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Critiques de Gipi (225)
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Aldobrando

Aldobrando est confié tout jeune à un paysan, son père doit aller défendre son honneur dans la fosse et sait qu'il ne reviendra pas. Les années passent, Aldobrando doit partir à la recherche d'une plante pour son maître. Il ne connaît pas le monde et se retrouve dans des situations compliquées.

Il va défendre l'honneur d'une princesse et comprendre qu'il aura le même destin que son père.

Histoire et graphisme font passer un bon moment de lecture.

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Aldobrando

Gipi et Critone forment un duo et nous proposent un conte philosophique en forme de geste médiévale dans un beau one-shot de 200 pages lumineux malgré la sombre période qu’il décrit. Oyez donc braves gens l’histoire du jeune orphelin Aldobrando !



Fils d’un roi qui sait qu’il a peu de chances de réchapper d’un duel, Aldobrando est confié enfant à un vieux mage qui a pour mission d’en faire un homme. Alors qu’il est devenu un jeune homme solitaire qui ne quitte guère la cabane de son mentor, Aldobrando va devoir parcourir le vaste monde à la recherche d’une herbe miraculeuse qui aurait le pouvoir de sauver son maître blessé lors de la création d’une potion. Au fil des rencontres et des périples qu’il devra affronter, le jeune candide va évoluer…



DU ROMAN PICARESQUE AU CONTE PHILOSOPHIQUE



La couverture dans des camaïeux de bruns, jaunes et orangés pose le décor (un château) et grâce à son lettrage gothique présente l’époque (Moyen-Age). Elle suscite également l’interrogation : le personnage au premier plan, chétif et maigrelet, ressemble davantage à un fermier qu’à un chevalier et tient une épée en bois dans la main ! On retrouve cette arme singulière en 4eme de couverture, une mention de la physionomie fragile du héros éponyme : « tu as deux bras, ces pattes de merle » ainsi que deux objets pour le moment mystérieux.

A l’origine d’« Aldobrando » on trouve un jeu de société imaginé par Gipi se déroulant au Moyen-Age. Il est donc normal que tous les personnages emblématiques s’y trouvent : le mage, le méchant roi, la pure demoiselle en détresse, l’ogre, l’amoureux transi, le félon etc… Mais, un peu comme dans « Azimut » d’Andreae et Lupano, les personnages sont drôles et loufoques et/ou , ajout original, souvent émouvants également.

La princesse Bianca, pâle et frêle, apparaît aussi pure que son prénom, Le roi libidineux ressemble à une illustration de Rabelais par Gustave Doré, Gueulevice à un noble sorti d’un tableau d’Antonello da Messina, Aldobrando à un personnage « gipesque » et son père a les traits de Critone lui-même créant ainsi une savoureuse mise en abyme.

La candeur de l’antihéros ressort d’autant mieux dans le cadre violent. Il se pose et pose aux autres beaucoup de questions. Sous ses aspects benêts, il s’interroge sur l’essentiel et finira par changer la structure sociale d’un royaume basé sur la corruption et l’injustice.

On tient là à la fois un roman picaresque (Gipi rend un hommage à Cervantès à travers le couple Genarro/ Aldobrando qui reduplique le duo Don Quichotte & Sancho Panza) et un conte philosophique à la manière du « Candide » de Voltaire. Comme chez l’auteur espagnol, on y trouve une satire du roman de chevalerie (qui vire à la farce en dernière partie) ; et comme chez Voltaire une réflexion sur l’arbitraire du pouvoir et l’esclavage.

On peut y percevoir également des thèmes plus personnels à Gipi : celui de la filiation et de la transmission comme il l’abordait dans « La terre des fils » mais de façon plus légère car le récit n’est pas dépourvu d’humour.



UNE MISE EN SCENE SOBRE ET EFFICACE



La mise en page est très classique, quasi systématiquement découpée en trois bandes. Sauf à deux occasions (l’arrivée dans la fosse ou un gros plan de la fosse occupe une demi-page p.160 et la pleine page finale). Il n’y a aucun récitatif et pas non plus de monologue intérieur (bulles de pensée). Tout passe par le dialogue avec une seule phrase par phylactère ou par le dessin (on trouve des pages muettes) : c’est ainsi rythmé et très fluide à la fois. L’histoire est linéaire aussi.

