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Critiques de Issa (26)
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Mon année de printemps

Mon année de printemps (Oragaru haru) est souvent présenté comme le chef d'oeuvre d'Issa (1763-1827). Il s'agit d'un journal couvrant l'année 1819. Il mêle courts textes en prose, haïkus et dessins. L'édition présente, traduite par Brigitte Allioux est constituée d'un court avant-propos, du journal proprement dit (90 pages), de notes très éclairantes et d'une biographie du poète que je vous encourage à lire préalablement.

Au début du journal Issa salue l'arrivée du printemps en se plaçant sous la protection d'Amina (Bouddha). Sa petite fille Sato ( l'éveillée) gambade à côté de lui en riant. Il célèbre les animaux, les humbles bestioles, il salue les fleurs. Mais il apprend la mort dramatique d'un jeune bonze du temple voisin. Les parents sont effondrés. "L'enfant qui part le matin en riant, rentre le soir mort". Que dire ? Alors même que son destin de moine l'a conduit à enseigner la précarité de la vie, quand un tel malheur se présente "il est naturel qu'enserré dans les liens de l'affection, on ne défasse pas les noeuds de son coeur". Cette année-là, à près de soixante ans et de santé fragile, il prend la route, son sac de mendiant autour du cou et quelques affaires de toilette sur le dos. Il décrit avec humour son environnement, il se soucie des plus humbles, il se souvient de son enfance solitaire. Et puis il en vient à nous reparler de sa petite fille qui ne survivra pas à la variole. Ce récit poétique bouleversant occupe plus du tiers du journal. Sa peine est incommensurable. Alors Issa se consacre entièrement à ses activités poétiques. Il reprend bientôt ses pérégrinations jusqu'à Edo. le contact de la nature lui procure un fragile apaisement mais il ressent sans cesse l'appel de son village et des siens. le voyage est une épreuve physique et psychologique autant qu'une quête de la sérénité. Quand il rentre chez lui au printemps suivant, il clôt son journal comme il l'avait débuté, en dédiant la nouvelle année à Amina.
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Et pourtant, et pourtant

Mon édition de 2014 comporte un portrait biographique ( 70 pages) et une anthologie de haïkus ( 173 pages, 3 haïkus par page ). La reliure est ordinaire ( contrairement à celle des éditions antérieures).

J'ai beaucoup apprécié le portrait biographique. Il comporte des extraits du journal d'Issa intitulé le Printemps de ma vie, écrit quand il avait cinquante-sept ans et des haïkus illustrant les propos des auteurs CHENG Wing fun et Hervé COLLET. L'oeuvre poétique d'Issa porte l'empreinte de la succession de malheurs qui se sont abattus sur lui ( deuils, rejet, exil, spoliation) et de sa pauvreté matérielle. Mais elle témoigne aussi de sa puissante force de caractère, de sa piété et de sa grande simplicité.

Le journal d'Issa et ses haïkus ne cessent de me bouleverser. J'admire sa compassion à l'égard des plus humbles. J'apprécie sa dérision quand il se moque des puissants ( je regrette d'ailleurs qu'il n'y est pas plus de poèmes satiriques dans l'anthologie). J'aime son humour franc et sa verdeur paysanne. J'aime sa pudeur quand il évoque ses bébés disparus. Issa c'est l'humanité incarnée, c'est notre frère à tous.
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Haiku

Ce court recueil est formidable pour découvrir Issa. La petite introduction biographique, la présentation aérée, la transcription des vers en écriture romane, la traduction simple et fluide, tout concourt à nous rendre accessible ce grand poète. Mais il s'agit d'une toute petite sélection parmi 20000 haïkus. Il ne faut donc pas trop chercher de lien logique ou chronologique entre chaque poème. Il vaut mieux les apprécier un par un sans se presser.

La poésie d'Issa est bouleversante, entre larmes et rires. J'aime sa compassion à l'égard des plus humbles bestioles, j'aime sa malice quand il se moque des puissants, j'aime son humour franc et sa verdeur étonnante, j'aime sa pudeur quand il évoque sa petite fille disparue. Issa c'est l'humanité incarnée, c'est notre frère à tous.



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Mon année de printemps

J'ai beaucoup de chance des découvertes poétiques que me font faire mes ami.e.s babeliotes ces derniers temps.

Cette fois, c'est « Mon Année de Printemps » d'Issa Kobayashi, un texte court, environ 90 pages, mais incroyablement beau, et si émouvant, sur lequel mon «amie » Marie-Hélène (mh17) avait fait une superbe critique l'an dernier. J'avais toujours gardé ce livre dans mes ouvrages à lire, une année a passé, et je l'ai maintenant cueilli, ce fruit merveilleux.



