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Critiques de Attac (34)
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Que faire du FMI et de la Banque mondiale ?

Un petit livre idéologiquement orienté, on s'en doute aisément, mais c'est pleinement assumé.



Les auteurs rappellent d'ailleurs, dès le début, que c'est sur le terrain des idées qu'ils entendent se placer pour mener leur combat. Cet ouvrage poursuit deux buts : expliciter, de façon clair, les mécanismes et l'idéologie qui régissent le fonctionnement des IFI (Institutions Financières Internationales), principalement le FMI et la Banque Mondiale, et faire des propositions pour réformer ce fonctionnement.



J'avais trouvé "l'Empire de la Guerre Permanente", toujours publié chez Mille et une Nuit pour le compte d'Attac, et qui traitait de la politique étrangère des États-Unis, moins pertinent dans son approche car désireux de s'emparer d'un objet d'étude trop vaste pour un format si court et qui nécessitait une visée pluridisciplinaire plus marquée. Et puis, si on va par là, on pouvait tout aussi bien critiquer la politique extérieure de la Russie, de la Chine, de la France etc...



En revanche, en ce qui concerne les IFI, on sent l'association pro taxation des transactions financières davantage en terrain connu. De plus l'objet de la critique est objectivement plus aisé à remettre en cause. Le rappel du pourquoi les IFI, au lendemain de la seconde guerre mondiale (stabiliser les taux de change pour éviter les crises financières et financer la reconstruction) ne fait que mettre en perspective la dérive d'instruments qui se voulait au service de la paix et qui se sont retrouvés au service de l'idéologie néo libéral et, il faut bien le reconnaître, des puissances occidentales, en particulier les États-Unis. Le seul bémol est que le bouquin date de 2002, il aurait été intéressant d'intégrer l'arrivée de l'euro dans cette réflexion. Néanmoins, il reste d'une brûlante actualité lorsque l'on observe la situation en Grèce et les "ajustements structurels" que l'on impose à marche forcée.



En bref, un petit livre fort instructif, édifiant la plupart du temps et qui saura ouvrir le débat sur des questions fondamentales, en terme de modèle de société.

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Petit manuel de la transition pour toutes c..

C'est un livre qui concerne les luttes d'ATTAC - (voilà les faits, pourquoi, que faire l'immédiat et plus tard, etc... ).

De bonnes idées, j'adhère complètement à certaines (gratuité de certains services de base et sans dépassement des limites, par exemple pour la consommation de l'eau).
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Le livre noir des banques

Instructif mais aussi très sombre, inquiétant !

Quelle somme d'informations qui ont été patiemment collectées, rassemblées et bien articulées. J'imagine que c'est le fruit des recherches de plusieurs associations. Beau travail d'investigation et de rédaction.

Maintenant le cœur du discours. Vous vous en doutez : les bas-fonds de la Finance, son insatiable avidité et sa terrifiante puissance dans le monde.

On voit défiler la liste de ces pratiques criminelles : création de réseaux pour la fraude fiscale, vente de produits toxiques, manipulation des taux, contournement des règles de contrôle, entente illicite (entre différents groupes) qui fausse le jeu de la concurrence, lobby sur les politiques et même blanchiment d'argent sale (qu'on pouvait croire à tort révolu).

Et le moins qu'on puisse dire, c'est que les exemples foisonnent avec citation de cas concrets à l'appui : BNP paribas et sa filiale monégasque pour le blanchiment et la fraude, les emprunts toxiques de Dexia aux collectivités française qui ont accru leurs dettes, l'affaire Kerviel dans la transgression des règles de contrôle par la Société Générale, la manipulation des taux Libor Eurolibor entre 2 traders issus de Barclay et HSBC (Angleterre), la violation des embargos au Soudan (frappé de crime contre l'humanité à cause du terrorisme) par BNP...

Face à de telles pratiques, que faire ? Jusqu'à présent, l'Europe et les E-U n'ont pas pris les mêmes voies. Depuis la crise 2007-08, les réactions divergent : alors que l'administration américaine fait le choix de poursuivre et de sanctionner, l'Europe elle (la France en tête d'ailleurs) fait de rares et complexes réformes qui masquent l'emprise réelle des financiers. C'est pour cette raison, ne vous en étonnez plus, que très peu de pénalités les touchent en Europe et que les banques refont d'énormes bénéfices aujourd'hui.

Quant à la Grèce, il suffit de voir quels sont les rouages obscurs du pseudo système d'aides pour comprendre qu'on ne pouvait que les enfoncer. Merci la BCE, cet organisme bancaire européen qui sous-prétexte d'indépendance, n'obéit pas aux règles de la démocratie mais à celle de la Finance !

On évoque aussi les liens étroits entre ce milieu et celui de la politique qui sont, ici,bien démontrés. En France, il est tellement pratiqué que des inspecteurs de la Finance, des conseillers de cabinets ministériels proviennent ou poursuivent leur carrière dans les banques. Porosité sociale qui provoque la corruption et l'inertie de l' Etat. Et tout cela avec noms à l'appui de personnes bien vivantes : car non ce n'est pas un visage sans nom (dixit Hollande) un cauchemar ou du virtuel ! C'est bien ce qui se vit aujourd'hui à travers le monde.

Bref tout ce travail d'informations est remarquable d'autant que des remèdes existent et qu'ils sont aussi exposés : à plusieurs reprises, on y revient. D'abord, une loi qui séparerait les activités bancaires : l'une qui se recentrerait sur l'activité de dépôt et de financement des particuliers, alors que l'autre se rapporterait aux activités de spéculation et du marché. Ensuite, une seconde règle qui séparerait les acteurs de la finance bancaire d'un côté des acteur de la finance d'Etat de l'autre. Cette dernière loi étant une condition pour freiner la corruption au sein des instances publiques qui sont chargées de contrôler les banques ou la bourse. Car c'est de leur travail que dépendent ou non l'application des sanctions. Et il y a bien d'autres réformes proposées (mais qui sans doute, seraient moins efficaces, plus longues et difficiles à mettre en application)...

Sauf qu'il y a un problème de taille pire que le fait de chercher des solutions : comment créer la force collective qui osera les appliquer ? Car toute l'éloquence de l'avidité tient dans ces arguments : cynisme et soif de pouvoir d'une minorité mais aussi peur et sentiment d'impuissance de la plupart. Or la raison ne peut rien sans le courage de millions à affronter (politiques, journalistes, juristes, associations, citoyens...). Mais la force aujourd'hui, où est elle ? Du côté toujours et encore de la minorité insatiable. Et ce n'est pas du pessimisme, juste un constat sans appel...
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Macron on fait le bilan

Le nouveau Micron (*) est arrivé pour suppléer l'Amérique côté Europe



Avec ses Séjourné et LeCornu, qui, se drapant dans un paravent de vertu cachant mal leur déloyauté envers la France, ce qui est très grave, sont quand même ceux qui disent qu'il faut dézinguer les russes, on a le sentiment que ces bouffons lui font tourner la tête au point qu'il ne « se sente plus pisser « le Macron qui commence à paniquer. Une panique, une phobie qui sent l'odeur de fin de règne. La fin de mandat approche à grands pas et que retiendra-t-on de lui dans l'histoire : malheureusement pour la France : des clopinettes, une vacuité édifiante marquée par une improvisation d'amateur et d'incompétent. le roi est nu, et rien qui vaille ; ce n'est pas son IVG voté dans la constitution à Versailles qui va redorer son blason, c'est de l'esbroufe qui le dessert puisque du même coup, il vient de récuser la clause de conscience des médecins.

