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Noël Dutrait (Traducteur)Liliane Dutrait (Traducteur)
EAN : 9782020635202
480 pages
Seuil (16/02/2004)
3.33/5   44 notes
Résumé :
Un héros négatif, Ding Gou'er, inspecteur auprès du parquet suprême, est envoyé enquêter sur une rumeur de trafic de chair d'enfants dans la ville minière de Jiuguo, haut lieu de la recherche scientifique en vins et spiritueux. Très vite, sans que le récit déroge aux canons littéraires du régime, le réalisme survolté s'imprègne de fantastique ; le rêve fait irruption dans la réalité, et le héros intrépide, qui ne dessaoule Jamais, entre de plain-pied dans l'imaginai... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
Pas facile mais finalement pittoresque et captivant ce voyage au" Pays de l'alcool".

Mo Yan laisse libre cours à son imagination et à son goût de la digression au risque d'asphyxier le lecteur par ses envolées lyriques et délirantes.
Il m'a fallu redoubler de concentration et de persévérance pour dompter ce texte à la construction alambiquée et servi par un style débridé, passant du poétique au trivial à grand renfort de métaphores à base de tigres, de jade et de fleurs de lotus bien sûr!

Toutefois l'auteur ne nous propose pas seulement un divertissement à l'orientale, poétique et truculent, il avance masqué au moyen de séquences où l'éthylisme des protagonistes sert de prétexte à des débordements oniriques et fantastiques à travers lesquels il nous parle de la Chine d'hier et d'aujourd'hui, de ses travers et de ses changements.

Félicitation pour cette traduction qui n'a sans aucun doute pas été un long fleuve tranquille.

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Comme j'avais particulièrement apprécié Beaux Seins, belles fesses, mais aussi le Maître n'a pas d'humour, je me disais que je ne prenais pas trop de risque avec le Pays de l'alcool et que j'allais passer un bon moment. D'autant que l'histoire avait l'air particulièrement alléchante.
Ding Gou'er, un inspecteur, est envoyé dans une obscure ville de province, Jiuguo – littéralement le pays de l'alcool –, pour enquêter sur une affaire pour le moins sordide : des officiels sont accusés de manger rien de moins que des enfants ! Ce qui serait la spécialité de la ville, en plus de son alcool.
Si l'originalité de l'intrigue n'avait pas déjà séduit le futur lecteur potentiel, la quatrième de couverture précise :
En contrepoint, le narrateur livre sa correspondance avec un certain Li Yidou, aprenti romancier qui réside à Jiuguo, et dont les oeuvres attisent le fantasme des festins d'enfants ou exaltent les vertus de l'alcool, viatique des Immortels.
Et nous voilà donc, avec non pas une histoire mais trois pour le prix d'une ! En effet, en plus de l'échange épistolaire, on a aussi droit aux productions du disciple auto proclamé ! Et ce qui aurait pu être un florilège finit par devenir un amalgame confus… En effet, les personnages se confondent entre protagonistes « réels » de l'aventure initiale et avatars fictifs des récits d'un aspirant fortement alcoolisé… D'ailleurs, moi qui pensais avoir été bien préparé par la lecture des BUKOWSKI, je dois reconnaître qu'on atteint ici un niveau inégalé, et qui n'aurait pas dû l'être car on sombre alors dans le pathétique parfois et le soûlant nauséabond bien trop souvent… C'était peut être le but recherché, mais parfois, c'en est trop, et depuis les Romains, on ne le sait que trop bien : nimis vitium est !
Pourtant, tout n'est pas à jeter, et on a parfois droit à des « morceaux de bravoure » comme nous le vend la quatrième de couverture, mais ça se noie vraiment bien trop souvent dans l'exercice presque scolaire… Ou alors la plupart des apprentis auteurs chinois contemporains écrivent comme Li Yidou et c'est un problème culturel : je ne peux m'y faire ! Ou alors, subtilement, Mo Yan s'en prend-il à ces mêmes aspirants arrogants qui pensent déjà tout savoir, mais font mine de se retrancher derrière le maître et semble être prêts à l'écouter, mais finalement, bornés, n'en font rien et continuent sur leur voie…
La structure narrative est si complexe qu'on finit par s'y perdre et qu'on ne démêle plus le vrai du faux, qu'on ne devine plus les intentions de l'auteur. Néanmoins une chose est sûre c'est une brillante satire de biens des travers chinois, mais aussi de la quête permanente actuelle sinon de l'immortalité du moins la jeunesse éternelle qui n'est pas le propre des Occidentaux…
Une fois n'est pas coutume, voilà un livre dont je suis peut-être totalement passé à côté, et que je ne recommande pas.
Lien : http://www.iti1801.net/blog/..
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Oeuvre de Mo Yan "Jiu Guo", traduite par Noel et Liliane Dutrait. Mo Yan nous fait parvenir deux histoires qui s'emmêlent. Une concernant les aventures de l'inspecteur Ding Gou'er et une histoire parallèle concernant un étudiant et Mo Yan lui même qui discutent par courrier et nous font ainsi part de leur point de vue ainsi que de leurs histoires. Différents thèmes sont abordés dans cette oeuvre : la nourriture (qui constitue la trame de ce roman car l'inspecteur est à la recherche des responsables du cannibalisme), l'alcool (a une part importante dans la culture et la littérature), les femmes, l'érotisme, la corruption.
Le cannibalisme prend une part importante de l'histoire, cela rappelle la fameuse oeuvre de Lu Xun : "Le journal d'un fou". le cannibalisme ici semble être mis en place pour dénoncer la corruption des autorités de l'oeuvre. le fait de pouvoir manger un être humain montre la cruauté que peuvent avoir les mangeurs et donc montrer à quel point les membres appartenant aux autorités peuvent être cruels et corrompus.
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Voici un livre qui semble commencer comme un polar classique : un super inspecteur anti-héro se voit confié une enquête sur des pratiques cannibales dans une ville imaginaire de Chine, au pays de l'alcool.