Précédé d'une très courte page d'introduction de la traductrice, Brigitte Allioux, le texte est suivi d'une partie composée d'une grande série de notes très instructives sur le contenu, puis d'une biographie d'Issa.

Selon les conseils de Marie-Hélène j'ai lu d'abord cette biographie. Une vie de pauvreté et de malheurs, deux épouses et 4 de ses 5 enfants décédés; et Issa mourra juste avant la naissance du cinquième. Il faut dire que l'on est dans la deuxième moitié du 18ème siècle et au début du 19ème, et nous avons oublié, nous humains du 21ème siècle, la terrible mortalité infantile et toutes ces femmes mourant jeunes, en couches ou dans les suites de couches. Une situation dont nous ne sommes sortis qu'il y a moins de 100 ans.



Savoir cela rend d'autant plus bouleversant ce récit, la souffrance profonde mais aussi la merveilleuse sérénité qui en émane.

Le motif qui l'anime, c'est le voyage que le poète accomplit à partir du quatrième mois de l'année, de temple en temple, les paysages qu'il voit et les rencontres qu'il fait. Mais aussi, c'est l'évocation du bonheur avec sa petite fille âgée de deux ans, puis la douleur déchirante subie lorsqu'elle meurt de la variole. Et enfin, malgré les épreuves, l'acceptation lucide de ce qui est, l'oeil confiant et joyeux sur le monde.



L'extraordinaire beauté du livre vient de ce qu'il mêle narration, de nombreux haïkus, et quelques dessins. Haïkus merveilleux, une poésie qui jaillit en quelques mots.



Ne pas se résigner, ne pas se laisser être écrasé par la cruauté de la vie, garder les yeux ouverts sur la beauté du monde, c'est aussi cela la poésie.
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Mon année de printemps

Premier livre que je lis d'Issa. On retrouve dans ce récit et ces haïkus tous les thèmes du Japon classique : la description de la nature, la contemplation, la description du quotidien des gens avec leurs joies et leurs misères, la poésie, l'impermanence, les croyances… Ce récit/poèmes se déroule sur une année, celle où Issa a perdu sa petite fille de deux ans. « C'est un enseignement de ce monde inconstant qu'à la suite d'une joie sans borne, apparaisse le chagrin ». Issa nous fait part de sa douleur, et puis la vie reprend. Les notes explicatives en fin de volume sont les bienvenues car la connaissance de certaines références est nécessaire à la compréhension du texte. Ce récit est très court. Il se lit très vite mais il est intéressant de s'attarder sur certains passages et de les relire pour s'en pénétrer.

Je le recommande à tous ceux que le sujet intéresse.
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Un chat au Japon: Haïkus de Kobayashi Issa

Le minimalisme poétique (haïku) et l'épure du trait (estampe) à l'unisson dans un livre tout public propre à faire naître des vocations précoces pour peu qu'on le mette entre des mains enfantines. Dédié à la figure la plus ronronnante du bestiaire universel : le chat, un ami parfois câlin (Foujita en couverture). Petits, moyens et gros chats observés et célébrés par un maître prolifique Kobayashi Issa (1763-1828), dont la préface brosse rapidement la biographie, avec le renfort de plusieurs artistes de "l'ukiyo-e" venus aussi les illustrer. Des arts qui font merveille ensemble, portés à leur perfection par la tradition japonaise pendant la période d'effervescence artistique d'Edo avant leur diffusion en Europe où ils furent introduits à la fin du XIXe siècle. Chats à l'affût, affamés, repus, endormis, fugueurs, éthologie poétique du chat. Moustaches fines et museaux frémissants, pattes de velours et griffes étirées.



Chatons batailleurs ou facetieux (p. 49 et p. 124) :



"D'un coup de patte,

Le chaton provoque en duel

Le rosier en fleur.

(Carnet de l'ère Bunsei, 1822)



"Plus un fruit sur le houx,

Qui décorait ma maison -

Un coup des chatons !"

Carnet de l'ère Bunsei, 1822.



Matous fatigués et chattes amoureuses (p. 78 et p. 94) :



" Dans la bambouseraie,

Mouillée jusqu'aux os sous la pluie,

La chatte en chaleur."

Septième journal,1817.



"Le matou énorme,

Épuisé par l'amour,

Ronfle. "

Carnet de l'ère Bunsei, 1822.



