AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,1

sur 1790 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Une soudaine envie de replonger dans ce grand classique du féminisme m'a fait attraper ce livre dans ma bibliothèque, calé entre deux lectures. Un pur chef d'oeuvre, et la même émotion à chaque fois... Qu'elle est brillante et juste, Virginia Woolf, quand elle parle des rapports de dominations dans nos sociétés. Comme elle nous emporte si bien à travers les siècles dans les salons de ces femmes de lettres pour nous convaincre d'une chose essentielle : pour créer, donnez donc à une femme 500 livres (Sterling) par an et une chambre à soi. Féministe ou pas, à lire et relire, car il n'y a rien de démodé dans les propos, et même si on pourrait reconnaître que certains passages divaguent un peu et se perdent dans des recoins inattendus, le style est juste superbe.
Commenter  J’apprécie          70
Simone de Beauvoir décortique la condition féminine avec son cerveau. VIrginia Woolf écrit avec ses tripes. On en arrive au même résultat, une analyse implacable de l'incapacité de nos sociétés gouvernées par des hommes, à donner une place digne de ce nom aux femmes.

Car ce titre, cette chambre à soi, n'est à mon sens qu'une litote, à ne pas prendre au sens littéral. Marie Darrieussecq, qui a jugé bon de le transformer en 'un lieu à soi' aurait mieux fait de pousser jusqu'à la logique cette nécessité d'avoir pour les femmes, une place à soi. On sait bien que pendant le récent confinement, l'espace étant compté dans la majorité des logements de nos métropoles, c'est la plupart du temps papa qui a occupé cette place à soi, tandis que maman casait tant bien que mal son ordinateur portable sur la table de la cuisine.

Et je prendrai également le thème du livre, donner aux femmes les moyens d'écrire, dans un sens beaucoup plus large. En gardant une attitude condescendante et empreinte de stéréotypes (tu seras coiffeuse ou aide-soignante ma fille, pas la peine de faire des études) on se prive de beaucoup d'intelligence. Au final, toute la société en pâtit. J'enrage de voir comment on décourage les filles d'étudier les maths, par exemple. Quand Virginia Woolf écrit que le sport et le football sont choses importantes alors que la mode et l'achat de vêtements sont futiles, on se dit que rien n'a changé depuis un siècle.

Dans ce petit livre l'amertume le dispute à la colère. Mais on rit aussi beaucoup aussi, à constater combien les femmes ont fait l'objet de tant de bouquins plus ou moins pertinents (certains même totalement crétins), tous écrits par des hommes évidemment! Tout cela me semble encore furieusement actuel...

Tiens, hier dans une revue, je tombe sur un poème d'Anne Sexton. Impossible alors de ne pas penser à la narratrice de Virginia Woolf, Mary Seton! Que dit ce poème? "Ma bouche fleurit comme une plaie. On m'a fait du tort toute l'année, pénibles nuits, rien que des coudes rugueux et de fragiles boîtes de mouchoirs criant pleurnicheuse, pleurnicheuse, pauvre idiote!"
Commenter  J’apprécie          70
Pourquoi les femmes écrivent si peu et que leur"manque-t-il" pour cela?
L'aisance matérielle, de ne pas avoir à se battre contre bien des éléments pour pouvoir écrire, ce qui est souvent mal vu par les hommes.
Les hommes sont riches visibles alors que les femmes sont dans la discrétion, l'effacement mais devant s'occuper de l'éducation des enfants, du foyer.
De ce fait elles sont très importantes car elles ont éduqué et donné aux plus grands.
Visionnaire excellent avec l'exemple très parlant de la soeur de Shakespeare qui elle n'aurait pas pu commencer au théâtre comme son frère et monter les échelons, se faire du réseau. Elle n'aurait eu qu'un enfant d'un homme qui l'aurait prise en pitié et n'aurait pu écrire ou n'aurait pas été prise au sérieux car n'ayant pas eu accès à l'éducation à l'époque.