Il n’y a pas d’esbrouffe ni de cadrages spectaculaires. La mise en scène est très sobre et se concentre sur les actions et les héros. Le dessin s'adapte parfaitement au récit avec un trait fin sans pour autant sombrer dans un foisonnement de détails. L’époque n’est pas tellement déterminée. On pourrait se croire à l’époque de « Je, François Villon », c’est une Italie moyenâgeuse fantasmée. Il n’y a pas de surenchère de violence alors qu’on pourrait s’y attendre avec le semeur de mort et la fosse.

Critone peint en lavis de gris et Francesco Daniel et Claudia Palescando signent les couleurs à l’aquarelle plus vives qui s’y superposent. Ces teintes s 'adaptent à la situation et créent les ambiances : sombres et grises dans les moments graves, orange et rouges apaisants dans les moments de vie et de bonheur. Les coloristes jouent aussi beaucoup de la lumière et du clair-obscur pour un résultat magnifique.



LA PART BELLE AUX PERSONNAGES



Mais ce sont les personnages qui sont avant tout mis en avant. On observe ainsi une grande variété de styles dans leurs portraits ce qui permet d’éviter la monotonie. Les visages sont très expressifs et les regards également (même quand ils sont réduits aux deux points - très ligne claire - des yeux du héros !). Ainsi, un personnage apparemment aussi caricatural que Paprasse, le gratte-papier royal prend « corps » à l’aide de son regard : il ne relève jamais la tête de ses textes de loi sauf à la fin quand il transperce de son regard clair le roi et se fait le chantre des traditions. Celui qu’on aurait pu prendre pour un vil courtisan se révèle être le protecteur des lois et le garant de l’équité. Par son regard il passe de personnage comique à personnage essentiel.

Les auteurs nous invitent, via leurs personnages, à ne pas nous laisser prendre aux apparences : Le semeur de mort semble être un ogre, une bête féroce mais l’on découvre qu’il est devenu méchant à cause de son amour tragique ; il est finalement bien plus humain que d’autres et Gipi pose avec lui le thème de la rédemption. De même, la jeune Bianca n’est pas monolithique : elle évolue : au départ elle est prisonnière d’un état qui ne lui convient pas ceci se marque dans ses atours qui la raidissent et son hennin puis elle se libère : cheveux aux vents, sourire et vêtements légers. Tout passe par le dessin et de petites notations ici. Le traitement des personnages est donc in fine beaucoup plus subtil qu’on ne pouvait s’y attendre et contient finalement la morale de l’histoire.



« Aldobrando » est un très bel album tant par son dessin que par son message. On choisira selon ses goûts la version en noir et blanc qui met en valeur les lavis de Critone ou celle plus classique aux couleurs solaires. Quelle que soit la version choisie, c’est un album qui fait du bien dans cette période compliquée. Je pense qu’il peut être proposé à un vaste lectorat et qu’on y trouve différents degrés de lecture selon son âge. A consommer et à méditer sans modération !

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Vois comme ton ombre s'allonge

J’avais lu dans la presse pas mal de critiques élogieuses sur cet album de BD, Vois comme ton ombre s’allonge réalisé par Gipi et publié chez Futuropolis. De quoi attiser ma curiosité, décidément de plus en plus insatiable vis-à-vis du septième art.



Une fois en mains, j’ai été désemparée devant l’objet, à cause de la couverture, peu avenante, par le contenu, qui alterne des pages de dessins sans couleurs avec des aquarelles en couleur, et puis par le sujet, un homme en proie à la schizophrénie. J’ai eu une légère appréhension avant de débuter, celle que tout lecteur appréhende, l’ennui. Mais finalement, ma lecture a été plutôt agréable bien qu’étonnante. Et contrairement à ce que je pensais, je me suis retrouvée happée par cet album.



Silvano Landi est un écrivain désormais en proie à ses obsessions, comme ce dessin d’une station service et cet immense arbre qu’il ne cesse de réaliser. Sans transition aucune, nous passons de l’histoire de cet homme aux tranchées de la guerre 14-18, aux côtés d’hommes qui se battent pour survivre, dont un porte le nom de Silvano… Le découpage de la BD reflète le trouble intérieur de Silvano, plusieurs chapitres qui se succèdent sans logique apparente.



