livre, juste histoire de faire coucou.

Pour commencer, si vous souhaitez lire ce livre, ne lisez pas les citations qui en ont été tirées sur la quatrième de couverture, puisqu'elles constituent des éléments clés de l'histoire. J'ai donc trouvé que la maison d'édition (Belfond) avait fait la quelque chose de très idiot, en plus de trahir le titre original.

La grande particularité de ce livre, que je n'avais croisé nulle part ailleurs, c'est la volonté de l'auteur d'employer les majuscules à chaque mot jugé important dans la phrase, comme au 18e siècle apparemment. Je ne savais pas qu'on faisait cela à l'époque, mais ça rend la lecture de ce livre particulière. Au début ça m'a même gênée, puisqu'on a l'habitude d'accentuer les mots en majuscule dans une phrase. Là j'ai eu un peu l'impression que chacun des mots était hurlé dans ma tête. Une fois qu'on prend un peu plus le pli, on comprend mieux pourquoi tel ou tel mot a été accentué plutôt qu'un autre. Mais ça reste quelque chose de subtil à saisir.

Pour ce qui est de l'histoire en elle-même, située dans le siècle des Lumières, on suit la réflexion philosophique et éthique de Tristan, étudiant en chirurgie. J'ai trouvé cela très intéressant, les débats , les thèses et les interprétations différentes du monde. On sent vraiment la recherche et le soin que l'auteur à apporté à toute cette réflexion. Pour ma part, je n'ai pas trouvé les propos abordé très choquants (j'ai lu plusieurs revues qui disaient que ce livre avait défrayé les chroniques). Je pense qu'on peut se sentir choqué si on est absolument persuadé que la religion est la chose la plus importante de la vie et que Dieu existe. Mais après, si on pense cela ça n'empêche pas la lecture de ce livre. Il faut avoir l'esprit ouvert mes amis.

J'ai beaucoup aimé le personnage principal, qui, loin d'être un stéréotype de héros, montre ses faiblesses. Tristan Hart, de part son physique va souffrir de l'antisémitisme, et c'est quelque chose qui m'a vraiment frappée. Je n'avais jamais croisé cette haine de l'autre ailleurs que dans les livres sur la Seconde Guerre Mondiale. Ici, elle est totalement intégrée et acceptée dans la société, et ça, ça m'a choquée.
J'ai aimé le couple hors du commun qu'il forme avec Katherine, on a rarement l'occasion de croiser des histoires d'amour qui sortent des sentiers battus, et c'est franchement rafraîchissant.
Globalement j'ai eu beaucoup d'affection pour les personnages: Tristan, Nathaniel, Katherine, Viviane, Erasmus.... Personne n'est totalement gentil ou méchant, et c'est toujours ce que je préfère.

Je trouve que l'histoire prend bien le temps de s'ancrer dans son monde, ce qui peut donner l'impression que ça traîne en longueur au départ. Finalement le rythme est bien justifié dans l'histoire.
Ce qui m'a le plus plu je pense, c'est l'hésitation permanente entre rêve et réalité, et le parti-pris de la fin m'a convaincue.
J'ai aimé le conte de Raw Head and Bloody Bones, qui est essentiel à l'histoire (n'est-ce pas les messieurs de Belfond !!) et qui apporte tout un souffle magique à une ambiance réaliste du siècle des Lumières.

Par contre, je vais mettre un bémol sur le dénouement final, puisque pour ma part j'avais deviné très tôt dans le livre l'identité de Raw Head. Ce qui est dommage, puisque la "révélation" ne m'a pas beaucoup touchée du coup. Deuxième élément qui m'a un peu gênée : si le but du roman était de brouiller la frontière entre réalité et imaginaire, je pense qu'il aurait été plus pertinent d'utiliser un point de vue interne à la troisième personne, plutôt que le première personne. Ce point de vue ci incite toujours le lecteur à croire le personnage qu'il suit, et donc finalement on ne remet jamais en cause ce qu'il voit au moment où ça se passe.
Ces deux points mis à part, je trouve que pour un premier roman, Jack Wolf nous offre quelque chose de très intéressant.