Le baroud d'honneur qu' il fait là en fait pour sauver sa peau traduit l'esprit de quelqu'un qui devient fou : il faudrait l'arrêter sans ménagement, il devient dangereux. Pensez donc, il faut éradiquer le régime du Kremlin qui nous livre une guerre hybride sans merci, mais il faut préserver le peuple russe, le brave peuple russe, mais il t'emmerde le peuple russe, tu es vu là-bas comme un Micron , un frenchie qui se croit encore à Versailles. Ton histoire d'envoyer des troupes en Ukraine, et 8 milliards en canons, en bombes, en missiles te place en guerre contre la Russie, mais as-tu sollicité le parlement français au moins, et sais-tu que Vladimir Poutine ne veut plus négocier avec toi, il te prend désormais pour un microbe insignifiant. Au nom de quel droit, tu te permets de vouloir voler au secours de l'Ukraine qui n'est ni dans l'Otan, ni membre de l'Europe ; au nom de quoi tu te permets de dire en Tchéquie que les alliés européens sont des lâches, 'mais comme toi, la Russie a la bombe atomique et tu ferais ainsi courir par ton escalade un grand danger à la France et au monde européen. Au passage, s'il y a bien un lâche, c'est toi, tu mets sur la paille tout le monde agricole, tu leur fais des promesses indues : un véritable scandale. Tu envoies les policiers charger les paysans alors qu'ils n'ont aucune envie de charger leurs frères puisqu'ils sont potes, mais par contre pour les vrais dangers que connaît la France qui t'a élu : l'islamisme et le cartel des drogues, tu détournes ta police qui du coup est inquiétée, prise pour cible, ridiculisée, reléguée au rôle de figurant d'opérette, au point qu'elle se suicide, comme les braves paysans. Tu vas faire le clown au Moyen Orient et fout la merde plus qu'autre chose provoquant la risée du monde entier. Tu veux faire porter le chapeau au Rassemblement National qui serait à tes yeux responsable de tout ce que tu n'as pas fait dans le fond, extrême-droite, extrême-droite, en attendant tu t'empaffes sur la liberté d'expression, la liberté de la presse et de l'audiovisuel : un vrai scandale au sus des lois !

Mais c'est toi qu'il faut arrêter parce que tu es devenu complètement fou débile et dangereux dans ton nouvel habit d'ersatz de l'Amérique qui prend ses distances avec l'Europe. Au fait quand est-ce que tu termines de payer ta dette à l'Otan, mauvais élève.

Ne vois-tu pas monter la fronde qui met le feu dans tes chaussettes qui est désormais à 43% de l'opinion contre tes vues fumistes d'alignement à l'Ukraine. Il y a encore 1 an, cette opinion était à 33% pour rappel, et au moment où j'écris cette intervention et compte tenu de tes derniers pataquès pour le moins rédhibitoires, je pense qu'il faut plus sagement mettre le curseur à 50% contre toi concernant ton alignement aveugle à l'Ukraine qui compte plus pour toi que le bon peuple paysan de France qui nous fait vivre dans la fierté française, jusqu'à en crever.

(*) mot de Soloviev
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Quand les femmes se heurtent à la mondialisat..

J’ai commencé ma lecture en me disant que c’était vraiment actuel comme propos, jusqu’à ce que je tombe sur un extrait où il était question de l’Europe des Quinze. Un doute s’est alors emparé de moi et m’a conduit à vérifier la date de parution de cet essai : 2003. Vingt ans plus tard, rien ne me semble avoir réellement changé et c’est assez démoralisant.



Il est question ici des difficultés rencontrées par les femmes dans un monde de plus en plus globalisé et livré au capitalisme.



Le propos est étayé, chiffré et démontre que le libéralisme n’est pas pourvoyeur de l’égalité tant attendue, bien au contraire. On y démonte également l’idée que la répartition du travail et des tâches entre les sexes est antédiluvienne : souvenons nous des haleuses et des femmes africaines qui portent de lourdes charges sur des kilomètres.



Zones franches, écart salarial, plafonnée verre, prostitution, délocalisation, accaparement des terres sont quelques uns des thèmes abordés dans cet essai.



Intéressant mais peu réjouissant.
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L'Empire de la guerre permanente

L'Empire de la guerre permanente est un petit livre fort instructif, pour quiconque s'intéresse à la politique étrangère des Etats-Unis. Néanmoins, il n'évite pas certains écueils, ce qui donne envie de compléter sa lecture par d'autres ouvrages.

Rédigé par des membres du conseil d'administration et du conseil scientifique d'Attac (sous la direction de Gérard Duménil et Bernard Cassen) il est évident que le propos est idéologiquement orienté. Ceci n'est pas un problème en soi, à partir du moment où c'est assumé et clairement annoncé. Or, premier écueil, on a le sentiment que ce livre hésite, dans son traitement, entre l'essai et le pamphlet, voir l'écrit militant. Pour être plus précis, les auteurs semblent avoir voulu tendre vers l'objectivité, par la légitimité de l'analyse, mais ne peuvent s'empêcher de retourner du côté de la dénonciation.



Le second écueil, est la réduction de l'analyse, aux seuls néoconservateurs, incarnés par Georges W Bush et son administration (que l'on a pris l'habitude de nommer les faucons). Non pas, qu'il n'y ait rien de critiquable dans leur philosophie politique, bien au contraire (voir les citations que j'ai pu en faire). Mais on ne peut s'empêcher de se demander si, au delà de ce courant, il n'y a pas quelque chose d'intrinsèquement dominateur dans la société américaine. C'est là que nous serait bien utile une analyse anthropologique de la culture des Etats-Unis. Par ailleurs, on a du mal à se représenter le poids réel de ce courant néoconservateur dans la société, ce qui renvoie peut-être une image biaisé de la diversité des opinions, qui, on l'espère, parviennent encore à s'exprimer, dans ce grand pays. Une mise en perspective des idées opposées n'aurait sans doute pas été de trop, même s'il faut reconnaître qu'elles sont parfois évoquées.



Pour autant, l'Empire de la guerre permanente s'avère très instructif, notamment dans la première partie, qui retrace les diverses interventions des Etats-Unis à l'étranger (en gros depuis la guerre avec le Mexique, en 1846), et les met en perspective avec leurs motivations réelles et la philosophie politique qui les sous-tend ; une partie qui évoque Howard Zinn et son Histoire populaire de l'Empire américain (il est d'ailleurs cité )

La deuxième partie est également intéressante, lorsqu'elle montre comment l'évolution de la structure économique des Etats-Unis, qui, à la fin des années 1970, passe du keynésianisme au néolibéralisme, influe sur la politique étrangère, et redéfinit les intérêts extérieurs. de même, l'évocation de ce que change la chute de l'URSS en la matière n'est pas inintéressante.



Finalement, la lecture de ce livre, par ailleurs extrêmement bien documenté et sourcé, nous apprend beaucoup de choses et, c'est peut-être là son intérêt principal, pour peu que le sujet nous intéresse, nous incite à compléter sa lecture par d'autres.
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Mondialisation de la prostitution : une att..

Dans ce petit livre très clair est abordé l’ensemble des problématiques et des débats actuels autour de la prostitution : marchandisation des corps, traite, tourisme sexuel, rapport de domination, violences, abolitionnisme et réglementation, etc.



Les auteur-e-s nous rappellent « que le système de la prostitution n’est pas seulement fondé sur les inégalités entre hommes et femmes. Il est aussi structuré par les inégalités entre catégories sociales et par les inégalités d’origine ethnique. »



La place des clients de prostitué-e-s n’est pas contournée et l’expérience de la Suède (criminalisation des clients) est valorisée sans pour autant clore le nécessaire débat.



Un chapitre « ni métier, ni offre de service » très argumenté, polémique sur les thèses hasardeuses d’un lien entre le combat des féministes pour la maitrise du corps, de la contraception et de la sexualité et le droit de se prostituer.



Les nouvelles réglementations et leurs conséquences sont aussi analysées, sans oublier les remises en cause des clichés liant prostitution et désirs irrépressibles ou la misère sexuelle des hommes.