Inutile ici de tenter de résumer cette BD, c’est peine perdue même si on peut croiser des indices, recouper des éléments pour reconstituer le fil de l’histoire. Ce que je trouve réussi ici, c’est que l’auteur, Gipi, rend le lecteur prodigieusement acteur de sa lecture, et cela sans peine, en évitant les prises de tête. Au lecteur de rassembler les pièces du puzzle, la femme de Silvano qui le quitte, sa fille distante, les docteurs qui le soignent…



Au niveau des dessins, beaucoup de maîtrise derrière un apparent désordre : des dessins crayonnés à la hâte alternent avec de belles aquarelles, aux couleurs sombres et aux détails impressionnants de finesse. Un mélange des styles vraiment étonnant, au service de l’histoire racontée.



BD donc très intéressante pour qui aime vagabonder au cœur de planches originales, mais périlleuse pour celui qui aime suivre une route linéaire. Personnellement, j’ai aimé bien que ce ne soit pas un coup de cœur.


Lien : http://blogs.lexpress.fr/les..
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Aldobrando

Aldobrando est confié enfant par son père qui se sait condamné à un vieillard avec pour mission de l'éduquer, de faire de lui un homme. Quelques années plus tard, le vieil homme use d'une ruse pour envoyer le jeune homme peu débrouillard et chétif dans le vaste monde.



Gipi a choisi le Moyen-Age comme cadre de son récit initiatique. Aldobrando dans sa quête de l'herbe du loup sera accusé à tort de tentative de meurtre sur le fils du roi ; il rencontrera et tombera sous le charme de Bianca, la princesse, orpheline comme lui, adoptée, puis épousée par le roi. Pour elle Aldobrando choisira de braver le danger de se battre dans la fosse.



Une histoire qui n'occulte pas la violence des relations humaines, mais qui est aussi riche en humanité.
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Paroles sans papiers

On ne peut pas accueillir toute la misère du monde. C’est la phrase qu’on me sort à chaque fois qu’on évoque la situation de ces sans-papiers qui viennent tenter leur chance dans notre pays, patrie des droits de l’homme. Quand j’entends cette phrase, la colère me monte et d’un coup de baguette magique, je voudrais inverser les situations c'est-à-dire que ceux qui disent cela se trouvent également confrontés à la misère en échangeant leur place. Cela leur ferait les pieds !



J’ai été particulièrement sensible à tous ces témoignages. Sur la forme, je n’ai pas trop apprécié les différents dessins qui se succèdent et qui me semblent bâclés. Les situations décrites méritaient souvent un approfondissement. Cela fait un peu compilation de données. Bref, je pense qu’on aurait pu mieux faire. Cet ouvrage a néanmoins le mérite d’exister pour faire prendre conscience à l’opinion publique que les politiques pratiquées ces dernières années en matière d’immigration sont sur la mauvaise voie.



Pour en revenir à cette fameuse phrase, je pense que Michel Rocard avait trouvé une parade intéressante : oui, on ne peut pas accueillir toute la misère du monde mais notre pays doit prendre simplement sa part pour en sauver le plus possible. C’est comme dans le film La liste de Schindler !
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Aldobrando

Le titre m'interpellait. La couverture me fascinait..... mais une fois en main je l'ai trouvé un peu épais.

J'ai pris le temps avant de l'ouvrir. J'ai tout de suite été sous le charme du dessin. Chaque personnage a son "caractère" physique, c'est assez étonnant. Aucun ne se ressemble et surtout cela colle parfaitement à leur caractère.

C'est un joli conte, rude mais plein d'espoir et d'amour.

C'est finalement très optimiste.

J'aime beaucoup.
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La Terre des fils

Difficile de mettre une note à cette BD... J'ai toujours pensé que la perception d'un livre dépendait beaucoup du contexte et du moment pendant lesquels on le lisait. Ici, c'est flagrant : j'ai lu cette BD lors d'une insomnie suivant l'annonce de l'ampleur prise par la pandémie de Covid 19. C'était franchement pas le moment de lire ce récit post-apocalyptique extrêmement dur et violent !