La poésie du "Ici et maintenant" et les félines notations teintées de réalisme et d'humour des haïkus d'Issa entre lesquelles se glissent pivoines et papillons, lézards, pissenlits, grillons et araignées, trouvent un écho immédiat dans l'esthétique naturaliste et raffinée du Monde flottant posée en vis-à-vis. L'irruption de l'éphémère instant, la soudaineté du mouvement, la fusion des règnes animal et végétal dans l'intemporalité de deux arts qui captivent ou poussent à la méditation. Là où les mots s'arrêtent entre vergers fleuris, rosée d'automne et premiers flocons la vue des oeuvres peintes, dessinées et tracées sur soie ou sur papier (xylographies pour la plupart anciennes, encres et nacre, quelques photographies, un bronze, un bois), prolonge ou ajoute un supplément d'émotion. Livre à ouvrir au fil des saisons, que j'aime particulièrement, dont je remercie pour leur envoi les éditions De La Martinière et Babelio.
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Un chat au Japon: Haïkus de Kobayashi Issa

Ce livre est une véritable ode en l’honneur de nos petits amis à quatre pattes. Tout est finesse et délicatesse. Aussi bien en ce qui concerne les haïkus que les superbes illustrations, estampes, ou photographies, ou dessins à l’encre de chine ou encore aquarelles ou xylographies, qui sont de différentes époques et de différents auteurs.



Je découvre cet auteur japonais et j’en suis ravie. Et en même temps, une certaine mélancolie s’empare de moi, lorsque je découvre que derrière certains de ces haïkus se cache une grande tristesse, celle, pour l’auteur, d’avoir perdu ses enfants. En relisant les poèmes, je vois les choses d’une autre façon.



C’est très peu esquissé dans les haïkus, il faut presque le deviner ou le découvrir autrement.



Ce livre est un véritable bijou. La couverture est réalisée en toile de couleur beige et rouge.



Je suis certaine que tous les amoureux des chats trouveront ce livre superbe. Cela sera peut-être l’occasion de se l’offrir ou de l’offrir à tous les fans de chats, pour un anniversaire ou la fête des mères qui approche bientôt.



Ce livre restera longtemps sur mon bureau et à mes côtés afin que je puisse y replonger avec délice parfois.



Je remercie chaleureusement Babelio et les Editions de la Martinière de m’avoir sélectionnée pour recevoir ce beau livre, lors de la dernière masse critique.

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Et pourtant, et pourtant

Cette édition comporte un portrait biographique ( 70 pages) et une anthologie de haïkus ( 173 pages, 3 haïkus par page ). La reliure est normale.

J'ai beaucoup apprécié le portrait biographique. Il comporte des extraits du journal d'Issa intitulé le Printemps de ma vie, écrit quand il avait cinquante-sept ans et des haïkus illustrant les propos des auteurs CHENG Wing fun et Hervé COLLET. L'oeuvre poétique d'Issa porte l'empreinte de la succession de malheurs qui se sont abattus sur lui ( deuils, rejet, exil, spoliation) et de sa pauvreté matérielle. Mais elle témoigne aussi de sa puissante force de caractère, de sa piété et de sa grande simplicité.



Le journal d'Issa et ses haïkus ne cessent de me bouleverser. J'admire sa compassion à l'égard des plus humbles. J'apprécie sa dérision quand il se moque des puissants ( je regrette d'ailleurs qu'il n'y est pas plus de poèmes satiriques dans l'anthologie). J'aime son humour franc et sa verdeur paysanne. J'aime sa pudeur quand il évoque ses bébés disparus. Issa c'est l'humanité incarnée, c'est notre frère à tous.
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Et pourtant, et pourtant

Très belle édition avec pages doubles pliées et couverture à reliure japonaise.



Le recueil propose une présentation de la vie d’Issa en introduction. J’ai appris qu’Issa avait été maltraité lorsqu’il était enfant par sa belle-mère (sa mère est décédée lorsqu’il avait 2 ans), qu’il avait dû partir de chez lui assez jeune et n’était revenu, adulte, que 15 ans plus tard après un mois et demi de marche.



En plus des haïkus on peut lire des extraits de textes écrits par Issa. Son style est clair, net, précis et va cœur de l’émotion.

Ainsi il parle de sa grand-mère qui été son seul soutien moral « Comme une âme affamée en enfer qui a trouvé un saint miséricordieux, je repose entièrement sur son aide pour échapper à ma situation pénible. ».