Parmi de nombreuses mesures proposées, les auteur-e-s soulignent la nécessité de supprimer de toutes les lois tendant à pénaliser, voir à criminaliser les prostituées.



Une lecture très abordable à compléter éventuellement par « La condition prostituée » (Lilian Mathieu, Textuel 2007) ; « La mondialisation des industries du sexe » (Richard Poulin Imago 2005) et le numéro d’Alternatives Sud (Centre tricontinental et Éditions Syllepse 2005).



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Le climat est notre affaire !

La sobriété contre l’austérité



Dans leur introduction, « Le sens de notre engagement », Geneviève Azam, Maximes Combes, Thomas Coutrot, Jean-Marie Harribey et Dominique Plihon soulignent entre autres, que les vulnérabilités liées au changement climatique s’ajoutent aux vulnérabilités produites par « l’expansion capitaliste, par le productivisme et le consumérisme ». Elle et ils parlent de « faire place à la mesure », de choix politiques pour atténuer le changement climatique.



De conférences en conférences sur le climat, les gaz à effets de serre, « à l’échelle du monde, les émissions ont augmentées ont augmentées de 61% entre 1990 et 2013 »… Objectif de réchauffement global moyen de 2°C d’ici la fin de siècle, conséquences du réchauffement de 0,8°C depuis le siècle dernier…



Les auteur-e-s parlent de mouvement pour la justice climatique, des luttes concrètes, locales, au Nord et au Sud « à l’intersection de la protection des sociétés, de la lutte contre les inégalités et contre la corruption et du souci de la nature, de la protection des biens communs vitaux, du refus de l’extractivisme et des grands projets inutiles, dangereux et imposés », du principe de responsabilité commune et différenciée, de cibler « les responsabilités majeures des multinationales et des Etats dans les dérèglements en cours… », d’étendre « les passages vers des sociétés résilientes », de construire « un mouvement, large, inclusif et durable ».



Geneviève Azam, Maximes Combes, Thomas Coutrot, Jean-Marie Harribey et Dominique Plihon analysent le monde des énergies fossiles, les transnationales climaticides, le monde des « oligarchies extractivistes et croissancistes », les conséquences du libre-échange généralisé ou de la croissance du commerce…



Les auteur-e-s soulignent « Pour diminuer les émissions, nous avons besoin à la fois d’une substitution et d’une réduction de la consommation globale d’énergie », parlent de la primauté du droit commercial sur les exigences climatiques dans les traités de libre échange, des nécessaires relocalisations des activités et des réductions des émissions de gaz à effet de serre…



J’ai particulèrement été intéressé par les paragraphes sur le « monde des apprentis sorciers », la géo-ingénierie, l’ingénierie financière…



Analyser la situation et les responsabilités, souligner les conséquences et les urgences ne saurait suffire, les auteurs avancent des pistes « vers des sociétés résilientes et démocratiques ». Il s’agit donc bien d’intervention politique, de choix démocratiques et non de tactique techniciste, de commencer maintenant une transition, de « tracer les voies pour se réapproprier l’avenir ».



Geneviève Azam, Maximes Combes, Thomas Coutrot, Jean-Marie Harribey et Dominique Plihon soulignent trois piliers pour faire baisser la consommation totale d’énergie : la sobriété, l’efficacité, les énergies renouvelables. Elle et ils présentent des pistes pour organiser les basculements : bâtiments sobres, transports doux, agriculture paysanne, consommation moins carnée, relocalisation industrielle, écoconception des produits, système d’énergie renouvelable décentralisé et démocratisé…



Des éléments pour un « Mouvement pour la justice climatique », pour faire cause commune, par des luttes « translocales », une gestion démocratique, la défense des communs, un agenda des transitions et des ruptures…



« Pour créer une cause commune il faut un récit reliant clairement les problèmes concrets et quotidiens (pauvreté, discrimination, santé, dignité,guerre, etc.), un système d’oppression identifié (la capitalisme, le racisme, le sexisme…) et une vision alternative (des transitions locales reliées et des réformes plus ou moins radicales visant l’égalité, la reconnaissance, la paix…) ».
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Macron on fait le bilan

Un livre qui rappelle la casse progressive de notre système par les réformes entamées lors du premier mandat d'Emmanuel Macron et ce au travers de plusieurs problématique sociales, sociétales et économiques. Un incontournable avant la présidentielle 2022.
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Toujours plus pour les riches

Pas de contribution commune sans participation commune



Réforme fiscale ou contre-révolution fiscale, les baisse d’impôts contenues dans les récentes lois de finance garantissent une hausse de revenus pour celles et ceux qui possèdent déjà le plus de richesses. De nouveaux privilèges fiscaux pour les privilégié·es, une redistribution à l’envers…



« L’objectif de ce livre est de montrer en quoi la justice fiscale, qui serait fondée sur un système fiscal véritablement consenti par la population, car équitablement réparti en proportion des facultés de chacun, et assurerait un bien-être collectif et individuel, est non seulement possible à mettre en œuvre mais absolument nécessaire ». Il faut donc privilégier les impôts directs et leur progressivité, lutter contre l’évitement de l’impôt « c’est à dire la fraude et l’optimisation fiscales ».



Je souligne en proportion des facultés de chacun·e, ce qui implique l’imposition individuelle des personnes, et la rupture à la fois avec la notion de foyer fiscal, les quotients conjugal et familial (voir les chapitres « Le quotient conjugal au détriment des femmes », « Le principe d’égalité entre les femmes et les hommes bafoué », « Un frein identifié à l’emploi des femmes »). L’impôt basé sur le revenu du foyer est bien « une discrimination indirecte envers les femmes ».



Les auteur·es présentent l’impôt comme « une contribution commune ». (Elles et ils) Iels discutent, entre autres, de la proportionnalité, de l’assiette de calcul, des liens indissociables entre consentir à l’impôt et droit de répartition de l’impôt, du commun, « Tous les citoyens ont le droit de concourir à l’établissement des contributions, d’en surveiller l’emploi, et de s’en faire rendre compte » (juin 1793).



Je n’aborde que certains éléments.



Les injustices fiscales, la place minoritaire des impôts progressifs, la fiscalité sur les revenus (IR) marginalisée, le patrimoine peu imposé, l’impôt sur les sociétés (IS) à base restreinte et grevé de multiples dérogations fiscales (dont le régime d’intégration fiscale,) les taux de l’IS en forte baisse au sein de l’Union européenne… « En matière d’IS comme d’IR, la réalité du « poids » de ces impôts directs dans le PIB est faible ». Les auteur·es insistent à juste titre sur la TVA, principal impôt en France, impôt globalement régressif.



Les entreprises et leurs actionnaires sont particulièrement assistée grâce aux règles comptables et fiscales, aux allégements nichés (voir le chapitre « Profusion de niches pour les entreprises les plus riches »), au CICE et au CIR « Cadeaux fiscaux chers et inefficaces », à l’assiette de calcul restreinte, aux durées d’amortissements des biens (sans oublier les amortissements dégressifs ou les régimes d’amortissements exceptionnels), aux diverses provisions, aux frais généraux déductibles comptablement et fiscalement. Il convient d’ajouter le recours au crédit-bail et aux locations financières ou aux chaines de sous-traitance, encore plus avantageuses en termes de comptabilité et de minimisation des résultats. Les auteur·es soulignent aussi, le développement de « zones franches » (zones franches internationales et zones franches urbaines), véritables zones de « non-droit » fiscal, la concurrence menée par les collectivités locales pour attirer les implantations, les aides distribuées, le rôle de collecteur d’impôt des entreprises « nouveaux fermiers généraux », les « fraudes légales » grâce à l’« optimisation fiscale » et la complexité des montages financiers (ingénierie financière et utilisation des prix de cession ou de transferts)…