Une lecture qui ne m'a pas laissée indifférente, c'est sûr, et qu’étonnamment je n'ai pas pu lâcher avant la fin, car, je tenais à savoir ce qui allait advenir de ces deux jeunes élevés dans la survie et l'absence d'affection pour se protéger d'un monde devenu effroyable.

Un récit puissant au final, mais certainement pas ce dont j'ai envie en ce moment.
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Aldobrando

Aldobrando encore tout jeune enfant est confié à un vieil homme, sorcier, par son père qui doit aller combattre dans la fosse du royaume et sans doute y laisser sa vie.



Quelques années plus tard, Aldobrando est un jeune homme frêle et timide qui ne connaît rien qui soit éloigné de la chaumière dans laquelle le vieil homme l'a élevé. Mais Aldobrando se retrouve bientôt à parcourir les chemins à la recherche d'une herbe censée soigner son maître. Il est arrêté et pris pour l'assassin du prince du royaume.



Conte écrit par Gipi et dessiné par Luigi Critone, qui, comme beaucoup de contes est cruel et tendre à la fois. Aldobrando en jeune homme qui a tout à découvrir de la vie, en candide, est parfait. C'est son passage initiatique, il doit vivre des épreuves pour grandir et devenir adulte, si possible sans rien perdre de sa fraîcheur. Tous les personnages habituels du conte sont présents, le mage, le roi cruel, le conseiller et la cour intéressés, l'amoureux transi, la princesse ou la reine malheureuse, l'ogre et le jeune candide. Tout est donc là pour que cette belle histoire se déroule au mieux et les dessins de Luigi Critone y rajoutent du fond, du corps.



Excellente bande dessinée adolescent/adulte qui ne révolutionne pas le genre mais qui sait jouer avec les codes et les rehausser.
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Notes pour une histoire de guerre

Celui-là je vous conseille vivement d'y entrer !

Il y a quelque chose d'essentiel dans cette histoire (comme l'intention d'aller à la racine d'un thème). La guerre - sujet apparent de ce livre - peut-être comprise selon plusieurs niveaux de lecture. C'est justement le parti pris de dépeindre une guerre "imaginée" qui permet à ce livre d'explorer ce thème en profondeur, en particulier dans sa dimension sociale, voire de le dépasser.



Il y a peu en regardant le film Gomorra, (ce fameux brûlot sur la maffia) j'avais été frappé par cette scène où deux gamins en caleçon s'éclatent avec des mitrailleuses en ferraillant sur tout et n'importe quoi. En voyant ces images d'ados perdus j'ai immédiatement pensé : mais ça, c'est tout à fait "du Gipi" !! Ces cheveux ras, ces oreilles décollées, ces visages taillés au couteau, ces dégaines osseuses, cette bêtise sublimée de tendresse impitoyable, on y est...



Alors de me demander si d'albums en albums Gipi n'est pas en train de nous dessiner une manière de carte de l'Italie. Une certaine Italie d'en bas sans doute, mais après tout l'Italie ne serait-elle pas à sa manière un pays en guerre ? Et qu'en est-il chez nous ?



D'une manière générale je trouve que ça chauffe dans le monde, pas vous ?
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La Terre des fils

Dans un monde post-apocalyptique particulièrement hostile, ce qui reste de l’humanité lutte pour sa survie. Deux jeunes frères sont sévèrement élevés par leur père, qui peine à contenir leurs élans violents et égoïstes. Il passe ses soirées à écrire dans son cahier, ce qui éveille la curiosité de son fils le plus jeune.

Gipi nous plonge dans un univers sombre, glaçant et malsain dessiné à l’encre noire d’un trait brut et énervé. Les personnages sont durs, assez peu attachants. Les fidèles du dieu Trokool sonnent comme une génération primitive post réseaux sociaux : un peuple dégénéré aux tendances anthropophages. Voilà qui évoque La route, de Cormac McCarthy, avec peut-être moins d’émotion, mais en insistant sur la quête de l’écrit et de la mémoire.

Somme toute, une lecture plutôt déroutante.
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Aldobrando

Casterman fait fort en ce début d'année 2020. Rien de tel qu'une excellente quête médiévale pour nous revigorer.



