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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Cette lecture a été pour moi un immense plaisir, du fait de la finesse du propos, de la fluidité du style et de la justesse des mots. Plus que des biographies, Stefan Zweig propose ici l'analyse psychologique de trois romanciers du XIXe qui sont à ses yeux des modèles du genre, car ils ont réussi à créer leur propre univers : Balzac, Dickens et Dostoievski.

Si on n'apprend sur leur vie que des éléments parcellaires, on découvre une vision éclairée de leur oeuvre, de leurs personnages et de leurs motivations : ainsi, Zweig souligne à quel point la période napoléonienne a influencé les jeunes années De Balzac, lui donnant l'envie de régner sur son propre univers, la Comédie Humaine, dont chaque personnage est le condensé d'un vice ou d'une vertu à l'état quasi-pur. À l'inverse, la tiédeur et le manque d'ambition des personnages de Dickens s'expliquent selon lui par cette période un peu molle de l'histoire de l'Angleterre et par l'incroyable popularité de Dickens qui lui interdisait de trop innover.

C'est à Dostoievski qu'il consacre la plus grande partie du livre, évoluant tour à tour sa vie marquée par les épreuves (emprisonnement, épilepsie, exil, misère...), son exaltation et ses souffrances, son rapport à la foi et à l'âme russe, les tiraillements permanents de ses héros, la construction atypique de ses romans essentiellement constitués de dialogues passionnés et où ambiance et description sont réduits à la portion congrue. Il commente, il compare, il décortique, il complimente, il explique...

Du coup, je suis ressortie du livre pleine d'admiration, à la fois pour l'auteur et pour ses trois romanciers... Et surtout, avec une incroyable envie de lire ou de relire le Père Goriot, Eugénie Grandet, L'idiot, Crime et Châtiment, Les frères Karamazov et Oliver Twist !
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Encore un bijou stylistique de Zweig ! Mais ce livre est bien plus que cela. C'est une analyse amoureuse du travail de trois écrivains. L'auteur fouille les oeuvres et les personnalités De Balzac, Dickens et Dostoïevski. Il crée des ponts entre éléments biographiques et fictionnels. Il plonge dans leur intimité la plus profonde pour nous faire comprendre ce qu'est le travail d'un génie mu par une force irrépressible, qui le dépasse, afin d'accoucher de travaux dont il n'a aucune conscience de la valeur mais que les lecteurs porteront au firmament de la littérature.
Quand je lisais ces textes, j'imaginais Zweig à sa table d'écriture intensément concentré presque fébrile, faisant crisser sa plume sur le papier. J'ai eu l'impression que rendre hommage à ces artistes relevait pour lui d'une tâche de la plus haute importance, quelque chose de l'ordre du vital.
Ce qui confirme mon ressenti c'est l'égarement dont il fait preuve dans son analyse du travail de Dostoïevski. Aveuglé par son admiration, il n'en finit plus de le commenter. Cela devient un peu lassant.
Cependant, il m'a donné envie de lire Dickens.
Bien sûr le Panthéon des grands auteurs ne peut se limiter à ces trois là, c'est pourquoi, pour ma part, j'y ajouterais bien ce cher Stefan Zweig qui, je pense, n'a rien à envier à ses trois maîtres.
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Je connais un peu l'oeuvre De Balzac, j'ai lu les principaux romans de Dostoïevski, mais j'ai toujours "boycotté" Dickens. C'est avec beaucoup d'intérêt que j'ai découvert le travail de Stefan Zweig sur ces trois grands maîtres de la littérature du XIXème siècle.

L'auteur s'attarde peu sur les éléments biographiques de ces romanciers et il n'étudie pas vraiment leur style. Il cherche surtout à décrire précisément leur profil d'homme, qui conditionne tout leur art littéraire. Il sonde leur âme pour magnifier leur génie. Il met en relation la situation géopolitique de l'époque avec leur production littéraire. Selon Zweig, Dickens a donné une image un peu étriquée des Anglais. Balzac a créé un immense monde imaginaire, comme Napoléon a voulu créer une Europe nouvelle. Quant à Dostoïevski, son génie tourmenté s'est alimenté de ses souffrances et de ses malheurs. (En citations, j'ai mis quelques formules particulièrement bien tournées, sur chacun des trois auteurs)

Nul doute que Zweig va à l'essentiel dans ces trois monographies. Le seul reproche, c'est que le ton me semble parfois un peu grandiloquent et verbeux. Mais on sent bien que l'auteur est intensément pris dans son sujet.
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