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4,1

sur 1790 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Plus qu'un essai pour expliquer à quel point un lieu à soi est important à la créativité. J'ai pris un véritable cours d'écriture. Une révélation ! Woolf, je vous aime, vous êtes merveilleuse de génie...
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C'est certes un plaidoyer contre le manque d'égard porté à l'existence de la femme, de sa liberté d'expression, de sa condition féminine, de l'égalité des sexes. C'est plus qu'un pamphlet, celui-ci étant caractérisé par un ton et une forme satirique plus vindicative et engagée que peut prendre le petit livre qui nous intéresse.
Nous sommes plutôt dans une réflexion dénonciatrice, oui, et bien sûr féministe ; mais c'est surtout un raisonnement plus profond qui va au-delà de la guerre des genres, c'est une cogitation androgyne, une contemplation salutaire. « Les essais de Virginia tels qu'Une chambre à soi et Trois Guinées traitent de l'avenir de l'éducation féminine et du rôle des femmes auteurs dans les canons littéraires occidentaux. »(Wikipedia)
Un esprit libre a conçu ces pages. Celles-ci sont habitées par une intellectualiste hors norme, bouillonnante d'idées, révélée par un style d'écriture riche et s'arrachant au classicisme d'époque.
Magnifique de bout en bout.
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"Tout pourra arriver quand être une femme ne voudra plus dire : exercer une fonction protégée." Faire une juste place aux femmes dans la société et dans la création, c'est ce que revendique Virginia Woolf dans son mordant pamphlet féministe. La Chambre à soi, nous dit-elle, c'est ce lieu de liberté et d'émancipation qui permet de s'affranchir de la dépendance aux hommes. C'est la pièce où l'on pense, où l'on entend sa voix. Alors, l'écriture ne sera plus masculine, ni féminine, elle sera féminin-masculin ou homme-féminin, à l'image du woolfien Orlando, éternel et génial androgyne.
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Essai très intéressant sur la création féminine datant de 1928. Virginia Woolf se demande pourquoi les femmes ont si peu produit dans l'histoire des arts. Tout simplement parce qu'il leur a manqué "une chambre à soi" au sens métaphorique (elles ont toujours été dépendantes des hommes) et au sens premier, matériel. Disposer d'un espace, d'une pièce à soi permet de se concentrer, condition première de la création. Au XVIème siècle, à l'époque de Shakespeare, une femme n'aurait pu émettre des opinions personnelles. Au XIXème siècle, les femmes ont commencé à écrire mais comme elles sortaient peu, elles ont surtout décrit des caractères, analysé des émotions. Il manquait en effet aussi aux femmes une tradition, on ne peut produire sur rien !
A l'avenir dit Virginia Woolf, la femme devra gagner son indépendance (financière et "chambre à soi"), condition première et ne pas se positionner, créer, en tant que femme uniquement mais en tant que membre de l'Humanité.
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Une réflexion pertinente actuelles sur les femmes et leur rapport avec l'art

Et qui semble parfois limite assez actuelle en fait. Et c'est cela qui est le plus troublant, c'est que cet essai qui pourrait semblait obsolète à notre époque a encore certains points, dans notre vie de tous les jours, qui est très actuel, très présent. Aussi, même avant de vous donner quelques indications sur cet écrit magnifique de Virginia Woolf, je peux déjà vous dire que c'est un essai à donner à toute jeune fille qui se pose des questions (ou pas) sur ce qu'elle va faire plus tard, sur ce qui est possible pour elle, sur ce qu'on va penser d'elle. Car cet essai va décrire précisément ce que la gente masculine pourra dire de vous, et pire, ce que la gente féminine pourra dire de vous.

Car ce que demande Virginia Woolf, c'est pourquoi, déjà on analyse l'oeuvre d'une femme en fonction de son sexe ? Surtout que ceux qui voudront analyser les femmes sont surtout des hommes. Et les exemples sont encore criants aujourd'hui. Prenez déjà la conférence (que j'adore attention) : les Hommes viennent de Mars et les Femmes de Vénus. On sent que les hommes et les femmes viennent de deux mondes différents et qu'une femme, si elle veut exercer une activité à elle, quelle soit professionnelle ou personnelle, elle le devra partager automatiquement avec ce que Virginia appelle la table de la cuisine. Et je dois dire que c'est ce que je fais quand j'écris cette chronique, quand je fais mes activités créatives ou que je fais du télétravail. le luxe d'un lieu à soi pour toutes ses activités est très dur à acquérir. le seul point où je me trouve chanceuse, c'est que mon compagnon n'a pas non plus ce luxe.