Iels traitent, entre autres, les reports de gestion de l’Etat sur les collectivités locales (sans report de toutes les ressources), la limitation des dépenses publiques, la non-révision des bases de la taxe d’habitation (qui va être supprimée pour celles et ceux qui y sont assujetti·es) et des impôts fonciers, le développement de l’autonomie fiscale des grandes métropoles (l’autre face d’un certain fédéralisme et d’une certaine décentralisation), la concurrence fiscale au niveau européen, l’interaction des intérêts publics et privés…



Mais l’assistanat ne suffit pas aux entreprises et aux actionnaires, les montages financiers visant à éviter l’impôt non plus. Des groupes recourent aussi à l’évasion fiscale ou à la fraude directe. Des cabinets (d’ingénierie financière et fiscale) travaillent à exploiter toutes les failles des conventions fiscales bilatérales, à localiser des opérations dans les différents paradis fiscaux, à user et abuser des prix de transfert, à négocier à l’avance « Tax ruling » le traitement fiscal dans certains pays. Du grand banditisme en « bande organisée » à l’ombre du « secret bancaire »…



Tout cela s’accompagne d’une propagande sur le trop d’impôts, de refus des écotaxes, d’activité de lobbying auprès de l’administration de l’Union européenne, du développement du « secret des affaires » , de la mainmise de quatre grands cabinets internationaux… sans oublier la baisse des moyens et des effectifs de la Direction générale des Fiances publiques (DGFiP).



L’injustice fiscale est bien un choix politique. Les déficits publics ne sont pas dûs à une augmentation des dépenses (elles sont plutôt stagnantes depuis 25 ans en termes de pourcentage de la richesse produite) mais bien de la baisse organisée des impôts, des ressources, au profit des plus riches.



Baisse des ressources, dégradation des services publics, aggravation des inégalités, report des activités sur les femmes dans la sphère dite privée. Et les contre-réformes du gouvernement Macron ne vont qu’aggraver la situation du plus grand nombre au seul profit des ménages les plus riches et des entreprises (donc à leurs actionnaires).



La seconde partie du livre est consacrée à des mesures concrètes pour un impôt plus juste, à la rupture avec une particularité française faite de taux nominalement élevés et d’assiettes de calcul faibles. « Engager une réforme fiscale suppose donc de réunir plusieurs conditions : définir une orientation claire, mener une large campagne d’information publique concentrée sur ses effets dans les domaines budgétaire, économique, social et environnemental, établir un calendrier précis ». C’est autour de ces propositions ou d’autres que le débat public devrait s’engager. Les auteur·es versent à la discussion de nombreuses formules. J’en énonce quelques-unes, progressivité d’ensemble du système fiscal, barème rénové avec une dizaine de tranches (je pense qu’il ne devrait y avoir qu’une seule tranche pour les revenus inférieurs au salaire minimum revendiqué et une imposition à un taux symbolique) à progressivité régulière, suppression ou réforme du quotient familial, paiement direct aux services fiscaux, articulation des fiscalités du patrimoine et des revenus, baisse de la TVA immédiate pour les produits de première nécessité, inclusion de l’ensemble des actifs (immobiliers, mobiliers et financiers) pour l’assiette d’imposition du patrimoine, réduction des écarts d’imposition entre PME et grandes entreprises, imposition des bénéfices là où ils sont réalisés, autonomie fiscale des collectivités locales et renforcement de la péréquation, fiscalité écologique en vue de réorienter l’appareil productif, harmonisation européenne, création d’impôts européens, coopération fiscale mondiale et mise à l’index des paradis fiscaux (et pourquoi pas retrait des licences pour les banques qui y ont des établissements), cadastre financier mondial, taxation des transactions financières, renchérissement des coûts des kilomètres parcourus par les marchandises et des kilobytes pour les transactions numériques, levée de l’anonymat pour combattre la fraude, protection des lanceurs et des lanceuses d’alertes, sanction des délits fiscaux, abrogation du « verrou » de Bercyet placement du contentieux fiscal dans la compétence première de la justice, divulgation des identités des délinquant·es… soutien aux actions citoyennes et de désobéissance civile.



L’impôt est l’affaire de toustes les citoyen·nes, la réforme du système fiscal doit permettre à ce que chacun·e contribue en raison de ses facultés pour financer l’« action publique » pour toustes, cette action relevant elle-même des débats et des choix démocratiques.



D’autres éléments me semblent devoir aussi être plus frontalement abordés. Premièrement la suppression du droit de transmission (héritage) au delà d’un certain montant, dont le(s) barème(s) devrai(en)t être fixé(s) après un large débat démocratique, la transmission de patrimoine contribuant au renforcement des inégalités.



Un point particulier concerne les droits de la « propriété intellectuelle » et leur transmission. Au nom de quoi quelqu’un·e qui n’a contribué en rien à la création d’une œuvre, d’un procès de production, d’une découverte, pourrait individuellement en retirer des avantages ?



Si les barèmes des impositions relèvent du débat et de choix démocratiques, il en va de même de l’usage des sommes recueillies. Au delà des débats et des votes des budgets, chacun·es pourrait, a minima, indiquer sur sa déclaration, les postes à supprimer, à réduire ou à augmenter. Et ces choix devraient être statistiquement rendus public,« ce n’est pas uniquement le paiement de l’impôt qui fait le citoyen, mais aussi la répartition directe à son établissement et à sa répartition, au contrôle de son recouvrement et de son affectation ».



Il faudrait aussi interroger la citoyenneté et les droits y afférents de celles et ceux qui choisissent de se faire imposer dans un autre pays.



Reste une question, que je pose maintenant à toustes les auteurs et autrices, pourquoi ne pas utiliser une écriture plus inclusive ? – le point médian, l’accord de proximité, les citoyen·nes, pour rendre visibles les unes et les autres, les iels et toustes et interroger aussi, au prisme du genre, la fiscalité.
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Le livre noir des banques

En 2008, les États européens ont mobilisés 37% de leur P.I.B., soit 4 500 milliards d’euros, pour sauver le système bancaire. La crise s’est alors transmise à toute l’économie et aucune régulation n’a été mise en œuvre, malgré les promesses.

Et depuis, le hold-up planétaire continue : spéculation sur les marchés alimentaires, compensations versées aux créanciers, emprunts à risque,… pour favoriser toujours plus de captation de richesse au profit de quelques uns, des millions d’emplois sont détruits, des familles sont expulsées car, plutôt que d’installer des garde-fous, de lutter contre l’évasion fiscale, sont montrer du doigt le « coût » du travail, le nombre de fonctionnaires, l’endettement des États.

(...)

Parfaitement accessible, rédigé dans un constant soucis de mettre à la portée de tous la description d’un système meurtrier. L’abondance d’exemples et de références rend le propos toujours clair.

Il ne s’agit pas seulement pour les auteurs de dénoncer mais aussi de rappeler quelques lois qui ont fait leurs preuves avant d’être supprimées, d’autres qui ont été sabotées avant d’être votées, des rapports qui pointent des évidences… vite étouffées.

Des solutions simples, rapides à mettre en place, évidentes, sont proposées : sanctuariser les dépôts des particuliers en les séparant des banques d’affaires, défendre l’épargne en augmentant le taux des livrets, favoriser la portabilité du numéro de compte comme pour la téléphonie, créer un parquet européen, voter des lois anti-fraude, mettre fin au secret bancaire, renforcer la protection des lanceurs d’alertes, empêcher la collusion entre secteur bancaire et pouvoir politique.

Un livre qui donne le vertige, un goût de bord du gouffre. Un livre indispensable pour comprendre l’immense danger que fait peser cette épée de Damoclès suspendue au-dessus de nos têtes, indispensable pour armer un discours.



Article complet en suivant le lien.
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Le livre noir des banques

Reprendre la main sur ce système financier devenu criminogène

Les Etats européens ont mobilisé 4500 milliards, soit 37% du PIB de l’Union européenne pour « éviter que le système bancaire ne s’écroule comme un vulgaire château de cartes ». 4500 milliards et « un chèque en blanc » comme le rappellent les auteur-e-s dans leur introduction.