Dans un Moyen-Age imaginaire, les italiens Gipi au scénario et Critone au dessin nous conte les aventures d'un héros plutôt candide nommé Aldobrando. Cet héros au tempérament naïf mais vaillant se retrouve bien malgré lui plongé dans une sinistre affaire de tentative d'assassinat sur la personne du fils du roi. A sa manière, le génial scénariste Gipi nous délivre une chanson de geste très bien rythmée emprunte de finesse. Je connaissais le travail du scénariste pour son austère mais remarquable travail sur le roman graphique La terre des fils. Il continue d'explorer le thème de la figure paternelle dans cette véritable aventure médiévale avec un changement d'ambiance. Loin de l'univers post-apo en noir et blanc, il signe ici une magnifique quête très bien dessinée et mise en scène par Luigi Critone assisté à la colorisation par Fransceco Daniele et Claudia Palescandolo. L'équipe transalpine nous a concocté un album aux couleurs des quatre saisons en jouant sur les clairs-obscures, les ambiances nocturnes, hivernales. Les personnages sont variés, la finesse de leurs traits oscille entre la douce caricature et la grâce sur fond d'environnements captivants sublimés par l'aquarelle et l'encre. Notre rétine prend plaisir à suivre les mésaventures de ce héros.



Moins austère et glacial que La terre des fils , cette nouvelle aventure contée par Gipi reste tout aussi intense avec un brin d'humour un peu prononcé. On tombe vite sous le charme de cette aventure dont les principales qualités telles que la bravoure ou l'amour apportent un vent de fraîcheur à un récit qui aurait pu vite tomber dans la noirceur. Au contraire, Gipi évite soigneusement de traiter cette quête avec une surabondance de violence. Là ou d'autres auteurs auraient pu accentuer l'horreur d'un cadre médiéval, le scénariste italien choisit de délivrer plutôt une sorte de ballade parfois philosophique sur la nature du pouvoir. La quête d'Aldobrando est aussi une quête filiale du bonheur. Sans être faussement guillerette, cette balade baroque nous fait du bien et on se laisse happer par le souffle de cette aventure poétique et remarquablement mise en scène.



Aldobrando, nouveau joli coup de la part du généralissime scénariste Gipi et ce, grâce au talent de Critone. Ce one-shot concentre une excellente aventure médiévale bien ficelée et entraînante. De quoi passer un agréable moment au gré des émotions de l'une des meilleurs oeuvres graphiques de ce début d'année.
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Aldobrando

Dans un Moyen-Âge complètement imaginaire, un chevalier partant dans un combat qu’il sait perdu d’avance, confie son enfant à un sorcier. Celui-ci devra l’élever, en faire un homme et le lancer dans le monde. Mais l’enfant est malingre et simplet. Qu’a ne tienne, Aldobrando est envoyé d’urgence rechercher un plante pour soigner son maître. Il se retrouve confronté à un monde brutal et violent, un monde de turbulences face au roi en place, marié avec sa fille adoptive. Le garçon est vite accusé d’avoir assassiné le fils du roi. Mais son innocence et sa fragilité seront paradoxalement ses meilleures armes face à cet univers totalement inconnu pour lui. Sur un scénario intelligent et joyeux de Gipi et des dessins somptueux de Critone, cette bande dessinée est une heureuse surprise de ce début d’année 2020. De nombreux personnages parfaitement définis parsèment cette bande dessinée pour notre plus grand plaisir. Et ce qui ne gâte rien, l’histoire se termine à la fin de l’album, ce qui n’est pas évident dans la bd contemporaine ! Une bande dessinée qui peut faire penser au « Grand pouvoir du Chninkel » de Rosinski et Van Hamme tant au niveau scénario que du graphisme, en tout cas un album appelé à devenir un grand classique du 9e art.
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Le local

C'est une histoire toute simple et sans grandes surprises, mais l'intérêt de cette BD n'est pas dans l'intrigue. Il est plutôt dans la façon dont l'auteur parvient à nous faire connaître les personnages par petites touches successives, et surtout au travers de leurs relations les uns avec les autres. En effet, on en apprend peu sur les quatre copains, mais leurs interactions avec leurs parents ou leurs amis nous en apprennent beaucoup sur leur caractère et sur leur passé. La scène du repas entre Stefano et ses parents est ainsi particulièrement intéressante, en nous montrant, par un découpage des cases subtil, la relation tendue entre le père et son fils, mais aussi l'affection qui s'y cache, comme si l'un et l'autre avaient peur de montrer leurs sentiments. Une bande-dessinée toute en impressions, qui réussit à transmettre une belle palette d'émotions grâce à la douceur de l'aquarelle et à l'agressivité du trait de crayon. Intéressant.
Lien : http://surlestracesduchat.bl..
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Aldobrando

Alors qu'il est tout jeune, Aldobrando est remis par son père, un chevalier, à un vieux mage, en lui demandant de l'élever et d'en faire un homme.