Son nom, Issa, signifie « une bulle dans une tasse de thé », soulignant l’impermanence des choses et son sentiment de vivre au jour le jour, d’être ballotté par la vie, je présume « Je suis comme une vague blanche sans côte pour accoster ou comme l’écume de mer qui disparaît à peine formée ».



J’ai été émue par sa vie, marquée par le rejet, l’isolement, la dureté mais aussi par ce qu’il y a répondu en refusant de se laisser abattre, malgré la douleur.

Dans ce volume on peut mieux percevoir la solitude dont a souffert Issa :

« fraîcheur d’automne

où que je sois

c’est la maison des autres. »



« dans le prunier en fleurs

le rossignol chante

je suis seul »



Rejeté, il est également spolié de son héritage. Il a perdu sa mère, puis son village, son père, ses terres… et vit en poète errant jusqu’à ces 50 ans, où, 11 ans après la mort de son père il peut enfin récupérer la moitié de sa maison. Il se marie, il a successivement 4 enfants qui décèdent en bas âge, ainsi que sa femme. Il évoquera aussi la vieillesse et l'approche de sa mort (cf citations).



Lire sur sa vie m’a permis de mieux comprendre ses haïkus et cette compréhension m’a rappelé un vers d’Aragon « le bleu n’est jamais si bleu qu’à sa brisure ». Peut être qu’Issa a pu atteindre cette finesse, cette concision, cette précision, justement parce qu’il était dépouillé de tout et qu’il ne restait que l’éclat.



Ce recueil est particulièrement émouvant et m’a tiré plusieurs fois des larmes.



Ce livre permet de découvrir à quel point Issa pouvait être brillant. Ses réponses politiques sont extraordinaires et vraiment à découvrir !
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Un chat au Japon: Haïkus de Kobayashi Issa

Chat, Japon, haïkus... En voilà un livre fait pour moi. Il réunit trois de mes passions.

Si je l'ai immédiatement repéré dans la liste d'ouvrages proposés par Masse critique, c'est sans trop d'illusions que je l'ai sélectionné. Je pensais qu'un aussi beau volume trouverait preneur bien avant moi. Mais la chance m'a souri et, quelques jours plus tard, il atterrissait dans ma boîte aux lettres. Encore plus somptueux que je ne l'imaginais. La couverture est toilée et, lorsqu'on ouvre, un paravent à six panneaux du XVIIIe siècle se déploie sur les pages de garde. On peut s'amuser à y repérer les petits félins occupés à se livrer à quelques diableries sous l'oeil sévère de leur mère.

La préface du traducteur, Seegan Mabesoone explique très clairement tout ce qu'il faut savoir avant de découvrir le travail de ce poète que, pour ma part, je ne connaissais pas. J'avais bien tort, car j'apprends que c'est un grand ami des animaux. Il est « de tous les hommes de lettres japonais, celui qui composa le plus grand nombre d'oeuvres en l'honneur » du chat, mais on trouve aussi beaucoup de textes consacrés aux papillons, grenouilles, chiens, moineaux. Et on découvrira au fil des pages une nature luxuriante qui nous offre des insectes, arbres, fleurs et plantes de toute sorte.

Il est étonnant de lire que ce lettré si subtil est le fils de simples « paysans modestes du nord du Japon » qui ne lui accordaient ni attention ni amour. Il avait perdu sa mère à trois ans et sa belle-mère ne l'aimait pas. Mais ce malheur engendre un bien. On l'envoie à Edo (actuelle Tokyo) dès qu'il a quatorze ans. Il travaille comme domestique, mais s'instruit aussi et s'initie à la poésie. Ainsi, parti de rien, il deviendra un maître de son art qu'il enseignera.

Bien que très courts, ses textes cachent des morales ou des allusions à des personnes de son entourage. Ainsi son fils aîné, « rachitique comme une rainette » apparaît sous les traits d'un batracien et lui-même, quand il était jeune, avait l'apparence d'un moineau étourdi et insouciant.

J'apprends aussi que « le rôle du plus petit des félins dans la littérature japonaise classique était, au départ, circonscrit au thème très conventionnel des "amours des chats" », mais, si ces textes délicats « évoquent toujours une certaine mélancolie déjà surannée », les haïkus d'Issa, au contraire, mettent très (trop à mon goût) souvent en scène des « chattes en chaleur », beaucoup plus réalistes !

