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Réalités obliques tome 1 sur 3
EAN : 9782803652792
160 pages
Le Lombard (02/10/2015)
4.04/5   23 notes
Résumé :
La femme qui n'existait qu'un jour sur deux, l'homme qui se précédait toujours lui-même ou celui qui n'avait pas le sens du toucher... Entre pur surréalisme belge, Quatrième Dimension et Idées noires Franquinisées, Clarke signe ici un livre unique en son genre, déclinant les concepts les plus inattendus en quatre fois quatre cases. Entre noir et blanc, déprime et rire absurde, l'auteur de Mélusine ouvre une lucarne à quatre carreaux pour éclairer différemment la gri... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
Ce tome est le premier d'une série de 3. La première édition date de 2015. Il a été réalisé par Clarke (Frédéric Seron) pour le scénario, les dessins et l'encrage. Il est également le créateur et l'auteur de la série Mélusine avec François Gilson. Il a collaboré avec Turk pour la série Docteur Bonheur, avec Midam pour la série Histoires à lunettes, et il a réalisé de nombreuses autres séries et histoires en 1 tome.

Ce tome est une anthologie d'histoires courtes en noir & blanc. Elles se présentent toutes sous le même format : une page sur fond noir avec le titre et un liseré blanc oblique sur la partie droite, suivie par une page noire. Viennent alors les 4 pages de bandes dessinées, chacune comprenant 4 cases carrées de la même taille. L'ouvrage lui-même est format carré, avec une couverture rigide et un marque-page en tissu cousu au livre. Ce tome comprend 25 histoires de 4 pages. Sophie est assise devant sa fenêtre en train de fumer une clope et de songer à sa situation ahurissante : elle ne vit qu'un jour sur deux. Impossible de développer une relation affective dans ces conditions. Muriel pose nue pour un peintre et son esprit vagabonde. Elle se focalise sur une idée : il faut qu'elle se concentre pour rester réelle. Elle en fait part au peintre. Un homme marche dans la rue, avec la conviction d'être toujours en retard, qu'un autre lui-même est déjà passé avant lui et l'a précédé. Quoi qu'il fasse, où qu'il aille, son autre est déjà passé. Un homme se débat dans la mer avec la conviction qu'il va se noyer. Il ne sait plus depuis combien de temps il est là ; il sait que personne ne viendra le chercher.

2 démineurs sont à l'oeuvre sur un engin explosif artisanal dans un immeuble. L'un d'eux regarde son ombre : ça lui fait penser aux individus désintégrés par la bombe atomique ayant explosé à Hiroshima et leurs ombres qui restaient sur les murs, rattachées à rien. Un homme se prépare le matin pour aller au travail. Sa femme lui indique qu'il est en retard. Il passe devant la salle de bain et remarque un motif d'oiseaux sur le miroir. Un homme marche dans la rue en pensant au fait que cela fait 10 jours que le soleil ne s'est pas levé, même les éclairages commencent à faiblir. Au pied d'une pierre tombale dans un cimetière, une main surgit de la terre. Un visage apparaît affleurant le sol, avec un regard paniqué. Un homme progresse au milieu des piétons, songeant au fait que son absence du sens du toucher le coupe du monde. Il souffre du fait que personne ne peut voir, entendre, goûter ou sentir un homme sans contact. Dans une route de forêt, de nuit, un homme conduit sa voiture. Il ne voit la jeune femme dans ses phares qu'au dernier moment. Il la percute de plein fouet.

Dans cette collection d'histoires courtes entre horreur de situation et humour très noir, le lecteur est frappé par les caractéristiques des dessins. Clarke joue sur l'opposition du noir et du blanc, sur le contraste qui se produit, entre des zones de noir et des zones de blancs. Il croque les différents personnages, sans trop s'attacher aux caractéristiques physiques autres que le genre et la coiffure, avec des vêtements impersonnels, des visages banals vite oubliés. Ils ont presque tous la même morphologie normale, sans surcharge pondérale, sans implants mammaires. Quand vraiment le récit le justifie, il peut donner une carrure plus impressionnante à des hommes, lorsqu'ils remplissent les fonctions d'homme de main. le détourage des individus est réalisé d'un trait fin qui n'est ni lissé, ni arrondi. Cela donne au lecteur d'avoir une impression globale des individus, plutôt qu'une fine description d'un individu en particulier. À plusieurs reprises, il joue sur les ombrages, le personnage donnant l'impression d'être plongé dans une forte pénombre, ou d'être éclairé à contre-jour, comme s'il était déjà à moitié mangé par les ténèbres. Ce dispositif relève d'une forme d'expressionnisme, où le pourcentage de noir dans chaque case peut être assimilé aux forces inquiétantes auxquelles l'individu est soumis, au faible espoir de l'issu de l'histoire.