Mais le récit est vite entrecoupé des missives d'un jeune doctorant de l'université de l'alcool dont le souhait le plus cher serait de devenir écrivain, consommateur d'alcool. La lecture se complique, et il peut devenir tentant de sauter les pages et de ne lire que l'histoire du polar. Il y a certains passages sur lesquels mon attention tendait à lâcher prise dans la lecture des premières nouvelles.

En fait, les nouvelles de l'étudiant et l'histoire de l'inspecteur se mêlent, se brouillent et se répondent l'une les autres. le sentiment est celui d'un délirium.

Bref, un livre qui sort du commun et que je pense devoir relire d'ici quelques mois pour en aborder toute la substance.
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Je n'ai pas aimé ; je n'ai pas compris.
Echange épistolaire entre l'auteur Mo Yan et son double imaginaire Li Yidou. Un inspecteur de police Gou'er, des événements racontés par l'auteur ; des nouvelles contées par Li Yidou s'intercalent. Très confus. On s'y perd.

Mo Yan a reçu le prix Nobel de littérature en 2012 sans doute avec raison.
J'ai sans doute rater quelques chose.
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Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
Il n'arrivait pas à distinguer ce qui avait explosé et n'avait guère envie d'y réfléchir, l'important était que, depuis que la lumière de la lampe avait éclairé la stèle de la tombe d'un martyr, une énorme bouffée de courage avait inondé son corps tout entier - une jalousie tel un alcool avarié, une perfide mollesse tel un alcool de veuve, un tourment et une inquiétude tel un alcool d'amour suintaient par tous les pores de sa peau, se transformant en sueur puante et en urine fétide.
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“妈的,幸亏肚里没孩子!”
他怔了怔,讨好地说:
"要是有孩子就颠出来了!"
"我可舍不得把他颠出来, 她严肃地说, 一个孩子两千块呢。"

- Encore heureux que j'aie pas de marmot dans le ventre !
Un peu troublé, il abonda dans son sens :
- Ca ferait longtemps qu'il serait sorti, avec toutes ces secousses !
- Je ne l'aurais jamais laissé sortir, reprit-elle sérieusement, un gosse, ça vaut deux milles yuans.
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Quand le père parle, les enfants ne doivent pas l'interrompre. Pourquoi veulent-ils manger les petits enfants ? C'est très simple : parce qu'ils en ont assez de manger du bœuf, du mouton, du porc, du chien, du mulet, du lapin, du poulet, du canard, du pigeon, de l'âne [...] Notre chair est de toute première qualité.
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Il sentit qu'il nourrissait déjà envers elle des sentiments, parfois de haine, parfois de compassion, et parfois de peur, et c'était justement ça l'amour.
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Respecté maître Mo Yan, j'ai eu le grand plaisir de lire toutes vos œuvres, j'ai pour vous une admiration sans bornes. Je me mets à plat ventre devant vous et mon âme connaît le nirvana. [...]

N.B. : Si vous avez besoin de bon alcool, veuillez me faire signe, je m'en chargerai.
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Videos de Mo Yan (3) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Mo Yan
Présentation de l'album "La Bourrasque" de MO Yan, prix Nobel de littérature, illustré par ZHU Chengliang. Publié aux éditions HongFei, septembre 2022. Après une belle journée au champ, un enfant et son grand-père résistent ensemble à l'adversité.
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