Le thème du roman avait tout pour me plaire mais je n'ai pas du tout accroché. C'est dû en partie au style (ou à la traduction ?). C'est aussi à cause des nombreuses références à des événements passés alors que je pensais que c'était un roman seul, il semble que c'est la suite d'un livre précédent. C'est aussi aux personnages auxquels on n'arrive pas à s'attacher, même si à l'origine, deux personnes qui ne veulent pas travailler en Chine, semblaient intéressantes. La fin m'a fait comprendre que je suis passée carrément à côté de ce roman. J'ai mis beaucoup de temps pour lire ce roman qui n'est pas très long.
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Tôt le lendemain, le jeune type qui ne décolérait pas est venu me trouver pour me demander d'un air embarrassé si je voulais bien écrire une lettre à l'intention de sa lointaine fiancée au Sichuan. En un tour de plume, m'inspirant d'un échange entre Kafka et Felice, je lui en ai rédigé une : "Tout va bien pour moi, j'ai seize enfants de huit femmes différentes. Trois sont aveugles, sept sont muets et six complètement sourds. Ils sont tous encore plus laids que moi, épouse vite quelqu'un d'autre ! Si tu y tiens, trouve-toi quelqu'un comme James Bond, ne m'attends pas, ne t'occupe pas de moi, j'ai bien peur de ne jamais revenir vivant." Après quoi je me suis empressé de prendre congé, je n'allais pas attendre la réponse !
Quelques mois de tribulations lui ont appris que la vie est une fosse d'aisances à profondeur variable : les gens se pressent et s'entassent sur les bords, s'adaptant aux circonstances ils font contre mauvaise fortune bon cœur, mais malheur à toi si tu perds pied, la puanteur a beau être partout aussi épaisse et suffocante, tout de suite, de l'avis unanime, c'est toi qui empestes le plus, tu deviens le faire-valoir de leur propreté.
Pas question de me contenter d'un petit poste de gradé : le jour où je me retrouverais en position de donner des ordres, le premier, et plus sublime, que j'imposerais à l'univers serait d'interdire aux moins de soixante ans d'être soldats. Et aux plus de quarante d'être cadres d’État. La mort n'est plus bien loin, à cet âge, ce n'est pas grave d'aller faire la guerre. Ce sont pourtant les sexagénaires qui envoient les gens de vingt ans se faire tuer.
[incipit]
Je n'avais plus envie de bouger depuis que j'avais traversé la Chine à vélo. Comme si j'avais compris qu'il nous reste peu de choses en ce bas monde, et que même ce reste-là n'est pas forcément pour nous.
Rien n'est meilleur pour le moral qu'une belle balade. Même si tu n'es plus que viande desséchée sur tes deux pattes, aller de l'avant donne l'illusion d'être toujours en vie.