Les femmes et la littérature.

Mais en prenant en compte que les femmes sont différentes, on prend cette question de plein fouet : Shakespeare pourrait il être une femme ? Et s'il avait été une femme, aurait il écrit ses pièces telles quelles. Sa vision de l'amour aurait été la même? Et celle de la femme ? En prenant les Soeurs Brontë ou Jane Austen ? Comment qualifier leur littérature ? de féminine ou féministe ? Aurait elles pu écrire des choses plus profondes que des discussions entre femmes ? Est ce que cela aurait été possible si elles avaient eu une vie de famille complète, on s'entend, des maris, des enfants, une vie sociale ?

C'est l'importance d'un lieu à soi ou une chambre à soi, selon le titre, c'est réellement comment admettre que les hommes et les femmes sont différents, qu'ils seront considérés différemment, et que le fruit de leur travail sera considéré différemment. Et c'est sous cette plume précise que cela prend toute sa justesse, tout son piquant. C'est un régal de lecture, un livre de chevet à prendre en compte. Une réflexion à poser aux hommes comme aux femmes.

Merci les Editions Denoël pour cette nouvelle traduction.

Lien : http://labibliodekoko.blogsp..
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Une chambre à soi – Virginia Woolf

Cela faisait au moins 1 an que je voulais enfin découvrir cette auteure, pour preuve j'avais emprunté Une chambre à soi l'été dernier, déterminée à sauter le pas… Mais la fin de l'été arriva et je n'eus pas le temps de le commencer, alors retour à la bibliothèque !

Un an après je m'y plonge enfin !

Virginia Woolf est une femme de lettre britannique du XXème siècle dont les ouvrages ont marqué son époque et gardent aujourd'hui encore une forte empreinte culturelle.

Une chambre à soi est une oeuvre majeure quand on évoque V. Woolf. Elle paraît en 1929, 4 ans après Mrs Dalloway, oeuvre qui la projette sur le devant de la scène littéraire anglaise.
C'est un essai rédigé autour du questionnement des femmes et de la littérature. A travers plusieurs chapitres, elle évoque différentes hypothèses, différentes réflexions sur la présence des femmes dans la littérature dans les années 1920 : les femmes décrites par les hommes, les femmes qui écrivent, les femmes dans cette société patriarcale. 

Elle jongle entre ses différentes idées, ses observations, son vécu, ses recherches ; elle divague, revient à ses moutons, le tout de manière très fluide et bien ficelé.

Son récit féministe et engagé est riche, fin, plein de belles références, en passant par Emily et Charlotte Brönte, George Eliot, Jane Austen, Christina Rossetti et j'en passe. Femmes qui ont bravé des interdits et acquis une indépendance grâce à leurs écrits.

Cette lecture est moderne, percutante, abordable pour tous ! Certes, cela aura pris du temps et du progrès reste à faire, mais aujourd'hui, une femme peut être indépendante, à tout point de vue, et avoir une chambre à soi...

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Dans cet essai paru en 1929, Virginia Woolf porte une réflexion sur les femmes et la littérature. Se basant sur des recherches qu'elle a mené pour des conférences données un an plus tôt, elle développe la place, ou la non place des femmes, dans l'histoire de la littérature. Elle expose en effet l'absence des femmes dans la littérature du XVIème siècle et pour cela elle imagine que Shakespeare ait pu avoir une soeur : une Judith totalement fictionnelle, aussi talentueuse eut-elle été, n'aurait jamais pu exploiter son talent car la société n'attendait pas cela d'elle (la vie des femmes était exclusivement intérieur là où les hommes vivaient à l'extérieur). C'est sur ce point qu'elle théorise sur le concept de « chambre à soi », cet espace où l'imaginaire féminin aurait pu fleurir, cet endroit calme et ô combien nécessaire où il aurait pu éclore. Mais jamais une femme de cette époque n'aurait pu prétendre à un tel « privilège » de se retirer des obligations que la société lui assignait pour écrire.
Elle expose ensuite que les femmes autrices qui ont émergées, telles Jane Austen ou les soeurs Bronté, ont écrit des romans à la seule richesse de leurs observations : Jane Austen notamment n'a pas son pareil pour décrite sa société et son environnement alors qu'elle passe le plus clair de son temps en intérieur, à des bals, à des dîners… Et pourtant, les oeuvres n'en sont pas moins riches et foisonnantes.
Pour ce qui est de l'époque récente (la fin du XIXème siècle et le début du XXème), les femmes émergent petit à petit car les mentalités de la société ont évolué.
Cet essai de Virginia Woolf est magistral. Je pense sincèrement que c'est là un ouvrage à lire absolument, un incontournable, même si, par certains aspects il souffre de quelques longueurs (paradoxalement, vu sa petite taille). On sent l'autrice imprégnée de son sujet, informée, érudite. Les références littéraires sont nombreuses et elle fait preuve d'un recul intéressant. Lisez-le sans hésiter.
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Tiré de sa conférence « Women and fiction », a room of one's own (traduit selon les traducteurs une chambre à soi, une pièce à soi ou un lieu à soi) est un essai féministe paru en 1928 dans lequel Virginia Wolf défend l'idée selon laquelle une femme a besoin d'un lieu à elle (et non d'une chambre) et d'un revenu pour créer et s'émanciper.