Dès la première histoire, le lecteur est frappé par la capacité d'évocation des dessins en peu de traits. D'une histoire à l'autre, quelques traits noirs suffisent pour figurer un encadrement de fenêtre, un drap froissé, des vagues, des arbres, une voiture, des herbes hautes, une corde, etc. Clarke a épuré son mode de représentation pour favoriser des formes simplifiées, immédiatement identifiables comme étant la forme générique d'un élément, sans aller jusqu'à l'icône. Cette utilisation du noir & blanc n'est pas celle de Frank Miller poussant l'épure jusqu'à des formes abstraites, mais plutôt celle de Will Eisner dans ses romans graphiques. Cette influence se ressent à la fois dans la façon de représenter les plis dans les étoffes de vêtement, à la fois dans la simplicité apparente du cadrage de chaque case, d'une rare efficacité. Les dessins de Clarke n'atteignent pas l'élégance de ceux d'Eisner, mais la filiation est là, la capacité à donner de la consistance aux personnages, comme aux lieux avec des traits simples et justes est impressionnante. Lors de ces 25 histoires, les visuels transportent réellement le lecteur comme s'il était lui-même immobile en train de regarder les toits de Paris par la fenêtre, en train de se débattre pour essayer de rester la tête hors de l'eau, en train de s'immerger dans le motif du mur de la salle de bain, en train d'avancer dans l'obscurité, en train de frôler des gens sur le trottoir, apercevant soudainement une personne au milieu de la route de nuit, accroché à un harnais en train de faire de la spéléologie, et même ligoté sur une chaise en train de dérouiller sous les coups de deux gros bras qui ne fatiguent pas.

Le lecteur se laisse donc immédiatement séduire par cet exercice de style, à la lisibilité immédiate et rapide. Chaque histoire respecte un format immuable de 4 cases par page (2 rangées de 2) en 4 pages. L'auteur s'est donc imposé ledit format et fait preuve d'inventivité pour narrer des histoires différentes, consistantes pour raconter quelque chose, avec une chute dans la dernière case, une forme de justice poétique, ou de coup de grâce, selon les histoires. Celles-ci se lisent très vite, et le lecteur en ressort avec l'impression qu'il n'y avait pas beaucoup de texte, et même plusieurs histoires sans parole. En fait, il y a effectivement de nombreuses pages muettes, mais une seule histoire totalement dépourvue de mots. Elle reste en mémoire, car le personnage de Dans le champ de blé ressemble comme deux gouttes d'eau à Mélusine. Clarke réussit son pari à raconter des histoires à chaque fois différentes dans ce format très rigide, et à être à chaque fois intelligible, le lecteur comprenant toutes les chutes, sans doute possible.

Au cours de ces 25 histoires, Clarke met en scène à chaque fois un personnage principal qui est souvent masculin : c'est à lui qu'arrive les choses, c'est son histoire. Il peut intervenir d'autres personnages y compris féminins, comme une épouse, une femme servant de modèle à un peintre, une passante, un psychologue, les passagers d'un avion. Dans plusieurs histoires, il n'y a que le personnage principal, et les autres fois les personnages secondaires sont peu nombreux. Cela a pour effet de focaliser la narration sur un unique individu, de donner une vision du monde égocentrée, d'amplifier l'émotion ou le ressenti de ce personnage, de provoquer une forte empathie vis-à-vis de lui. Les chutes des récits alternent entre l'humour noir et l'horreur de la condition humaine. Au travers de ces 25 courts récits, Clarke met en scène l'impression de ne pas exister, la sensation d'être en retard par rapport au reste du monde, la conviction de mourir seul dans l'indifférence du reste du monde, le fait que les événements échappent à notre contrôle, l'incapacité de déchiffrer les signaux envoyés par la réalité, la vanité de lutter contre les ténèbres inéluctables, l'incommunicabilité, l'impossibilité d'éviter les accidents, les phénomènes incompréhensibles, la conviction que notre personnalité ne peut pas être montrée dans sa totalité, etc. Clarke met en scène les angoisses de l'existence, les limites de la condition humaine. Ses personnages se heurtent à la finitude de leur existence, aux caractéristiques intangibles de leur vie. Cependant, le lecteur ne ressort pas désespéré de cet ouvrage, prêt à se passer la corde au cou. Ces saynètes n'ont pas la force et le noirceur des Idées noires de Franquin, parce que le lecteur reste un observateur de ces moments. le format fixe des histoires génère une prise de recul chez le lecteur qui garde alors à l'esprit qu'il s'agit d'un exercice de style. Cela n'obère en rien la pertinence du propos ou l'empathie, mais le lecteur est clairement placé dans une situation d'observateur, diminuant sa capacité à se projeter dans le personnage du chapitre, de devenir lui.

