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Seegan Mabesoone (Traducteur)
EAN : 9791040114055
160 pages
Editions de la Martinière (03/03/2023)
4.9/5   10 notes
Résumé :
Un chaton court après les papillons, une chatte s'endort sur le tatami... sous l'oeil observateur du grand poète Kobayashi Issa (1763-1828). Sont ici réunis 100 haïkus d'Issa, inédits pour la plupart, dédiés à ces petits félins. Ils s'accompagnent d'oeuvres d'artistes japonais, de Hokusai à Fukase, où se mêlent xylographies, dessins à l'encre et photographies.
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Le minimalisme poétique (haïku) et l'épure du trait (estampe) à l'unisson dans un livre tout public propre à faire naître des vocations précoces pour peu qu'on le mette entre des mains enfantines. Dédié à la figure la plus ronronnante du bestiaire universel : le chat, un ami parfois câlin (Foujita en couverture). Petits, moyens et gros chats observés et célébrés par un maître prolifique Kobayashi Issa (1763-1828), dont la préface brosse rapidement la biographie, avec le renfort de plusieurs artistes de "l'ukiyo-e" venus aussi les illustrer. Des arts qui font merveille ensemble, portés à leur perfection par la tradition japonaise pendant la période d'effervescence artistique d'Edo avant leur diffusion en Europe où ils furent introduits à la fin du XIXe siècle. Chats à l'affût, affamés, repus, endormis, fugueurs, éthologie poétique du chat. Moustaches fines et museaux frémissants, pattes de velours et griffes étirées.

Chatons batailleurs ou facetieux (p. 49 et p. 124) :

"D'un coup de patte,
Le chaton provoque en duel
Le rosier en fleur.
(Carnet de l'ère Bunsei, 1822)

"Plus un fruit sur le houx,
Qui décorait ma maison -
Un coup des chatons !"
Carnet de l'ère Bunsei, 1822.

Matous fatigués et chattes amoureuses (p. 78 et p. 94) :

" Dans la bambouseraie,
Mouillée jusqu'aux os sous la pluie,
La chatte en chaleur."
Septième journal,1817.

"Le matou énorme,
Épuisé par l'amour,
Ronfle. "
Carnet de l'ère Bunsei, 1822.

La poésie du "Ici et maintenant" et les félines notations teintées de réalisme et d'humour des haïkus d'Issa entre lesquelles se glissent pivoines et papillons, lézards, pissenlits, grillons et araignées, trouvent un écho immédiat dans l'esthétique naturaliste et raffinée du Monde flottant posée en vis-à-vis. L'irruption de l'éphémère instant, la soudaineté du mouvement, la fusion des règnes animal et végétal dans l'intemporalité de deux arts qui captivent ou poussent à la méditation. Là où les mots s'arrêtent entre vergers fleuris, rosée d'automne et premiers flocons la vue des oeuvres peintes, dessinées et tracées sur soie ou sur papier (xylographies pour la plupart anciennes, encres et nacre, quelques photographies, un bronze, un bois), prolonge ou ajoute un supplément d'émotion. Livre à ouvrir au fil des saisons, que j'aime particulièrement, dont je remercie pour leur envoi les éditions De La Martinière et Babelio.
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Chat, Japon, haïkus... En voilà un livre fait pour moi. Il réunit trois de mes passions.
Si je l'ai immédiatement repéré dans la liste d'ouvrages proposés par Masse critique, c'est sans trop d'illusions que je l'ai sélectionné. Je pensais qu'un aussi beau volume trouverait preneur bien avant moi. Mais la chance m'a souri et, quelques jours plus tard, il atterrissait dans ma boîte aux lettres. Encore plus somptueux que je ne l'imaginais. La couverture est toilée et, lorsqu'on ouvre, un paravent à six panneaux du XVIIIe siècle se déploie sur les pages de garde. On peut s'amuser à y repérer les petits félins occupés à se livrer à quelques diableries sous l'oeil sévère de leur mère.
La préface du traducteur, Seegan Mabesoone explique très clairement tout ce qu'il faut savoir avant de découvrir le travail de ce poète que, pour ma part, je ne connaissais pas. J'avais bien tort, car j'apprends que c'est un grand ami des animaux. Il est « de tous les hommes de lettres japonais, celui qui composa le plus grand nombre d'oeuvres en l'honneur » du chat, mais on trouve aussi beaucoup de textes consacrés aux papillons, grenouilles, chiens, moineaux. Et on découvrira au fil des pages une nature luxuriante qui nous offre des insectes, arbres, fleurs et plantes de toute sorte.
Il est étonnant de lire que ce lettré si subtil est le fils de simples « paysans modestes du nord du Japon » qui ne lui accordaient ni attention ni amour. Il avait perdu sa mère à trois ans et sa belle-mère ne l'aimait pas. Mais ce malheur engendre un bien. On l'envoie à Edo (actuelle Tokyo) dès qu'il a quatorze ans. Il travaille comme domestique, mais s'instruit aussi et s'initie à la poésie. Ainsi, parti de rien, il deviendra un maître de son art qu'il enseignera.
Bien que très courts, ses textes cachent des morales ou des allusions à des personnes de son entourage. Ainsi son fils aîné, « rachitique comme une rainette » apparaît sous les traits d'un batracien et lui-même, quand il était jeune, avait l'apparence d'un moineau étourdi et insouciant.
J'apprends aussi que « le rôle du plus petit des félins dans la littérature japonaise classique était, au départ, circonscrit au thème très conventionnel des "amours des chats" », mais, si ces textes délicats « évoquent toujours une certaine mélancolie déjà surannée », les haïkus d'Issa, au contraire, mettent très (trop à mon goût) souvent en scène des « chattes en chaleur », beaucoup plus réalistes !
Au fil des pages, on pourra lire les poèmes, écrits en grands caractères et accompagnés de leur version originale en kanjis. Ils sont illustrés d'oeuvres très diverses : douces et raffinées, comme la chatte et ses petits au pied d'un arbre couvert d'une glycine en fleurs, réalistes, tel ce matou endormi de Foujita, un peintre que j'apprécie beaucoup et qui, lui aussi, aimait les félins. C'est celui-ci qui a été choisi pour illustrer la couverture. Certaines planches sont surprenantes, tel cet animal multicolore, assez laid, à première vue, jusqu'à ce qu'on se rende compte qu'il est, en réalité, composé d'une multitude de chatons endormis, un peu à la manière des tableaux réalisés par Arcimboldo, figurant des portraits créés par une accumulation de fruits ou de légumes. D'autres sont très comiques comme ceux qui sont habillés et se comportent comme des humains.
On admirera aussi des fleurs ou des oiseaux, serpents, lézards, ainsi que des photos pour illustrer ces poèmes dont je ne donnerai qu'un exemple qui m'a particulièrement plu pour l'évocation des tous les sens et pour sa sérénité :