Elles et ils indiquent : « Les banques continuent de spéculer sur les matières premières ou les monnaies, et d’alimenter des bulles spéculatives annonciatrices de nouveaux krachs et de nouvelles récessions.Elles financent des projets très polluants. Elle détournent l’épargne d’utilité sociale tout en profitant abondamment des financements accordés quasi gratuitement par la Banque centrale européenne. Elles développent de nouveaux produits financiers, véritables armes de destruction massive économique et sociale, favorisant toujours plus d’instabilités et de risques. Elles paient toujours moins d’impôts. Et facilitant une évasion fiscale qui ne serait pas possible sans leur complicité : en France, ce vaste détournement entraîne chaque année un manque à gagner pour les finances publiques d’environ 70 milliards d’euro, l’équivalent du montant de l’impôt sur le revenu ! ».



Des banques « Etat dans l’Etat ». Le bilan de BNP Paribas, 2000 milliards d’euros est équivalent au PIB de la France, l’ensemble des produits dérivés de cette même banque est de l’ordre de 48000 milliards d’euros…



« Nous avons mené l’enquête pour comprendre, décrire les forces à l’oeuvre, mettre des visages et des noms sur cette oligarchie financière qui freine toute volonté de régulation. Nous avons aussi voulu retracer cette histoire de conflits d’intérêts et de collusions, dont les protagonistes sont des responsables politiques et administratifs sous influence des banques. Un récit de petits et de grands renoncements, de complicités et d’aveuglements. De ce laisser faire coupable qui gouverne depuis 7 ans ».



Hier et aujourd’hui… Une histoire qui continue et un tour de passe-passe « qui permet aux banques de se présenter comme les victimes de la crise » !



Au mantra des économistes néolibéraux sur les risques pris par les actionnaires, les entrepreneurs, les banques… il convient ici de rappeler que « les futures conséquences désastreuses seront assumées par d’autres ».



Je n’indique que certains éléments de cet ouvrage à lire et faire connaître.



Les auteur-e-s parlent, entre autres, du coût exorbitant du sauvetage des banques, de l’extrême concentration et donc du danger extreme du système bancaire français, de l’hypertrophie des opérations de marché, de la taille faramineuses des opérations inscrites au hors-bilan, du mirage des tests de résistance, de la « banque de l’ombre », des lobbies, de l’interconnexion des banques…



J’ai notamment été intéressé par la seconde partie « Quand tout devient chair à spéculation ». Les auteur-e-s analysent l’innovation, une « arme de destruction massive », les futures, les marchés de gré à gré, de contournement de la régulation, la spéculation sur la faim, « les fonds indiciels vont provoquer un déferlement de capitaux déstabilisant le marché des matières premières », le trafic de transit, la nature financiarisée, le financement de l’extractivisme, des hydrocarbures et du nucléaire, les permis de polluer (les marchés carbone), les emprunts toxiques et les finances locales, les risques supportés par les emprunteurs et non les préteurs, la loi d’amnistie votée par les parlementaires, le trading à haute fréquence…



Les auteur-e-s poursuivent avec une partie sur les détournements, abus et arnaques, le coût des banques pour la collectivité, le coût du capital, l’optimisation fiscale (euphémisme de l’évasion fiscale organisée), la préférence et la réduction au court terme, la Banque Centrale Européenne (BCE), les liquidités injectées et leurs devenirs, l’épargne réglementée, les frais bancaires, le crédit à la consommation, les ententes illégales, les « coquilles vides et les montages en cascade », la très faible imposition réelle des établissements financiers, les subventions implicites de l’Etat…



Fraudes, mensonges, manipulations, pratiques illégales, amendes payées, escroqueries, blanchiment d’argent, manipulations des taux Libor et Euribor, contournements des embargos, affaire Kerviel, plaider coupable et responsabilités jamais clairement établies… Voyage au pays des délinquants en col blanc.



Les auteur-e-s développent plusieurs propositions : création d’un parquet européen, suppression du secret bancaire, séparation entre le politique et le judiciaire, poursuites obligatoires en cas de délit financier…



La dernière partie est consacrée aux « visages de la finance », le lobby bancaire, les collusions, le pantouflage, le Trésor et l’inspection générale des Finances, les conflits d’intérêt, « le capitalisme de connivence », les rémunérations des banquiers, l’accapa rement des richesses…



Un livre très détaillé, qui n’en reste ni à la surface du sytème bancaire, ni à la simple dénonciation, « Dans chaque chapitre de ce livre, des propositions de mesures, des pistes de régulations, sont esquissées ». Reste que le fonctionnement des grandes entreprises multinationales n’est pas sensiblement différent de celui des sociétés financières et bancaires (voir l’article de Catherine Sauviat et Claude Serfati dans le n° 24 de la revue ContreTemps, multiplier-les-initiatives-dappropriation-sociale-ouvrir-le-champ-des-possibles/). Sans oublier que cette « protubérance » bancaire, plus qu’une « excroissance » est révélatrice du fonctionnement du système capitaliste dans ses formes actuelles (Voir par exemple, Michel Husson : Un pur capitalisme)



Et au delà des mesures proposées par les auteur-e-s, il convient, comme le soutient Eric Toussaint de « Retirer la licence bancaire aux banques coupables de crimes, poursuivre en justice leurs dirigeants et grands actionnaires »




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La nature n'a pas de prix - Les méprises de l..

L’association Attac s’insurge contre le fait qu’aujourd’hui la préservation de la planète, à travers traités et grandes institutions, est sous la domination des acteurs financiers peu soucieux des biens communs.



Ce livre analyse les évolutions depuis la fin de la Deuxième Guerre mondiale et passe en revue les politiques de protection de la nature, de conservation et de développement soutenable.
Lien : http://www.cite-sciences.fr/..
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Vingt ans d’altermondialisme au Québec

De l’introduction, je souligne le rappel des mobilisations au Québec, les solutions élaborées par des altermondialistes, « aborder les problèmes en considérant leur dimension locale, mais dans un contexte global et selon une pensée internationaliste ; assurer les droits de chacun·e et les égalités entre les individus ; planifier la transition écologique dans ses aspects les plus divers ; entrevoir d’importants mécanismes de distribution de la richesse ; diversifier les modes de production, sortir du consumérisme et démanteler les entreprises transnationales ; protéger le bien commun et réduire autant que possible la marchandisation », les leçons des combats menés… « Dans ce livre, nous n’avons certes pas l’intention de couvrir entièrement un sujet aussi large que l’altermondialisme, qui laisse place à tant de points de vue et tant d’interprétations. Néanmoins, nous sommes convaincu·es que les diverses analyses et différents témoignages présentés ici pourront efficacement nourrir la réflexion et offrir quelques jalons à une discussion dont nous souhaitons qu’elle se poursuive encore longtemps »



Sommaire



Introduction



Claude Vaillancourt : Grand bilan de l’altermondialisme au Québec



Robert Jasmin : Le Sommet d’une mobilisation en profondeur



Pierre Beaudet : L’altermondialisme québécois et les Suds. Parcours croisés, entraide et solidarités



Diane Lamoureux : Féminisme et altermondialisme



Raphaël Canet : Porto Alegre-Montréal. Une brève histoire de la relation entre le Québec et le Forum social mondial



Amélie Nguyen : Altermondialisme et syndicalisme



Catherine Caron : Violence et non-violence en tension dans l’altermondalisme



Ronald Cameron : Québec Solidaire : « Nous sommes altermondialistes »



Baptiste Godrie : Justice environnementale et justice sociale à l’avant-plan des luttes altermondialistes



Conclusion



Quelques éléments choisis subjectivement.