Avec ce tome, Clarke propose un exercice de style contraint, très réussi, à la fois pour l'étincelle de vie présente dans les dessins, à la fois pour la capacité à capture en 4 pages de 4 cases, une émotion, une angoisse, une résignation à une réalité matérielle ou psychologique sur laquelle l'individu n'a pas de prise. Pour autant, le lecteur reste un peu en retrait de ces constats, pas impliqué à 100%.
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D'abord un bel objet en matière d'édition, avec son épaisse couverture cartonnée et son format carré, Réalités obliques nous emmène du côté de l'illusion, de l'angoisse, du questionnement sur l'existence et la réalité. Sont donc exploités les motifs du double, de la répétition sans fin et du rêve - entre autres.

On ne peut s'empêcher de penser à Marc-Antoine Mathieu, évidemment, mais aussi, toujours dans le domaine de la bande dessinée, à certaines histoires courtes de Jean-Claude Gal, et encore à Borgese, Cortazar, Lovecraft, Hoffmann, Philip K. Dick. Peut-être est-ce d'ailleurs un peu trop prégnant : j'aurais aimé que Clarke s'affranchisse davantage de ses influences. D'ailleurs, l'album donne un peu l'impression de tourner en rond, de se répéter, à l'image des personnages de ses histoires, prisonniers d'univers sans fin.

En revanche, le noir et blanc colle parfaitement à ces histoires sombres, dans un découpage et une mise en page toujours identiques (4 planches de 4 cases carrées, toutes au même format). Il aurait été intéressant d'utiliser des formules plus originales, variant à chaque histoire et se pliant véritablement au scénario, mais ce choix se révèle tout de même motivé dans le sens où il accentue le contraste entre la forme (découpage et mise en page) et le contenu (l'étrangeté du récit).

Ce que je regrette le plus, c'est le trait : je trouve les dessins de personnages bâclés, alors que cet album méritait que Clarke fasse mieux que dans Mélusine.

Pour terminer, il est nécessaire de noter, justement, que l'auteur, qui aurait pu se reposer sur ses lauriers, a pris la peine de travailler un univers différent de sa série phare pour la jeunesse et qu'il est franchement agréable de le voir s'attaquer à ce genre de sujet, qui n'est pas particulièrement aisé à traiter.



Masse Critique BD
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Je n'ai jamais rien lu de Clarke. Et pourtant, il est le dessinateur de la bien connue « Mélusine ». C'est ainsi un changement de style radical que le dessinateur effectue en proposant « Réalités obliques », un one-shot en noir et blanc dérangeant, où fantastique et onirisme se côtoient. Paru au Lombard, l'ouvrage titille les 160 pages.

Clarke nous propose plus d'une vingtaine de petites histoires de 4 pages carrées, chaque page contenant elle-même quatre cases carrées. Chaque scène possède une composante plus ou moins fantastique (on est souvent dans l'idée du cauchemar, à la frontière du réel). le tout se veut dérangeant et c'est plutôt réussi. Difficile de ne pas faire le rapprochement avec la démarche de Franquin et de ses « Idées noires ». Même si le contenu reste différent, on reste sur un auteur qui change de style vers des histoires plus glauques et avec un noir et blanc poussés dans ses retranchements.

Si toutes les histoires sont loin d'atteindre le même niveau, la qualité est de mise. Clarke maîtrise son rythme de 16 cases pour faire monter la tension et aboutir sur une dernière case qui, souvent, donne le sens au reste. En cela, les histoires de Clarke ne coulent pas toujours de source et nous surprennent. Une lecture trop rapide ou en diagonal amène parfois l'incompréhension. Tout est pesé, tant dans les textes que dans le dessin. Et le résultat est réussi : on est mal à l'aise face à ces histoires qui touchent à nos phobies les plus primitives.