La clochette du chat résonne
Les chrysanthèmes fleurissent...
Calme soir d'automne.

J'ai adoré ce recueil et je remercie de tout coeur Babelio et les éditions de la Martinière de me l'avoir offert.
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Ce livre est une véritable ode en l'honneur de nos petits amis à quatre pattes. Tout est finesse et délicatesse. Aussi bien en ce qui concerne les haïkus que les superbes illustrations, estampes, ou photographies, ou dessins à l'encre de chine ou encore aquarelles ou xylographies, qui sont de différentes époques et de différents auteurs.

Je découvre cet auteur japonais et j'en suis ravie. Et en même temps, une certaine mélancolie s'empare de moi, lorsque je découvre que derrière certains de ces haïkus se cache une grande tristesse, celle, pour l'auteur, d'avoir perdu ses enfants. En relisant les poèmes, je vois les choses d'une autre façon.

C'est très peu esquissé dans les haïkus, il faut presque le deviner ou le découvrir autrement.

Ce livre est un véritable bijou. La couverture est réalisée en toile de couleur beige et rouge.

Je suis certaine que tous les amoureux des chats trouveront ce livre superbe. Cela sera peut-être l'occasion de se l'offrir ou de l'offrir à tous les fans de chats, pour un anniversaire ou la fête des mères qui approche bientôt.

Ce livre restera longtemps sur mon bureau et à mes côtés afin que je puisse y replonger avec délice parfois.

Je remercie chaleureusement Babelio et les Editions de la Martinière de m'avoir sélectionnée pour recevoir ce beau livre, lors de la dernière masse critique.
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Ce livre est un cadeau d'amour. Je connaissais Issa par les citations faites par des écrivains japonais et pas que...
Ce livre est un cadeau à offrir à tous ceux qui aime la patience, l'observation de la nature, la sérénité, le silence, l'attente, la paix, la beauté, la grâce, l'harmonie, tout cela ensemble.
Ce livre est à offrir dans un magnifique geste à la fois d'humilité et de fierté.
Comme le site l'exige, j'ai dû remplir les petites cases, début et fin de lecture. Or ce livre ne répond pas aux dates, ni à aucun agenda, il vit cette dictature de la temporalité comme une insulte et une agression.
Ce livre se garde précieusement près de soi. Se lit et se regarde délicatement un peu tous les jours ou un peu quand des parfums exhalent et donnent envie de voir une, deux, trois étoiles. Ou quand la réalité vulgaire gagne un peu trop de terrain.

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Ah, j'ai adoré "Un chat au Japon"! Les haïkus d'Issa sur les chats sont adorables - courses après les papillons, siestes au soleil. Mais pas que des ronrons! Ils reflètent aussi la vie, la nature, un brin de mélancolie parfois. Les illustrations japonaises sont top, et l'ensemble est super accessible. Vraiment un petit bijou!
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
"Après sept jours de fugue,
Mon chaton m'est revenu -
Ronron sur ronron !" (p. 62)

(Carnet de l'ère Kyowa, 1803)
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