Le livre permet de comprendre l’insertion particulière du Québec dans la mondialisation, la place des mobilisations altermondialistes, les mouvements collectifs en opposition aux différents accords de libre-échange, les mobilisations citoyennes, la place des populations autochtones, l’articulation entre justice sociale et justice environnementale, les tensions entre les syndicalisme et l’altermondialisme, les fronts communs, les nouvelles perspectives internationalistes…



J’ai notamment apprécié l’article de Diane Lamoureux, Féminisme et altermondialisme, la temporalité politique du présent, « Une temporalité politique du présent prend la forme d’un réformisme qui n’est pas toujours radical, mais qui en a la potentialité. Ce qui en fait la radicalité, c’est la dose d’utopie et de nouveauté qu’il contient », les brèches dans « l’édifice un peu vermoulu de la démocratie représentative », la distinction entre « pouvoir sur » et « pouvoir de », la division sociale et sexuelle du travail, la division sexuelle du travail à l’échelle internationale, la traite vers les pays du Nord « à des fins d’exploitation sexuelle ou domestique », l’oppression sexuelle, « l’oppression sexuelle qui affecte toutes les femmes ne les affecte pas toutes de la même manière, d’une part, et que celle-ci se combine à d’autres formes d’inégalités sociales comme la race ou la classe, de l’autre », les féministes autochtones, la question du féminicide, les politiques de coalition…



Je souligne aussi l’article de Catherine Caron sur Violence et non-violence en tension dans l’altermondialisme, la violence systémique du capitalisme mondialisé, le discrédit de manifestant·es sous les accusations de violences, les nouvelles radicalités et la désobéissance civile, les blocages et occupations de lieux ciblés, les « vols » de chaises…



« Devant ces défis, une des forces des mouvements alter-mondialistes, dont témoigne éloquemment cet ouvrage est sa capacité – par les luttes collectives quotidiennes –, a été de concevoir des mondialisations alternatives en acte et d’opposer des solidarités subversives multiniveaux capables de déstabiliser les mantras individualistes et croissantistes, les discours de haine et de repli sur soi qui, insidieusement, écrasent tous les ailleurs et empêchent trop souvent de voir le monde autrement. »
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Le microcrédit au Maroc

Qui finance réellement qui ?



« 60 ans après la proclamation de l’indépendance, le Maroc est resté dépendant et soumis à la volonté des institutions impériales mondiales »



En introduction, les auteurs et autrices, abordent entre autres, les programmes d’ajustement structurel, les accords de libre-échange, la destruction du tissu productif local, le pillage des richesses, la destruction de l’environnement, le bilan économique et social des politiques libérales et son impact particulier sur « les pauvres et particulièrement sur les femmes », les encouragements à l’« esprit d’entreprise », la stimulation des micro-entreprises, l’« initiative nationale de développement humain »…



« Pour étudier d’une manière significative les résultats de ces programmes de « développement », nous analyserons,dans cette étude, le modèle des microcrédits, qui a été adopté par l’État depuis le milieu des années 90, et qui a été encouragé par des financements publics »



Ils et elles (iels) présentent le secteur de la micro-finance, les montants prêtés et leurs objets, les taux d’intérêts pratiqués, les « bénéficiaires » ou les cibles, « Ce type de crédits cible pour une grande part les femmes, les plus démunies en termes de ressources et les plus touchées par la privatisation des services publics d’une part, et parce qu’elles travaillent fréquemment dans de petites activités productives à faible rentabilité », la contribution de l’Etat (dont les modifications du cadre juridique et réglementaire), la rentabilité forte de cette activité, les difficultés de remboursement, le mouvement des victimes des microcrédits à Ouarzazate en 2011, la fausseté de l’objectif déclaré des institutions de la microfinance…



« La présente étude entre par conséquent dans le cadre d’efforts continus de l’association ATTAC CADTM Maroc et d’un travail de recherche et d’analyse visant à établir une connaissance plus approfondie sur ce sujet. Cette étude comprend, dans la première partie, les résultats d’une enquête de terrain, dont le but est l’étude de la situation sociale et économique des groupes ciblés par les microcrédits. La deuxième partie offre une analyse de la légitimité et de la légalité des contrats de microcrédits afin d’identifier la nature de la relation entre les parties contractantes, et déterminer si ces contrats sont conformes à la loi. La troisième partie fait le bilan de la microfinance au Maroc et analyse les évolutions dece secteur et de ses objectifs.



Cette étude constitue pour l’Association ATTAC Maroc, qui est membre du réseau international du Comité pour l’abolition des dettes illégitimes, un outil lui permettant d’affiner ses arguments sur la question de la microfinance, et de montrer que les microcrédits n’ont pas été mis en œuvre pour lutter contre la pauvreté, mais pour élargir l’assiette du capital financier par la confiscation des avoirs des masses paupérisées en vue d’élargir ses bénéfices. »



Contrairement à un pré-jugé répandu sur les aides internationales, les prêts « accordés » à l’échelon international ou au niveau local avec la microfinance, il convient toujours de se poser une simple question : qui finance qui ? Quel est le sens des flux financiers (capital et intérêts) ? Quelles sont les opérations comptables et fiscales réelles (ne pas oublier la pratique des provisions, une forme de transfert de la dette à la collectivité) derrière les opérations financières ?



Et derrière les taux d’intérêt mensuel, se cachent des taux effectifs annuels de l’ordre de 30% relevant plus de l’usure et de l’accaparement – ou de la spoliation – que de simples opérations financières. Les arguments sur le risque n’ont aucun valeur, car les préteurs savent leurs « victimes » non solvables ou hors de possibilité de rembourser raisonnablement leurs dettes – l’exemple des crédits immobiliers et des subprime ne doit pas être oublié, « il est difficile d’imaginer que des personnes au revenu instable puissent parvenir à rembourser le microcrédit contracté ».



Les auteurs et autrices insistent, entre autres, sur les modalités des prêts, les objets financés, « seuls 57% des prêts concernent réellement des projets visant à créer ou renforcer des activités génératrices de revenus », les usages sexués des prêts (secteur agricole pour les hommes, crédits à la consommation pour les femmes), l’octroi à titre individuel (les garanties peuvent obtenues de plusieurs personnes) et leur conséquence en terme de destruction de solidarités et de lien social en cas de non paiement.



L’activité de financement doit aussi être étudiée du coté de l’organisme prêteur, les auteurs et autrices mettent l’accent sur l’absence d’études approfondies sur la viabilité des projets ou sur leur destination finale, la concurrence entre les organisme et la recherche de part de marché, la rémunération des employé es en fonction du nombre de dossier contractés, les particularités du secteur informel.



Il convient aussi de réfléchir sur les politiques susceptibles de lutter contre la pauvreté, « le problème plus général du type de politiques mises en place pour lutter contre la pauvreté et plus largement encore du modèle de développement qui sous-tend ces politiques »



J’ai choisi de m’attarder sur ces premiers éléments.



La lecture des autres analyses est cependant très éclairante sur les fondements légaux de l’illégitimité des contrats (dont le consentement résultant d’une contrainte, la lésion opportuniste, les abus, l’absence de taux effectif annuel), sur l’imposition de taux d’intérêt usuraires (le secteur du microcrédit a été exclu de la loi réglementant le maximum d’intérêt). Pour les auteurs et autrices la plupart des contrats de microcrédit sont illégitimes.