Visionnaire, excellent, inoubliable, ironique, superbement écrit et juste indispensable.
Fort par ses idées et sa construction Virginia Woolf est tout simplement une des plus grandes auteurs hommes et femmes confondus. Elle est également pour une réunion des sexes et de l'esprit, pour une forme de liberté n'empêchant pas la complémentarité entre le sexes et les éléments "masculins" et "féminins" de l'esprit.
Commenter  J’apprécie          70
Virginia Woolf est sûrement mon écrivain anglais préféré avec Jane Austen. Je suis d'autant plus heureuse de découvrir ce livre sous la traduction d'une romancière française talentueuse !

Virginia Woolf c'est avant tout une plume sublime, un style unique qui joue avec les phrases comme des saveurs. Je peux donc déjà vous dire que la traduction de Marie Darrieussecq est à la hauteur de ce monument de la littérature anglaise. Elle harmonise notre langue avec le sens des mots choisis par l'auteur. Il y a un communion entre la forme et le fond, la preuve en est avec le titre même "un lieu à soi" qui va à l'encontre des anciennes traductions "une chambre à soi".

Au-delà de cette excellente traduction, ce livre qui rassemble plusieurs conférences sur le thème de la fiction et des femmes est une ode à ce lien entre les deux thématiques. J'ai aimé suivre le fil des pensées de Virginia Woolf qui a amené à une thèse fondatrice, on voit toute la force littéraire qui émane d'elle : entre le roman et l'essai, entre la réflexion et l'émotion Un lieu à soi reste une de ses oeuvres majeures !

Je trouve sincèrement que ce livre met en lumière la place dénigrée de la femme dans la société et fait appel -d'une certaine manière- à une émancipation intellectuelle et matérielle. C'est un bel hommage à ce combat constant pour l'égalité, la liberté et le fait de poursuivre sa passion au travers de la littérature. Woolf utilise aussi l'humour et l'ironie afin de souligner l'injustice omniprésente : la difficulté pour les femmes d'avoir accès à l'indépendance et à la littérature.

En définitive, je me suis régalée par la lecture d'Un lieu à soi : des références littéraires incontournables, des pensées révolutionnaires et intéressantes, un petit bijou !
Lien : http://leatouchbook.blogspot..
Commenter  J’apprécie          70
Un lieu à soi est une promenade à pied dans la réflexion que mène l'auteure sur les moyens nécessaires à l'apparition d'une littérature féminine, totale dans sa liberté d'expression et sa forme. Ainsi, posséder un lieu à soi, physiquement et socialement par le biais de l'émancipation financière est fondamental, mais est également le point de départ pour la possession d'un lieu à soi mental et moral. La colère et la mise en opposition avec les hommes est ainsi une des limites formant le carcan qui emprisonne ou détruit la créativité féminine dans la pensée de Virginia Woolf.

Écrit en 1928, Un lieu à soi permet également de mesurer les avancées sur ce sujet; certes l'émancipation féminine et le travail de celles-ci est normalisé dans notre société (malgré les différences de carrières et de salaires), certes il ne me serait jamais venu à l'idée de classifier ma bibliothèque par sexe des auteurs comme le fait (fictivement ou pas) Virginia Woolf. Reste que nombre de femmes sont encore les loupes grossissantes d'hommes, que les noms d'hypothétiques compositrices de musique classique nous sont inconnus (qui connait Germaine Tailleferre ?), et que la plupart des personnages féminins dans les oeuvres de fictions ne se définissent que dans leurs rapports aux hommes... Constat mitigé donc, que Virginia Woolf imputerait aux femmes elles-même.

Ayant inspiré les scientifiques, Virginia Woolf reste l'amorce de nombreuses réflexions ayant fait bouger le monde des idées; de Judith Bulter et ses gender studies et notamment Trouble dans le genre à Pierre Bourdieu dans La domination masculine, ou encore ses réflexions sur les classes sociales, le droit de non-procréer, ou la liberté sexuelle, les oeuvres de Virginia Woolf sont un coeur fécond d'où émergent encore des pistes d'évolution pour les rapports des humains entre eux.