Au moment où Virginia Wolf écrit, les femmes ont acquis le droit de vote depuis peu. Elle s'interroge alors sur les raisons pour lesquelles on ne retrouve pas plus de littérature féminine (c'est-à-dire écrite par des femmes). le patriarcat, le rôle auquel les femmes sont cantonnées, l'absence ou le peu d'éducation, le manque de moyen sont ses pistes de réflexion.

La préface de Marie Darrieussecq (de cette traduction de 2016) est, en plus d'être brillante, piquante et cinglante ! « Les hommes, ces créatures capricieuses, changeantes, coquettes, narcissiques, frivoles, Wolf ne leur fait pas de cadeau. (…) pourtant, le ton de Wolf n'est pas revanchard, il est celui d'une évidence amusée ».

Cet essai est brillant. J'ai corne presque toutes les pages, signe qu'il va falloir le relire plusieurs fois. Wolf ne tombe jamais dans la facilité, elle n'encourage pas les femmes à détester les hommes. Les deux sexes sont complémentaires. Chaque femme doit développer son côté masculin et chaque homme doit accepter sa part de féminité. On fait un pas vers l'autre. Sa thèse de l'androgynie est très intéressante. Qu'est-ce que le féminisme si ce n'est cette recherche d'androgynie, une égalité entre les hommes et les femmes, une société plus sereine, plus créatrice ?

J'ai adoré le flow de Virginia Wolf (ce petit verseau que j'avais repéré !), la manière dont elle se laisse porter par ses pensées sans jamais oublier son sujet principal.

Un essai à lire, à relire et méditer !
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Entre fiction et autobiographie, Virginia Woolf rédige un essai en compilant deux conférences sur "Les femmes et la fiction" (20 et 26 octobre 1928). C'est génial, caustique, sauvage, très moderne. Durée de la chronique : deux jours et demi. Elle analyse avec perspicacité la société britannique patriarcale qui contraint la femme à un rôle d'épouse et de mère. Virginia Woolf pose des questions sur la condition des femmes, sur leur exclusion de l'héritage patrimonial. Elle procède par étape de l'époque élisabéthaine à l'époque contemporaine (début du XXème siècle). le droit de vote a été accordée aux femmes en 1918 ( en 1928 pour les femmes à partir de 21 ans).
Les femmes sont considérées inférieures aux hommes d'un point de vu intellectuel mais aussi physiologique. Elles sont dominées par leurs émotions. La liberté de s'instruire leur était refusée. le poids de la tradition s'est pourtant affaibli. Des femmes comme Jane Austen, Emily Brontë, George Sand ont pu écrire oeuvrant à plus de tolérance.
Dans cet essai, Virginia Woolf démontre que la littérature sans les femmes est appauvrie, dans une demi-lumière envahi par les ombres profondes de l'obscurantisme. Combinés un lieu à soi et une aisance financière permettraient aux femmes de produire de la fiction, de la poésie. Cette liberté intellectuelle est un effort déterminant pour vaincre l'insignifiance, l'acculturation.
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On ressort de cette lecture avec l'impression vivante d'avoir partagé un moment avec une femme d'exception, dont l'écriture porte la pensée dans un souffle naturel et lumineux.
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