J’ai aussi été intéressé par le bilan de la microfinance au Maroc, le financement par la majorité pauvre de la minorité riche, la financiarisation de la microfinance, le rôle des institutions financières internationales, la revendication d’annulation des dettes, les alternatives pour réduire réellement la pauvreté et les inégalités (dont par exemple, un régime de protection sociale assurant un revenu minimum à toutes les catégories qui sont dans une situation de pauvreté absolue, le développement des cultures de subsistance visant à répondre aux besoins alimentaires du marché intérieur, une véritable politique de souveraineté alimentaire, la dénonciation des accords de partenariats et de libre-échange, l’annulation des programmes d’ajustement structurel, la création d’un service public de crédit : épargne/investissement, l’annulation de la dette publique illégale et illégitime…)



Il me semble important que les réalités des politiques de microfinance soient largement discutées, que la chaine des causes et des conséquences soit analysée, que cet outil de pénétration des institutions financières dans les milieux les plus démunis soit mis à nu. Ici aussi, c’est l’organisation du financement des « riches » par les populations « pauvres » qui doit être soulignée, loin des contes et légendes de l’ordre libéral… Cette petite brochure y contribue.
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Prenons le contrôle de la finance

Concis. Clair. Sourcé. Chiffré. Structuré. Global. Dense. Edifiant.



Ce petit manifeste a tout du page-turner tant les thèmes sont exposés avec cohérence et précision. En quatre petits chapitres, Attac répond à plusieurs questions, explicite des chiffres, raconte une histoire : celle de la crise des subprimes et du système financier mondiale menacé d'implosion par insouciance ou inconscience.



L'intérêt de ce livre, c'est de faire le point sur l'évolution des inégalités ces dix dernières années et mettre en lumière les responsabilités de la finance mondialisée, intrinsèquement liée aux politiques dictées par l'idéologie libérale. Le dernier chapitre se veut prospectif : après la presentation d'un "scénario noir" en droite continuation de la politique actuelle, est présenté en alternative un scenario qui remet à sa place légitime le citoyen dans les decisions legislatives relatives notamment à la finance.

Bien que très accessible, ce livre peut néanmoins nécessiter quelques connaissances (vocabulaire/notions), son petit format ne permettant pas de revenir aux basiques. Ce n'est aucunement une raison pour ne pas le lire cependant.



Face à une ferveur libérale renouvelée au détriment des peuples et de l'environnement, il est plus que jamais vital de reprendre en main le contrôle de la finance pour la mettre au service du bien commun.
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Pour un « big bang » fiscal

Comme beaucoup de citoyens très "moyennement" informés, j'étais frustré d'entendre autant parler de fiscalité et de ses réformes souhaitables sans rien en savoir, d'autant plus que les discours des fiscalistes sont souvent très hermétiques et la vulgate est aussi idéologique que chargée de faux préjugés - circonstance fort prévisible (!). Parmi ceux-ci, d'emblée, la perception (induite déjà par la formule) que les "prélèvements obligatoires" seraient une vexation régalienne aussi regrettable qu'inévitable, ou bien que l'impôt fondamental, ce serait l'impôt sur le revenu (IR), ou que la TVA serait politiquement neutre, ou encore que les "niches fiscales" seraient des exceptions isolées du régime fiscal, ou enfin - et ceci me venant de mes propres convictions politiques - que les réformes augmentant les inégalités dateraient du début de la poussée néolibérale (disons des années 80-90).

Ce court essai possède le mérite principal d'être à la fois très pédagogique et lisible mais tout aussi rigoureux et quantitatif, appuyé sur des chiffres et de nombreux rapports publics. Comme son titre ne l'indique pas, la partie contenant les propositions de changement, conclusive, est moins étendue que tout le reste, notamment les prémisses, d'abord celles qui rappellent opportunément les fonctions de la fiscalité, démocratiques, égalitaristes et citoyennes qui, venant à être perverties au cours de la dernière décennie (seulement), mais à une vitesse croissante, ont délégitimé la conception même de l'impôt.

[Je revendique la virulence de cette affirmation qui, dans sa forme mais non dans son fond, m'appartient et se différencie du ton de l'ouvrage, plus posé que je ne m'y attendais dans un essai signé ATTAC.]

S'ensuit une partie sur les "tendances fiscales à l’œuvre", répondant à une logique bien cohérente dont seul semble choquant (pour beaucoup) le dénommé "bouclier fiscal". Ensuite, eu égard aux circonstances actuelles de la crise financière et des déficits de la Sécurité sociale, on s'interroge sur "quelle fiscalité demain ?", mais encore en présentant les positions antagonistes dans ce débat, tout en prenant position sur les dangers et bénéfices des différentes propositions ainsi que sur leur facilité ou difficulté de réalisation.

Cette lecture m'a semblé être un devoir (ou un engagement) citoyen. Elle a été rapide et singulièrement aisée. Évidemment elle ne peut représenter qu'une introduction de vulgarisation sur le sujet. Je la recommande cependant à ceux qui ressentent la même motivation que moi (et un brin d'indignation, bien sûr...).

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La nature n'a pas de prix - Les méprises de l..

Reconnaître la dette sociale et la dette écologique, irréductibles à la dette économique et financière



« Le sommet de la Terre à Rio de Janeiro en juin 2012 a été placé par les Nations unies sous le signe de l’économie verte ».

Mais qu’en est-il réellement de la situation et des politiques menées, de cette économie verte vantée ?



Si la catastrophe de Fukushima, comme les autres catastrophes nucléaires « provoque des effets irréversibles et insidieux. Elle fait des humains non plus vivants capables de choix collectifs et de liberté, mais des survivants », quels sont les effets des autres bombes « dérèglements climatiques, réduction de la biodiversité, crise du modèle énergétique, dévastation des sols, des forêts, des océans, de l’atmosphère et des sources d’eau potables » ?



Les destructions sont biens réelles, « visibles et scientifiquement établies », mais traitées et analysées « comme des dégâts seulement environnementaux, des effets collatéraux malheureux d’un modèle qu’il s’agit de faire durer ».



Ainsi, de Stockholm 1972, Nairobi 1982, Rio de Janeiro 1992, Johannesburg 2002, Rio de Janeiro 2012, les puissances dominantes ont promu « une croissance économique illimitée », assimilé le progrès « à l’accumulation matérielle » et construit comme « solution » une extension du marché.



Quatre chapitres :



Le monde face à la crise écologique globale : géopolitique de l’environnement de 1945 à Rio (1992). Les auteur-e-s montrent les conséquences de la forte croissance mondiale en terme d’impact sur la biosphère, les ressources et les émissions de CO². Ce développement a reposé sur « une consommation gigantesque de matières premières fossiles ou non renouvelables ». Derrière des stratégies « de soutenabilité et de durabilité » les réalités des dégâts écologiques et des injustices sociales. Sans oublier que « L’idée d’une valeur propre, non économique, des écosystèmes, a été emportée par le mirage d’une abondance universelle et de la prospérité, permises par l’extraction massive des ressources ». Si néanmoins, une certaine prise de conscience existait, les « réponses » furent « inspirées par une vision réparatrice et technicienne de l’écologie ». Une illusion se développe autour de la « déconnexion de l’activité économique de sa base matérielle ». Dans le même temps sont menées des politiques d’appropriation des biens communs, avec leurs cortèges d’expropriations de milliers de paysan-ne-s. Les auteur-e-s concluent ce chapitre « Le développement durable est alors apparu comme le masque des stratégies de conquête de nouveaux marchés, comme un outil pour faire durer des modèles de développement profondément non durables ».



L’échec des ambitions de Rio 1992. Le modèle dominant d’organisation économico-social occulte « l’impératif d’accumulation infinie dans le cadre du capitalisme et l’impossibilité pour ce modèle d’assurer sa reproduction sans susciter sans cesse de nouveaux besoins, sans programmer l’obsolescence des produits, sans réduire leur durabilité ». Penser la « durabilité » suppose « que la sphère économique ne soit pas entendue comme sphère autonome et autoréférente ». Les auteur-e-s analysent la sacralisation du marché, sa supposée efficience, la dévalorisation des domaines publics et la valorisation de la propriété privée. Elle et ils insistent sur la biodiversité et décryptent la brevetabilité du vivant. « Toutefois, si le vivant se trouve effectivement clôturé du fait de la prolifération des brevets, comme le furent les terres communes au moment des enclosures, ces nouveaux droits de propriété ne peuvent être pensés seulement sur le modèle d’une propriété foncière, limitée par des frontières définissant l’intérieur de la propriété et son extérieur. Ils relèvent d’une propriété incorporelle et d’un droit d’exploitation à venir, qui, du fait des caractéristiques propres du vivant, de sa capacité à se reproduire de manière infinie, gratuite et non programmée, étendent la propriété pour contrôler cette reproduction à venir ». Je souligne la qualité de l’analyse du protocole de Kyoto et des marchés du carbone et l’insistance sur la non prise en compte des aspects sociaux du changement climatique. Bien des États, signataires ou non du protocole « refusent l’application d’une responsabilité historique différenciée et rejettent toute contrainte en matière de réduction des émissions ».