Décrivant à merveille l'enfermement mental et la construction en opposition qui découlent de toute catégorisation minorante d'une population par une autre dominante, la réflexion de Virginia Woolf pourrait également se rapporter aux ghettos sociaux-économiques que nous avons vu fleurir au cours du vingt-et-unième siècle, ainsi qu'aux formes artistiques en ayant découlé.

Drôle, facile à lire, poussant à la ballade à ses cotés dans notre propre époque, Un lieu à soi est un plaidoyer philosophique, à la manière de ceux de Platon telles que le banquet ou La république, invitant divers personnages dans la semi fiction, permettant d'aborder une pluralité de points de vues et de destins. Forme éminemment antique et masculine, le discours philosophique est ici déguisé en conférences destinées à une assemblée féminine, bien que l'auteure ait eu (sans aucun doute) des visées sur l'agora.
Lien : http://unlivresurmeslevres.b..
Commenter  J’apprécie          70
Un livre très important pour tout écrivain, et avant tout toute écrivaine. Pour être honnête, j'ai trouvé les premières dizaines de pages assez ennuyantes, jusqu'à ce que Woolf commence à entrer dans le coeur du sujet. À partir de là, ma lecture est devenue beaucoup plus intéressante et plaisante, et j'ai presque eu l'impression d'avoir une discussion avec son personnage, en débattant sur plusieurs arguments. Woolf s'est aussi révélée plutôt drôle, avec une touche d'humour noir et ironique que j'apprécie beaucoup.
Commenter  J’apprécie          60
En 1928, Virginia Woolf écrit un manifeste sur le besoin d'autonomie financière et patrimoniale pour le bien de la femme et de son entrée dans la littérature.
Aujourd'hui encore, ce manifeste est tout à fait valable.
Elle met tout d'abord en lumière les carences de la littérature d'avant le 18ème siècle dont l'histoire n'aura été écrite que par des hommes. Ensuite, elle montre comment jusqu'à une certaine époque, les femmes, quand bien même elles mettraient tout en oeuvre pour parvenir à écrire, n'auraient pas leur place dans le cercle de écrivains puisque cette place n'avait pas été envisagée par les hommes au départ.

Sans chercher à incendier les hommes, elle nous montre la nécessité d'une prise d'indépendance mais aussi le besoin pour les femmes et la société de faire entendre leur voix et de se sentir libre d'en faire la démarche.
Commenter  J’apprécie          60
La première fois que j'ai tenu ce livre entre mes mains,j'avais treize ans.Et je dois avouer que je n'ai rien compris. Je savais que ce livre était génial, mais je n'avais pas assez vécu dans ma vie de lectrice pour le comprendre et l'apprécier pleinement. Je dois le dire j'étais frustré,mais je n'ai pas faibli.J'ai multiplié mes lectures et diversifié les courants et les styles. J'ai repris ce livre quelques années plus tard (soit environ vers mes seize ans). L'alchimie se produisit alors, j'étais littéralement d'accord avec toutes les idées de Virginia Woolf . La place des femmes dans la littérature était bien trop insuffisante, mais cela découlait directement de leurs conditions et de leurs statuts.Ainsi pour Virginia, il faudrait que les femmes obtiennent l'indépendance financière et disposent d'une pièce ainsi que du temps pour elles. Je me souviens ainsi de l'évocation de Jane Austen et l'image de la soeur fictive de Shakespeare. A travers ce pamphlet ô combien féministe, mais des plus brillants,j'ai découvert que les femmes ont été réduites bien trop longtemps au silence.
Commenter  J’apprécie          60
Bonjour,

Enfin, j'ai lu Une chambre à soi de Virginia Woolf. La deuxième femme à entrer dans la Pléiade est-elle une révoltée ? Après avoir lu Une chambre à soi, je ne peux que vous répondre oui, oui, oui !

D'ailleurs, ce texte, Virginia Woolf l'a rédigé pour une conférence qu'elle allait donner. Voici l'information que j'ai trouvée dans mon édition Quarto Gallimard.