Plusieurs années plus tard, Aldobrando est devenu un jeune homme chétif et peureux.



C'est donc un jeune homme très naïf qui part de la maison du mage en quête d'un remède permettant de guérir son maître.



Aldobrando est l'archétype du anti-héros, et à ce titre il est attachant. Son innocence, sa pureté et sa fidélité font de cette épopée médiévale riche en rebondissements, un récit poétique. Une bonne dose d'humour et de satire, dans les échanges mais aussi dans les traits de certains personnages, donne un ton légèrement décalé.



Un conte initiatique qui permettra (peut-être) à Aldobrando de devenir un homme.



Au-delà de ce jeune héros, il y a tous les personnages secondaires dont la psychologie et les émois sont très bien vus. Il servent tour à tour le récit, que ce soit dans le côté dramatique ou dans les rires.



Les dessins sont expressifs et les teintes douces jouent avec l'obscurité. Les traits sont fins et paisibles, ce qui ajoute à l'impression de bienveillance qui subsiste tout au long de la lecture de cet album.



Une belle quête qui, loin d'être mièvre, est tour à tour sombre, attendrissante et drôle.
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La Terre des fils

BD choisie pour sa couverture.

Quand je suis arrivée à la maison et que je l'ai ouvert, j'ai été un peu déçue par le dessin, j'ai refermé et attendu quelques semaines avant de l'ouvrir à nouveau.

C'est une tranche de vie dans un monde post apocalyptique. Une tranche de vie que je n'aimerais pas vivre. C'est noir, sans espoir, tout semble aller de plus en plus mal.

Donc voilà, c'est lu, je vais pouvoir la rendre... à la médiathèque. Mais elle fait partie des lectures dont me souviendrai : ça me secoue toujours un peu ce genre d'histoire.
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La Terre des fils

Un contexte post-apocalyptique, crépusculaire et violent.

Le dénouement ultime de toute civilisation.



Les rares congénères humains rencontrés sont dégénérés et personnifient les nouveaux dangers : la perversité, l’abêtissement, la folie cannibale.

Le contexte survivaliste est établi par le biais de maisons lacustres isolées ou de rivages effrayants. La mort rode. Le lac même recrache des corps imputrescibles.



Deux frères à l’état de nature et dont on ne sait rien, se retrouvent orphelins après le décès de leur père qui les a maintenus éloignés de toute éducation et de toute manifestation d’empathie et de tendresse. Analphabètes, souffrant de graves dysphasies, les frères sont incapables de déchiffrer le journal de leur père qui pourrait les éclairer sur les sentiments qu’éprouvait pour eux ce géniteur. En outre, ce journal pourrait les renseigner sur les causes du présent chaos.



Une manifestation d’amour posthume conduira les 2 frères à faire preuve à leur tour d’empathie en sauvant d’une mort certaine et atroce la femme que l’on imagine être leur mère.



Un dessin griffonné, haché, comme hésitant, restitue une atmosphère lourde, nimbée de noirceur et d’énigmes. L’environnement liquide est changeant et poisseux.

Aucune couleur, aucun aplat ne viennent égailler ce sombre « road movie » cataclysmique qui interroge le lecteur sur la transmission et l’amour filial, l’échange, l’empathie, l’importance du vivre ensemble.



Une œuvre coup de poing.
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Aldobrando

En voilà une BD que j'ai dévoré. Comme beaucoup de mes dernières lectures de bande-dessinée, je suis tombé dessus par hasard en furetant devant la bédéthèque d'une amie.