Au fil des pages, on pourra lire les poèmes, écrits en grands caractères et accompagnés de leur version originale en kanjis. Ils sont illustrés d'oeuvres très diverses : douces et raffinées, comme la chatte et ses petits au pied d'un arbre couvert d'une glycine en fleurs, réalistes, tel ce matou endormi de Foujita, un peintre que j'apprécie beaucoup et qui, lui aussi, aimait les félins. C'est celui-ci qui a été choisi pour illustrer la couverture. Certaines planches sont surprenantes, tel cet animal multicolore, assez laid, à première vue, jusqu'à ce qu'on se rende compte qu'il est, en réalité, composé d'une multitude de chatons endormis, un peu à la manière des tableaux réalisés par Arcimboldo, figurant des portraits créés par une accumulation de fruits ou de légumes. D'autres sont très comiques comme ceux qui sont habillés et se comportent comme des humains.

On admirera aussi des fleurs ou des oiseaux, serpents, lézards, ainsi que des photos pour illustrer ces poèmes dont je ne donnerai qu'un exemple qui m'a particulièrement plu pour l'évocation des tous les sens et pour sa sérénité :



La clochette du chat résonne

Les chrysanthèmes fleurissent...

Calme soir d'automne.



J'ai adoré ce recueil et je remercie de tout coeur Babelio et les éditions de la Martinière de me l'avoir offert.
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Haiku

La présentation du livre est déjà très poétique , sobre et amène à la pure contemplation. Le papier est joli et bien évidemment les haïkus écrits en japonais sont à eux seuls une illustration. A s'offrir ou à offrir, à prendre et à laisser avant de reprendre. pour ma part, je ne m'en lasse pas.
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Haiku

Issa s'éveille au printemps, sous une pluie de fleurs de cerisiers, et nous convie avec lui pour une promenade dans la nature japonaise. Il est attentif aux petites bêtes pourtant si discrètes, telles le papillon que l'on n'entend pas et qui vole « comme si le monde n'avait aucun but » (j'avais lu « bruit » initialement, ça marche aussi non ?). Dans la nature, on trouve des multitudes de chants discrets, audibles pour celui qui veut bien paresser quelques instants… mais chut, éloignons-nous un peu de ce microcosme que nous risquons de troubler avec nos bruyants discours.



Ses semblables qui parlent à tort et à travers, Issa s'en détourne (ne serait-ce que par la concision propre à son art) et prend un malin plaisir à relativiser leurs valeurs, avec une irrévérence pleine d'élégance :



« Ah ! le rossignol,

même en présence d'un prince,

son chant est le même »



La statue du bouddha endormi accompagne Issa. Il lui est reconnaissant de ce sommeil bienveillant, qui emplit sa solitude rongée par le deuil et la crainte de la vieillesse, pour le porter à travers la mélancolie de l'automne, jusqu'au coeur de l'hiver, où l'idole reste imperturbable même sévèrement enrhumée :



« Le bouddha du champ -

depuis le bout de son nez

pend un long glaçon »



Malicieux jusqu'au bout, Issa... Comme cette stalactite, ses haïkus retiennent et rallongent la fuite d'un présent qui est sous notre nez.
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Ora ga haru : Mon année de printemps

Un homme à la recherche de la paix intérieure, entre moments de douleur parfois immense, et instants comiques ou tendres. Ce livre, à l'origine "rouleau caché" retrouvé dans la maison du poète à Nakano, mêle rêveries et haïkus en une méditation pleine de douceur. C'est à fois familier et dépaysant, le contact mystérieux et apaisant avec la nature est omniprésent. Et si comme moi, vous êtes du genre à vous lever à quatre heures du matin pour admirer une éclipse, vous retrouverez dans ces pages vos frères japonais d'il y a des siècles :



Nos coupes de saké vides

prenons enfin nos places

pour regarder la lune
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Haiku

Comme généralement avec les recueils de haïkus, il me reste une sensation d'avoir trouvé le livre trop court (même en prenant mon temps la lecture est rapidement terminée).



Chaque page présente la même structure:

- En haut horizontalement la transcription du haïkus en romaji

- À gauche verticalement, en écriture japonaise (kanji, hiragana, katakana)

- En bas la traduction en français

Cette structure laisse la page respirer et le vide central peut être utilisé comme un espace d'interprétation où notre esprit vient s'approprier les vers.



C'est un recueil qui propose de très beaux haïkus d'Issa. Je l'ai beaucoup apprécié et j'ai repéré pas mal d'haïkus que je vais recopier dans un carnet où je note mes haïkus préférés. Certains sont particulièrement étincelants, évoquant ces moments où le temps semble se figer juste le temps qu'un rayon de soleil brille dans une goutte de rosée.