Du « développement durable » à l’« économie verte » : les nouveaux habits de la marchandisation de la Terre. « Le soubassement biophysique de la production, la nature, longtemps ignoré, est désormais pris en compte. Mais au lieu d’apparaître comme une limite indépassable de l’activité productive à grande échelle, il est inséré dans le processus économique, comme capital ». Les auteur-e-s nous parlent de biomasse, d’effet rebond, montrent le poids démesuré « en carbone » des produits de communication et d’information. Elle et ils insistent sur la signification du « capital naturel » échangé dans les processus marchands, l’accaparement des ressources par les sociétés transnationales, la boulimie extractive, le sens de l’introduction de l’agriculture dans les négociations climatiques, la nécessaire exclusion des plantations de la définition des forêts. « L’avenir radieux d’un nouveau business de la nature » ressemble plus à un cauchemar, avec ses nouveaux instruments de marché, les taux d’émission de l’agro-industrie et des monocultures intensives. Quelques propositions concrètes sont argumentées, comme la technique des semis directs et plus généralement les élaborations de Via Campesina. Si l’économie verte ne signifie pas une pression moindre sur les ressources, il convient de réaffirmer « Sans réduire le volume global de la consommation d’énergie, réduire la proportion des énergies fossiles dans le mix énergétique ne permet ni de réduire suffisamment les émissions de gaz à effet de serre ni de ”réduire de manière significative la pénurie des ressources”, contrairement aux affirmations du PNUE. » Il faut aussi dénoncer la place de l’Europe dans les processus « L’Union Européenne préconise donc de déréglementer et de libéraliser les marchés de matières premières et les investissements dans ce secteur, sans tenir compte des conséquences sociales, écologiques et démocratiques dans les pays d’origine. Elle entrave toute velléité que pourraient avoir certains pays du Sud de mettre en œuvre des politiques environnementales plus restrictives afin de faire face aux conséquences, souvent désastreuses, de l’exploitation des ressources naturelles pour les populations locales et leur environnement ». Les auteur-e-s concluent sur la réalité de l’économie verte « Elle est d’ores et déjà une réalité concrète à laquelle s’affrontent des peuples, des communautés indigènes, des paysans, des citoyens, expropriés et privés de leur milieux de vie et de travail ». Un travail complémentaire serait nécessaire pour montrer les conséquences différenciées sur les femmes et les hommes.



Vers des sociétés du bien-vivre, du buen vivir. « Les résistances que nous privilégions ici sont celles qui mêlent des luttes sociales et environnementales, qui dessinent la possibilité d’un autre paradigme et s’inscrivent dans une transition vers des sociétés justes et soutenables ». La crise du capitalisme est aussi la crise de la « civilisation » productiviste occidentale. La croissance ne peut plus être pensée comme un progrès linéaire, une accumulation incessante de biens matériels. Les auteur-e-s insistent sur les luttes paysannes, la place des pensées indigènes dans « les notions d’interdépendance entre l’humanité et les écosystèmes ». « Assurer la continuité de la vie humaine et sa dignité sans sacrifier les processus démocratiques, la justice et la liberté, conduit à questionner la modernité et son bagage techno-scientifique, son obsession de la maîtrise, en même temps que le capitalisme et son mouvement permanent d’expropriation de la nature et du travail ». Sur ces bases, il conviendrait de faire des propositions qui rompent avec les mécanismes décrits mais sans inspirer un retour romantique à une mythique situation antérieure. A juste titre, les auteur-e-s montrent que les démarches initiées par des « populations autochtones » questionnent « l’anthropocentrisme des philosophies modernes ». Le buen-vivir prôné, « réapprendre à bien s’alimenter, mais aussi danser, dormir et respirer » ne donne, malheureusement pas d’indication sur comment penser et construire une/des alternatives. Il faut dépasser les modèles et les imaginaires dominants. « Ce dépassement est possible en faisant des inventions sociales et citoyennes concrètes la base du renouvellement des régulations publiques, à la fois nationales et internationales ».



Une lecture indispensable pour « tout connaître sur les nouveaux habits de la marchandisation de la Terre » et pour donner tout son poids à l’idée que « la nature comme la vie sont tellement essentielles qu’elles ”n’ont pas de prix”. »



Une remarque, en absence d’indication, « la nature » pourrait être prise comme une essence a-historique, préservée hors de tous rapports de production, ce qui est, dans la majorité des cas, une position, me semble-t-il, erronée.



A l’heure de institutionnalisation des partis verts, il y a a urgence à construire des réponses qui prennent à la fois en compte la crise historique du système capitalisme et la crise globale de notre relation à l’environnement, pour « placer la justice sociale et la durabilité au-dessus des logiques économiques de rentabilité ».



« L’économie verte est à ce titre autre chose que le changement de couleur du capitalisme, elle est une extension du capital par la capture des cycles de reproduction de la nature, une dépossession de la base naturelle des sociétés. »
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Pour une politique ouverte de l'immigration

Les derniers livres d’Attac sont le fruit de compromis entre des positions plus ou moins radicales. « Parmi les questions soulevées, la complexité des rapports entre les peuples et les nations, le rapport entre la citoyenneté et les nationalités, le rôle de l’État et l’intérêt du cadre national pour l’avancée des luttes sociales, le rapport entre souveraineté nationale et souveraineté populaire dans le cadre de la mondialisation capitaliste. »



Cette démarche permet de présenter des réponses immédiates capables de rassembler, sans trancher sur d’autres problématiques dont les réponses ne peuvent être aujourd’hui qu’idéologiques et à faibles portées pratiques.



Comme le rappelle Gustave Massiah dans sa préface « Le critère d’appréciation d’une politique c’est celui de l’extension de la mise en œuvre des droits » tout en soulignant la subordination du droit international au droit des affaires.



Après un rappel de ce qu’est l’immigration : situation mondiale (200 millions de personnes en 2005 soit 3% de la population mondiale), place grandissante des femmes, état plus précis de l’immigration en France, les auteur-e-s analysent les dimensions permanentes des migrations dans l’histoire de l’humanité et ses spécificités contemporaines.



Les rejets des migrants dans l’Europe forteresse sont mis en regard d’interrogations et d’analyses sur la mondialisation, les concepts d’identité et de culture, les discriminations…



ATTAC prend parti pour la liberté d’installation, la liberté d’aller et venir et une citoyenneté ouverte (de résidence). De nombreuses propositions et revendications illustrent cette partie de l’ouvrage.



Le livre se termine par une lettre du président de la République de Bolivie au sujet de la directive européenne du retour, et une courte présentation des nouveaux mouvements pour la coordination des sans-papiers.



Un bon support pour l’animation de débats.
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Le livre noir des banques

Le livre noir des banques est une analyse factuelle et exhaustive de notre système bancaire actuel et des dérives qu'il engendre. Il nous montre combien l'argent des épargnants, utilisé autrefois pour investir dans l'économie réelle, est détourné aujourd'hui à des seules fins de spéculations dont les victimes, que ce soit en cas de gain ou de perte, sont toujours les citoyens ordinaires. Il montre également à quel point les banques sont complices de l'évasion fiscale, et combien ce système est soigneusement protégé et entretenu par nos politiciens.
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