Concernant le dessin, difficile de ne pas penser au « Sin City » de Frank Miller. Il semble que ce soit l'influence majeure de Clarke sur cet album. Malgré tout, les cadrages, les clairs-obscurs forcent le respect et on sent un auteur en pleine possession de son art. Surtout que beaucoup de scènes possèdent peu d'action, le dessinateur change les points et angles de vue intelligemment.

« Réalités obliques » est une oeuvre qui permet à Clarke de présenter une autre palette de son talent. Si on pense beaucoup à Franquin et Miller pendant la lecture, difficile de ne pas adhérer à l'ouvrage, dont l'ambition initiale est atteinte. Un beau livre, simplement.
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Quelques pages feuilletées et je retrouve le trait Mélusine, qui a accompagné une partie de ma jeunesse. Aaaah, quel plaisir de reprendre une chose oubliée depuis longtemps. Comment cet album va-t-il me toucher aujourd'hui ?
Touchons. La couverture est très agréable! Douce, un zeste rugueuse, elle attrape le regard. Il faut être attentif pour apprécier le décalage entre le dessin et son ombre, qui n'obéit pas aux mêmes lois. Tous les scenarii répondent à ce mécanisme, mêlant fantastique aux dessins noirs et blancs, pour le plus grand plaisir de la répétition. Ah le noir et blanc... simple et percutant, au service du fantastique. Parfois à la limite de l'humour noir, j'ai personnellement explosé de rire pour l'une des histoires, tellement la chute était absurde.
Cette BD est saisissante, un peu hypnotique. Merci Clarke !
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Réalités Obliques est une anthologie d'histoires fantastiques, étranges et énigmatiques.
J'aime surtout Clarke pour son dessin malicieux ; dessiner une certaine Mélusine, - Clarke est l'auteur de la série pour la jeunesse intitulée Mélusine - jeune sorcière sexy en diable, mais bourrée de défauts horripilants et touchants est déjà un défi et une sacrée prouesse...
Ici, avec Réalités Obliques, qui est le tome 1 d'une série de 3 tomes, on entre dans un monde sombre et absurde.
Un peu comme avec Franquin lorsqu'il passe de Gaston Lagaffe à Idées Noires... C'est une sorte d'œuvre au Noir...
Nous entrons chaque fois de plain pied dans une quatrième dimension qui surprendra le lecteur, le choquera par la chute inattendue, surprenante et singulière de chacune de ces micro histoires.
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critiques presse (4)
Bedeo
04 décembre 2015
A découvrir, car il s’agit sans contestation possible d’un travail réalisé par un artiste complet, qui ose sortir des sentiers battus.
Lire la critique sur le site : Bedeo
BoDoi
06 novembre 2015
Ces mini-récits ont un côté jouissif et fascinant par leurs trouvailles scénaristiques et leur économie de moyens.
Lire la critique sur le site : BoDoi
Sceneario
03 novembre 2015
Ces vingt-cinq nouvelles sont à découvrir posément pour ressentir en chacune sa force, son toupet, son originalité... Et son pouvoir de vous faire frissonner !
Lire la critique sur le site : Sceneario
BullesEtOnomatopees
08 octobre 2015
Un album à donner des frissons aux amateurs de bizarre. Une réussite.
Lire la critique sur le site : BullesEtOnomatopees
Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
Je suis en morceaux, des parts de moi qui m'échappent. Qui font des choses que je ne fais pas, ou avant que je les fasse, ou que je ne veux pas faire. Ces morceaux de moi, font-ils partie de moi ? Ou sont-ils moi ? Où est la ligne ?
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Tout le monde possède cinq sens : goût, odorat, ouïe, toucher, vue. Il me manque le quatrième. Je ne suis jamais arrivé à toucher quoi que ce soit. Mes doigts ne font qu'effleurer, frôler, comme retenus, si proches souvent, mais ils ne touchent rien. Une torture qui a un prix de surcroît.
Commenter  J’apprécie          30
Hiroshima… ces gens désintégrés par le souffle de l'explosion et leurs ombres qui restaient sur les murs, rattachées à rien…
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Bientôt les ombres qui nous accompagnent disparaîtront à leur tour. Il ne restera que le noir. Partout.
Commenter  J’apprécie          40
Personne ne peut voir, entendre, goûter ou sentir un homme sans contact.
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