Lien : http://mademoisellehirondell..
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Le titre français de ce roman atypique est bien pâle par rapport à son titre original "the tale of Raw Head and Bloody Bones" qui situe d'emblée l'oeuvre dans le domaine de la fiction et de la parabole.
Il est dommage que la personnalité de son auteur (une femme mère de deux enfants devenue homme à la suite d'un changement de sexe) ait occulté par un petit parfum de scandale les qualités de cet ouvrage tellement original qu'il est impossible de le placer dans une catégorie traditionnelle .
Tristan Hart, jeune aristocrate campagnard, mélancolique et introverti a pour frère de sang le fils du pasteur Nathaniel Ravescroft, jeune homme charismatique, libre et sauvage.Plutôt que de le suivre dans un monde féerique et dangereux, peuplé de bohémiens et de lutins, gouvernée par Viviane la reine des fées qui aime à se transformer en chouette blanche, Tristan préfère se consacrer à l'anatomie et cherche à soigner la douleur pour laquelle il éprouve une irrépressible fascination.
Autorisé par son père à s'établir à Londres pour suivre ses études, il est logé chez Henry Fielding bien connu pour son roman "Tom Jones".
Auprès des prostituées londoniennes ,il teste la diabolique proximité entre douleur et plaisir . de retour chez lui,il tombe amoureux de Katherine Montague la cousine de Nathaniel , qui en parfaite masochiste, prend plaisir dans la scarification. Ces deux là étaient vraiment faits pour s'entendre et ils se marient.
Toutefois le surnaturel toujours présent dans l'oeuvre, s'ingénie à perturber Tristan qui hésite entre le monde d'ici bas où il doit soigner son père victime d'une crise d'apoplexie, même si les moyens qu'il emploie mettent en danger d'autres personnes, et le monde des fées où cherche à l'entrainer Nathaniel qui entretient avec Katherine des rapports complexes, fantasmatiques .
Quelle est donc cette fillette magique, surgie de nulle part à laquelle Tristan s'est d'emblée attaché, qui a la particularité de porter des ailes et qui est qualifiée de "pipistrelle "? Ne serait elle pas l'enfant de Nathaniel et de Katherine ?
Tristan héros torturé, doit affronter la mort de Nathaniel son frère de sang qui a choisi de se retirer de ce monde où il n'a pas sa place. Il finit par trouver la sagesse et assumer ses contradictions en comprenant que le monde est divin , qu'il n'y a ni bien ni mal et que seule compte la miséricorde.
Un beau roman exigeant et inclassable où le surnaturel est constamment présent et peut dérouter le lecteur qui recherche une narration linéaire. Il faut mettre de côté tout rationalisme pour entrer dans le monde mystérieux de ce conte pour adultes avertis.
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critiques presse (1)
Liberation
10 juin 2013
Un roman noir, dérangeant, aux images prégnantes.
Lire la critique sur le site : Liberation
Citations et extraits (37) Voir plus Ajouter une citation
Les mains tremblantes, je rompis le Cachet mais presque aussitôt je me figeai, victime d'une étrange Émotion. Penser à Katherine avait fait réagir mon Corps aussi rapidement que si elle avait été présente. Melle Montague n'était pas gênée par ma Peau foncé ni par mes Cheveux noirs. Je pris quelques instants pour essayer de me calmer, puis recommençai à déplier les feuillets.

P.215
les majuscules pour certains mots en cours de phrase correspondent au texte
imprimé.
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Elle se releva et grimpa sur l'Echalier. L'espace d'un instant, je vis sa Silhouette se découper nettement sur la Lueur bleutée du Ciel oriental. Puis elle me tourna le dos et son Corps sembla se métamorphoser, rétrécir. Des Ailes surgirent, sans même un bruissement, à la place des Mains et la Robe blanche se mua en douces Pulmes soyeuses.
Elle était devenue une Chouette, une Chouette blanche. Elle étendit ses Ailes et s'envola, s'éloignant vers le sud au-dessus des Champs non moissonnés.
Je n'ai pas pu voir cela, pensai-je. C'est impossible.
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Je croyais – ou je voulais croire – que mon impérieux désir n’avait rien à voir avec la douleur, ni avec la concupiscence, ni avec la beauté, et qu’il ne ressemblait en rien à la rare sorte d’amour que je partageais avec ma chère Katherine. Ce désir, me semblait-il, montrait simplement l’inéluctable conséquence du début de notre relation, l’Évolution de notre amitié, à la fois naturelle et inévitable. Et, cette fois-là, l’aiguillon de ce désir n’éveilla en moi ni frayeur ni sentiment de culpabilité.
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Elle est vraiment miséricordieuse cette existence terrestre. Cruelle aussi. Et belle. abjecte et douloureuse. D’une profondeur et d’une complexité si vastes que les hommes ne comprendront jamais tout à fait son ampleur. La puissance de la vie est miraculeuse.
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Il devenait horriblement clair à mes yeux que je lui avais infligé une réelle et sans doute durable blessure, même s’il ne s’agissait pas d’une blessure corporelle. »
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Videos de Jack Wolf (2) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Jack Wolf
Parole de libraire à Vaucresson .Interview de Gwendoline, libraire à la librairie "L'écriture" à Vaucresson. Elle nous parle de ses trois coups de coeur polar : "La promo 49" de Don Carpenter, "Ta mort sera la mienne" de Fabrice Colin et "Misericordia" de Jack Wolf.
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