N'hésitez pas à faire un tour dans les citations, les haïkus proposés valent le détour!
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Haiku

Quel apaisement et quelle sérénité nous apporte ce recueil magnifique!! Quel repos qu'est ce voyage qui nous transporte dans le monde du haïku, où Issa fait naviguer sa plume sur le papier pour nous faire naviguer dans les rêveries et l'imaginaire. En un mot: magnifique!
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Ora ga haru : Mon année de printemps

Comme l'annonçait la préface, ce recueil est si bien articulé qu'il est difficile voire impossible d'en extraire un passage sans le dénaturer ou le vider de sens.



Kobayashi Issa offre ici un magnifique chemin vers la nature, le pardon, le respect, l'acceptation du deuil... Au fil de perles finement taillées qu'il a enfilées sur un récit fluide, il laisse entrevoir son inquiétude de vieillir, sa peine incommensurable d'avoir perdu son enfant mais aussi son espérance et son amour de la nature.
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En village de miséreux

J'ai eu beaucoup de mal à me procurer ce livre, mais il en valait la peine. J'adore Issa et j'avais envie de le découvrir plus et ce livre m'a beaucoup instruite.

Chaque double page présente les haïkus en version japonaise originale, puis en romaji, puis en français et une quatrième colonne indique la localisation du poème (journaux, recueils, etc.).

Je me suis contentée de la traduction française, comme d'habitude.

Ce qui est très intéressant dans ce recueil, ce sont les notes de bas de page (qui très très malheureusement ne sont pas en bas de page mais à la fin du livre et comme il y en a en moyenne au moins une par page ET quelles sont souvent intéressantes, il m'a fallu jongler avec deux marques-pages et sans cesse faire l'aller-retour haïku-note, ce qui était désagréable). Ces notes sont très bien rédigées, elles expliquent vraiment le haïkus, son intérêt, le codage culturel qui fait que depuis la France du 21ème siècle on n'aurait pas pu comprendre le vrai sens du haïku sans elles. Il faut vraiment avoir cette connaissance de la politique, de la santé, de la vie, des saisons, des aliments (de leur coût, récolte, consommation dans l'année, en fonction du statu social, de l'état de santé, etc.), de la place des femmes dans la société, les symboles, la moiteur caractéristique du daim à l'automne qui souhaite se reproduire, l'état de santé de son fils qui vient de naître, etc. pour comprendre ce qui est dit. Et ce livre me l'a vraiment offert sur un plateau: Merci! Merci à Jean Cholley pour ses annotations. Ça aurait été parfait si les notes avaient été sur la même page que le haiku.



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Haiku

Recueil par l'un des 4 maîtres classiques du haïku (les autres étant Bashō, Buson Yosa et Shiki).

Traduit du japonais par Joan Titus-Carmel.

Version bilingue français/japonais.



Cent haïkus qui font la part belle à la nature :

- la faune : oiseaux, chats, grenouilles, papillons, puces, mouches, escargots, ...

- la flore : fleurs (de pruniers, cerisiers, colza)

- l'environnement : lune, montagne, volcan, temple, ...

- les éléments : vent, brume, rosée, ...



Mais aussi en lien avec l'humanité, le temps qui passe, la vieillesse et la solitude, et le bouddhisme omniprésent.



Un beau moment passé en communion avec la nature.
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Haiku

Et voilà pourquoi j'aime les livres.



Parfois je tombe par hasard sur un OVNI

et là je reste bouche bée ...

ébaubie d'admiration ...



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Un chat au Japon: Haïkus de Kobayashi Issa

Ce livre est un cadeau d'amour. Je connaissais Issa par les citations faites par des écrivains japonais et pas que...

Ce livre est un cadeau à offrir à tous ceux qui aime la patience, l'observation de la nature, la sérénité, le silence, l'attente, la paix, la beauté, la grâce, l'harmonie, tout cela ensemble.

Ce livre est à offrir dans un magnifique geste à la fois d'humilité et de fierté.

Comme le site l'exige, j'ai dû remplir les petites cases, début et fin de lecture. Or ce livre ne répond pas aux dates, ni à aucun agenda, il vit cette dictature de la temporalité comme une insulte et une agression.

Ce livre se garde précieusement près de soi. Se lit et se regarde délicatement un peu tous les jours ou un peu quand des parfums exhalent et donnent envie de voir une, deux, trois étoiles. Ou quand la réalité vulgaire gagne un peu trop de terrain.



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