"Aldobrando" est un récit initiatique palpitant, une révolution silencieuse et une histoire qui parle d'amour. Cette aventure fantasy nous plonge au coeur d'un royaume ampli de complots et souverain décadent. On découvre le tout à travers les yeux d'Aldobrando, jeune homme naïf jamais sortie de sa cabane. Tout y est très bien ficelés et les péripéties s'enchaînent avec facilité et cohésion, évitant (presque) toujours les facilités.



J'aime beaucoup les dessins, adaptant sa palette de couleurs en fonction des atmosphères. Les personnages, en plus d'être soignés dans l'écriture, ont tous des gueules à parts, bien reconnaissables (et ça fait plaisir !).



Si vous aimez ce genre d'histoire, je ne peux que vous conseiller cette lecture. Je ne m'attendais à rien et je l'ai juste dévoré !
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Notes pour une histoire de guerre

C’est l’histoire de 3 petits morveux qui se mettent au service d’un caïd pour faire son sale boulot dans une ville d’un Etat en guerre sans plus de précision sur l'époque ou le lieu. Ce caïd en question est milicien, d’où il est trop occupé et délègue son boulot.



On suit donc le parcours de ces 3 jeunes gens dont le milieu social est différent mais qui sont embarqués dans la même galère. Ceci a pour but de nous faire comprendre que les sales guerres recrutent leurs miliciens dans la misère et le petit banditisme. Ces fameuses guerres ne sont que le prolongement de leurs petites affaires misérables de racket et de drogue. La guerre comme terrain propice...



Le graphisme m’a littéralement repoussé. Or, il est de bon ton de penser qu’il ne faut pas noter une œuvre à son seul graphisme même s’il est vraiment laid et repoussant. Soit. Mais que dire alors du scénario ? Il ne procure aucun plaisir au lecteur que je suis. A la rigueur, le parcours initiatique de ces 3 crétins m’a laissé totalement indifférent car on ne peut guère s’identifier à des personnages antipathiques. Quant à l’effet de style de la dernière case, c’est d’un regrettable dégénéré kitsch ou d'un carnavalesque rétro (au choix). Dure réalité...
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La Terre des fils

J'ai bien aimé la terre des fils alors que ce n'était pas gagné d'avance. Il faut dire que je ne suis pas vraiment un inconditionnel de l'auteur qui est pourtant l'un des plus grands en Italie actuellement. Je dois reconnaître qu'il signe là son oeuvre majeure par rapport à ce que j'ai pu lire dans le passé.



Pour une fois, ces personnages ne sont pas tous laids avec des dents acérés et des nez crochus. Non, ils sont normaux bien qu'on rencontre des spécimens un peu spéciaux dans ce monde apocalyptique contaminés. Cela attire incontestablement de la sympathie et de l'intérêt.



J'ai bien aimé la manière dont est présenté les personnages autour de ce père un peu bourru avec ses deux enfants mais qu'il souhaite protéger avant tout. A noter que bien que mourant, il s'octroie une dernière ballade nocturne avec la force d'un désespéré. Le récit est âpre et plutôt sombre à l'image de ce nouveau monde. Il y a une réelle portée psychologique qui se dégage de cette oeuvre.
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La Terre des fils

La terre des fils est un récit post apocalyptique, un père élève seul ses deux enfants dans un marais. C’est une terre désolée, le trait est brut, en noir et blanc, travaillé au crayon ou stylo, avec des hachures brutes et faussement brouillonnes pour rendre les nuances de lumière. Ce graphisme accentue la pauvreté, la désolation, la saleté de ce monde, le rend presque nauséeux, malsain, la dégénérescence nous prend aux tripes. Les deux garçons vont partir pour une sorte de quête initiatique, c'est 'occasion pour le'auteur de questionner sur la place de l'écrit dans une collectivité, ce point est bien amené et nous réserve quelques surprises. C’est glauque et profondément pessimiste, mais il se dégage une force, une intensité, grâce à une ambiance très réussie, des personnages simples, présentés avec peu de dialogues et beaucoup de non-dits. La thématique est proche de la série des années 70, Simon du Fleuve, mais Gipi apporte une modernité, et un noirceur qui rendent le propos plus grave, plus angoissant. On a envie de se raccrocher aux toutes petites lueurs d’espoir, et moi, j’ai adhéré, je l’ai dévoré avec un plaisir chargé d’émotions.
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