« Première publication 1929. Cet essai reprend deux conférences prononcées à l'Arts Society de Newnham et à l'Odtaa ( One Damn Thing After Another ) Society à Girton, deux Collèges féminins de Cambridge, en octobre 1928. Les conférences étaient trop longues pour être prononcées en entier et ont ensuite été remaniées et augmentées. » ( p. 1111)

Ainsi, Woolf s'adresse à la jeunesse afin d'expliquer en quoi le fait de posséder une chambre à soi et un revenu a un impact sur les femmes et la littérature. Par ailleurs, elle souhaite enfin accéder à la notoriété qu'elle recherche tant en donnant cette conférence dans un lieu sérieux. Son travail s'avère nécessaire pour la cause féministe et sa plume précise.

Mais encore, selon la page Wikipédia de l'université Cambridge :

« Les premiers collèges pour femmes sont Girton, créé en 1869, et Newnham, créé en 1871. Les premières étudiantes ont passé leurs examens en 1882, mais c'est seulement en 1947, vingt ans après Oxford, que les femmes ont été considérées comme des membres à part entière de l'université. »

Il s'avère intéressant de soulever cet élément. En 1929, les femmes n'étaient pas encore considérées « comme des membres à part entière de l'université. » Je devais répéter ce fait, car il m'apparaît crucial en ce qui concerne l'histoire entourant Une chambre à soi. Virginia Woolf s'est fortement engagée dans la cause des femmes avec ce texte. D'ailleurs, selon la page Wikipédia du livre, il est mentionné :

« Ce texte est considéré comme tenant une place importante dans l'histoire du féminisme3,4. Il figure à la 69e place sur la liste des cent livres du siècle publiée par le Monde en 1999. le Guardian le classe en 2016 parmi les 100 meilleurs livres de non-fiction. »

Bravo Virginia Woolf. Mais de quoi est-il question dans cet essai ?

Une chambre à soi

Par le biais d'une recherche dans les livres, Virginia Woolf s'interroge sur la place des femmes dans la littérature. Il faut attendre la fin du XVIIIe siècle pour que des écrivaines comme Jane Austen, les soeurs Brontë ou encore George Eliot prennent la plume et publient des romans.

« Seule Jane Austen eut ce génie et cette probité et aussi Emily Brontë. C'est là une nouvelle plume, peut-être la plus belle de leur chapeau. Elles écrivaient comme écrivent les femmes et non comme écrivent les hommes. » (p. 1163)

Auparavant, il n'y a presque rien de mentionné dans les ouvrages masculins sur la place des femmes dans la littérature, car ces dernières étaient pour la plupart incultes. L'Angleterre vit sous le joug patriarcal. Les femmes n'ont pas le droit de vote, le droit de propriété, etc. Souvent, elles ne savent pas lire ou écrire. Elles n'ont pas le temps de réfléchir en buvant un thé sur une terrasse ou de voyager afin de développer leur vision du monde. Elles ne peuvent avoir accès à des lieux comme des bibliothèques universitaires pour faire des recherches sans être accompagnées par un homme y travaillant. Woolf aborde aussi les exigences reliées à la vie maritale comme s'occuper du ménage, de la maison et des enfants. Les femmes ne pouvaient pas écrire dans de telles conditions. À cet égard, Sir Egerton Bridges ( 1762-1837 ) en août 1828 mentionne ceci à propos des romancières :

« Les romancières devraient se contenter d'aspirer à la perfection en reconnaissant courageusement les limites de leur sexe. » ( p. 1163)

Mais plus que cela, Virginia Woolf présente quelques recommandations aux femmes souhaitant écrire. Elle leur conseille d'avoir une chambre à elleselles peuvent s'enfermer sans être dérangées. Elle leur dit également qu'il faut qu'elles possèdent 500 livres de revenus. Ainsi, elles auront la paix et la liberté pour créer. La liberté intellectuelle leur sera donnée.

« La liberté intellectuelle dépend des choses matérielles. La poésie dépend de la liberté intellectuelle. Et les femmes ont toujours été pauvres, non seulement depuis deux cents ans, mais depuis le commencement des temps, Les femmes ont eu moins de liberté intellectuelle que les fils des esclaves athéniens. Les femmes n'ont donc pas eu la moindre chance d'écrire des poèmes. C'est pourquoi j'ai tant insisté sur l'argent et le fait d'avoir une chambre à soi. » (p.1188)

Mais encore, après avoir publié, les femmes devront subir l'épreuve de la critique qui est masculine, donc, cette dernière s'avère habitée par des valeurs masculines.

