Le nom de
Roger Zelazny est principalement connu pour sa mythique série des Princes d'Ambre, mais il a aussi commis d'autres titres fameux et des nouvelles qui s'éloignent de sa fantasy habituelle. C'est dans ce cadre que se place ce recueil, composé de trois nouvelles liées entre elles par le narrateur. Nouvelles alimentaires ? Pas tout à fait, la troisième et dernière, « Le retour du Bourreau », ayant tout de même reçu le Hugo 1976 et le Nebula 1975, tous deux dans la catégorie du meilleur roman court.
Le narrateur n'existe pas : à la veille du fichage total et irrémédiable de l'intégralité des individus composant l'humanité, son nom n'a pas été intégré dans le système. Vivant sous les radars, il est le candidat idéal pour des enquêtes d'espionnage, n'étant personne et tous en même temps.
À travers ces nouvelles, nous le suivons lors de trois missions : la première est surtout intéressant par sa présentation du narrateur, de son passé, de sa façon de travailler et de ses capacités ; la deuxième l'amène dans une station océanographique, à la rencontre des dauphins et de mutants ; la dernière - primée donc - suit son enquête sur le retour inattendu d'une sonde habitée par une IA d'Uranus.
Le recueil peut sembler anecdotique dans la production de
Zelazny, mais il est intéressant à plus d'un titre : par sa forme qui tend vers le « policier » ; par les thèmes abordés, tous en lien avec le sentiment d'humanité ; par les sujets qu'il aborde, et les failles sociétales qu'il met en exergue et qui seront reprises à de multiples occasions par d'autres auteurs (les nouvelles ayant été rédigées respectivement en 1969, 1973 et 1975).
Cette « vieillerie » n'a pas perdu de son impact et de son intérêt et reste malgré son âge un très agréable moment de lecture.