Mes impressions

Lisez cet essai, s'il vous plait. Je ne comprends pas que j'aie attendu si longtemps pour le lire. Et pourtant, j'ai étudié en littérature une bonne partie de ma vie. Mes professeurs auraient dû rendre cet essai obligatoire. Mais bon, il y avait peut-être trop d'hommes à l'époque en littérature… Il faut le lire pour bien comprendre le machisme qui a marqué la littérature durant des siècles. La femme se retrouve dans une position d'infériorité constante. D'ailleurs, je ne suis pas prête d'oublier cette phrase la duchesse Margaret de Newcastle (1623-1673) :

« Les femmes vivent comme des chauves-souris, des hiboux, travaillent comme des bêtes et meurent comme des vers…» ( p. 1153 )

Bien entendu, si la femme avait eu accès à des conditions de vie différentes au fil du temps, l'histoire de la littérature n'aurait pas été la même.

J'ai adoré la plume de Virginia Woolf, toujours juste et intelligente et je trouve encore très vraies ses recommandations, c'est-à-dire d'avoir un revenu pour être en mesure de créer et d'avoir une chambre à soi dont il faut aussi avoir la clef pour s'enfermer et ne pas être dérangée par le mari ou les enfants. Il me manque cette dernière. À cet égard, Virginia Woolf a marqué le devenir des femmes et elle les a influencées par rapport à l'art de la création et au régime patriarcal sévissant en Angleterre.

Une chambre à soi a été lu dans le cadre du défi Les Classiques c'est fantastique créé par Moka et Fanny . En avril, il fallait plonger dans un classique d'une indignée. Virginia Woolf, grâce à cet ouvrage devenu culte, a démontré à quel point nous devons nous indigner… Vive le quant à soi créatif !

Avez-vous lu Une chambre à soi de Virginia Woolf ?
https://madamelit.ca/2024/04/29/madame-lit-une-chambre-a-soi-de-virginia-woolf/
Lien : https://madamelit.ca/2024/04..
Commenter  J’apprécie          50
Je l'ai lu en une après-midi. Je pensais que c'était un genre de pamphlet féministe (que je ne renie pas bien sûr) un peu sérieux, un peu édifiant. Pas du tout.
D'abord, on marche à la suite de Virginia dans les jardins de l'université, où elle se fait éjecter parce que femme. J'ai pris ça pour un tic littéraire qui m'a un peu déconcertée. Puis je me suis laissée embarquer par le style, d'une ironie fine et délicieuse, j'imaginais bien Virginia se moquer du monde, essentiellement masculin.
Son propos est étonnamment actuel. Elle enfonce les portes qui ont été (entr') ouvertes cinquante ans après elle ! Elle avait une exceptionnelle longue vue.
Son passage sur la soeur de Shakespeare est d'une telle évidence qu'il sera repris par nombre de nos féministes actuelles.
Je suis d'accord avec elle sur son portrait de Jane Austen, la précurseure des écrivaines qui comptent (en Angleterre) . C'est effectivement celle qui a le regard le plus féministe (sur la nécessité du mariage, sur la dépendance financière, sur le besoin de se réaliser par le travail tout simplement, ou l'art.)
Bref, j'ai surtout aimé le livre à cause de son style, je n'ai rien appris, bien sûr sur son constat. Mais j'ai passé une après-midi agréable à converser avec une bonne copine (intelligente !) On est tombé d'accord sur le fait que, ici et maintenant, un siècle après, une chambre, un boudoir, un coin, à soi pour une femme est encore un luxe qui se paie cher en renoncements.
Commenter  J’apprécie          50




Lecteurs (5704) Voir plus



Quiz Voir plus

Virginia Woolf

Virginia Woolf a grandi dans une famille que nous qualifierions de :

classique
monoparentale
recomposée

10 questions
197 lecteurs ont répondu
Thème : Virginia WoolfCréer un quiz sur ce livre

{* *}